Dans cette œuvre littéraire puissante, portée par un style oralisé de haute reprise de volée, vous découvrirez, Lecteurs, comment Xavier Gravelaine et Francis Llacer, au comptoir, refont l’histoire, repensent la géopolitique et, ce faisant, définissent les contours d’un nouveau vivre-ensemble.
Xavier : Dis donc Francis, tu sais pas ce que j’ai fait ce week-end. J’ai visité les grottes de Balascaud…
Francis : Ah ouais… tu t’emmerdes pas toi (rire édenté sur le plan métaphorique)
Xavier : Pas du tout, c’est super, y a des peintures du temps d’Hannibal le Hun. C’est vachement impressionnant. J’ai même changé de slip pour l’occasion.
Francis : Ho, le con !
Xavier : Et toi, t’as fait quoi ?
Francis : Bah, j’ai tourné dans un film.
Xavier : Wow, un film ?
Francis : J’étais avec Balmont et Kastendeuch. On a joué des « gueux » du Moyen-Age. On nous a dit que c’était des rôles de composition.
Xavier : C’est gratifiant.
Francis : Tu m’étonnes. Je vais me reconvertir, je pense, comme Franck Lebœuf.
Xavier : On s’en jette un petit derrière la cravate ?
(Francis acquiesce et Xavier fait signe au patron)
Xavier : On est pas bien là, mon Francis ?
Francis : Tu m’étonnes…
Xavier : Tu sais parfois (regard mélancolique vers le fond du verre), je regrette un peu la bonne époque.
Francis : Tu m’étonnes…
Xavier : C’était football champagne à tous les étages. But sur but, passe sur passe. La performance, quoi. Tu vois, dans une interview, j’avais dit un jour que j’étais un des meilleurs n°10 français. Hé ben, je le maintiens. Après, je me suis bien reconverti. J’ai chapeauté tout ce qui était foot sur France 3, donc un certain niveau quand même. Maintenant je suis le patron de Caen. Bon, voilà, ça impose quoi.
Francis : Tu m’étonnes… grosse carrière. Moi je gère un hara en Normandie.
Xavier : J’ai l’humidité de dire que j’en suis là où j’en suis parce j’ai poussé les bonnes portes par la fenêtre.
Francis : Tu m’étonnes…
Xavier : Dis donc, là, je passe du coq à light… parce que ça chauffe pas mal en Palestine. Y disent qu’on va avoir la troisième enchilada (c).
Francis : Je sais pas trop. Moi je pense qu’y faut un arbitre sur tout ça.
Xavier : Je suis d’accord.
Pendant ce temps-là, à un autre point du globe terrestre, Agostinho est persuadé que tout le monde a oublié son passage au PSG. Très remonté contre les clichés sur les Portugais, il monte, à l’aide de ses deux pieds gauches plâtrés, dans la camionnette de sa société de maçonnerie pour aller danser le Kuduro.
(c) cette galipette linguistique appartient à un certain Romain Dilouya