De défaite en défaite jusqu’à la victoire

par

Nous aurions tous aimé que Mauricio gagne chez les poteaux carrés, et avec du style ! Une première convaincante. Non. Le PSG Pochettino épisode 1 a été décevant, irritant, répétitif, jamais surprenant, déprimant.


Pauvreté technique, peu d’intensité, défense caca culotte, toujours 6 milliards de blessés, Navas empêcheur de perdre en rond, peu d’occasions réelles. Tuchel était encore là. La médiocrité indiscutable de notre équipe également. Mauricio est venu pour reconstruire. J’entends beaucoup parler de finale de LDC, de Barcelone dans un mois. Hé, faut ouvrir ses mirettes ! Nous sommes mauvais. MAUVAIS. Et ce n’est pas d’hier. Le final8 n’était pas une promesse mais bel et bien une parenthèse trompeuse. Nous pensons que nous allons gagner, pire, que nous avons déjà gagné, que nous pouvons recevoir en donnant très peu. L’amnésie chez le supporter… depuis quand Paris est-il promis aux sommets ?

L’argent et les stars suffiraient donc à revendiquer une place à la table de Milan, Liverpool, Madrid et les quelques autres ? Achetons Griezmann alors, gagnons du temps ! Combien d’années et de milliards Man City a brûlé avant de gagner ? Son championnat, je ne parle même pas d’Europe. Et nous, parce que nous sommes le PSG, parce que Neymar et Kyky, parce que la Ligue 1 a un niveau merdique globalement, on va gagner. On va gagner. GAGNER ! Sinon, certains supporters vont trouver ça injuste. Vont peut-être même accuser nos joueurs de faute professionnelle… c’est presque hallucinogène.

Paris n’est pas un grand Club les amis. C’est notre Club, notre putain de Club, notre meuf, notre pute, notre paradis, notre armée, nos flammes, notre cour de récré. Mais pas un grand Club. On dirait Marseille et sa quête perpétuelle du Grand Attaquant. Pitoyable. Nous sommes des chasseurs de dragons. Dans un monde sans dragon. Pour moi, le foot, ce devrait être, avant toute autre chose, le jeu. Je suis con hein ? Ah le vieux con ! Il veut du jeu ! Mon histoire d’amour avec le PSG m’a au moins appris ça. C’est en jouant que tu envahis les cœurs pour toujours. Cerise sur le gâteau : c’est en jouant que tu peux éventuellement GAGNER. Gagnant-gagnant… Mais Paris, non. Ça demande trop d’efforts.

Le match d’Angel mercredi ! Je ne parle même pas de Kehrer, de… Non, je ne ferai que me répéter. Nous nous voyons trop beaux. Trop grands donc. J’espère que Pochettino va capter qu’il va devoir avant tout gérer une bande d’adolescents dilettantes, forcément un peu arrogants comme tous les ados, forcément paresseux. Et qu’il va trouver la bonne carotte. Qu’il va devoir composer avec un groupe surévalué. Motta, Silva. Même un Blaise ! (Je ne parle même pas de Rabiot). Rien que ça. Ils sont où leurs remplaçants ? Qualitativement, Neymar et Mbappé ont dissimulé nos derniers  mercato tardifs et moins heureux. Et vu que Neymar joue peu et que Kyky trop et pas assez bien malgré ses stats, sans oublier Marco, indispensable et trop souvent sur la touche, on a du mal et ça se voit.

On ne tente pas grand chose. La fatigue est réelle, l’époque perturbante (je me répète encore : un Neymar sans tribunes, malgré les teufs, les bitchs et le poker, est malheureux). Oui. Mais ce n’est pas acceptable d’être aussi peu créatifs, peu collectifs, peu enthousiastes, peu concernés, peu importe le onze aligné. Nous nous sommes affaiblis, je le pense sincèrement. Nous avons pris de mauvaises habitudes qui vont être dures à effacer. Nous n’avons pas à nous plaindre, je sais. Nous sommes riches, bla-bla-bla. N’empêche : avec tout ce fric, tu pouvais faire mieux en transferts. Tu ne l’as pas fait. Et un état d’esprit, ce n’est pas en dollars que tu peux te l’offrir. Certes, Navas, Bernat, Rafinha, etc… c’est déjà formidable. Mais nous n’avons jamais aussi peu joué en équipe que depuis l’arrivée de nos deux Golgoths.

Nous n’avons plus vraiment d’aboyeur non plus. On ne fout plus la trouille. À personne. Les soumis d’hier sont aujourd’hui des ennemis décidés. Sur le papier, bien-sûr que n’importe quel supporter de province tuerait pour avoir nos joueurs. Mais sur la pelouse… un mec de l’équipe du soir dans ma télé dit qu’aucun entraîneur n’est fait pour le PSG parce que le PSG est ingouvernable. Et il ajoute que Mauricio, c’est typiquement le genre de coach qui ne pourra pas s’imposer face à ce mélange bizarre et contre-productif de sportif et de politique. Tuchel n’a pas dit autre chose quelques jours avant de se faire limoger. Moi, je pense exactement le contraire. Si Paris veut grandir, pour, un jour être vraiment un grand Club, il n’a besoin que de trois choses : discipline collective, rigueur tactique et qu’aucun joueur ne soit plus jamais au dessus du Club. Trois choses. C’est peu finalement. Je plaisante. Si l’on s’avoue les choses, c’est un chantier pharaonique. Mauricio a du taf. Je le plains. Mais peut-être que l’Emir l’a pris exactement pour ça. Pour repartir sur des bases, sportives en tout cas, plus saines.

C’est évidemment oublier un peu vite Leo… la seule chose à souhaiter aujourd’hui, c’est que Mauricio y parvienne. Nous pourrions devenir redoutables. Beaux à mater. Il faudra de la patience, des efforts probablement douloureux, peut-être vexer deux-trois ego pour mieux les relancer. Pas mal de chance aussi. Ce sera un travail de sergent instructeur et de funambule. J’ai confiance en Mauricio. J’aimerais pouvoir en dire autant de nos joueurs… Dernière chose : que ceux qui n’arrêtent pas de chouiner que « si on avait notre onze type, on serait imprenables » se taisent à tout jamais. Il faut avancer. Se relever encore. C’est à ce prix que tu peux, un jour, revendiquer une identité. Une appartenance. Je disais hier à Xavier que le mérite dans le football, ça n’existe pas. En revanche, les hold ups, si ! Notre seule opportunité cette année si nous persévérons à ne pas jouer.


Jérôme Reijasse

Laisser un commentaire

Découvrez les articles de