Keylor Navas Virage PSG

Keylor en barre

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Bon bah voilà. On est en quart. Et pourtant j’ai presque le goût de la défaite dans la bouche. Au moins celui de la déception oui, ça c’est sûr. Allez-y, traitez-moi de pisse-froid, de peine à jouir, d’éternel insatisfait. Mais franchement la prestation de notre équipe est à pleurer. Si Dieu n’avait pas créé Navas tout porte à croire
que le Barça aurait pu se qualifier. Aurait dû, devrais-je dire, même.


Personne ne croyait que 5 ans après, il était possible de revivre, de plus au Parc, le cauchemar de 2017. Et pourtant… Après 5 minutes de jeu on comprend que l’équipe est amorphe, comme terrorisée, tétanisée… comme un vilain flashback. On se dit que ce n’est pas possible, on s’auto persuade. Mais plus le temps passe, plus on comprend que si le Barça marque un deuxième but, on aura droit à un retour vers le futur de la honte. Florenzi pas prêt, Kurzawa fidèle à lui-même, donc très loin du niveau, Paredes absent, Gueye volontaire mais limité. Draxler non concerné. Mbappé pas dans un bon jour. Que reste-t-il ? Un Icardi trop dépendant de ses coéquipiers. Et particulièrement de nos milieux de terrain complètement dépassés. Celui qui peut changer le visage de l’équipe c’est notre petit hibou. On le sait. Quand Verratti va, le PSG va. Or mercredi dernier, il n’allait pas. 

On comprend vite que ce soir on ne reverra pas le magnifique PSG du Camp Nou d’il y a 3 semaines. Mais on sait que l’on va trembler avec ce PSG qui nous fait tellement penser à celui du Camp Nou d’il y a 4 ans… Exit docteur Jekill, welcome Mister Hyde. Dans ce naufrage, on peut ressortir la charnière Marquinhos-Kimpembé qui a au moins donné l’impression de jouer un match de Ligue des champions. Mais bien-sûr, l’homme du match, celui qui a rendu possible la qualification c’est, j’ai nommé Keylor Navas. Sans lui le PSG passait à le trappe, entouré de bouffons, Il mérite bien une auréole-là. C’est lui l’élu qui a mis en échec Messi.

Que dire de plus sur notre sauveur qui n’ait pas encore été dit. Depuis le début de la saison il est le seul joueur irréprochable à chaque match. Depuis quand un gardien de Paris a rassuré autant ses partenaires ? Le respect qu’il impose à ses co-équipiers comme à ses adversaires est quelque-chose que seuls les très grands ont. Je vous ferais grâce de son gargantuesque palmarès, long comme son bras qui repousse un ballon du bout des doigts pour un énième exploit. Il a tout gagné en club (et même plusieurs fois), les distinctions personnelles sont légions. 

Ce que l’on dit moins et que certains on peut être oublié, c’est que le costaricien a quand même emmené sa sélection jusqu’en ¼ de finale au mondial 2014. Battu uniquement aux tirs au buts. Le Costa Rica !!! Pays de moins de 5 millions d’habitants ! Pour rappel en Ile de France nous sommes selon l’Insee, 12.213.447 habitants au 1er janvier 2021… Assurément le meilleur recrutement qualité/prix du PSG depuis.. depuis ? Trop longtemps. Amusant de constater que comme le pire transfert qualité/prix, il vient aussi du Real Madrid. Oui 25 M€ pour Jésé ça vaut bien 15 M€ pour Navas, et sans rancune.

Pour en finir sur notre héros, une petite stat’ qui en dit long. Il n’a jamais perdu un match de LDC en aller/retour depuis 5 ans ! De quoi rassurer les superstitieux et amateurs de soi-disantes malédictions qui planeraient sur le club. Laissez tomber les rites Vaudou, les pincées de sel dans les buts, l’eau bénite, arrêtez de sacrifier des poulets. Notre talisman s’appelle Keylor Navas. Et nous en auront bien besoin tant que notre Mister Hyde rouge et bleu continuera à se substituer à notre si beau docteur Jekill. 

Dimanche soir, tournant du championnat de ligue 1. Nos 3 concurrents direct n’ont pris qu’un point. Une victoire face au navire nantais à la dérive, et qui est plus que jamais relégable, et nous reprendrons notre première place. Peu importe l’équipe alignée je n’imagine pas autre chose qu’une victoire. L’occasion est trop belle. Les joueurs doivent penser comme moi puisqu’ils démarrent le match en mode ralenti. J’avais rendez-vous avec le docteur mais c’est Mister Hyde qui s’invite au Parc des princes. Et cette fois notre gardien n’y pourra rien. Une première mi-temps laborieuse. Une deuxième catastrophique. Verratti de nouveau présent sur le terrain, mais plus que jamais absent dans son rôle de milieu organisateur. Aucun jeu collectif, pas de niaque, pas de révolte, pire, des visages en gros plans qui montrent clairement que les joueurs sont perdus et ont déjà compris et accepté la défaite. Nous avons grillé notre dernier joker. La fin de saison se jouera sur un fil.

Mercredi soir, enfin non plutôt mercredi début d’après-midi, finalement non, fin d’après-midi ou début du couvre-feu, comme vous voulez. Le leader se déplace chez son dauphin en Coupe de France. Troisième compétition différente en une semaine. Comme quoi on peut tout perdre, mais on peut encore tout gagner aussi. Que retenir de ce match ? La qualif. Et c’est tout car dans le jeu rien de nouveau. Mais comment ne pas encore se répéter et ne pas parler de cet arrêt de notre super gardien dans un face à face décisif à 0-0, juste après il y a eu cette frappe sur sa barre. La chance des grands. Des très grands. Et en dessert ce penalty concédé par Kurzawa et arrêté par Navas comme deux habitudes, presque la routine…

Ecce homo. Voilà l’homme, du match. Encore et encore. Ce n’est que le début ? D’accord. Comme Keylor qui a su mettre tout le monde d’accord, oui, même les plus rageux, les anti-Paris primaires ou autres commentateurs marseillais tel Roy et Boghossian ne peuvent que reconnaitre et s’incliner devant ses exploits. Sans lui, la semaine aurait pu être cataclysmique. Une remontée espagnole en Ligue des champions, une déroute contre un relégable et une élimination sans gloire de notre coupe de France. Dieu et Navas sont avec nous. En championnat nous avons encore notre sort entre les pieds, on peut entrevoir une nouvelle finale de coupe de France, en espérant éviter les gros restant (Lyon, Monaco, Canet en Roussillon). Et bien-sûr il reste la quête du Graal. 

Justement. Que peut-on espérer en Ligue des Champions avec cette équipe qui joue avec nos nerfs d’un match sur l’autre et qui s’amuse avec les boutons de l’ascenseur émotionnel comme un sale gosse. Soyons optimistes, et regardons les clubs encore en course. Porto, Dortmund, Liverpool, Real Madrid, Manchester city, Bayern et Chelsea. Evidement sur le papier les portugais semblent les plus prenables. Mais justement est-ce que cela ne serait pas un piège pour nos joueurs. Comme toujours si on joue à notre niveau personne ne nous résiste. Mais contre un adversaire prétendu plus faible, j’ai très peur de revoir le Docteur Jekill. 

Alors qui ? Les malades dans leur championnat que sont le Real, Dortmund et Liverpool ? L’histoire de la bête blessée etc… Je pense qu’il vaut mieux éviter aussi, et certains risqueraient encore l’excès de confiance.  Le Bayern ? A choisir je préfèrerais les jouer en finale pour vaincre justement enfin toutes les malédictions (oui même celles qui ne nous concernent pas comme les poteaux carrés). Et surtout je pense que sur un match, comme dit la formule, tous est possible. Car objectivement, les bavarois sont à mon avis les seuls à être vraiment haut dessus de nous. Reste les cousins de City. Un vrai duel, un vrai choc entre nouveaux riches. Et une revanche à prendre pour nous. Je signe. Même si en demi ce serait mieux. Oui car en quart le Chelsea de Tuchel semble un bon compromis. Sportivement je pense que nous sommes au-dessus si on joue à notre meilleur niveau, et en plus briser la malédiction des ex serait un plus pour notre fataliste petit cœur de supporter. 

Barcelone, Chelsea, City et Bayern en finale, voilà un beau parcours pour rêver plus grand et rallier la France du foot derrière notre club. Pour cela rien de tel qu’une belle épopée. Soutenu par la France entière ? Ce serait la rançon du succès, voilà qui serait également nouveau et disons-le, pas particulièrement espéré du supporter que je suis. Être détesté, jalousé, moqué, envié, critiqué, insulté, fait partie de notre histoire. Mais cette équipe peut-elle réécrire l’histoire ? Début de réponse demain midi à Nyon.


J.J. Buteau

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