Le meilleur est à venir

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L’automne est là. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
comme les polémiques au PSG. Ca fait déjà quelques semaines que je cherche un peu d’inspiration pour écrire, tant bien que mal. Mais pour dire quoi ?
Après un début de saison enthousiasmant sur le terrain, ce sont de nouveau les coulisses, pour ne pas dire les bas-fonds du PSG qui alimentent quotidiennement les rubriques sportives. A tel point qu’on peut se demander
si le football y a encore sa place.

Les casseroles de Nasser, la blague maladroite de Galtier, les tensions entre Campos et Henrique, les états d’âme de Mbappé, Doha qui envoie un émissaire pour calmer tout le monde, les révélations de Médiapart, les accusations puis les démentis… Ceux qui détestent le PSG vivent une époque formidable. Ceux qui l’aiment, comme moi, commencent à être saisis par une lassitude tenace. J’en viens à regretter la traditionnelle « crise de Novembre » qui fait petit-bras face à au feu médiatique ininterrompu d’aujourd’hui. Bien sûr, je ne vais pas faire semblant de découvrir les affres du foot business, d’autant que d’autres clubs sont eux aussi toujours sous les projecteurs, pour le meilleur ou pour le pire. Tous les supporters, tous les joueurs qui portent le maillot Rouge et Bleu, tous les entraîneurs qui viennent s’asseoir sur le banc parisien connaissent le fameux « contexte parisien ». Tout y est observé, scruté, décortiqué à l’excès. Chaque parole est déformée, sortie de son contexte, alourdie de centaines d’analyses ou commentaires qui n’ont d’autre but que d’attiser les flammes. J’évite autant que possible de lire les dizaines d’articles quotidiens de médias pour qui le code de déontologie du journaliste a été rétrogradé au rang de simple papier hygiénique. Mais l’écho donné à chaque information qui concerne Paris, même la plus insignifiante, est tel que je finis toujours par y être confronté.

Le pire, dans ce constat, est que bien souvent les polémiques sont probablement fondées. Que Nasser ne soit pas une blanche colombe ne laisse guère de place au doute. La mauvaise blague de Galtier ne pouvait que faire bondir, à juste titre, une frange de plus en plus large de la population qui a conscience des enjeux climatiques actuels. Même s’il ne s’agissait que d’une blague maladroite, l’effet était prévisible. Le retour de Henrique au club, avec son historique pour le moins discutable, ne pouvait pas se terminer autrement qu’avec des tensions. Killian qui tire la tronche en début de saison, c’était trop visible pour ne pas être publiquement exposé. Le Prince qui envoie un homme de confiance au club n’a fait que confirmer la mauvaise ambiance vendue par les médias, à tort ou à raison. L’enquête de Médiapart sur la « cyber armée » du club pilotée par Jean-Martial Ribes est le dernier dossier en date, avec les envies de départ de Mbappé en corollaire. Comme toujours, le club a fermement démenti. A chacun de se faire son opinion. En ce qui me concerne, je ne serais absolument pas surpris si c’était vrai. Cette méthode, méprisable, a montré toute son efficacité dans la politique depuis plusieurs années. Un club comme le PSG, piloté par un Etat aussi riche qu’ambitieux et pas franchement regardant sur ce qui est légal ou non, est bien plus qu’un club de foot. C’est un outil politique comme un autre. Les médias se régalent et n’en demandaient pas tant.

Perdu en saveur ces dernières années

Reste-t-il une petite place pour le football, celui qui se joue sur le rectangle vert, au Paris Saint-Germain ? Oui, et heureusement. Mais il est vu exactement du même œil que le reste. Il est difficile de contester que l’effectif parisien a un talent certain. A partir de ce constat, la posture médiatique est simple : à l’impossible, nul n’est tenu, sauf le PSG. Que des fans, des supporters, Parisiens ou non, se laissent aller à des commentaires trop rapides et forcément incomplets ne me surprend pas. Ca m’agace prodigieusement mais c’est en adéquation avec notre époque et ses habitudes. Mais que ces « experts » qui pullulent sur les plateaux de télévision soient capables d’afficher une telle aisance dans la mauvaise foi et l’approximation me sidère. Je ne mets évidemment pas tout le monde dans le même sac poubelle, tri des déchets oblige. Certains ont une véritable analyse, réfléchie, argumentée, qui tend vers l’objectivité. Des licornes médiatiques, en quelque sorte. Mais pour une licorne, on a dix ânes. Et les ânes, comme vous le savez, sont incroyablement bruyants et s’entendent à des kilomètres. Je ne les nomme pas, ce serait leur faire trop d’honneur. Et on peut toujours compter sur eux pour trouver matière à critiquer les joueurs. On peut toujours débattre, évidemment, et les performances peuvent toujours être améliorées. Mais comme je le disais plus haut, l’impossible est exigé du PSG. Toujours gagner, largement, avec la manière. C’est la moindre des choses. De telles exigences, en plus d’être stupides, nient totalement la réalité du football professionnel. C’est chercher des certitudes qui ne peuvent pas exister.

Ce contexte pesant a sérieusement compromis le plaisir que j’avais à suivre le PSG. Je regarde toujours les matchs, je m’enflamme toujours devant la facilité de Verratti, la folie de Neymar, le génie de Messi, la puissance de Mbappé. Mais je sais que le plaisir est fugace et rapidement chassé par une énième polémique. Il ne s’agit peut-être que d’une légère déprime saisonnière. Peut-être que des matchs me redonneront espoir bientôt. Peut-être que des gestes, des inspirations, des traits de génie me feront bondir de joie comme avant. Je l’espère sincèrement et avec beaucoup d’impatience, car je trouve que tout cela a un peu perdu en saveur ces dernières années. Je ne veux surtout pas tomber dans le « c’était mieux avant », alors je vais m’efforcer de croire encore un peu que le meilleur est à venir.


Café Crème et Sombrero

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