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Les jours d’après

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A peu de choses près, le sujet de cet article aurait pu être tout autre…
J’avais déjà en tête de passer en revue les tristes années à suivre les Yanoski et consorts traînant sur les pelouses de l’héxagone lors de saisons où,
avant la fin du mois d’Août, tout espoir d’accrocher l’Europe s’était évanoui…


Cet article se serait conclu par un remerciement sincère au propriétaire du club et à ses investissements ayant, comme un coup de baguette magique, transformé des Okpara en Thiago Silva, des Chantôme en Verratti et des Ouédec en Ibrahimovic… Mais voilà, le ballon de Neymar n’est pas passé entre les jambes de Neuer, Kehrer ne décale pas sur un contre idéal, et une possession de 38% en finale ne justifie pas de pouvoir se prétendre légitimement à une place sur le toit du monde du ballon rond.

Après, cette aventure estivale restera charmante et bercée de belles images de combativité en quart et de maîtrise et d’envie en demi mais surtout marquée par le fait d’avoir franchi un plafond de verre. Même s’il ne faut absolument pas négliger le contexte très particulier et les conditions qui ont sans doute avantagé sur beaucoup d’aspects le PSG (conditions plus favorables aux Sud Américains que les joutes glacées de février, pas d’interruption et de blessures lors de compétitions tiers, tirage au sort et période d’inactivité qui semble avoir permis aux clubs français de tirer leur épingle du jeux), cet article sera celui de la prochaine étape, celle qui consistera à apprendre de ces deux victoires et de cette défaite pour préparer un avenir victorieux. Trois éléments semblent nécessaires : assurer une cohérence sportive, combler les trous qualitatifs sur certains postes, approfondir le banc…

Très clairement, sur ce point, il semble évident qu’en se retirant, la marée de l’euphorie des dernières semaines va laisser beaucoup de détritus sur son passage… Les visions de Léonardo et de Tuchel semblent de plus en plus divergentes. Le départ de Thiago Silva souhaité par le premier alors que le joueur est soutenu publiquement par le second. Choupo Moting privilégié à un Icardi cantonné au banc quelques semaines après sa signature au club. Beaucoup de cas pourraient être des sources de gros problèmes pour la saison à venir. De telles situations casseraient tout les gains acquis lors de ce séjour lisboète… Très clairement, cette cohérence sportive est le point de départ fondamental pour que cette finale serve le club. Les deux hommes doivent aller dans la même direction ou l’un d’eux devra partir pour laisser le champs libre à l’autre.

Si Liverpool a appris une chose de sa finale perdue en 2018, c’est l’importance d’un gardien de très haut niveau. Fort de cet enseignement, les Reds investissaient 72 million d’euros au mercato suivant pour Alisson Becker, meilleur joueur de la finale l’édition suivante. Concernant le PSG d’hier, les diagnostics ne sont clairement pas nouveaux mais ils ne sont que plus flagrants à cet étage… En forçant le trait, on pourrait résumer la stratégie de Flick de la façon suivante : exploiter la faille Kehrer. C’est à mon sens un miracle d’avoir récupéré un Herrera aussi fringant et combatif pour continuellement venir soutenir son coéquipier allemand tant celui-ci semblait perdu. Dès que le valeureux espagnol s’est éteint, on a pris deux buts de Coman (je ne me remets toujours pas que Silva ait réussi à prévenir le second). Quand on compare avec Kimmich qui a tenu Mbappé et délivré le délicieux centre sur le but, on mettrait bien 72 millions sur lui. Malheureusement, il n’existe pas que cette faille, le milieu reste déficient et, avec un Marquinhos amené à revenir en défense, ce chantier aussi reste nécessaire.

Avant toutes choses, il revient bien évidemment d’insister sur les conditions exceptionnelles concernant les contrats lors de cette saison prolongée. Jamais jusqu’au départ à Lisbonne, il n’aurait été concevable de penser voyager sans Cavani et Meunier. Cela n’excuse cependant que très partiellement un vrai problème sportif : pourquoi tant de joueur en fin de contrat chaque année et pourquoi un banc aussi pauvre… Deux des raisons du second point sont sans doute la hiérarchie trop établie au sein de l’effectif et le manque d’enthousiasme pour les différentes compétitions nationales. Le cas Draxler en est la parfaite illustration : il se retrouve dans des rôles improbables sur quelques matchs de Coupe de France avec un rendement qui s’effondre saison après saison. Encore une fois, la solution sera très compliquée à trouver mais la différence de classe entre notre adversaire et nous dimanche soir est symbolisée à la 68ème quand Perisic et Coutinho (deux joueurs prêtés) entrent pour remplacer Coman et Gnabry…

Cette défaite fait mal car le fait de décrocher l’étoile sur le maillot aurait été l’accomplissement d’un rêve mais le fait de pouvoir être le Bayern Munich de l’année prochaine et de gagner de façon logique sans aucune forme de contestation possible sera encore plus beau ! A la différence de toutes nos dernières campagnes de Ligue des Champions qui s’étaient terminées sur des accidents, des tricheries ou des fautes professionnelles, cette épopée s’éteint face à un adversaire qui nous était supérieur et dont nous devons nous inspirer très humblement pour le dépasser. Entre temps, j’aurais sans doute le temps d’écrire mes lignes de remerciement pour l’Etat de Moyen-Orient qui nous aura permis d’atteindre – enfin – ce sommet.       


Jean Miflin
       

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