Munich ta mère virage psg

Munich ta mère

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Le 6 mars 2018, je publiais un papier dans Virage qui s’intitulait ICI C’EST PARIS*.
Ce papier optimiste, je l’avais écrit au petit matin
sur une plage de Naples en Floride, juste avant de rentrer de vacances.
DJ SNAKE prenait le même avion que moi direction la Capitale.
Quelques heures plus tard, on avait rendez-vous tous les deux au même endroit, Porte d’Auteuil, à 21H00.

Le PSG disputait un 8ème de finale retour face au Real de Madrid de Cristiano Ronaldo. Le Club avait lancé une grande campagne « ENSEMBLE ON VA LE FAIRE ». On s’était monté le bourrichon comme des grands, les Ultras avaient déployé un immense tifo en forme de Coupe d’Europe. On y croyait. Arrogance parisienne.
Résultat des courses : Une défaite 2-1 sans appel.
Et la Une dédaigneuse de MARCA, quotidien sportif pro Madrid, qui titrait « Pour qu’ils apprennent ».
Alors où en sommes-nous 3 ans plus tard ? Avons nous appris ?

Du 11 titulaire en 2018, il ne reste que 4 joueurs aujourd’hui dans l’effectif. Mbappé, Di Maria, Marquinhos et Verratti, qui prit son traditionnel carton rouge face aux Merengue. Neymar était déjà blessé. 4 sur 11 en 3 ans. Et malgré les mouvements au fil des mercatos successifs, on n’a toujours pas de certitude en 2021. Stabilité quasi nulle. Sans parler de la valse des entraîneurs. Exit Emery et Tuchel, bienvenu Pochettino… et bonne chance.

Certes on a été en finale du Final 8 l’année dernière. Mise à part cette compétition sous cloche anti-covid, force est de constater que nous n’arrivons pas à construire un projet solide. Les résultats en championnat en témoignent : nous reculons plus que nous n’avançons. On est embourbé avec les contrats mirobolants de Neymar et Mbappé sans garantie qu’ils restent à Paris en fin de saison. Ambiance. Et je vous ferai grâce de certaines recrues onéreuses au rendement peu satisfaisant.

Parfois on a un peu l’impression que notre club sert de tête de gondole pour vendre de la fripe en Asie et des hameçons pour pêcher la truite en Ardèche. De ce côté-là ça fonctionne plutôt pas mal parait-il. Et loin de moi l’idée de penser que tout ceci est futile. Paris montre la voie d’un marketing efficace, qui colle à son époque et qui voit large. Mais sur le sportif, la stratégie parisienne ne s’est pas imposée comme un modèle à suivre. Certes Paris a toujours été un club de riches avec des stars, et ça depuis sa naissance. Mais lors des « belles années » ces stars étaient souvent entourées d’hommes de devoir ou très attachés au club. Des Pilorget, Lemoult, Fernandez, Kombouaré, Guerin, Fournier, Bravo, Rabésandratana, Llacer, Ducrocq, Mendy, Makélélé… J’aime quand Keylor Navas déclare dans la presse que Paris est un club familial et que ça lui plait. OK familial mais il faudrait voir à ce que ça ne devienne pas non plus un centre de loisirs Pierre et Vacances.

Autre chose, il y a 3 ans nos tribunes étaient pleines à craquer. Aujourd’hui elles sont immensément vides. Et personne ne sait quand le peuple parisien pourra regagner son jardin. Alors imaginez cette équipe en souffrance collective sans personne pour les pousser derrière. Sans ce fameux 12ème homme (terme un peu phallocrate n’est il pas ?). Sans ce supplément d’âme.

J’espère que l’inauguration du nouveau centre d’entrainement à Poissy en 2022 ouvrira de nouvelles perspectives et fera encore grandir notre club. Qu’il permettra également aux jeunes de l’île de France de se sentir impliqués dans ce projet, dans ce club, dans cette histoire folle qui dure depuis 50 ans. Que l’on construise enfin sur des bases durables et pas sur des coups. Car pour le moment, nous n’avons pas appris de nos erreurs. Nous restons ce club bling bling et agaçant. 10 ans que QSI est au pouvoir. Cette décennie a été marquée par le seau du progrès à tout prix. A une vitesse effrénée. Forcément ça ne va pas sans casser des oeufs et oublier certains principes de base. Comme nos dirigeants, nos joueurs sont pressés. Un peu trop. Comme des gosses. Personne ne semble être en mesure de leur taper sur les doigts. Ils sont capables du pire et du meilleur.

Peut être que ce soir ce sera pour le meilleur. Mais je n’attends plus rien de ce match contre le Bayern. Juste un peu de plaisir juvénile si on arrive à rivaliser avec l’ogre teuton quelques minutes. Je ne suis même pas habité d’un esprit revanchard par rapport à l’été dernier. On n’en est même plus là. Le # pour défendre Thilo Kherer lancé hier est un acte mignon tout au plus, ce n’est pas ça qui lui fera mettre un triplé comme Layvin Kurzawa, surtout contre Manuel Neuer. Non, je veux juste que nos joueurs respectent le football et leur club, supporters compris.  Comme toujours nous serons bien-sur derrière eux, car nous sommes aussi de grands enfants qui ont du mal à retenir les leçons du passé. Amnésie nécessaire quand on est supporter du PSG.

Alors c’est clair, Munich ta mère. Sur les côtés comme par derrière.


Xavier Chevalier

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