Quand on Ney que l’amour

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Je le hais, il nous a manqué de respect, il n’apporte rien sur le terrain, il ne mérite plus de porter notre maillot, il faut le siffler, l’humilier cet hijo de p…
Voilà un résumé de ce que l’on peut lire ou entendre en ce moment.
Mais de quel joueur est-il question ? Fiorèse ? Heinze ? et de toute la farandole de parisiens ayant, plus ou moins, trahi le club en passant à l’OM ?


Non, nous sommes en train de parler d’un des meilleurs joueurs du monde. Figure de proue du projet Qatari depuis deux ans. De celui, dont on voyait le nom sur la tour Eiffel illuminer le tout Paris, de celui dont on espérait tant qu’il nous aiderait à conquérir cette coupe qui se refuse toujours à nous… Ou au moins retrouver le parfum d’un printemps européen…
Mais alors que s’est il passé ? Comment est-ce possible ? Comment peut-on passer en deux ans de sauveur à futur crucifié en puissance ? Comment cette histoire d’amour aurait elle pu finir aussi mal ? Peut-on encore passer de l’appétit au dégoût et du dégoût à l’appétit comme le chantait le beau Serge ?

Commençons par regarder ce qui s’est passé sur le terrain, ce qui est et restera toujours le plus important. Niveau statistiques, rien à lui reprocher. Décisif toutes les 63 minutes avec le PSG ! Mieux que Zlatan, Mbappé et Cavani. 37 matchs pour 24 buts en championnat, 11 buts en 13 matchs de ligue des champions, 7 matchs en coupe nationale pour 6 buts… Je vous fais grâce des passes décisives… Alors quoi ? Pourquoi malgré des gestes d’extraterrestre, des buts, des actions en cascade et autres bonbons, le public n’a jamais soutenu le Ney comme il le méritait ? Surement à cause de plein de petites choses…

D’abord Neymar ce n’est pas qu’un joueur de foot, c’est aussi une marque. Qu’on le veuille ou non, oui, Neymar c’est plus gros que le PSG. Que ce soit en nombre de followers sur les réseaux sociaux ou en nombre de fans tout simplement. C’est factuel. Mais pour certains supporteurs à l’orgueil mal placé, c’est difficile à admettre. Presqu’autant que pour un marseillais d’admettre que l’om de Tapie rimait avec tricherie.

Il est capitaine du brésil, jeune riche beau et il sent bon le sable chaud. La jalousie étant un des défauts majeurs de la nature humaine, le Ney n’avait pas le droit à l’erreur. Et des erreurs il en a faites aussi… Les premiers sifflets qu’il a subits au Parc sont lors d’un match contre Dijon où le roi commis le crime de lèse majesté de ne pas laisser tirer Cavani pour un penalty. El matador lui-même conspué au parc, surement par les mêmes, un an avant…
Début de l’incompréhension entre une petite partie du parc et sa star. Il vient de réaliser un quadruplé, le PSG en passe huit à son adversaire et il se fait siffler par ses propres supporters !

Pendant ces deux ans les médias n’ont cessé d’injecter leur venin, il simule, il fait des roulades, il provoque, chambre, il se soigne au brésil, il fête son anniversaire, puis celui de sa sœur, il regarde le PSG en jouant aux cartes à la TV, il ne se déplace plus du Brésil pour assister à un match de championnat au Parc, son hygiène de vie est déplorable, il est pas gentil, il est tout cacaboudin, pouah, beurk… J’en passe et des moins bonnes.

Si l’on ajoute les commentaires aigris d’adversaires qui n’ont pas le quart de son talent et dont les noms ne méritent même pas d’être cité ici, voire celle de l’entraineur (ancien flop du PSG en tant que joueur, époque Borelli) d’un club, trouvant normal de le brutaliser, et que si il est blessé « c’est bien fait pour lui, gnagnagna ». Et qu’en coupe d’Europe il allait bien se faire découper. On ne le verra pas. Son pied l’aura lâché avant…
Petite parenthèse au passage, ce même personnage pleurnichera quelques mois plus tard en tour préliminaire d’Europa League contre la rudesse de son adversaire lors du derby des saucisses. Faudrait savoir, Thierry l’aurait-il mauvaise ?

Bref, on touche le point central du problème Neymar, c’est-à-dire les blessures… Deux saisons de suite, deux saisons tronquées, comme un geste manqué, à chaque fois au moment où on attend qu’il nous emmène au septième ciel d’un quart de final… La blessure… La panne… La frustration d’une étreinte inachevée…
Sans lui le PSG s’arrête de nouveau à la porte de l’Olympe. Mais est-ce sa faute si sans lui au Parc, le PSG a fait preuve d’une certaine suffisance maladive, puis d’une fébrilité quasi-génétique à cette équipe, qui sera pourtant crucifiée par deux nouveaux joueurs sensés, eux, ne pas être contaminés… À Kehrer la suffisance, à Buffon la fébrilité. Ou l’inverse. À Mbappé la glissade. À Paris la sortie. À ses supporters la frustration d’une fin de saison en roue libre. Jusqu’à cette incroyable finale de Coupe de France contre des rouges et noirs où Neymar marque un but et fait une passe décisive. Pas suffisant pour battre l’historiquement looser breton.

Au comble de cette triste soirée, un abruti insultera nos joueurs pendant l’ascension vers la médaille en chocolat, un seul de nos joueurs régira en retournant un soufflet à l’immonde pourceau.
Epilogue d’une saison pourrie jusqu’au bout puisqu’il devra, de nouveau blessé, regarder le Brésil conquérir sans lui une Copa América d’un bien faible niveau. Rappelons que le sélectionneur avait décidé de lui retirer le brassard avant sa blessure, et qu’il restera au cœur de l’actualité pour une sombre histoire de viol ou plutôt de tentative d’escroquerie…. Manquerait plus qu’un pigeon lui chie sur le crâne et on pourra lui décerner le Pierre Richard d’or de la poisse 2019.

Imaginer qu’au même moment le Messi, je parle de Léo, t’appelle tous les jours pour te rappeler comme la vie était belle en Catalogne. Comme il était aimé par tout le monde. Alors qu’en France, les médias passent leur temps à lui cracher dessus, ses propres supporters le sifflent ou préfèrent acclamer l’improbable mais néanmoins sympathique Choupo-Moting, que son club, le PSG, n’a jamais pris publiquement la parole pour le défendre dans aucune des affaires nommées ci-dessus… Saudade, saudade…

Alors oui Mesdames et Messieurs les jurés, son meilleur souvenir footballistique comme il l’a avoué maladroitement et avec naïveté, c’est ce match contre le PSG ou il a fait ce qui n’avait jamais été fait auparavant. Le match du siècle où il est l’homme du match. Comment lui en vouloir ? Ce serait même juste logique.
Pour tout cela Mesdames et Messieurs les jurés supporters, ne soyons pas des brêles, j’implore votre clémence et déclare l’accusé non coupable, ou alors coupable, mais coupable d’un manque d’amour qu’il n’a pas su nous donner, ou d’un amour trop peu ou trop mal donné.

Tout n’est qu’une question d’amour dans cette affaire, l’amour déçu, la jalousie, la frustration… De l’amour à la haine il n’y a qu’un pas. On a vu souvent rejaillir le feu de l’ancien volcan qu’on croyait trop vieux…. Neymar ne nous a pas quittés. Sachons lui pardonner et faisons du Parc un volcan duquel Neymar nous permettra d’atteindre l’inaccessible étoile.

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J.J. Buteau

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