Un de perdu, 10 de retrouvé

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Aujourd’hui nous sommes nombreux à penser que la conquête du titre national a pris fin. Et pourtant, rien n’est vraiment terminé, l’espoir existe, et cet espoir réside dans un parcours sans faille jusqu’à la fin de saison. Et le retour de notre numéro 10 qui, plus que jamais, peut écrire une page homérique de notre histoire.

Porté le numéro 10 est un lourd fardeau mais Neymar Jr. y est habitué depuis le plus jeune âge. Il a certes beaucoup de défauts mais jamais on ne pourra le taxer de manque de courage sur un terrain. Alors son retour imminent est peut être la seule bonne nouvelle du jour, et un motif sérieux de croire en une remontée parisienne dans le sprint final.  

Après tout, si on gagne nos 9 derniers matches, on sera sacré champions. Un scénario hollywoodien taillé sur mesure pour un Ney qui trépigne en tribune depuis des semaines. Comme d’autres grands joueurs avant lui, la perspective d’un acte héroïque, individuel et quasi christique semble se dessiner pour celui qui endosse le maillot du leader, du « Trequartista* » à l’ancienne de notre équipe d’âmes en perdition. Capitaine d’un navire à la dérive.

* Qu'est ce qu'un Trequartista

Certes le football moderne ne laisse plus beaucoup de place pour les meneurs de jeu tels qu’on les a connus dans notre enfance. Mais après tout, l’histoire est faite de redites dans tous les arts majeurs. Regardez en musique, le retour du vinyle est un miracle auquel plus personne ne croyait. Et si Neymar creusait son aventure rouge et bleu du même sillon. Pas impossible. Hasard ou Coïncidence, le numéro 10 redevient hype ces dernier-temps. La disparition de Diego Maradona, les documentaires (magnifiques) consacrés au Roi Pelé et à Michel Platini prouvent que l’histoire du football s’écrit invariablement avec un 10 dans le dos. 

Pelé a mené le Brésil aux sommets alors qu’en 1958 personne ne les attendait à ce niveau. Sans parler de la coupe du monde 1970 qui fut un récital malgré un roi vieillissant relancé par un Mário Zagallo visionnaire. Diego Maradona à lui seul a remporté la Coupe du Monde 1986 et Michel Platini a fait passer le football français dans une autre dimension. Si on se concentre sur Paris, Safet Sušić fut aussi un leader naturel qui emmena un jeune PSG vers l’inaccessible, sans parler de Raí dont l’aura et le charisme apporta un supplément d’âme qui fit basculer moult rencontres cruciales.

Oui, le 10 dans le football, et à Paris en particulier, peut sauver des causes perdues. Grégory Protche, un des auteurs de Virage, a su trouver les mots justes qui entérine cette théorie : « Qu’est-ce que le numéro 10 ? Une position sur le terrain ? Un simple numéro de maillot ? Une ambition ? Un destin ? Une mythologie ? Un peu tout cela et bien davantage encore dès qu’il s’agit de PSG. Le numéro 10 est le roi du Parc des Princes. Il cristallise toutes les passions, polémiques et revirements. Dans un club lambda, on adore les buteurs, célèbre les gardiens mémorables et les défenseurs valeureux. À Paris, l’objet du culte, c’est le numéro 10. » Pas un hasard si ce dernier sort le 1er avril un livre consacré au Magic Number de la ville lumière. Paris c’est la ville des artistes, pas des épiciers. 

Neymar a cette étoffe. Neymar est un artiste. Neymar divise mais rassemble. Neymar est un héritage. Neymar est la clé. Neymar est parisien. 

Pochettino déclarait hier soir au micro du Canal Football Club que les joueurs de football sont des animaux sauvages dotés d’un instinct très affuté. Et qu’il était très difficile de leur mentir. Alors ne lui mentons pas. Disons lui la vérité. Neymar est un félin, à l’instinct de chasseur. Il comprendra. A lui de mener la révolte parisienne. Ça commence contre Lyon dimanche prochain. Il doit nous prouver, et se prouver à lui même, qu’il est un immense joueur de football. Avec la plus belle tunique de France sur les épaules.

« Au milieu de tout ce chaos, c’est au numéro 10 de remettre  de l’ordre. » (Diego Maradona)


Xavier Chevalier

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