En léger différé

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28 novembre 2009, PSG contre Auxerre. Karim y était. À l’époque il prenait des notes et des photos pendant les matchs. Il a accepté de vous faire revivre ce petit bout (pas très) glorieux de notre époque pré-QSI.

On a gagné. Pas mérité, mais on a gagné. 1-0, but de Clément quand plus personne n’attendait rien. Auxerre a pas très bien joué non plus. Et personne n’avait l’air de trop suivre le match. Un peu avant la rencontre, Auteuil a déployé deux banderoles. La première destinée à Colony Capital, qui voudrait racheter le Parc pour cinquante ans et le rebaptiser du nom qu’il voudrait, comme pour le stade d’Arsenal, l’Emirate Stadium… « Le Parc n’est pas une prostituée »… et la seconde pour nos joueurs, « Pas d’envie, pas de couilles, pas de talent, pas de jeu. Humilié au Vélodrome, vous avez souillés nos couleurs. REAGISSEZ ».

Y’a eu aussi l’éphémère (et poétique) « Colonik ta mère », mais tellement fine et illisible qu’on aurait cru qu’elle était écrite au stylo bic. Boulogne, eux, ont mis l’énorme JULIEN, lettres blanche au rouleau sur une longue toile noire..
De la première mi-temps pas grand chose à dire. Pas de jeu. Peu d’envie (plus qu’à Marseille), mais toujours pas de talent. Il s’est tellement rien passé que je peine à me souvenir.

À la mi temps, au challenge Orange (partir de trente mètres et marquer un but au gardien adverse), les Gobelins ont battu le Paris Football Club, 6 – 5. Mais le coeur du stade a penché pour les perdants car à 5 – 5, le dernier gamin du PFC a tenté un ciseau retourné (raté) alors que les Gobelins eux ont marqué et gagné « normalement ». Jérôme (*) a fait remarquer qu’on avait jamais vu de finale de ce trophée. Qui gagne quoi, quand et comment ? Personne sait… Un immense trou noir ce challenge Orange… À la Golden barre (trois supporters choisis par tirage au sort doivent toucher la barre transversale de 40 mètres), personne n’a gagné la Suzuki. Les mecs tiraient du pointu et ont passé leur temps à glisser, c’était dégoûtant à mater…

Neymar et Alves… Avant.

Pour la seconde mi temps… eh bien… Limite personne s’en souvient. Toujours pas de jeu. Restait à pas s’humilier… Les gens ont pas mal insulté Sessegnon. Makelelé peine vraiment à contrôler ses ballons… Armand… Peggy…. les autres… Jusqu’à ce qu’on marque ! Après avoir fait sortir Giuly pour faire rentrer Maurice. (Pas Florian hein, non un jeune. Noir. Comme tous nos jeunes). Et basculer en 4-3-3, qui nous réussit toujours mieux apparemment. C’est Sessegnon qui, malgré le fait qu’on l’ait insulté, a bien voulu faire un bon décalage pour Ceara, aka « le meilleur centreur du monde », pour finir par une tête de « Chien fou Clément » !

Le début de la fête, tu penses bien. Pas dans le jeu non, mais dans les tribunes, quand l’arbitre a sifflé un penalty contre nous pour une faute de Sakho à la limite de la surface (traduire dedans)… annulé instantanément par l’arbitre de touche. Alors les gens ont pu chanter ensemble, « Paysans, paysannnnns, paysannnnns !!! Oh Payyyysans ! ». Et Auxerre n’arrivait toujours à rien faire. À les voir courir partout comme ça, on ne pouvait s’empêcher de penser à tout le début de match, où ils trainaient pour aller chercher la balle, perdaient du temps, tombaient, miaulaient…

A l’hôpital… A l’hôpital…

Puis comme avec Paris, une bonne nouvelle est toujours suivie d’un fait divers, Coupet s’est fracturé la jambe juste sous nos yeux pour nous montrer à quel point il était maintenant des nôtres. Tout seul, pour récupérer une balle « perdue – dégagée » par « Gros cul – Armand« . (dixit mon voisin de stade). À la panique des joueurs, on a tout de suite su que c’était grave. Sakho ne pouvait regarder… Tous les autres gesticulaient. Seul Benoit Pedretti a été capable d’aller voir l’arbitre pour lui montrer que l’heure tournait… « L’os de Gregory Coupet est sorti de sa chaussette » (Sylvain Armand), et Benoit Pedretti en est à parler du temps qui passe. C’est pour ça que, comme Louis Nicollin, tout le stade, tel un seul homme, l’a puni en lui chantant longuement « Pedretti est une salope, Pedretti est une salope! ».
(Alors qu’on aurait pu lui chanter « Progéria ! Progeria ! Progéria ! Oh progéria ! »)

Benoît la caffeteuse

Pendant ce temps au bord du terrain, 200 kilos de cheesburger sautillent et font vibrer la pelouse en attendant de rentrer en jeu. Il s’agit de notre arme secrète… le gardien au deux sélections dans l’équipe nationale d’Arménie. Le mystérieux Camerounais Apoula Edel ! Une de nos plus belles trouvailles, adopté instantanément l’an dernier par les supporters, tous bords confondus…
Dix secondes plus tard un énorme bruit sourd retentit. C’est les gigantesques mains gantées d’Apoula Edel qui viennent de repousser le ballon en provenance du coin de corner…
Il reste quelques minutes a jouer… « Progéria ! Progeria ! Progéria ! Oh progéria ! »

Paris a gagné contre Auxerre un à zéro.

Big Beast Apoula

* Jérôme Reijasse, auteur de Parc (L’oeil D’Horus)

Réédition de l’article paru le 1er décembre 2009 et avec l’aimable autorisation du Gri Gri International
Photos Tribune (c) Karim Boukercha / Match PSG-AJA (c) Panoramic


Karim Boukercha

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