Oh! Mi Matador

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el nùmero nueve, Edinson, CAVANI, Edinson, CAVANI, Edinssssoonnnn, CAVANIIIIIIII !!!
La 157ème réalisation du buteur uruguayen sous le maillot parisien
le fait entrer DANS NOTRE LÉGENDE.


Meilleur buteur de l’histoire du Paris Saint-Germain Football Club, devant son ancien coéquipier, un certain Zlatan Ibrahimović. Il n’aura de cesse dans les mois à venir de prolonger son record le plus haut possible. S’il reste encore une saison de plus, gageons qu’il dépassera la barre des 200. Un sommet sur lequel il ne sera pas rejoint de sitôt. Le trône de notre olympe méritait bien cet hommage. Vamos !


Nous l’attendions avec impatience. Il est arrivé, enfin. Impérial depuis le début de la saison avec des doublés en veux-tu en voilà et mettant huit fois le ballon au fond du filet juste sur novembre pour se rapprocher du record, cette perspective imminente aura eu raison de l’efficacité de notre buteur. Deux petites finitions en décembre, un retour de vacances tardif, un seul but sur les six premiers matchs de janvier lui permettant d’égaliser le géant suédois, une histoire de tir au but à la mayo avariée déclenchant des sifflets impardonnables et un nouveau penalty-gate médiatique, un PSG – Guingamp en Coupe de France idéal pour atteindre cette 157ème réalisation mais une fébrilité désespérante malgré d’innombrables occasions… et nous voici arrivés à ce Paris St-Germain – Montpellier, le 27 janvier 2018, à la onzième minute, un décalage du génial Neymar Jr pour le Titi Adrien Rabiot qui, sur un plateau doré, offre à son avant-centre une finition millimétrée, une reprise du gauche à bout portant, simple, efficace. L’image est belle. Les symboles sont évidents.

Pedro Miguel reloaded.

L’Edi de Paris est une ode à la tolérance. Il ne fait pas toujours l’unanimité, mais il déclare ne pas s’en soucier. Je suis le premier à plaider coupable, me complaisant sans cesse à ironiser sur sa maladresse offensive et ses gestes ratés. Lui qui est devenu notre meilleur buteur nous crispe régulièrement par ses approximations sur le rectangle vert et notamment dans la zone de vérité. La raillerie apparaît aujourd’hui déplacée. Le supporter est ingrat, c’est bien connu. Je lui demande pardon. Je ne suis pas le seul à être parfois irrité par ses imperfections. Le supporter gâté en veut toujours plus. Il réclame le joueur parfait, alors qu’il a déjà le joueur unique. Dans nos travées du Parc des Princes, il a ses admirateurs, et donc aussi ses détracteurs. Aujourd’hui, face à l’évidence des statistiques, nous sommes de plus en plus nombreux à nous incliner. Le supporter est versatile. Cavani ne laisse pas indifférent. Le joueur est souvent facile à critiquer. L’homme n’est pas toujours évident à cerner. Son engagement sur le terrain égale sa discrétion en dehors. La réalité paraît bien plus probante. Qu’importe son image. Il incarne la simplicité. On le dit proche de la nature, peu sujet aux mondanités et à la vie citadine. On le prétend discret et isolé dans le vestiaire, loin des guerres de clans. Le gang d’Edi, c’est Cavani.

El Matador est un rôdeur qui attend sa proie

Accélération, tenue de route, confort, robustesse. Cavanissan.

L’actuel second meilleur buteur de l’histoire de La Celeste, derrière le mordant Luis Suraez, n’est pas calculateur. Il fonce et n’a cure des artifices. Son jeu en est l’illustration parfaite. A une touche, sinon on peut frôler la catastrophe. Sa technique n’est pas flamboyante, ses contrôles sont approximatifs, ses conduites de balle sont incertaines, ses dribbles sont prévisibles. Ses buts, il les marque à l’instinct, spontanément, sans contrôler. Il est direct et efficace. S’il temporise, il semble perdu. Renard des surfaces, il marque très souvent à bout portant. Son record en est l’exacte démonstration. El Matador est un rôdeur qui attend sa proie et l’exécute sans état d’âme. Du droit, du gauche, de la tête. Quelques penaltys, quand on lui laisse la possibilité de les tirer. Le portrait ainsi dressé n’est pas que flatteur. Edi n’est pas lisse. Il ne peut que diviser. Des moqueries et des éloges. La réalité comporte aussi sa part de réalisations admirables.

Ses buts ne sont pas qu’opportunisme

Heureux qui comme Edi.

Son premier but en rouge et bleu lors de sa première apparition au Parc des Princes, un Paris SG – AC Ajaccio aoûtien, est la preuve d’une incontestable technicité !! A y regarder de plus près, ses buts ne sont pas qu’opportunisme et pointus passagers. Le tueur impulsif est parfois capable de fulgurance artistique, presque poétique. Sur une belle passe d’Hervin Ongenda, oui les temps ont bien changé, il enchaina un contrôle du pied gauche avec un crochet du droit éliminant son défenseur et une frappe du gauche, depuis l’extérieur de la surface, qui vint se loger dans la lucarne d’un gardien corse impuissant. L’action fut de grande classe, presque un chef d’œuvre. Du moins un savoureux hors d’œuvre. Une belle promesse. Le début d’une longue série. La plus longue sous notre tunique divine.

Entier. Honnête. Bosseur.

Retour à l’état sauvage

Cavani se préoccupe peu des statistiques. C’en est presque un comble pour celui qui devient notre meilleur buteur. A bien y réfléchir, c’est logique. Edinson ne cherche qu’à inventer de nouveaux buts. Il veut juste marquer. Plus. Encore plus. Toujours plus. Il ne se cache pas. Il se montre comme il est. Entier. Honnête. Bosseur. Sans faux-semblant. Stoïque et perplexe face à deux brésiliens chapardeurs qui se chamaillent un coup franc, il en sort légèrement fâché et surtout contrarié. L’altruisme n’est pas toujours récompensé, surtout quand les astres s’en mêlent. Ses replis défensifs peuvent irriter, lui qui est notre joueur de pointe, mais il ne peut s’en empêcher. Il se sacrifie pour l’équipe. Sa générosité est naturelle, sans rien attendre en retour. L’enfant de Salto, ville frontalière avec l’Argentine, est un soldat avec lequel on peut partir à la guerre, le fusil sur l’épaule. On sait qu’il sera toujours là pour assurer nos arrières, tout en étant constamment au front, le premier à partir au combat. Point de soldat inconnu, notre reconnaissance lui sera éternelle.

Il prend la tête d’une sacrée liste

Le Shaman de Salto en pleine magie noire.

Il est difficile de dépeindre notre actuel adorateur de buts sans évoquer ses prédécesseurs. Il prend la tête d’une sacrée liste, à moins qu’il ne s’agisse d’une liste sacrée. Son dauphin, on l’a dit, n’est autre que sa sainteté Zlatan. Son humilité aura eu raison du record de Monseigneur Ibrahimović, roi de Suède, et en son temps, de France et de Navarre. On peut affirmer qu’il est son antithèse, sans qu’il y ait besoin de développer nos arguments. Ibragoal gardera toutefois un meilleur ratio à 0,87 but par match joué au Paris SG, une performance qu’Edigoal aura du mal à égaler (son ratio est actuellement de 0,69). Le record est toutefois détenu depuis bien longtemps par le maître ès Goleador, le bellâtre argentin Carlos Bianchi (dont vous pouvez lire une excellente interview sur Virage) avec 71 buts inscrits en 80 matchs, soit un ratio zlatanesque de 0.89 but par match. Ponctuons là l’instant mathématique.

Le record sonne comme une évidence

Cavanique ta mère !

Pour certains le record de Cavani sonne comme une évidence, rares sont ceux ayant joué dans une équipe si complète, si talentueuse, si spectaculaire, si tournée vers le but. Les comparaisons sont complexes. Les temps changent et le football avec. Le débat paraît infini. Le nombre de saisons et de matchs joués rajoutent aux complications de l’analyse. La vision de notre Panthéon est si belle, contentons nous du simple plaisir de l’énoncer. Voici nos dix têtes de liste, transgénérationnelles : Edinson Cavani. Zlatan Ibrahimović. Pedro Miguel Pauleta. Dominique Rocheteau. Mustapha Dahleb. François M’Pelé. Safet Sùsic. Souza Vieira de Oliveira Raï. Carlos Bianchi. Guillaume Hoarau. Je n’en ai vu jouer que la moitié. Je jalouse ceux qui les ont tous contemplés.

A jamais dans la mythologie parisienne

Et tout ça en restant poli. Record Zlatané.

Cette énumération est un parfait résumé du Paris Saint-Germain. Des paillettes et de la sueur. De la fantaisie et du labeur. Des buts d’anthologie et beaucoup de bonheur. La passion rouge et bleu a sa définition. Edinson Cavani en est l’absolue incarnation. Son coup franc sur la pelouse du Vélodrome, à l’ultime minute d’un Classico imperdable, mais très mal engagé, le fit entrer à jamais dans la mythologie parisienne. Son 157ème but en est la consécration. Paris, c’est Cavani.

Edi c’est Paris.

Edinson de Paris.

Benjamin Navet

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