Quand c’est trop c’est Tropico !

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Il ne faudra pas traiter Neymar de pute. Jamais. Les putes, je les ai longtemps fréquentées, elles sont l’équilibre du monde, notre beauté.


Neymar est le dernier héros Marvel. Celui de la nausée. Même les mômes n’en peuvent plus, gavés de toutes ces boursouflures élastiques, hystériques et multicolores. Il est là et pas là. C’est une chanson de Vianey, Neymar. Avec quand même un petit goût de merde au bout du refrain. Allez, camarades, ne nous mentons pas! Pas ce soir. Nous le savions. Neymar était un vrp de passage. Une escort girl entre deux avions (je n’ai en revanche jamais fréquenté d’escort girls…).

Il partirait. Oui. Neymar est un apatride. Il n’est même pas brésilien. Il est la mascotte du libéralisme décomplexé. Et il ricane. En direct. Sur Instagram, où il affiche le logo catalan et son agent de père. Pire. Il insulte, piétine, se dévoile quand il déclare, oui, aujourd’hui, que son plus beau souvenir de foot, c’était… La remontada. Moi, j’ai connu une époque où ce genre de provocation ne se résumait pas à un tweet de lâche. Une époque où de tels propos convoquaient fatalement dents cassées, gifle cinglante et vannes éternelles. Neymar mériterait encore une bonne fessée.

C’est le môme du Jouet, avec Pierre Richard. Neymar est ce milliardaire post-ado qui pense qu’être violemment capricieux suffit à le protéger du ridicule, de sa propre vacuité. Dans ma télé, j’entends des supporters parisiens exiger son départ pour haute trahison, que sans lui, sans cette « cagole », on peut espérer gagner la ldc… Je ne sais pas. Un génie frustré, contrarié, reste un génie. À moins d’une clause contractuelle secrète qui permettrait à Neymar de se barrer quand il le veut, – le football est capable de tout aujourd’hui…-, Neymar est baisé.

Et voilà notre vengeance car, oui, il faudra nous venger! Laisser Neymar sur le banc l’année prochaine. Il veut jouer ? Il joue, pas de problème. Mais sinon, le banc. Pas la réserve, elle n’existe plus si j’ai bien compris de toute façon. Non. Le banc. Neymar est une chialeuse, une émotive. Il craquerait et nous ririons. De bon cœur. Et il déprimerait. Et il perdrait 365 jours. Il ne serait plus « le prochain ballon d’or ». Il deviendrait un perdant. Immensément riche. Un gâchis en or massif. Et pourquoi pas en guise de conclusion presque ringarde, la Chine, la MLS, les bourrelets qui ne partent plus, la calvitie vacharde. L’oubli ?

Le football est devenue cette chose molle, quotidienne, ridicule. Où plus rien n’aurait d’importance. Un jour, bientôt, le var rimera avec spot de pub et les joueurs pourront signer à la mi temps dans l’équipe adverse. Les équipes seront mixtes et les enfants arbitres. Neymar incarne ce futur-là. Un futur tellement proche qu’un frisson me parcourt soudain la colonne vertébrale. Neymar était blessé et je le vois jouer, blonde platine, sur un synthétique, avec Nenê. Le sourire aux lèvres et la talonnade facile. Il a 83 millions de followers et il ne remplacera jamais Nenê dans mon cœur. Il s’en fout Neymar, bien-sûr. Zlatan me deviendrait presque sympathique désormais.

Que lui a-t-on fait pour qu’il nous méprise autant ? Est-il le genre de trou du cul qui a besoin d’aller au clash pour se sentir légitime ? L’évidence voudrait qu’il parte cet été, c’est le ton médiatique général qui circule depuis déjà quelques temps. On parle en boucles comme des épiciers grossistes : « on le vend 200 + Coutinho ». Oh que c’est sale un amour qui se termine ainsi dans le caniveau. Neymar, oui, aurait pu devenir notre soldat inconnu ! Ronaldinho a gagné ! Ça me va.

Tiens, et si on devinait l’avenir ? Mardi 24 mars 2020. Parc des Princes. Paris gagne 3-0 contre Barcelone (sa défaite 4-3 au match retour restera donc anecdotique). L’histoire retiendra, en dehors du score plutôt flatteur pour une partie bien disputée, la grave blessure de Neymar, après un tacle non maîtrisé de Presnel Kimpembé à la 7ème minute de jeu… Le défenseur parisien s’en sortira avec un jaune généreux.
Ne souhaitons évidemment de mal à personne, hein ! C’est ma frustration et ma tristesse qui s’expriment. Pfff. Je suis désolé, j’aimerais faire preuve de recul, j’aimerais m’avouer que c’est ainsi, que je n’y peux rien. Mais je vais préférer encore quelques temps rester sur ce sentiment de dégoût si vous me le permettez.

Un ami dont je préserverai ici l’anonymat m’envoie un texto hilarant disant qu’il faudrait envoyer à Neymar des tchétchènes. Ahahah. Ce soir, tous les supporters de Paris vont dans leur coin imaginer leur punition idéale pour la girouette de Santos. Qu’ils débordent, qu’ils ne se privent pas ! Les supporters parisiens ne sont pas des groupies. Jamais ! Neymar, s’il avait une âme, verrait ici son chemin de croix inespéré. Rester, souffrir, pleurer, mordre, saisir le drapeau et emmener les siens jusqu’à la dernière tranchée européenne. Un destin à la Scorsese. À Paris. Au Parc.

Neymar prie beaucoup à ce qu’on nous a dit. Je me demande bien quel Dieu… Jules me dit: « c’est pas grave, on a Cavani. » Hé, Ney, tu pouvais devenir une légende ici. Tu n’auras été qu’un Harlem globe fuckers. Un muppet à béquille. Fais la bise à Grizou ahahah.

Si vous aussi vous détestez Neymar, découvrez l'article de Noé Pellissier en cliquant ICI

Jérôme Reijasse

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