Un pavé dans Neymar

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On a que de la gueule quand on a la gueule de bois. On dit plus jamais ça,
on joue quelques jours le grand opéra de celui qui boude l’apéro,
mélodrame du soi-disant héros qui renonce à tout ça, et puis finalement on replonge pour un simple Leonardo, même quand au départ on ne l’aime pas trop.
Mais trêve de moi
.

Quand la crise de foi s’ajoute à la prise de poids, c’est le signal : il faut dégraisser. Et pour une fois, on ne parle pas de Kurzawa. Il n’est pas question de gaucher mais de droiture. C’est de l’autre côté que ça se passe. Il y a un mois, Paris s’est enfin débarrassé de l’arrière droit qui servait ses caviars au roi des coups par derrière. Je parle du fidèle bras droit, du majordome zélé qui piquait le ballon du record au matador ailé pour le donner à la Zahia du PSG.

Le Parc ne s’y était pas trompé, encore une preuve de son caractère bien trempé.
Ce dimanche, Alves, Silva et Marqui ont gagné sans lui. Et dans Le Parisien, c’est un autre brésilien qui sonne le clairon : hauts les coeurs, à-bas les tocards. Et là, enfin, je parle bien de Neymar. Oui, comme tout le monde, je parle de Neymar. Comme tout le monde, je jette mon petit pavé dans la mare pour espérer ne plus jamais avoir à en parler, pour dire simplement que comme tout le monde : j’en ai marre.

Ce crevard, et vous m’excuserez de faire le vantard, je peux dire fièrement que je n’y ai jamais cru. J’avais dit à son arrivée que de se lier à son bourreau n’est rien moins qu’une attitude de collabo. Neymar n’est qu’une star, une starlette de télé-réalité, même, un petit Tzar de cour de récré qui pour un dribble bien senti oubliera un coéquipier bien placé. À ceux qui disent qu’en ses pieds repose la beauté, j’opposerai systématiquement Pastore. Javier l’intermittent, l’interminable feuilleton du talent gâché. Pastore qui lui, au moins, nous aura aimé sans compter quand on ne comptait plus ses blessures. Elle est là la vraie beauté : la rencontre d’un joueur et d’un public, sans compter.

Ronnie aussi a finalement peu marqué, peu gagné. Mais il a toujours compté. Car il nous aimait pour ce qu’on était : fiers et mauvais. Neymar, lui, a compté les buts et les duels gagnés, compté les zéros sur sa feuille de paie sans qu’on puisse jamais compter sur son nom sur les feuilles de match qui comptent. De toute façon le coeur du PSG est dans les tribunes du Parc et Neymar n’y a jamais été. Toujours au brésil, jouant au poker, jamais au milieu des princes, même pas en joker.

C’est à vous fendre le coeur que d’entendre encore des parisiens le défendre. Rabiot et Ben Arfa ont été crucifiés pour moins que ça. Au fond Neymar ne vaut que par l’inflation. À l’inverse des vrais champions, il ne gagne pas à prendre de l’âge. C’est en réalité un gadget de milliardaire, de quoi rendre le voisin jaloux, joujou rutilant conçu pour briller au ralenti et qui lâche au premier virage, alourdi par le superflu, les grigris, les millions de vues.

Dès qu’on y a mis les clés, il perd sa virginité, sa valeur baisse de moitié. D’ailleurs si le Barca veut le récupérer, c’est pour la valeur incontestable des pièces détachées. C’est à dire pour les contrôles millimétrées et les enroulés inspirés, pas pour les roulettes inutiles ou les tournicotis puérils. Neymar, c’est l’idole des petits cons qui ne pensent qu’aux petits ponts. Junior porte bien son nom, il incarne à lui seul le football infantile.

Or Paris a besoin de grandir. Et Leonardo est le parfait père fouettard.
Trêve de futile, place à l’utile, exit Neymar, pour que Paris redémarre.

Alors en fin de compte, sache, toi Neymar qui ne parles pas plus notre langue que Di Maria – mais lui a au moins la circonstance d’être con… Sache, toi Neymar qui ne comprends pas nos manières… Sache, toi Neymar qui penses que comme chez les culés, le supporter est toujours poli avec ses joyaux… Sache que quand on lui dit « touche-moi pas, tu me salis », l’amoureux de Paris répond « casse-toi, pauv’ con ».
Alors je t’en prie Neymar, casse-toi, pauvre connard.

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Noé Pellissier

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