Colin Dagba Virage PSG

La recette du Colin

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Alors ? Veux-tu la connaître, la recette secrète ? Cette formule magique après laquelle court toute l’Europe du football : la recette pour gagner la Ligue des Champions… Attends, ne pars pas ! Je sais qu’on te l’a déjà proposée mille fois. Et je sais que mille autres fois, on t’a démontré par a + b au carré qu’elle n’existait pas. Qu’il ne pouvait y avoir de méthode infaillible pour soulever la coupe aux grandes oreilles.

Pourtant… Pourtant si tu es là, c’est bien qu’au fond de toi, une petite lumière brille.
La curiosité peut-être ? Avoue : tu aimerais savoir. Tu y crois. Et tu as attendu si longtemps. Traversé tant d’épreuves. Alors je vais te la donner. Point par point. Écoute… J’espère que tu es bien assis car crois-moi,
le 8ème ingrédient va te surprendre.

Inutile de se voiler la face, le premier ingrédient pour gagner la Ligue des Champions est connu de tous : il faut avoir de l’argent. Beaucoup. Énormément. Des gazodollars, des dettes épongées par le roi d’Espagne, des investisseurs Américains ou des mafieux Russes, la provenance n’a aucun intérêt. Ce qui importe dans tout ça, c’est que ce monceau de fric, eh bien il ne suffit pas. Ce serait trop facile !

Non, pour gagner la Champions’, il faut d’autres éléments, beaucoup d’autres éléments. Déjà, pour continuer, on a besoin d’une belle louche de chance. Du type l’attaquant adverse se blesse au genou après un match avec sa sélection nationale. Ou à la cheville en demi-finale de Cup. Ou les deux. Les deux c’est bien.

Ensuite, il faut du talent sur le terrain. À tous les postes ! Un gardien touché par la grâce, on valide. Un défenseur qui ne tacle pas avec le front aussi. Un meneur de jeu Brésilien qui lance ses attaquants avec des passes venues d’outre-espace, provoque des fautes, et marque des buts, faut prendre. Après, le buteur qui avec une demi-occasion arrive à te mettre deux buts, ça, c’est bonus… Mais attention : ça ne suffit pas non plus.

Il te faut rajouter une réputation auprès des arbitres. Indispensable ! Pas le genre de réputation qu’on enterre dans le jardin du juge de ligne, un truc plus subtile. Du genre qui fait que l’homme en noir n’hésitera pas à siffler le penalty pour toi. La toute petite voix qui lui trotte dans la tête quand ton attaquant tombe dans la surface… « Allez, le contact est pas flagrant flagrant mais après tout, si tu siffles, qui t’en voudra ? C’est normal qu’ils gagnent non ? Allez, ils sont connus, ça ira. Tous les ans ils vont loin en Ligue des Champions ces joueurs-là : siffle donc. Alors que si tu les voles, si tu te trompes en leur défaveur, zou, direction la soucoupe d’Europe en arbitrage vidéo. À toi les soirées dans un camion garé sur un parking moldave avec Aytekin à tes côtés. Et tu sais ce que mange Aytekin : t’as vraiment envie d’être enfermé deux heures en milieu clos avec lui ? ».

Alors faisons le bilan : pour la recette secrète qui fait gagner la LDC prévoyez du fric, de la chance, du talent, une jolie réputation. Rajoutez un bon entraîneur, qui évite les 3-5-2 impromptus jamais bossés à l’entraînement. En temps normal je vous aurais dit de prévoir un putain de public, mais vue l’actualité, passons… Et le huitième ingrédient. Celui qui fait la diff’.

Pour gagner la compétition reine, il vous faut un Colin Dagba.

Oh, vous pouvez sourire. Vous pouvez vous énerver. Me traiter de vieux fou. Vous pouvez fermer cette page, tout éteindre, hurler à l’arnaque. Trop tard… Vous l’avez lu. Et vous allez y réfléchir. Et vous allez l’admettre. Pas de Colin, pas de LDC.

Colin Dagba ? Mais il a pris le bouillon comme personne à Munich ! En plus il n’est jamais titulaire, c’est le remplaçant qu’on n’utilise que si Florenzi a la Covid du genou. Le petit jeune un peu limite limite, pourquoi ce mec serait-il indispensable ?

Mais parce que Dagba fait la différence. Vous avez vu le match aller contre le Bayern, comme Kingsley Coman l’a mis au supplice ? Vous avez vu le match retour. Le PSG a été dominé, mais le jeu ne penchait plus du côté de Dagba. Pourquoi ? Parce que Dagba s’est relevé. Parce qu’il a collé aux basques de l’ailier Bavarois tout le long du match. Parce que Pochettino a expliqué que Dagba avait bossé les vidéos de l’aller, écouté les conseils, et appliqué les méthodes. Parce que le travail, ça paye. Parce que la volonté, ça change tout. Parce que l’humilité, ça inspire.

Bien sûr qu’ils ne vous le diront jamais, les Di Maria, Neymar et autres Mbappé, mais quand tu as derrière toi un petit jeune qui se dépouille sur le terrain, qui ferme sa gueule, qui fait des heures de vidéo après les entraînements, qui fournit le maximum d’efforts, alors même si tu es une star, tu ne peux plus te donner à moitié.

Oui ce n’est pas le joueur le plus à l’aise. Non, il n’est pas titulaire au poste de latéral droit. Mais si tu le mets sur le terrain, il ne trichera pas. Et des jeunes comme ça, qui n’ont pas écouté les promesses des agents qui leur proposaient des contrats à Leverkusen, des mecs qui soignent plus leur pressing que leur compte Instagram, des joueurs qui savent qu’ils ont encore à apprendre, qui malgré un adversaire qui leur a fait mal repartent au charbon, la semaine d’après, contre le même mec, et qui n’abandonnent jamais, ce sont eux qui font la différence.

Personne ne remporte la Ligue des Champions avec son équipe type. C’est impossible. Tu as toujours un joueur blessé, un suspendu, ou un malade. Et c’est là qu’intervient l’ingrédient mystère. Si derrière ton titulaire tu as un gars qui fait le beau, qui exige de jouer à tel ou tel poste et pas ailleurs, qui te pourrit des semaines à négocier des prolongations de contrat de merde alors qu’il a déjà donné son accord à l’étranger, quel que soit son talent tu ne t’en sors pas. Si tu as Dagba, en revanche, on peut discuter. Parce que le gamin, avec sa tête de gentil, sa voix flûtée et ses yeux de biche, il a montré au vestiaire que s’il fallait aller à la guerre, il irait. Sans état d’âme, et quoi qu’il en coûte. Le gars mouillera le maillot, il fera honneur. Il l’a prouvé. Et ça, dans un groupe, ça change tout.

La voila, la recette miracle. Là et dans mille autre détails. Mais une chose est sûre : si tu veux aller au bout, il te faut un Dagba. Asi se gaña la Champions.


Arno P-E

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