L’inexplicable et l’impossible

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Une seule question, depuis mercredi 22h52, dans tous les esprits Rouge et Bleu : comment se qualifier après une défaite au Parc face à City. Une seule réponse,
pour mardi 21h00, sur le terrain : il faudra oublier l’inexplicable,
et REALISER L’IMPOSSIBLE.

Il y a des défaites qui résistent à toute analyse. Vous avez beau lire les articles de la presse sport, vous infliger l’émission d’nfos-stalk-porcs, vous ne trouverez pas d’explication rationnelle. Comment le coup-franc le plus mal tiré de l’année, peut-il donner un but en demi-finale de Ligue des Champions ? Une frappe à hauteur de nombril, en plein dans le mur. Le truc de bourrin débile. Un tir que si c’est Bakker qui te le fait, tu as 20 kilotweets remettant en cause sa capacité à reconnaître un ballon du fessier de sa génitrice dans la minute. Qui a déjà vu un mur s’ouvrir au millimètre, pile sur la trajectoire de la balle, sans la dévier, sans la ralentir ? Eh bien avant mardi, peut-être personne. Mais depuis, Paredes et Kimpembe, ça c’est sûr… Ils l’ont vu, ils l’ont vu de près, et il y a fort à parier que dès qu’ils ferment les yeux, ils le voient encore. Au ralenti même. Qu’ils oublient.

Il n’y a aucune explication technique pour un but sur un coup-franc comme ça : ça n’est juste pas possible ! Personne ne l’a ne serait-ce que rêvé d’encaisser un tir pareil… Mais le PSG l’a fait. Et il va falloir l’oublier. On ne peut pas avancer avec un tel but dans le sac à dos. Parce qu’il défie la raison. On ne peut pas intellectualiser ce qui défie la raison. Il faut renoncer à essayer de réparer ça, ou même de le comprendre pour le corriger : ce but est inexplicable. Point.

Comme ont également pu être inexplicables certaines décisions arbitrales. Attention, il ne s’agit pas de dire qu’avec un autre arbitre, le score aurait été différent. Quoique, comme on voit comment Dias, le défenseur Mancunien pourtant en retard saute et s’appuie des deux mains sur Paredes lors d’un corner qui frôlera les montants à 1 – 0… Quoique, quand on voit le nombre de petites fautes de rien du tout qui n’ont pas été sifflées, ou pas sanctionnées d’un carton, alors que les Cityzens annihilaient chacun des contres de Neymar, sur la ligne médiane. Une fois, deux fois, cinq fois, ça tire le maillot, ça bouscule l’épaule, ça prend la cheville… Comment les arbitres peuvent ne pas voir que c’est un plan ? Qu’il s’agissait de bloquer le jeu sciemment. D’empêcher l’arme de la contre attaque par des fautes techniques répétées. Comment le trio arbitral, l’assistant de terrain, le car de la VAR a pu ne pas comprendre que la tactique number one de Guardiola à la perte du ballon, entraîneur romantique adulé pour son génie, c’était juste une spéciale Thierry Laurey ? Tu vises le mec et tu pries pour que ça siffle pas. Et ça n’a pas sifflé.

Comment, en Ligue des Champions les mecs peuvent-ils laisser passer ça ? Quatre vingt dix longues minutes, et à CHAQUE CONTRE, une faute à la con. Mais non. Pas d’anti jeu ? Pas de carton ? Et si Gana Gueye tape la cheville ? Rouge. Et si De Bruyne arrive en retard, sur le côté, et tape la cheville ? Jaune. Ah mais Gueye il touche plus le mollet et De Bruyne il touche plus la cheville. Super… Ah mais Gündogan il se rouliboule en hurlant sa maman, alors que Danilo il ramasse sa malléole, la replace dans sa chaussette et il retourne au feu. Bah non, ça marche pas comme ça dans la vraie vie. Mais là, si.

Dans une demi-finale de Champions’ théoriquement on n’a pas à faire les chefs de gare et lever le bras pour avoir la faute ! Dans aucun monde ça n’existe un arbitrage pareil. Et pourtant, c’est arrivé. Comment tu veux justifier ces décisions là ? Réponse : tu peux pas. Cet arbitrage n’était pas à charge, ou orienté. On va pas la rejouer Aytekin. Non, c’était juste dénué de sens. Inexplicable. Alors tu laisses tomber, tu oublies, et tu avances. Il faut oublier cet inexplicable, l’effacer pour passer au match suivant. Il y a un exploit à aller chercher. Marquer deux buts, dans le stade de l’une des équipes qui en encaisse le moins d’Europe. Envoyer la balle au moins deux fois au fond des filets alors que cette balle, ton adversaire va tenter de t’en priver.

La jolie tactique du foot possession. Ce jeu de passes qu’on nous présentait comme soporifique lorsque Tuchel le prônait, et qui est soudain présenté pour Manchester comme l’expression parfaite d’un football collectif. Un football partagé, un football construit et pensé, comme c’est mignon. Opposé au jeu instinctif du vilain PSG, qui est lui soumis au génie de ses artistes et donc suspect. Un football méritant, bien brave, présentable à belle-maman. Tu parles. Ce que le PSG va affronter mardi c’est un football de boutiquiers. Un football avaricieux où la seule idée créative est de tenter de monopoliser la baballe. Se l’accaparer. Pour en faire quoi ? Peu importe, Manchester mène déjà au score. Peu importe puisque la seule idée c’est que si on a la balle, l’autre ne l’a pas. Quitte à se faire des passes 90 minutes dans les 60 mètres, en croisant les doigts pour qu’un vieux centre finisse dans les cages.

Comment voulez-vous contrer ce football Picsou ? Comment les flèches parisiennes pourront-elles percer le coffre-fort anglais ? Impossible. Tous les observateurs ont noté l’impuissance des Rouge et Bleu dans la dernière demi-heure. Gagner à Manchester relève du mythe. Et pourtant il faudra le faire. Trouver le code. Voler la clef. Qui pourra ? Verratti, le lutin tourniquet ? Allons bon, écoutez-le, le consultant poudré, c’est impossible. Si Paris avait été capable de battre un club Mancunien cette année, ça se saurait voyons ! Alors allez-y, moquez-vous de notre Italien. Nul doute que ça le fera douter de son football.

De toutes manières cette qualification est irréalisable. Qui, dans le vestiaire du Paris Saint-Germain pourrait enfoncer la porte ? Neymar, « l’homme que la France n’aimera jamais » ? Neymar le chouineur, plus prompt à geindre sur un terrain qu’à se battre ? Ridicule : d’ailleurs si ce PSG était capable de serrer les dents, d’imposer son jeu face à un adversaire de haut niveau, ça se serait vu à Munich ! Dites-le lui à cette starlette de pacotille qu’elle ne gagnera jamais un match retour en position d’outsider. Qu’elle n’a pas la grinta. Que porter un club sur ses épaules pour inspirer une remontada, ça n’est pas pour lui. Dites-le lui bien. Des fois qu’il ne l’ait jamais fait auparavant, il vous écoutera peut-être.

D’ailleurs expliquez même tout ça à l’ensemble du Paris SG. Que cette qualification n’est pas pour eux. Qu’ils n’ont pas les ressources mentales. Que c’est perdu d’avance. Pochettino est bien du genre à douter, il l’a prouvé comme joueur et comme coach. Navas m’a toujours semblé enclin à jeter l’éponge, son parcours en éliminatoires le prouve bien. Chantez-le leur, sur tous les tons, que cette victoire est impossible. Peut-être que cette musique leur inspirera un autre air, plus ancien. Impossible… Une ritournelle qu’ils n’ont plus entendue depuis longtemps. Un chant d’une époque révolue, mais qui rimait avec ça : impossible. Il coulait depuis les virages désormais silencieux. Impossible ! Une phrase qui expliquait comment Casque d’Or crucifiait le Real. Elle parlait de passion, et d’être unis. Elle expliquait justement comment le réaliser, cet impossible.

Une promesse enfouie, une rime qui commençait par : « ensemble nous sommes… »…


Arno P-E

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