Oh! Coupes d’Europe, révolutions !

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Dans mon récent article « Oh! Mon football se meurt », je m’opposais au projet fraîchement annoncé et ci-tôt enterré de la Super-Ligue, et j’en profitais pour égratigner la fameuse Ligue des Champions, que je qualifiais de publicité mensongère. Désapprouver et protester, c’est bien. Les manifs des fans anglais ont d’ailleurs permis l’abandon rapide du projet. Proposer des solutions, c’est autre chose. L’étape d’après. Soumettre des alternatives, exposer sa propre vision, voici un dessein constructif auquel je m’attèle ici. Faire avancer le débat en ne restant pas figé sur une position d’éternel contestataire. Ma suggestion est simple : 
ET SI ON REFORMAIT VRAIMENT LES COUPES D’EUROPE ?

La finale de l’édition 2020-2021 de la Ligue des Champions a donné son verdict. Elle a vu s’affronter pour le titre suprême le second du championnat anglais 2019-2020, Manchester City, au quatrième du même championnat, Chelsea. La démonstration est limpide et ne souffre d’aucune contestation : point de champion en finale de la Ligue des Champions. Et cela ne semble poser de problème à personne. Le constat est fréquent depuis l’instauration de la nouvelle formule de C1 en 1997 : quatorze vainqueurs et seize finalistes des vingt-quatre dernières Ligue des Champions n’étaient pas champions en titre de leur pays. Pour six finales, ce n’étaient le cas d’aucune des deux équipes participantes. Concernant les Blues londoniens vainqueurs cette saison, c’est ainsi la quatrième fois depuis 2003 qu’un club finissant quatrième de son dernier championnat remporte la Ligue des Champions ! CQFD, fin de la démonstration.

Pour pousser l’analyse, on peut préciser qu’à une seule reprise sur ces vingt-quatre éditions de la C1, le club vainqueur ne faisait pas partie des quatre grands championnats (Angleterre, Espagne, Allemagne, Italie). Il s’agit du FC Porto en 2004. A l’inverse, sur les vingt-trois saisons avant la nouvelle formule de 1997, neuf pays différents avaient remporté au moins une fois ce trophée. La raison est aussi simple qu’évidente : lorsqu’un seul club par pays est qualifié, la probabilité qu’il y ait des vainqueurs de pays différents est accrue. Si on ajoute à cela la suppression de l’aberrante règle existante qui empêche les clubs d’un même pays, autrement dit surtout des quatre principaux championnats ayant le plus de représentants, de s’affronter avant les quart de finale, la probabilité qu’il y ait des vainqueurs de pays différents est encore plus importante. D’où ma suggestion initiale : et si on modifiait vraiment les formats et le règlement des Coupes d’Europe, pour qu’elles signifient réellement quelque chose ?

L’exception Porto en 2004 © Icon Sport

Ma réforme des Coupes d’Europe que je vais vous proposer maintenant est le fruit de ma propre imagination. Elle n’est certainement donc pas parfaite, mais je pense avoir abouti à un ensemble très cohérent tout à fait applicable dans la réalité et adapté à la plupart des exigences économiques du football moderne. Néanmoins, mon point de départ est le respect des principes fondamentaux de partage et d’émotion pour le plus grand nombre, ma cible étant bien-sûr les supporters des clubs participants à travers l’Europe, et non pas les consommateurs chinois ou américains, ou les propriétaires des plus grandes écuries européennes. Rendons le football à [tous] ses supporters.

Tout d’abord, voici les objectifs qui ont gouverné ma simulation de réforme :

– On va surement me qualifier de nostalgique. On va peut-être me traiter de vieux-con. Je prends ces risques. La base de ma proposition est un retour aux anciennes formules, mais avec des améliorations modernes pour augmenter le nombre de matchs et donc les revenus, lesquels ne seront pas juste à partager entre quelques-uns. Je prône un retour de la vraie Ligue des Champions [que je vous expliquerai par la suite], et un retour de la Coupe des Vainqueurs de Coupe, l’ancienne C2 arrêtée en 1999. Je garde la Coupe de l’UEFA, la C3 appelée maintenant la Ligue Europa, et je maintiens la nouvelle Ligue Europa Conférence, lesquelles je modifie légèrement. Ma nouveauté, j’agrémente chacune de ces quatre coupes d’Europe avec un tableau repêchage, que je vous décrirai par la suite, et j’ajoute en fin de saison une apothéose avec en parallèle deux mini-compétitions de Super-Coupe d’Europe sous forme chacune de Final Eight, une sorte de clin d’œil à l’héritage de Lisbonne en période de Covid.

– Pour éviter les entourloupes marketing et avoir plus de clarté entre l’intitulé et le contenu de ces différentes coupes d’Europe, je garde donc une entière cohérence entre leur appellation et les clubs participants. Appelons un chat un chat : La Ligue des Champions pour les clubs Champions en titre ; la Coupe des Vainqueurs de Coupe pour les vainqueurs de coupes ; les Ligues Europa pour tous les autres et pour les repêchés des tours préliminaires. 

– Mon enjeu principal est de réduire les déséquilibres sportifs entre tous les clubs, de remettre plus d’équité entre l’ensemble des territoires européens, de proposer des compétitions plus justes, non viciées dès le départ de par leur propre règlement, et d’arrêter les « passe-droits » totalement infondés pour les plus puissants championnats, notamment par l’arrêt de l’interdiction des matchs en face à face pour deux clubs d’un même pays avant les quarts de finale. Pour des raisons de droits télé et de multiplication des matchs pour un même territoire je comprends l’intérêt d’un tel règlement lors des phases de groupe, mais pour des raisons d’équité sportive cette règle doit absolument être supprimée à partir des premiers tours à élimination directe.

– Mon objectif est ainsi de rendre le football européen à l’ensemble des cinquante-quatre pays le composant, et non aux quatre qui se sont autoproclamés les rois du jeu. Remettre de l’attrait dans tous les territoires et pour tous les supporters, sans concentrer l’intérêt sportif et le magot financier parmi le top 10 des clubs européens.

– Pour des compétitions attractives et sportivement passionnantes, je propose une augmentation du nombre de match à élimination directe, tout en réduisant le nombre de matchs de poules. Je transforme les groupes à quatre équipe en groupes à trois équipes. Cela réduira à l’automne le nombre de matchs pour chaque équipe (quatre au lieu de six), tout en gardant le même niveau de spectacle et sans retirer d’intérêt pour les (télé)spectateurs. 

– Une de mes nouveautés, je crée des repêchages après la phase de groupe dans chacune des quatre compétitions, avec des finalités réelles pour les vainqueurs et finalistes, à savoir une qualification pour les deux Super-Coupe d’Europe en fin de saison. Cela permettra d’augmenter le nombre de matchs pour toutes les équipes éliminées de la phase de groupe aux demi-finales, en ajoutant de nouveaux enjeux avec des matchs spectaculaires.

– Avec six compétitions, j’augmente donc le nombre de trophées décernés à la fin de la saison, permettant d’ouvrir des perspectives nouvelles à beaucoup plus de clubs, et certainement plus de pays, rendant ces coupes réellement européennes, et non réparties entre quatre nations.

– Mes détracteurs, pro Super-Ligue ou fans inconditionnels de ce merveilleux spectacle universel qu’est la Ligue des Champions, auront leurs arguments contre ma proposition, laquelle ne va pas dans leur définition du football moderne et des grands clubs, qui est d’anéantir l’incertitude du sport pour assurer la certitude des revenus. Effectivement, mon objectif n’est pas mercantile, ni budgétaire, il est sportif et émotionnellement universel. Voilà deux visions qui semblent en effet aujourd’hui très difficilement conciliable à 100%.

– Mon dernier objectif et pas des moindres est le maintien du calendrier actuel, sans ajout de date, afin de ne pas alourdir une saison déjà bien chargée pour l’ensemble des clubs. Je garde ainsi huit dates en juillet-aout pour les tours préliminaires, six dates entre septembre et décembre pour les phase de groupe [mais en allégeant donc le calendrier avec plus que quatre matchs par équipe au lieu de six], puis entre sept et huit dates entre les huitièmes de finale en février et les finales début mai, auxquelles s’ajouteront une semaine de Final 8 pour les deux Super-Ligues fin mai pour clore la saison. 

Quand le peuple s’en mêle © Icon Sport

Il est temps pour moi de vous présenter succinctement mes six compétitions :

C1 = Ligue des Champions : un retour à la vraie C1, la bien nommée « Ligue des Champions », avec cinquante-huit équipes, uniquement des champions. Y participeront les cinquante-quatre champions en titre de chaque fédération reconnue par l’UEFA, auxquels s’ajouteront quatre des six vainqueurs des compétitions européennes de la saison précédente, à savoir mes C1, C2, C3 et SC1. Un total de cent cinquante-deux matchs, dont cent quatre à élimination directe, parmi lesquels cinquante-quatre matchs en quatre tours préliminaires estivaux pour départager les trente-huit équipes au plus bas profil UEFA, quatre se qualifiant pour la phase finale, les autres étant repêchées en C4. Des équipes de vingt pays différents seront qualifiées pour la phase de poule, dont les seize champions en titre des seize pays au plus haut coefficient UEFA. 

La phase de poule sera constituée de huit groupes de trois équipes qui s’affronteront en match aller-retour. Pour le tirage les vingt-quatre équipes seront réparties en trois pots en fonction des indices UEFA. Les quatre vainqueurs des précédentes coupes d’Europe seront dans le pot 2. Les huit premiers et les huit seconds s’affronteront respectivement en huitième de finale aller-retour. Les huit troisièmes seront repêchés. Puis du classique en quart et demi-finale aller retour, jusqu’à la finale sur terrain neutre. A noter que les pays d’un même pays ne pourront pas être dans le même groupe, mais innovation, cette protection ne sera plus active dès les huitièmes.

C2 = La Coupe des Vainqueurs de Coupe : un retour de cette Coupe d’Europe disparue en 1999, qui avait été supprimée pour faire de la place à la grande Ligue des Champions du 21ème siècle. Celle que beaucoup appelait « la petite Coupe d’Europe que personne ne voulait », essentiellement par ce que le seul club français l’ayant remporté était le Paris Saint-Germain et qu’il était donc tendance de dénigrer cette compétition. Jugez plutôt de son palmarès sur les dix dernières éditions avant sa suppression : Lazio de Rome, Chelsea, FC Barcelone, Paris Saint-Germain, Real Saragosse, Arsenal, Parme, Werder Brême, Manchester United, Sampdoria de Gênes. Au-delà de la qualité des équipes, on note cinq pays différents et dix clubs différents, autrement dit une vraie diversité.

Les cinquante-quatre vainqueurs des coupes nationales de chacune des fédérations affiliées à l’UEFA seront qualifiées pour cette compétition. Les dix-huit pays les mieux placés à l’indice UEFA seront directement qualifiés pour la phase de groupe, les trente-six autres en tours préliminaires, six équipes intégrant la phase de groupe, les trente autres étant repêchés en C4. Ainsi, vingt-quatre pays seront sur la ligne de départ pour la première phase en septembre, répartis en huit groupes. Celle-ci puis les matchs à élimination directe dès les huitièmes de finale et les repêchages seront organisés sur le même format que ma C1.

L’attrait pour cette compétition remasterisée sera une qualification pour le vainqueur à la prochaine Ligue des Champions, pour les deux finalistes une qualification à la Super-Coupe d’Europe et pour les deux finalistes du repêchage une accession à la Super-Coupe d’Europe Conférence.

C3 = La Ligue Europa : Une formule allégée de l’actuelle Europa League, avec quatre-vingt-huit équipes participantes, dont huit qualifiés directement pour la phase de groupe, les autres devant se qualifier via différents tours préliminaires. Le nombre de participants par pays est dégressif en fonction des indices UEFA : pour les huit plus haut pays, un qualifié directement et deux équipes en préliminaire ; pour les dix-huit pays suivants, deux équipes en tour préliminaire ; pour les vingt-huit autres pays, une équipe en tour préliminaire. A l’issue de quatre tours préliminaires, seize équipes rejoindront la phase de groupe, toutes les autres étant repêchés en C4. Le format de la compétition à partir des phases de groupe sera identique à celui de la C1 et de la C2, avec quarante-huit matchs de groupes, vingt-neuf matchs à partir des huitièmes de finale, et vingt-et-un matchs de repêchage à élimination directe.

C4 = La Ligue Europa Conférence : Cette nouvelle compétition sera instaurée par l’UEFA dès la saison prochaine, regroupant cent-quatre-vingt-quatre équipes au total [dont trente-huit repêchées des tours préliminaires de la C1 et de la C3] et trente-deux équipes à partir de la phase de poule, réparties en huit groupes. De mon côté, je garde donc cette compétition et son principe, j’en modifie toutefois le format. Pour ma part, il y aura cent-vingt-huit équipes qualifiées directement pour le premier tour, à savoir tous les repêchés des tours préliminaires de C1, C2 et C3. Aucune équipe ne sera qualifiée directement par son championnat d’origine. 

Autre modification, je ne prévois aucune phase de groupe, mais uniquement des confrontations à élimination directe en matchs aller-retour. Pour les trois premiers tours, deux tableaux distincts au tirage au sort : d’un côté les trente-quatre équipes repêchées de la C1 avec les trente repêchés de la C2 [réparties en deux pots distincts qui s’affronteront pour le 1er tour]; dans l’autre tableau, les soixante-quatre équipes repêchées de la C3. Ces deux tableaux se retrouveront en face à face pour les huitièmes de finale, réparties en deux pots distincts C1/C2 vs C3. Une phase de repêchage est programmée dès les perdants du troisième tour, auxquels s’ajouteront à chaque nouveau tour les équipes éliminées du tableau principal. Les deux finalistes de la C4 et les deux finalistes de la C4 repêchages seront qualifiées pour la Super-Coupe d’Europe Conférence à la fin du mois de mai.

  Les repêchages : Une des mes innovations est la création pour chacune de ces quatre compétitions d’un tableau consolante. Cette idée me vient notamment des tournois de pétanques effectués dans ma jeunesse dans les campings du sud de la France ! Cela permettra aux équipes éliminées de jouer tout de même plus de matchs, avec un réel enjeu sportif qui sera pour les finalistes une qualification aux Super-Coupes d’Europe. Uniquement composés de matchs à élimination direct, sur un match sec, pas d’aller-retour, le terrain sera soit attribué par tirage au sort, soit sur le terrain du dernier éliminé dans le tableau principal [par exemple un quart de finaliste du tableau principal accueillera à domicile le match de repêchage suivant, contre un des qualifiés du précédent tour de repêchage]. Dès le premier tour de repêchage, il n’y aura aucune règle de protection d’équipe d’un même pays. Pour le premier tour, qui verra s’affronter les troisièmes de groupe aux huitièmes finalistes éliminés du tour principal, les équipes ayant été dans le même groupe lors de la phase de poule ne pourront pas s’affronter.

Ces repêchages me paraissent être une nouveauté idéale pour multiplier le nombre de matchs à enjeux et pour prolonger le spectacle notamment sur beaucoup de territoires où les équipes sont éliminés dès les premiers tours, voire même dès les préliminaires. Ceci permettra de percer de nouveaux marchés européens, d’avoir une distribution plus large des revenus, et une amélioration globale du niveau des équipes sur l’ensemble du continent, et plus seulement dans quelques clubs des principaux championnats.

SCE1 = La Super-Coupe d’Europe : Aujourd’hui, la Super-Coupe d’Europe est un match de rentrée, casé au mois d’août entre deux rencontres de championnats ou deux matchs amicaux, une sorte de rencontre permettant une revue d’effectif estivale qui pourtant décerne un trophée renommé. Je propose donc de transformer ce trophée en une véritable compétition, avec plusieurs tours et en quadruplant le nombre d’équipe engagées. Pour lui donner toute la place que ce titre mérite, je le déplace en point d’orgue de la saison, fin mai, afin de récompenser les effectifs victorieux et d’offrir un véritable spectacle. Son format : identique à la phase finale de la Ligue des Champions Covid 2020, à savoir une semaine de compétition, quart, demi et finale sur un seul match, le tout sur terrain neutre et regroupé dans une unité géographique. Parions d’ores et déjà que les télévisions et les supporters seront très friands de cette compétition.

Ma Super-Coupe d’Europe verra s’affronter les tous récents vainqueurs et les finalistes des C1, C2 et C3, ainsi que les vainqueurs des repêchages C1 et C3. L’enjeu ne sera pas uniquement le spectacle, des revenus en plus, un titre honorifique, mais il y aura aussi un véritable objectif sportif puisque le vainqueur de cette Super-Coupe d’Europe sera qualifié pour la prochaine Ligue des Champions [à moins qu’il ne soit déjà vainqueur de sa propre coupe d’Europe d’origine, auquel cas il sera déjà qualifié pour la prochaine C1. Une équipe cumulant les deux trophées libérera ainsi une place pour une autre équipe, à savoir le deuxième de son pays, ou le finaliste de sa coupe d’Europe d’origine selon les cas de figure].

SCE2 = La Super-Coupe d’Europe Conférence : En plus de cette Super-Coupe d’Europe, afin d’augmenter encore plus le nombre de matchs pour un maximum d’équipes et de territoires, je crée sa petite-sœur sur exactement le même format. Cette Super-Coupe d’Europe Conférence verra s’affronter le vainqueur et le finaliste de la C4, ainsi que le vainqueur et le finaliste de la C4 Repêchage, auxquels s’ajouteront les deux finalistes du C2 Repêchage et le finaliste vaincu du C3 Repêchage.

Cette Super-Coupe d’Europe n’apportera aucune qualification pour une des prochaines compétitions, mais elle permettra d’apporter de nouvelles émotions à bon nombre de supporters et de territoires, ainsi qu’un titre européen, ce qui fait toujours bonne figure dans un palmarès, surtout de nos jours où les vainqueurs continentaux sont très peu nombreux, et peu variés.

[En pièces jointes, veuillez trouver une présentation complète du format de chacune des 6 compétitions que j’ai réformées ou créées. Il s’agit bien d’un exercice de simulation].

Reformulation C1 Ligue des Champions

Reformulation C2 Coupe Vainqueurs de Coupe

Reformulation C3 Ligue Europa

Reformulation C4 Ligue Europa Conférence

Reformulation Super-Coupes d’Europe

Une coupe reste une coupe © Icon Sport

 

Vous l’avez compris, je ne propose pas seulement comme l’UEFA d’apporter quelques modifications à la marge aux compétitions déjà existantes, notamment pour renforcer la position des clubs les plus puissants, mais je réalise une véritable refonte en profondeur des épreuves continentales. J’apporte en effet quelques grosses différences avec les actuels ou les futures Coupes d’Europe : 

– Le nombre d’équipes en C1 par pays : l’actuel C1 permet à seize ou dix-sept pays d’être représentés en phase de poule, malgré trente-deux clubs engagés. Pour ma part, vingt pays seront représentés sur un total de vingt-quatre équipes, une répartition bien plus représentative et plus juste. Il parait que le nombre de pays lors de la phase de groupe augmentera suite à la reformulation de la C1 par l’UEFA, mais cela n’est qu’un mirage. En effet, le nombre d’équipes des principaux championnats sera aussi renforcé, noyautant toujours la compétition. Pour ma part, ce nombre de 20/24 permettra une moindre concentration. Actuellement, la moitié des équipes en phase de groupes sont issues des quatre grands championnats, et en huitième, on retrouve souvent douze, treize et même parfois quatorze de ces représentants sur les seize dernières équipes. Dans ma proposition, à part les quatre vainqueurs en titre des précédentes coupes d’Europe, il y aura seulement une équipe par pays, ce qui limitera la consanguinité.

– Ajoutons à cela une de mes mesures phares, à savoir la suppression pour tous les matchs à élimination directe de la règle de protection des pays, le fait que deux équipes d’un même pays ne puissent pas s’affronter. La suppression de cette règle ouvrira les possibilités et permettra une totale équité sportive, du moins lors du tirage au sort.

– Aujourd’hui en C3, avec l’absence de C2, cent-cinquante-huit équipes sont au départ, puis passé les préliminaires, il n’en reste plus que quarante-huit à la phase finale. Pour ma part, ces équipes seront dispatchées pour une meilleure lisibilité des compétitions, d’une part en C2 avec cinquante-quatre équipes, d’autre part en C3 avec quatre-vingt équipes, et tous les éliminés des préliminaires, peu importe le tour, seront qualifiés pour le premier tour de la C4. Ainsi chaque club ayant obtenu la saison précédente une qualification européenne dans son pays pourra participer à au moins un tour de phase finale de coupe d’Europe, en plus des tours préliminaires auxquels il aura préalablement participé.

– Dans l’actuelle Ligue Europa, pour les seizièmes de finale, apparaissent huit équipes repêchées de la C1, soit potentiellement en huitième la moitié des équipes. De même demain pour la nouvelle Europa League Conference, apparaitront en seizième huit équipes repêchées de la Ligue Europa. Autrement dit, la moitié des équipes qualifiées en phase finale de ces compétitions, avec donc de fortes probabilités de la remporter, n’étaient pas dans cette compétition au départ. Je vois là personnellement une ineptie énorme, et encore une fois, un manque d’équité sportif majeur. Pour ma part, je ne prévois aucun repêchage en cours de saison d’une compétition à une autre. Chaque équipe remportant la C1, la C2, la C3 et la C4 aura participé au premier tour de la dite compétition et se sera qualifiée à chaque tour. En revanche, je crée les repêchages au sein de chaque compétition pour donner une seconde chance à toutes les équipes éliminées.

– Les C1, C3 et Super-Coupe d’Europe aujourd’hui comportent un total de sept-cent-trente-huit matchs dont 67% en élimination directe. La refonte avec la nouvelle C4 augmentera le nombre de matchs à huit-cent-soixante-treize, dont seulement 62% à élimination directe. Dans ma reformulation, le nombre de match sera au total de huit-cent-trente-six, dont 83% à élimination directe. Ainsi, j’augmente le nombre de matchs par rapport à aujourd’hui, tout en accentuant considérablement la proportion et la quantité de matchs à enjeu direct. Autant d’arguments qui devraient satisfaire l’UEFA, les détenteurs des droits télés et les (télé)spectateurs.

– Ce sont deux-cents équipes européennes qui se qualifieront chaque saison au cumul de mes quatre coupes d’Europe. Les moins performantes joueront un minimum de 3 matchs. A partir de la phase de groupes, c’est un minimum de cinq matchs par équipe qui seront joués, repêchage inclus. Pour les finalistes des C1, C2, C3, ce seront onze matchs, plus au moins un supplémentaire en Super-Coupe d’Europe, dans laquelle les finalistes joueront trois matchs. Pour les demi-finalistes vaincus, si ils accèdent à la finale du repêchage, ils auront joué douze matchs en tout. Aujourd’hui, un finaliste de la Ligue des Champions a joué treize matchs, dont six de groupe. Me concernant, il  y aura deux matchs en moins à l’automne, soit un peu plus de repos à l’automne pour chaque équipe, ce qui n’est pas plus mal pour la santé des joueurs.

– La force de ma proposition est la répartition entre les pays. Les vingt-huit plus bas indices auront au total trois équipes qualifiées. Les pays classés entre les indices 9 et 18 auront quatre équipes qualifiés. Les huit pays les plus hauts à l’indice UEFA auront chacun cinq équipes qualifiées. La grande nouveauté est que ces deux-cents équipes verront le mois de septembre. Bien sûr, en fonction des quatre vainqueurs des coupes d’Europe C1, C2, C3 et SC1 de la saison précédente, quatre places supplémentaires seront à pourvoir en Ligue des Champions, permettant à un même pays de qualifier potentiellement quatre équipes en plus. D’une part, ceci sera atténué par la suppression de la règle de protection des pays. D’autre part, une plus grande ouverture à l’ensemble des cinquante-quatre fédérations et une amélioration de l’équité entre chacune permettra certainement sur la durée de diversifier davantage les équipes vainqueurs, et donc de limiter naturellement le nombre d’équipes par pays dans la C1, tout en redonnant un véritable sens sportif à l’ensemble de l’édifice.

Le blues de toi  © Icon Sport

Ce travail de reformulation de l’ensemble des Coupes d’Europe ne fut pas une mince affaire. J’ai dû multiplier les simulations avant d’en trouver une globale tout à fait satisfaisante. Ainsi, je vous remercie d’avoir pris le temps de me lire, et d’être arrivé jusqu’à cette conclusion. Je n’ai pas la prétention de révolutionner le football, ni d’imposer mes vues, celles d’un supporter passionné  adepte de sensations et amoureux du jeu football. J’ai ainsi cherché à apporter ma pierre à l’édifice afin d’ouvrir un débat à travers des formules alternatives qui ne me paraissent pas moins pertinentes que celles officiellement annoncées par l’UEFA. A cette instance de prendre maintenant les bonnes décisions, en plaçant les supporters au cœur de leur réflexion, et pas seulement les intérêts d’une poignée de soi-disant grands clubs.

Supporters parisiens, je vous vois déjà grincer des dents. Avec mes formules, peut-être que le Paris Saint-Germain ne participera pas tous les ans à la Ligue des Champions, mais cela ne me dérange pas. L’élite des compétitions n’est pas obligatoirement la panacée, elle n’a pas l’exclusivité des émotions. Dans ma  reformulation, y participer sera une véritable récompense. Comme pour toute autre équipe du continent, le Paris Saint-Germain devra y mériter sa place, en remportant son championnat national. La victoire n’en sera que plus belle.


Benjamin Navet

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