Tutoyer les étoiles

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Peuple parisien, il est temps.
Il est temps de se dire les choses les yeux dans les yeux.
Il est temps de regarder la réalité en face.

Il est temps de se dire qu’en 10 ans, malgré demi-finale et finale, le PSG n’a pas progressé en tant que club. Il est temps de se dire qu’avoir Neymar, Messi, di Maria et Mbappé ne fait pas une grande équipe. Il est temps de se rappeler que les Galactiques n’ont jamais rien gagné.

Il est temps de se dire que Cisco Llacer connaît mieux le foot que Nasser. Il est temps de se dire que si on avait besoin d’un tennisman, on rappellerait Yannick Noah. Il est temps de se dire que tant que personne n’expliquera à l’Émir que Messi, c’est super pour l’image, pour vendre des maillots mais que mettre 80 millions sur deux ans pour un joueur qui partira ensuite à Miami ou ailleurs, ce n’est pas sportivement ce qu’il faut. Qu’avec cette somme, on aurait pu recruter pour l’avenir les meilleurs jeunes en Europe (ou ailleurs).

Il est temps de se dire que le sportif arrive en troisième position dans la stratégie de QSI (après le soft-power et le merchandising) et que tant que ce sera le cas, on n’avancera pas. On ne progressera pas en tant qu’institution, en tant que club.

Il est temps de se dire que Neymar est un échec. Un énorme échec. Pas seulement pour ses performances en dents de scie, pour ses blessures récurrentes ou ses envies d’ailleurs les premières années. Il est temps de se dire qu’au lieu de s’intégrer et d’améliorer un collectif, on a donné les clés du camion à Neymar et que Neymar, aussi talentueux soit ou fut-il, n’est ni Pelé ni Maradona et qu’il ne peut pas faire la différence tout seul. Il est temps de se rappeler que le football est un sport collectif. Qu’on joue à 11. Qu’un jeu, ça se construit lentement, match après match, patiemment et que Neymar à lui seul ne peut être notre plan de jeu.

Il est temps de se dire qu’en quatre ans, Neymar a tué le jeu collectif des Rouge et Bleu. Pas de sa faute, parce qu’on ne lui a pas demandé d’y participer. Parce qu’on a pensé que son seul talent pouvait faire la différence. Parce qu’on a cru que le football pouvait exister sans complémentarité, que les étincelles peuvent devenir incendie et que l’Europe s’embraserait devant nous. Mais non.

Il est temps de se dire qu’on a fait tellement d’erreurs que c’est normal que nous en soyons là, actuellement. Dans ce grand vide que nous vivons. Dans ce rien auquel nous sommes arrivés.

Il est temps de se dire que si les problèmes perdurent depuis Ancelotti, Blanc, Emery, depuis Tuchel et sous Pochettino, c’est que le problème se trouve ailleurs. Il est temps de se dire que si ces entraîneurs talentueux réussissent ailleurs, c’est que vraiment, le problème ne venait pas d’eux.

Il est temps de se dire qu’il faut tout remettre à plat. La stratégie, le jeu, la vision à long terme, l’effectif, le directeur sportif, l’entraîneur, le projet.

Il est temps de se dire que les Qataris comprennent autant le football que les Américains. Il est temps de se dire qu’une Swatch marche aussi bien qu’une Patek Philippe, que les deux donnent l’heure. Il est temps de se dire qu’en plus de joueurs de talent, de joueurs complémentaires, il faut acheter des caractères. Des Sorin, des Heinze, des Fernandez qui n’ont pas seulement envie de prendre un gros chèque mais de devenir un meilleur groupe, une meilleure équipe jour après jour. Il est temps de se dire que personne ne déteste la défaite au PSG. Il est temps de se dire que Messi est triste d’être au PSG et que jamais, malgré son immense talent, il ne peut représenter l’avenir du PSG. Sauf à considérer que l’avenir, c’est vendre des maillots en Asie.

Il est temps de se dire qu’il est encore temps. temps de changer de stratégie, temps de penser collectif et complémentarité plutôt que paillettes (pas Dimitri, hein) et individualités.

Il est temps de se dire que quand on a le meilleur joueur du monde sous nos couleurs (encore pour quelques jours et souhaitons-le, quelques années), il faut tout faire pour qu’il veuille tout gagner avec nous. Que chaque future recrue doit être là pour servir ses qualités, que chaque composition de match doit le servir pour qu’il nous rende autant.

Il est temps de se dire tout ça car comme le disait si bien Francis Borelli : « Qu’importe, on pourra même me traiter de fou, il n’y a rien que ces couleurs parisiennes qui illuminent mon cœur. »


Safet Sous X

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