Portrait

Le Roi NEYMAR Virage PSG

Le Roi Ney

Les stars du Paris Saint-Germain contrôlent tout de leur image. Discours préparés la veille, publications léchées par des communicants… Et les journalistes de se débrouiller ensuite avec ça. Un tweet artificiel égal une brève inutile.

Mais sur Virage, pas de contrainte. Alors autant inventer. Autant commencer par le plus célèbre des Parisiens, le plus suivi sur les réseaux. Autant l’imaginer, la véritable fausse vie de Neymar. Et qui sait : peut-être qu’on tombera juste ?


Neymar repose son téléphone. La photo qu’il a prise est sympa : ses jambes dans le pantalon de pressothérapie, ça rend bien. #EnModeRécup, le CM sera content. Nahnni vient de lui déposer sa mangue sur la table de nuit, à portée de main. Découpée en dés bien nets, comme il la préfère. Du coup Neymar est content aussi. Enfin il croit. Parce que tout va bien, non ?

Un coup de zappe sur Movistar et El Dia Después. Neymar sourit. Il n’aura finalement jamais arrêté de regarder ces émissions de football espagnoles. Bizarre quand il y pense, d’ailleurs : autant apprendre l’espagnol aura été facile, autant le français… C’est pas vraiment que c’est plus dur, puisqu’il le comprend. Non, juste ça fait une langue de plus, alors voilà… Autant continuer à suivre El Chiringuito et compagnie, où il y a du fun. Comme la Liga en général d’ailleurs. Davantage qu’en Ligue 1, en tous cas, faut bien avouer.

En revanche le truc qui manque total de fun, c’est ce pantalon de drainage : Neymar se penche pour attraper un dé de fruit mais avec ce truc gonflable autour des cuisses, il a l’impression d’être scotché au matelas, c’est très désagréable. Combien de temps faut la garder cette baudruche déjà ? Neymar ne sait plus trop. Nahnni lui a dit qu’elle reviendrait quand il serait prêt de toutes manières…

Prêt… Elle va le surveiller comme une volaille au four. Comme s’il avait pas toujours été prêt ! Neymar se cale tant bien que mal contre les oreillers. Les images de la Liga défilent à l’écran. Mais lui se revoit débarquant à Barcelone, conquistador de 21ans. Bien sûr qu’il était prêt en 2013 ! Il fallait juste le montrer aux anciens. Mais lui savait.

Le Roi Ney Virage PSG

Le premier jour, dans le vestiaire, il a vu les regards des vieux généraux blaugrana posés sur lui, leurs doutes affichés. Il connaissait le nom de leurs glorieuses batailles. Le pourquoi de leurs cicatrices. Alors il a montré que lui aussi pouvait se battre. Neymar a pris les coups à la Ciutat Joan Gamper, il les a rendus. Ils lui ont fait mal. Il était attendu, alors il a montré aux vétérans. En silence.

Et quand il a fallu aller au feu, à Séville, ou en Ligue des Champions à Glasgow, ce match que Messi ne jouait pas, il ne s’est pas caché… Le petit soldat a pris les commandes du vaisseau et les vieux grognards l’ont soutenu. La première fois qu’il s’est retrouvé projeté au sol par un tacle pourri, Piqué et Mascherano sont venus. Pas pour lui : il s’est relevé seul, mais pour l’Ecossais. Il les a rejoints. Les vétérans, ils ne t’assistaient pas. Ils se battaient à tes côtés, pas à ta place.

Aujourd’hui, à Paris, ils n’osent pas. Neymar remue ses orteils… enfin il remue cette idiotie de pantalon. Ça le gratte. Il ne peut pas bouger, et Nahnni qui ne revient pas non plus… Lui qui aime que ça avance, ce soir il est servi. Pas de mouvement, pas de vitesse, pas de vie. Alors que ce qui est bon, c’est de courir le long de la ligne de touche. Allez, prendre la balle et ne plus réfléchir. Le Camp Nou qui hurle, la lumière qui s’en échappe, et la peur dans les yeux de ton adversaire.

Tu regardes la balle, il regarde tes pieds. Tu pars vers le but, il recule et talonne. Tu dribbles et lui bouffe la pelouse. Neymar est né pour ça. Il l’a toujours su. Dieu lui a offert ce don : éliminer le défenseur. Merci mon Dieu ! Qu’est-ce qu’il y a de meilleur que ça ? Dépasser ton ennemi à terre, le voir au sol, goûter sa détresse et boire ses larmes sous les cris des Culés.

Le Roi Ney Virage PSG

Bordel, pourquoi ça ne fait pas pareil au Parc ? Neymar appelle son assistante. Nahnni ne vient pas. On ne peut même plus dire servante, putain. « Assistante ». Neymar éteint la télé. Où est passée la joie sauvage de la frappe de loin ? Il fallait prendre le pouvoir. Il était trop doué. Il en avait trop envie. Il lui fallait la couronne et pour ça, un seul moyen : partir chercher les meilleures stats. Le Ballon d’Or. Merde… À quel moment les stats sont-elles passées avant les courses au bord de la ligne ?

Ils lui avaient promis un trône ici. Une équipe jouant pour lui. Une cour de coéquipiers à son service. Et il l’a eu. Il a tout eu. Ça a compté, Neymar le sait. Une joie incontrôlable. Enfin, c’était lui ! Les banderoles, pour lui. L’arrivée dans Paris en pavois. Le tapis rouge avait compté, les fans avaient compté, et leurs chants, et leur joie. Là, il était le Roi. Neymar Ier, Roi du PSG. Longue vie !

Ce tapis rouge, ils le remettent avant chaque match. Chaque match ! Et voilà… Tout a perdu son éclat. L’or il l’avait déjà. Il ne sait même pas dire combien. Il empile les procès. Pas pour le fric, juste pour que ses crétins d’avocats le lâchent. Neymar voudrait courir. Oui. Retrouver son dribble. Mais même ce don s’est estompé. Il a perdu son don ! Mon Dieu, pourquoi ? Alors qu’il en a le plus besoin !

Maintenant il faut l’exploit. Et l’exploit, de nouveau. Neymar veut être le roi, encore. Alors il faut éliminer toute l’équipe. Faire des millions de vue. Neymar rejoue la scène, il s’imagine : redescendre chercher le ballon bas, se retourner, lever la tête, en avant… Tous les passer, pour marquer. Tous les dribbler, et se cogner dans un mur jaune. Dortmund.

Le Roi Ney Virage PSG

Ses défenseurs lui donnent la balle. Normal, il commande, il ordonne qu’on lui passe la balle, ils exécutent. Alors il lève la tête, devant… personne. Ils attendent. Ils le regardent. Il va y aller, au milieu d’eux, mais seul, de nouveau. Il se dit qu’il est là pour ça. Il va dribbler et… Le mur jaune. Il recommence. Le mur. Encore. Il est par terre. Il a mal. Il ne peut plus bouger. Il sait que Kimpembe et Marquinhos ne viendront pas. Ni l’aider, ni le défendre. Neymar le leur a interdit. Ses jambes ne veulent plus. Il faudrait se relever. Mais il ne sait pas. Comment fait-on, quand on est devenu roi, pour se maintenir debout ? Et comment fait-on pour diriger les siens, quand on est roi, et qu’on n’aime pas son royaume ?

Ici, rien n’a de goût. Ni la mangue, ni le foot. Rien n’existe. Neymar ne connaît pas le nom du gars qui l’a mis par terre, l’autre soir. Ni de son club. Les clubs n’ont aucun nom ici. Et pourtant il a essayé de le balayer, ce connard. Lui ou un autre, d’ailleurs. Tant pis. Il s’en foutait. Pourtant le PSG gagnait. Il s’en foutait. Lui ou un autre. Qu’importe. C’est quoi ce maillot ? Bon sang, la télé ne s’allume plus.

Neymar hurle de rage dans son lit. Qu’on le sorte de là ! Il emploie du monde 24 heures sur 24 et personne ne vient le sortir de ce pantalon. Stupide pantalon de merde qui ne sert à rien. Encore une idée à la con de ce puceau de Silva, ça. Tous ces visages tournés vers lui, sur le terrain et dans sa maison, qui lui demandent ce qu’il veut. Toujours ces gens autour de lui… Alors pourquoi est-il continuellement seul ? Neymar ne sait plus. Plus rien. Ni jouer. Ni bouger. Ni ce qu’il veut. Pitié !

Nahnni a appelé de l’aide. Enfin on s’agite autour de sa majesté. Il crie, demande qu’on le mette à genoux. Là, au pied du lit, Neymar implore son Dieu. Neymar lui demande pitié. Pardon. Il gémit, prostré.

Neymar, l’homme qui voulut devenir roi, mais qui ne savait pas comment on régnait, Neymar est en pleurs.

Photo (c) Luc Braquet / Virage


Arno P-E
La part de l'ange virage psg

La part de l’Ange

Entre les anniversaires, les états d’âme, les déclarations calculées, les coupes de cheveux, les coups de pub et bien sûr aussi des exploits retentissants sur le terrain, Neymar et Mbappé occupent tout l’espace médiatique parisien.
Tout juste accorde-t-on un peu d’attention à Mauro Icardi et Angel Di Maria parce que parler des « 4 Fantastiques », ça fait classe. Mais il est plus que temps de rendre sa part de gloire à Angel. Le Fideo n’est l’acolyte de personne. Il n’est le Robin d’aucun Batman, l’apôtre d’aucun Messi(e). Angel est un héros à part entière.

Un héros terriblement ordinaire en dehors du terrain. Il est quasiment absent des médias, à moins qu’on ne lui tende un micro en zone mixte. Auquel cas il se limitera à des réponses bateaux, comme s’il voulait expédier au plus vite cet exercice. Il n’a pas de temps à perdre avec ça. Angel est un mec banal. Vous auriez plus de chances de le croiser chez Décathlon qu’à la Fashion Week. Il est plus barbecue que restaurant gastronomique. Plus binouze que Dom Pérignon. Angel, c’est un mec de vestiaire. Jamais le dernier pour déconner. Angel, c’est aussi ce mec qui persiste à faire le fameux « coeur-avec-les-mains » avec l’enthousiasme d’un gamin. Autant de caractéristiques qui n’ont jamais conduit quiconque à la célébrité. Mais Angel pourrait bien être fan de Christophe Maé et sortir en claquettes-chaussettes, on lui pardonnerait. Car pour ce Clark Kent en claquettes, il y a un Superman en Bleu et Rouge. Un numéro 11 dans le dos vaut largement un S sur la poitrine.

Le Fideo incarne comme personne le chaînon manquant entre le haut niveau et le foot de notre enfance, celui qui s’improvisait sur toute surface pouvant de près ou de loin ressembler à un terrain. Di Maria, le professionnel irréprochable à l’efficacité clinique est indissociable d’Angel, le gamin surdoué qui continue à s’amuser sur tous les terrains qu’il foule. L’Argentin est un affectif. Sa carrière a été faite de hauts et de bas, comme beaucoup d’autres. Et à chaque fois qu’il ne se sent pas bien dans son équipe, son niveau chute drastiquement. Nous avons déjà pu le constater à Paris, sous les ordres d’Unaï Emery. Le technicien espagnol n’arrivait pas à tirer le meilleur de son ailier. Il a fallu l’arrivée de Draxler pour qu’il se sente un peu menacé et qu’il se remette à jouer à son niveau. Puis ce sont Neymar et Mbappé qui sont arrivés, et Angel est retourné sur le banc. Il n’arrivait pas à cacher son mal-être et on pensait alors qu’un départ était inéluctable, ne serait-ce que pour qu’il retrouve le plaisir de jouer au foot.

Quand Di Maria rigole,
les adversaires pleurent.

Mais l’arrivée de Tuchel a tout changé. Le jovial teuton a immédiatement accordé sa confiance à Di Maria. Sans surprise, ses performances sont redevenues bonnes. Puis très bonnes. Puis excellentes. Et enfin, totalement indispensables à la bonne forme du PSG. Lorsque Neymar et Cavani sont blessés, Angel prend ses responsabilités, s’impose comme le créateur indiscutable de l’équipe et tire tout le monde vers le haut. A coups de crochets vengeurs, de petits ponts assassins, de coups francs chirurgicaux et de passes millimétrées, Di Maria est redevenu ce joueur génial que l’on avait presque oublié. Mieux, il est le joueur le plus fiable de l’effectif. Jamais blessé, toujours efficace. Quand Di Maria rigole, les adversaires pleurent.

Des exemples ? Pour ses retrouvailles avec le public d’Old Trafford après un passage très mitigé chez les Red Devils, Angel sort un match énorme et donne des regrets à ce club qui n’a pas su l’apprécier à sa juste valeur. Virevoltant, inarrêtable, il se permet même une petite facétie. Un supporteur anglais excédé par tant d’insolence balle au pied lui balance une bouteille de bière au poteau de corner. Angel la ramasse et fait semblant de la boire. La photo a fait le tour du monde. Autre exemple, PSG – Marseille au Parc le 17 mars 2019. Le talent et la vista de Di Maria viennent de pousser Mandanda à la faute en dehors de sa surface. Le temps que la VAR confirme le carton rouge pour le portier marseillais, Angel a déjà placé le ballon pour le coup-franc à suivre et s’est assis dessus. Il attend tranquillement, sûr de lui. Le pauvre Yoann Pelé remplace Steve Mandanda et prend place dans la cage. Quelques secondes plus tard, il va chercher le ballon au fond du filet sans l’avoir encore touché. Angel exulte. Coeur avec les mains.

Angel Di Maria continue de nous éblouir à chaque match. Sa place au Panthéon Bleu et Rouge ne souffre pas l’ombre d’une contestation. Pourtant, il reste un goût d’inachevé. Après le récital à Manchester, il y a eu l’élimination au Parc. Après la masterclass contre Marseille, une fin de saison honteuse et pénible. Il manque encore un dernier chapitre. L’histoire est trop belle pour ne pas soigner la fin. On attend le prochain épisode avec impatience. Normalement, le super héros triomphe toujours à la fin de la saga.

Angel Di Maria Virage PSG
Flying Angel (c) Virage / Manu Wino

Café Crème et Sombrero

Juan Pablo Sorin Virage PSG

Un an au club !
Juan Pablo Sorin | 2003-2004

« One Year Players », encore un concept inventé par le Paris Saint-Germain.
Le PSG est vraiment un club particulier. C’est le seul club au monde où un joueur
qui y reste seulement un an arrive à marquer si profondément le club et l’inconscient collectif de ses fans. Vous me direz qu’il n’y a pas qu’à Paris que cela arrive, mais si !
Et autant de fois c’est incroyable, la liste est longue, il y en a eu de toutes sortes
et à toutes les décades.

Juan Pablo Sorin fait partie de ces one year players. N’importe quel fan de Paris m’en parle encore avec les yeux de l’amour. Il est la référence de ces joueurs que le PSG a laissé partir alors qu’il ne fallait pas. Le type d’erreur de gestion tout à fait PSG, l’acte manqué propre à ce club. 

Formé à Argentinos Juniors, « Juanpi » diminutif de Juan Pablo, son surnom en Argentine, fait très tôt parler de lui en tant que capitaine de l’équipe d’Argentine qui gagne la Coupe du monde U20 1995 au Qatar. Acheté par la Juve, il n’y reste qu’une saison car il ne joue pratiquement pas. C’est à River Plate qu’il se révèle vraiment et où il gagne ses premiers trophées nationaux et internationaux en tant que titulaires et joueur important de l’équipe. Il est aussi de tous les matchs de la sélection Argentine où il marque son territoire entre défense, latéral gauche et milieu de terrain gauche. Oui Sorin est gaucher, encore un autre fantasme de supporter.

Le PSG sort encore d’une saison ou une onzième place en championnat et une défaite en finale de Coupe de France ne satisfont personne. Cette défaite contre l’AJ Auxerre fait définitivement passer Paris pour une équipe de losers. Donc remaniement total de la direction, Françis Graille est nommé président-délégué avec une autre nomination de taille. Vahid Halilhodžić devient le nouvel entraineur de l’équipe en remplacement de Luis Fernandez. On n’était vraiment pas parti pour s’amuser.

Juan Pablo Sorin & Vahid Halilhodžić PSG Virage
Même à chifoumi c’est l’embrouille (c) Panoramic

Juan Pablo Sorin signe au club le 31 août 2003, dernier jour du mercato d’été, un truc très PSG – un an au club. On a du mal à le croire, mais c’est Vahid qui le veut alors qu’un nombre conséquent de noms avaient circulé. C’est plutôt une bonne affaire car il arrive prêté par le Cruzeiro EC après une année à la Lazio Rome et une autre au FC Barcelone qui n’ont pas été concluantes.

Même avec l’arrivée de Pedro Miguel Pauleta, le maintien de Gabriel Heinze et le retour de prêt de Talal El Karkouri, ce PSG ne fait pas rêver. N’oublions pas que nous perdions Ronaldinho, Pochettino et Cardetti en autres, et qu’avec eux, il y avait toujours un moment où la lumière éclairait nos sombres matchs de la saison précédente.

C’est un joueur majeur de 27 ans qui arrive au PSG, c’est un retour par la petite porte après trois échecs en Europe. Il arrive avec force et détermination car il sait que c’est sa dernière chance de réussite sur le vieux continent.

Très vite il se sent bien à Paris, il adore cette ville dont il profitera intensément. Le style de jeu de Vahid lui convient à merveille. Véloce et très bon technicien, il a aussi un très bon sens du placement, une vision du jeu et un jeu de tête très au-dessus de la moyenne. Sans s’en rendre compte le PSG recrute un joueur de classe mondiale, qui fera un bien fou à cette équipe. Les dirigeants du club ne s’en apercevront qu’après son départ.

C’est un joueur intelligent, je dirais même que c’est un type sympa et intelligent, qui sent le foot et qui sait s’adapter.

Alors que Paris comme d’habitude vivote encore dans un championnat où Lyon fatigue tout le monde à part eux-mêmes, le 4 octobre 2003, durant la neuvième journée à Sochaux, Halilhodžić se décide enfin à lancer notre ami Juan Pablo dans le grand bain de la Ligue 1. Match piège type pour Paris, contre une équipe sochalienne qui n’avait pas perdu à la maison depuis X temps. À te dégouter d’avoir signé.  Le genre de match dont on ne se souvient pas, où la critique est facile et où il est compliqué d’en sortir grandi.

Résumé du match contre Sochaux, cliquez ICI
Pedretti & Sorin PSG Virage
Premier Tango à Paris (c) Panoramic

Heureusement Pauleta marque en début de match et la défense tient le coup le reste du temps. C’est un bon début pour Sorin qui aime l’adversité, c’est lui qui s’occupe de Benoît Pedretti, qui à l’époque porte encore beau. Avec ce match il marque des points importants aux yeux du coach et du reste de l’équipe. Quinze jours plus tard c’est contre Le Mans qu’il fait son grand début au Parc, un stade où il ne foulera que seulement 11 fois la pelouse et dont il fera l’unanimité des deux Kops.

Résumé du match conte Le Mans, cliquez ICI

Le reste de la saison Sorin continuera à construire sa légende dans une équipe bâtit sur la défense, où son abnégation fera merveille. Cette saison-là, quand il joue, il tient un rôle important dans l’équipe, car il est chargé de museler la vedette d’en face, un rôle qu’il affectionne. Comme il a un coffre incroyable et une bonne technique, il devient la rampe de lancement des contres du PSG de notre Judas Fiorèse, passeur pour une autre future légende… Pauleta.

Plus la saison avance plus il se sent bien à Paris, sur le terrain et en ville. L’équipe est soudée et gagne souvent, on commence à parler du titre face à l’OL, qui pour beaucoup, est devenu encore plus détesté que le PSG. Malgré cela il n’est pas toujours titulaire et souvent l’incompréhension commence à apparaitre.

Halilhodžić ne le fait pas toujours jouer, et pourtant quand il est là, l’équipe gagne et quand il est remplacé c’est match nul. C’est une relation de cause à effet. Il n’y a que le coach qui ne le voit pas pour d’obscures raisons.

Avec lui Paris bat Marseille deux fois de suite cette année-là, dont un match incroyable au Vélodrome en 1/16ème de Coupe de France où il marque de la tête un but dont il est à l’origine dans les arrêts de jeux.

But de Juanpi contre Marseille, cliquez ICI

Son autre but avec Paris, il le marquera aussi d’une superbe tête plongeante conte Nice à Nice. Le but de la tête et les buts décisifs seront une de ses marques de fabrique, il fut souvent là au bon moment avec River Plate, Villareal et la sélection Argentine.

Juan Pablo Sorin PSG Virage
Quand tu trouves qu’il y a trop de logos sur ton maillot (c) Panoramic

Juan Pablo Sorin est un homme de conviction avec la parole libre, ce qui ne fait jamais bon ménage avec Halilhodžić. Le fait de ne pas être un titulaire incontournable aux yeux du coach, les discours trop frileux de l’entraîneur avant certains matchs, alors que pour Sorin on jouait le titre, augmente la tension entre les deux hommes. Pour Sorin la tactique défensive de Vahid contre Monaco et le nul qui en a résulté a causé la perte du titre de champion. Il est persuadé que Paris aurait pu gagner à Monaco et mettre une énorme pression sur l’OL durant la fin de la saison. Il en a fait part ouvertement au coach qui n’aime pas les critiques et la cassure fut définitive. Pour moi c’est à la 33ème journée avec la défaite à Bordeaux 3-0 que le PSG perd le titre. Un match où ce fut le bazar de bout en bout, où Paris rate deux penalties et où la défense comme l’attaque se prennent les pieds dans le tapis. Il aurait fallu un patron sur le terrain ce jour-là. Et ce match, Sorin ne l’a pas disputé.

Pour couronner le tout, Halilhodžić lui demande de ne jouer que la moitié des matchs de sélection, ce qui crée des altercations violentes avec l’entraineur. On rêve, demander à un Argentin de ne pas jouer à fond tous les matchs avec la sélection, c’est à se demander si coach Vahid n’avait pas perdu la tête ?

Son départ de Paris se fera dans la douleur. Car même après un titre de vice-champion de France au gout amer pour lui, une finale de Coupe de France gagnée laborieusement contre Châteauroux qu’il ne joua pas, alors qu’il avait participé à tous les tours du PSG avec des matchs au couteau, le PSG ne lève pas son option d’achat. Et Sorin s’en va. Un choix du club regretté jusqu’à aujourd’hui. Par contre je ne connais personne qui regrette coach Vahid à Paris.

Résumé de PSG-Châteauroux, cliquez ICI

Retour à la case Cruzeiro pour quelques semaines et cette fois-ci transfert gratuit à la plus sud-américaine des équipes européennes, Villareal, le sous-marin jaune. Là-bas il fait l’unanimité, le public d’El Madrial est conquis. Il y reste deux ans et atteint la demi-finale de la Ligue des champions. Puis direction la Bundesliga et le Hambourg SV. Il y reste aussi deux ans mais rompt son contrat à l’amiable pour cause de blessure.

En 2008 il revient au Cruzeiro où il y terminera sa carrière à 33 ans pour cause de blessures à répétition.

Pilier de l’équipe nationale d’Argentine durant de nombreuses années, il a participé au mondial de 2002 où l’équipe est éliminée au premier tour.  À la coupe du monde de 2006 c’est le boss, il y retrouve le coach José Pekerman avec qui il a gagné le mondial U20. Comme en 1995 Pekerman l’intronise capitaine de la sélection. Une Dream Team Argentine qui sera éliminée aux tirs au but par l’Allemagne, en quart de final. La malédiction Messi frappait pour la première fois.

Juan Pablo Sorin & Pedro Pauleta PSG Virage
Photo sans légende, mais deux légendes quand même (c) Panoramic

Juan Pablo Sorin a été joueur de football professionnel pendant 15 ans, comme beaucoup il est devenu chroniqueur à la radio et a sa propre émission de télé. Pour son jubilé, « Sorín Eterno » devant 62 000 personnes, entre Cruzeiro et Argentinos Juniors, il a contribué à la collecte de 90 tonnes de nourriture.  On le voit régulièrement à Paris car même en y jouant qu’un an, il s’y est fait de nombreuses attaches. Mais pour nous Sorin c’est quoi ?

C’est « Bonheur », son surnom parisien. C’est une incroyable stat, une stat qui parle comme un mojo. Sorin n’a jamais perdu avec le PSG ou avec Sorin on ne perd pas, c’est comme on veut. Ça claque ! Un truc improbable au foot, surtout à une époque où le PSG n’est pas encore cette machine de guerre Qatari qui tue la L1. Avec une stat pareille, tu ne peux devenir qu’une légende. Je pense que Sorin est un joueur tout terrain et toutes époques, ce numéro 6 qui manque au PSG de l’ère Qatari.

Sorin c’est du caractère, de la puissance, de la volonté, un mix entre hargne et vista. C’est aussi une allure et une gueule. Des énormes sourcils qui se rejoignent et des cheveux à grosses boucles qui datent de l’époque où un footballeur argentin se devait d’avoir les cheveux longs. Une gueule et une allure reconnaissables entre toutes, avec plus de talent que Sébastien Chabal, plus brut que Jean-Pierre Rives et plus intelligent que Carlos Tevez.

Juan Pablo Sorin n’était pas un mercenaire mais un véritable aventurier, car à défaut d’avoir l’amour du maillot, il le mouillait. Il n’y a qu’au PSG qu’il pouvait passer un an au club et en devenir une de ses légendes.


Arrive de : FC BARCELONE
Part pour : CRUZEIRO EC
Matchs avec le PSG & Buts : 26 – 2
Palmarès avec le PSG : Vice champion de France 2004 – Coupe de France 2004
Sélections & Buts : 76 – 12


Jean Cécé

Tuchel de contrôle

Au lendemain d’une défaite face au dernier de Ligue 1,
Thomas Tuchel
devait avoir les oreilles qui sifflent.
Je profite de l’occasion pour donner mon point de vue sur le coach.


Un des reproches les plus souvent adressés à Tuchel : ses compositions d’équipe. Il fait régulièrement jouer des joueurs à des postes qui ne sont pas les leur. Mais pour quelles raisons ? Il y en a deux. La première, c’est par nécessité, comme c’était le cas une grande partie de la saison dernière. Le groupe n’avait pas assez de milieux, et Marquinhos, Bernat, Draxler ou Alvès ont comblé ces manques. Marquinhos a eu des débuts délicats, mais il a vite appris au point de devenir encore cette saison la première option en sentinelle. Pour les trois autres, il s’agissait plus de piges ponctuelles. Leurs prestations étaient moins convaincantes sans être catastrophiques pour autant.

La seconde raison, c’est la recherche de qualités particulières pour un poste précis. Marquinhos a été reconverti en sentinelle par nécessité mais aussi parce que l’entraîneur pensait que son excellent jeu de tête, son intelligence tactique et sa qualité de relance étaient parfaitement adaptés à ce poste. Idem avec le replacement de Neymar en 10 l’année dernière. Et les deux ont été très convaincants. Ce qui ne veut pas dire qu’ils n’ont pas eu un passage à vide sur un match ou deux (et encore, pour Neymar je ne crois pas que ce soit déjà arrivé). Mais on ne peut pas remettre en question des choix qui ont été efficaces pour une mauvaise prestation. Le haut niveau exige de se remettre souvent en question et d’adapter son équipe et son jeu aux différents adversaires. Ça ne peut pas tout le temps fonctionner.

Un élément revient très souvent dans les propos de Tuchel. Il veut « contrôler ». Les matchs, le temps de jeu, les performances… l’Allemand est un maniaque du contrôle. C’est pour cela qu’il suit de très près le temps de jeu accordé à chacun. C’est une nécessité bien réelle. Sinon, le risque de blessure augmente. L’équipe étant déjà beaucoup touchée cette saison, on imagine bien que le coach soit particulièrement attentif à cela, et certainement très anxieux à l’heure de coucher 11 noms sur la feuille de match. Il doit trouver la bonne formule, à la fois performante et judicieuse, pour ne pas risquer de plomber davantage son groupe. Ça n’a pas fonctionné face à Dijon. Et tout le monde se demande ce qu’il aurait dû faire différemment.

Ce n’est pas une question que je trouve pertinente, tout simplement parce qu’elle ne se pose qu’une fois le match joué. Le coach doit lui y répondre avant même qu’on ne se la pose. Pas le même niveau de difficulté. Est-ce que mettre Cavani à la place d’Icardi aurait été judicieux ? Peut-être. Mais ça aurait demandé de mettre sur le banc un buteur très efficace sur les derniers matchs, ce qui n’aurait pas été très logique. Pourtant ça aurait peut-être changé le match. Idem pour Marquinhos qui retrouvait la défense alors que Paredes n’a rien apporté dans les duels au milieu. Tout cela est simple à analyser après le match. La seule chose que je peux reprocher à Tuchel sur ce point, c’est d’être trop dans le contrôle, la gestion. Il lui manque encore une certaine dose de prise de risque.

J’ai le sentiment qu’il est très marqué par les nombreuses blessures de ses joueurs. Il cherche à avoir le moins de blessés possible, ce qui est normal. Mais en pensant trop à cela, il est contraint de faire des choix parfois contestables d’un point de vue tactique. Un problème qu’il n’avait pas autant lors de ses 6 premiers mois où il savait répondre très vite à un problème causé par l’adversaire, quitte à prendre des risques. Tuchel est un coach moderne, avec une approche quasi scientifique du football. Statistiques, indices de performance, tous ses choix s’appuient sur des données concrètes. Mais il gagnerait peut-être à forcer un peu le destin de temps à autres. Son approche donne parfois l’impression qu’il ne peut rien faire sans son effectif au complet et au top de sa forme. Et cela commence à agacer beaucoup de monde.

Enfin, dernier reproche qui lui est adressé, très courant pour n’importe quel coach après une défaite : son management. Trop proche des joueurs, pas assez autoritaire, pas un vrai meneur d’hommes, etc… Chacun son avis sur la question. Mais on ne peut qu’admettre qu’un coach n’est pas juste un tacticien. Il doit aussi assurer la cohésion du groupe, ce qu’il arrive plutôt bien à faire. Les joueurs l’apprécient et n’hésitent pas à le faire savoir. Un bon point pour lui. Mais il doit aussi parvenir à créer un état d’esprit qui sera le socle de la performance collective. Il l’a répété à maintes reprises, il veut que son équipe aborde tous les matchs avec la même intensité. Et pour le moment, ce n’est pas le cas. En tout cas, pas de manière assez régulière. Si la performance relève beaucoup des joueurs, les consignes et leur application sont du ressort de l’entraîneur. Je pense que c’est sa plus grande limite aujourd’hui.

Perdre contre Dijon n’est pas très grave, ça ne devrait pas freiner le PSG. Mais Tuchel se voit contraint de trouver des solutions très vite pour ne pas multiplier les accidents de parcours. Il va devoir apprendre à être plus pragmatique (un coup de fil à Deschamps, peut-être ?) mais aussi à lâcher prise. Car à force de vouloir tout contrôler, il risque de fragiliser sa position. Leonardo n’aurait pas besoin de trop se creuser la tête pour le remplacer, Allegri est libre. Alors c’est le moment de lâcher les chevaux pour Thomas, sans trop calculer. Il ne pourra de toute façon pas contrôler le destin.


Café Crème et Sombrero

Le Come Back

Alors qu’en 98, la France fête son sacre et se nourrit jusqu’à l’écœurement du chant disco du survivant, le PSG commence son déclin. Dans ce chassé-croisé du foot français et du foot parisien, le supporter de la capitale s’est vu méprisé, humilié, jusqu’à, pour certains, être interdits de stade de leur propre club.


Être supporter du PSG, après 98, ressemble à un chemin de croix, où la preuve d’amour ultime est de supporter l’équipe malgré la mauvaise image, les mauvais choix dans tous les domaines, le manque de jeu, l’absence de résultat, le recrutement presque systématique de chaque assassin du club voire de joueurs totalement inconnus, l’annuelle « crise de novembre » qui se transforme en crise de l’automne, et enfin le coup de grâce : les exclusions arbitraires de stade avec le « plan Leproux » qui décide de mettre tous les joueurs des virages dans le même sac.

Alors l’arrivée des qataris en 2011, après treize ans de disette, avec plus de 100 millions pour recruter, était déjà en soi un petit miracle. Même si pour les supporters historiques l’avènement du Parc des Princes en Disneyland du foot a été une déception supplémentaire, il faut bien reconnaître que pour une fois, les noms annoncés dès le début du mercato nous paraissaient familiers et prometteurs.
Mais pour moi, le vrai bonheur a été l’annonce de l’arrivée de Léonardo.
Car Leonardo, c’est l’homme le plus excitant du monde.
Je ne parle pas de sa mèche, de son français impeccable à peine teinté d’un accent exotique, de son allure ou de son sourire. Non.

Leonardo, c’est celui qui te donne assez de plaisir pour te combler, et qui te quitte toujours avant que l’excitation retombe. Frustrant, mais efficace.
En 1996, il reste une seule année joueur à Paris.
Les supporters d’avant Footix l’ont vu briller dans les « grands rendez-vous », ceux dont que les journalistes et les supporters se souviennent des années plus tard. Sa merveilleuse relation à Raí, ses buts et passes décisives en campagne européenne. Son pied gauche, qu’on appelait sa troisième main. Il savait rendre le foot artistique et puissant.
Mais ce sont ses deux années à la tête du club qui nous restent le plus en mémoire.

Leonardo, c’est l’homme capable de faire porter à Carlo Ancelotti le blaser PSG, de l’asseoir sur notre banc. C’est l’homme qui parle de recruter Zlatan, et qui en fait réellement un joueur parisien. On a même cru qu’il allait faire comprendre le fonctionnement d’un club de foot aux qataris. Pourtant, quand le club recrute Laurent Blanc sans le consulter et qu’il est suspendu pour bousculade, il démissionne et laisse le club exsangue de son envergure.

Après son départ, avec des résultats plus que corrects, le club pense avoir trouvé son rythme de croisière dans l’hexagone et n’attendre plus que son sacre en Ligue des Champions pour faire partie des grands d’Europe. Mais l’affaire Aurier vient rappeler que pour y parvenir, il faut faire passer le respect des institutions avant les joueurs, et que le management est aussi important au sein d’un club de foot que dans n’importe quelle entreprise.

Quand les actionnaires ne sont pas alignés avec la position de leur président, et qu’au premier incident ils montrent aux salariés qu’ils ont un pouvoir supérieur à celui de leur dirigeant, alors le pire devient possible.
L’année suivante, malgré le changement d’entraineur, c’est la deuxième place en championnat derrière Monaco, et la « remontada » dont l’évocation donne des sueurs froides à tous les supporters, comme une malédiction qui pourrait nous coller à la peau pour toujours.

Persuadée, peut-être à tort, que l’épisode Periscope a écorné l’image du club jusqu’à enlever aux joueurs l’amour du maillot qui pousse à se sacrifier sur le terrain, à tout donner pour son club, j’ai depuis prié le dieu des athés du foot – mon dieu personnel – pour qu’un directeur sportif d’envergure vienne remettre l‘institution au centre du projet sportif et refaire du recrutement une arme stratégique et pas juste médiatique.

Quelle surprise et quelle joie alors de voir cet été Leonardo revenir à Paris, avec pour seul et limpide message que le club prime sur les individualités. De l’admirer exercer le recrutement comme un art sacré. Gueye, Herrera, c’est exactement ce que l’on réclame depuis les départs de Matuidi et de Motta. Je finissais par penser que les qataris avaient fumé leur gaz ou parié toute leur fortune sur le fait de gagner la Ligue des Champions sans milieu de terrain.
Mais le Come Back est un exercice dangereux.

Il semble si naturel de voir Leonardo parler pour le PSG, de le voir dire, en mieux, tout ce dont on discute dans les allées du Parc, ou calmer les ardeurs de nos propriétaires qui visent la coupe aux grandes oreilles avant même de lui avoir caressé le pelage. Il est tellement l’homme parfait à son poste, que derrière l’extrême excitation, je sens déjà poindre l’appréhension de celle qui a vécu : est-ce que le plaisir des retrouvailles va déboucher sur les mêmes souffrances passées ?

Car Leo est impulsif. Lui qui n’a jamais joué plus de quatre ans dans le même club, pourra-t-il cette fois s’inscrire dans la durée avec le PSG ? Évidemment, même un an ou deux avec Leonardo à la tête du club, c’est déjà l’assurance d’une gestion irréprochable et du renforcement de l’équipe. Il partirait aujourd’hui, nous aurions déjà gagné le ré-équilibrage de l’effectif et un discours qu’il suffit de reprendre pour garder le cap.
Mais je me plais à rêver qu’il devienne la pierre angulaire de notre projet. L’image du club. L’ambassadeur de l’institution. Mon amant pour une nuit. L’homme d’une de mes vies.
Il faut donc calme garder.


Aurelia Grossmann

Cavani, entre mythe et réalité

Arrivé à l’été 2013 en provenance de Naples,
EDINSON CAVANI est devenu le meilleur buteur du PSG.
Surtout, il a su conquérir le cœur des supporters
malgré des débuts quelques peu hésitants.
Il est aujourd’hui une véritable IDOLE qui appartient déjà à la légende du club.
Il est grand temps de distinguer le MYTHE DE LA RÉALITÉ.

Pour commencer, je vais être très clair. J’adore Cavani. Peu de joueurs m’ont donné autant de frissons. Sa hargne, sa rage de vaincre, son investissement total ont tout pour séduire. Sans oublier ses buts, bien sûr. Le Matador n’a pas volé son surnom. Sa science du but le classe immédiatement parmi les très grands numéros 9 de l’Histoire du Football. L’Uruguayen combine un placement parfait, une anticipation sans faille et une capacité unique à jouer en première intention, pour une efficacité optimale. En tout cas lorsqu’il évolue à son poste de prédilection. Ce qui n’était pas le cas lors de ses trois premières années en Rouge et Bleu durant lesquelles il a dû s’exiler sur un côté pour laisser l’axe et la lumière au Roi Zlatan.

Malgré un positionnement qui ne lui convenait pas et qui ne lui permettait pas de s’exprimer pleinement, il affichait des statistiques tout à fait correctes. Mais une partie des fans l’avait pourtant pris en grippe en raison de trop nombreuses occasions manquées. L’exigence surréaliste des supporters est une chose avec laquelle j’ai énormément de mal à composer. Edi est un pur avant-centre, et le faire jouer ailier impacte nécessairement son rendement. Mais force est de constater qu’il n’avait pas une réussite devant le but à la hauteur de son talent. La situation allait s’arranger très vite suite au départ d’Ibrahimovic à la fin de la saison 2015-2016. La véritable histoire d’amour entre Cavani et les supporters allait véritablement commencer.

Edinson Cavani entre mythe et réalité Virage PSG
(c) Panoramic

Et pour convaincre, Edi s’est donné du mal. Des buts en cascade, dont certains somptueux. Des replis défensifs jamais vus pour un attaquant. Une combativité toute sud-américaine. Et un lien fort avec le public, Ultras en tête, embrassant fièrement l’écusson et clamant son Amour de Paris, du club et du Parc. La communion est totale. Elle atteint même son paroxysme un soir de janvier 2018 lorsque Neymar, auteur d’un match absolument époustouflant, a été copieusement sifflé au Parc des Princes pour ne pas avoir laissé Cavani tirer un pénalty. Toutes les cases étaient cochées pour entrer dans la Légende, même s’il fallait pour cela froisser la star du club, la figure de proue de QSI. Et d’autres éléments allaient venir encore alimenter cette Légende. Les buts, c’est bien. Mais pour qu’une histoire soit vraiment captivante, on doit pouvoir s’identifier un peu au Héros, à l’Idole, au Mythe. C’est là que des éléments extérieurs au football interviennent. On découvre Edinson Cavani, l’homme aux goûts simples, proche du petit peuple, aussi généreux sur le terrain qu’en dehors. Chasse, pêche, ornithologie, famille, maté et don de soi. Voilà à quoi ressemble le Matador dans la « vraie vie ».

Se diffuse alors l’idée d’un homme accessible, loin des considérations matérialistes de ses collègues. Même s’il gagne lui aussi des sommes dont la plupart d’entre nous ne peut que rêver, Edi donne l’image d’un homme vertueux. Plein aux as, certes, mais avec une morale et des principes. Les anecdotes le concernant sont nombreuses (la partie de pêche avec un intendant du PSG, par exemple) et entretiennent le Mythe. Je vous renvoie à ce sujet vers le très bon ouvrage de Romain Molina consacré au Matador. Difficile de ne pas aimer ce joueur, cet homme. Et à l’heure où la fin de son contrat avec le PSG approche (il ne lui reste qu’une saison), beaucoup refusent d’envisager son départ. « Cavani c’est Paris », comme le clamait une banderole déployée récemment par des supporters au dessus du périphérique. Un hommage qui a touché l’Uruguayen qui répète à qui veut l’entendre qu’il se sent bien à Paris et qu’il souhaite honorer la dernière année de son contrat. Il pourrait ensuite quitter le club avec la satisfaction du travail bien fait et l’amour éternel du peuple Parisien. Cela lui permettrait aussi de susciter l’intérêt d’autres clubs qui seraient prêts à lui offrir un dernier challenge sans avoir à débourser un seul euro pour un transfert.

C’est à cet instant que le Mythe et la Réalité se croisent. Bien sûr le Paris Saint-Germain est conscient de ce que Cavani lui a apporté. Nasser l’apprécie et il sait très bien que le joueur a un statut particulier au yeux des supporters. Edi est intouchable. Mais la réalité du PSG est celle d’une équipe scrutée par l’UEFA et son Fair Play Financier, mis en place pour freiner son développement et lui mettre des bâtons dans les roues. Or, laisser filer gratuitement un joueur comme Edi, qui pourrait encore rapporter quelques 30 ou 40 Millions s’il était vendu cet été, est une idée qui peut sembler un peu folle. Si Paris veut se reconstruire efficacement après ses échecs successifs en Ligue des Champions, il faudra engranger des recettes conséquentes. Cette considération peut sembler très terre à terre voire même insultante à l’égard du meilleur buteur de l’histoire du PSG. Pour autant, elle n’est pas dénuée de bon sens.

Edinson Cavani entre mythe et réalité Virage PSG
(c) Panoramic

Cavani aura 33 ans en février prochain et ce n’est pas lui faire insulte que de dire que ses plus belles années sur le terrain sont certainement derrière lui. La saison écoulée en atteste. Une blessure à la Coupe du Monde, une autre en février qui l’a privé de la double confrontation face à Manchester. Pour un joueur jusqu’alors très solide, rarement blessé et au rendement constant, ce sont des signes qu’on ne peut pas ignorer. Tactiquement parlant, il a vu son rôle changer aux côtés de Neymar et Mbappé. Il a hérité d’un rôle ingrat, où il doit souvent fixer la défense, ouvrir des brèches par ses appels (toujours parfaits) sans toujours être servi. Et s’il ne s’en plaint pas publiquement, on peut imaginer que ce rôle ne le rend pas fou de joie. Il a également constaté que durant ses absences, Mbappé a montré des prédispositions flagrantes pour évoluer en pointe. Et même si le jeune Français envoie des signaux contraires laissant planer le doute sur son avenir proche, il est difficile d’imaginer le club laisser filer un prodige de 20 ans pour le bien d’un joueur de 32 ans à qui il ne reste qu’un an de contrat. Cela peut heurter la sensibilité des supporters qui ne jurent que par l’amour du maillot, mais le football moderne est ainsi fait et on ne peut pas l’ignorer.

Parlons d’amour du maillot, justement. Cavani n’oublie jamais de remercier les supporters lors de ses rares interventions médiatiques. Comme je le disais plus haut, la communion entre lui et les supporters est totale. Et il sait très bien qu’il a tout intérêt à l’entretenir car c’est son meilleur argument pour convaincre la direction de le laisser aller au bout de son contrat. Le Matador est très certainement sincère lorsqu’il montre son amour au club et aux supporters. Il n’en est pas moins lucide. Ne sombrons pas béatement dans l’angélisme et rappelons-nous de son départ du Napoli en 2013.

Là-bas aussi il était une Légende, le public l’adulait. A la fin de la saison 2012-2013 il avait assuré qu’il serait toujours Napolitain la saison suivante. Il a finalement signé au PSG quelques semaines plus tard. Les tifosi du San Paolo lui en ont longtemps tenu rigueur, se sentant trahis par leur idole. Pourtant on parle bien du même Cavani. Il a fait un choix fort à un moment de sa carrière où il sentait qu’il devait passer un cap. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il sait aussi qu’un départ cet été, forcément payant, limitera le nombre de prétendants prêts à l’accueillir. On peut être un homme de principes et être pleinement conscient de son intérêt personnel.

Edinson Cavani entre mythe et réalité Virage PSG
(c) Panoramic

La Légende que le Matador a patiemment écrite comporte quelques zones d’ombre parfaitement masquées par l’amour des supporters. Lorsque l’équipe sombre à Barcelone en 2017, lorsque le titre de Champion de France est perdu la même année, lorsque le Real Madrid vient battre une équipe totalement apathique au Parc… Cavani est toujours là. Pourtant il semble à chaque fois échapper aux critiques, fort de son immunité. L’Uruguayen la doit à son état d’esprit et son « amour du maillot ». Bien sûr un joueur seul ne peut pas tout changer, mais j’ai du mal à comprendre comment il peut à chaque fois passer entre les gouttes. La piètre performance de Mbappé contre MU ou les blessures de Neymar sont jugées parfois de manière très sévère alors que les deux joueurs cumulent quatre saisons au PSG quand Cavani en est à six.

Six saisons durant lesquelles il n’a, pas plus qu’un autre, fait passer ce fameux cap en Ligue des Champions. Si l’on parle de son souhait d’aller au terme de son contrat, ce qui ne semble pas choquer la majorité des supporters, comment ne pas faire le parallèle avec la situation d’Adrien Rabiot ? Le Français, formé au club, a vu l’Enfer s’abattre sur lui lorsqu’il n’a pas voulu prolonger. Je peux comprendre cette réaction, j’ai moi-même été très déçu par le Duc. Mais je ne comprends pas pourquoi Cavani pourrait faire passer son intérêt personnel avant celui du club sans que cela ne choque personne. Deux poids, deux mesures. Bien sûr on ne peut pas comparer l’apport de Cavani à celui de Rabiot, mais le principe me dérange.

Toutes ces considérations ne vont pas changer mon opinion sur Edinson Cavani. Il est une Légende du club pour l’éternité et m’a l’air d’être une personne en or. Mais je refuse de croire aveuglément à un Mythe sans tenir compte de la Réalité. La lourde tache de trancher entre ces deux visions reviendra aux dirigeants. Et j’imagine que cette perspective doit déjà leur donner des maux de tête. Mais j’imagine que les possibilités d’équilibrer les comptes et renforcer l’effectif sans avoir à vendre le Matador sont à l’étude. Car même si la réalité est compliquée pour le club, les dirigeants savent très bien que la postérité, dans le football comme ailleurs, se construit aussi autour de Héros, d’Idoles et de Mythes.

Redécouvrez également le portrait d'EDINSON CAVANI par JÉRÔME REIJASSE en cliquant ICI.

Café Crème et Sombrero

Le sale gosse aux pieds d’or

Marco Verratti. Il suffit de dire son nom pour que les conversations s’enflamment. Génie absolu pour les uns, petit merdeux surcôté pour les autres, il ne laisse personne indifférent. Je me range sans aucune hésitation aux côtés des premiers. Comme ça, si vous ne pouvez pas le sentir, ça vous évitera de perdre votre temps à me lire. De rien.


Ces dernières semaines, Daniel Riolo ne s’est pas privé de dire ce qu’il pensait de Marco. Daniel a semble-t-il une dent contre le Petit Hibou. Voire même un dentier complet, car ce n’est pas la première fois qu’il lui réserve sa bile. Au centre des critiques, la sacro-sainte hygiène de vie, concept fourre-tout bien pratique et qui se retient bien (pour être repris en boucle par ses fidèles). D’après le journaliste star de RMC Sport, il est de notoriété publique que Marco se la colle tous les soirs dans les établissements huppés de la nuit parisienne. Alcool, cigarettes, petites nuits et yeux embués seraient le quotidien de l’Italien. De prime abord on peut se dire que cela ne regarde que lui, et que tant que cela n’est pas préjudiciable à son rendement sur le terrain, il n’y a aucun problème. On commencera à s’inquiéter quand on le retrouvera à 8h un dimanche matin dans un after. Mais c’est là que le bât blesse, selon le Grand Inquisiteur Riolo. Car au cas où ça vous aurait échappé, Monsieur Verratti est tout le temps blessé et donc absent dans les grands matchs, il ne progresse plus depuis des années et reste imperméable aux réprimandes de ses entraîneurs. Si ça ne tenait qu’à lui, Daniel aurait déjà fouetté Marco en place publique, pour l’exemple.

Si l’on s’attarde quelque peu sur les reproches qui sont faits à Marco, on constate que c’est quand même un peu léger et franchement à charge. Ses blessures sont récurrentes, c’est vrai. La dernière en date est une entorse à la cheville consécutive à un choc. Difficile de lui en tenir rigueur. La plupart du temps, c’est une pubalgie tenace qui l’a écarté des terrains. Très fréquente dans le sport de haut niveau, c’est une blessure longue à traiter et très douloureuse, qui touche soit les adducteurs soit les muscles abdominaux qui s’insèrent sur la hanche. Quand on regarde le jeu de Verratti, fait de dribbles courts et de changements de direction très rapides, on comprend qu’il puisse y être sujet. J’ose même dire que son jeu a plus d’impact sur ses blessures que ses sorties nocturnes. Mais ça n’engage que moi, je n’ai pas la connaissance médicale du Professeur Riolo, expert reconnu en médecine du sport.

Autre reproche très fréquent, Marco ne progresse plus depuis des années. Là il n’est pas question de médecine mais bien d’opinion personnelle. Nous en avons tous une. Par exemple, je peux dire que Monsieur Riolo ne progresse plus dans son activité depuis des années sans avancer le moindre argument. C’est mon opinion. Le Petit Hibou n’a jamais été un joueur de statistiques. Il ne marque pas et ne fait pas beaucoup de passes décisives ? C’est vrai. En revanche il travaille pour trois au milieu, résiste à la pression comme personne, sait se libérer du marquage et trouver des passes que seul lui peut voir. A l’exception des premiers mois de la saison 2017-2018 où il était en difficulté, je n’ai pas souvenir d’un mauvais Verratti. Et encore, le terme mauvais est à relativiser. Tout comme sa prétendue stagnation. J’aimerais beaucoup qu’on m’explique sur quels critères précis elle est constatée. Quand je vois avec quelle facilité Marco arrive à fluidifier le jeu, à quelle vitesse il s’est adapté aux exigences de Tuchel ou à l’influence de Neymar dans le jeu, je ne vois pas de stagnation. Je vois plutôt le génie à l’œuvre. Et puis soyons sérieux deux secondes… Marco a-t-il encore une énorme marge de progression ? Bien sûr que non ! Il fait déjà partie des meilleurs milieux du monde. Reproche-t-on à Thiago Silva de ne plus progresser ? Non, on est simplement heureux d’avoir un tel joueur dans notre équipe.

Le seul reproche qui me semble fondé concerne son caractère. Ancelotti, Blanc et Emery lui ont tous soufflé dans les bronches et l’ont sommé d’arrêter de discuter à chaque coup de sifflet. Mais rien à faire, Marco râle toujours. Tout comme il continue à prendre des cartons pour excès d’engagement. Un jaune contre Bastia pour un tirage de short insolite, ça fait sourire. Un rouge contre le Real Madrid en Ligue des Champions en mars 2017, ça ne fait rire personne. Mais même là il faut apporter un peu de nuance. Sur ce match à oublier où le PSG n’a jamais été à la hauteur de l’enjeu, seul Marcolino a montré de l’envie. Il était peut-être le seul à y croire encore. Malheureusement il a aussi mis fin lui-même à cet espoir. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Verratti n’est pas parfait.

Après tout, la critique n’est pas interdite dans notre pays. Daniel Riolo est libre de ne pas aimer le Gufetto. Mais est-ce vraiment le professionnalisme du joueur qui est en ligne de mire ? Qu’est-ce qui se cache derrière ta colère, mon bon Daniel ? Je t’invite à te rapprocher du psychologue d’entreprise de RMC Sport, Vincent Moscato. Mais comme je suis lancé, j’en profite pour donner mon avis sur la question. Pourquoi tant de haine envers Marco ? Peut-être parce qu’il incarne à la perfection ce qu’on aime détester. Provocateur, roublard, sourire en coin, toujours à l’affût d’une connerie à faire ou à dire, il est surtout incroyablement talentueux et ne semble jamais avoir à forcer. Trop facile Marco ! De quel droit se permet-il de profiter de la vie et de régaler sur le terrain ? Dans un pays où l’on associe trop facilement talent et « melon » et où l’on tient les besogneux en très haute estime, Verratti agace. Il divise jusque dans les rangs des supporters parisiens, là où Cavani fait pratiquement l’unanimité. L’Uruguayen est une machine, un acharné de travail dont les seuls vices connus sont l’ornithologie, la chasse et la pêche. Marco sort en boîte, fume, picole. Pas le même style. De plus, Edi n’a jamais cherché à quitter le PSG, même lorsqu’il était en difficulté. Verratti a lui été tenté par les sirènes catalanes. Beaucoup de supporters lui en ont longtemps tenu rigueur.

Marcolino appartient à une espèce en voie de disparition, celle des artistes subversifs. Maradona, Best, Cantona… Verratti a repris le flambeau de ses illustres prédécesseurs sans la moindre pression. En toute décontraction, comme lorsqu’il fait une roulette au milieu de trois joueurs devant sa surface. On tremble, on arrête de respirer, on râle… mais ça passe. A l’aise. Il sait que c’est risqué, limite inconscient. Mais il l’a déjà expliqué, son jeu est ainsi et il ne le changera pas. La notion de plaisir est prépondérante. Marco aime frissonner autant que nous faire frissonner. A une époque où le football est souvent vu comme une performance athlétique et des statistiques, il représente un vestige du passé, un petit bout de XXème siècle, quand le talent primait sur tout le reste. Marco est un petit con génial, un sale gosse aux pieds d’or. On envie tous son talent insolent, sa facilité déconcertante. De la même façon, on perd patience devant son caractère bien trempé, sa mauvaise foi, son irrépressible besoin de contester. Marco n’est pas consensuel. Il ne le sera jamais. Ses défauts le rendent terriblement humain. Et c’est tant mieux. Sans cela, son talent aurait suffi à le faire accéder au statut de Dieu vivant.


Café Crème et Sombrero
Saint Thomas Tuchel Virage

Saint Thomas

Durant ses six premiers mois sur le banc du Paris Saint-Germain,
Thomas Tuchel a plutôt eu le vent dans le dos et a convaincu
une grande partie des supporters et des observateurs.
Mais les premières bourrasques d’un vent contraire
commencent aussi à se faire sentir.
Simple perturbation passagère ou véritable tendance pour la suite de la saison ?
Je m’essaie à la prévision saisonnière.


Le moins que l’on puisse dire, c’est que personne n’avait anticipé, l’arrivée de l’Allemand à la suite d’Unaï Emery. On parlait de Conte, Mourinho, Pochettino, Luis Enrique… Tout le monde voulait un « Nom », un technicien reconnu, mais l’Emir Al-Thani avait un autre plan. Il a décidé de confier le navire parisien à l’ex de Dortmund, à la surprise générale. La tempête médiatique qui s’ensuivit fût d’une ampleur rarement atteinte pour un entraîneur, même pour les standards du PSG. Tuchel a d’abord été réduit à son palmarès famélique (1 Coupe d’Allemagne avec le BVB) et son expérience limitée (Augsbourg U19, Mayence, Dortmund).

D’emblée on a pu lire et entendre régulièrement que ce n’était pas lui qui allait « faire passer un cap » au PSG en Ligue des Champions. Comme si Sacchi et Cappello étaient nés avec une Coupe aux grandes oreilles dans les mains. Mais c’est sa personnalité qui cristallisait l’essentiel des critiques. Dictateur, caractériel, d’une rigueur extrême et d’une intransigeance à la limite du harcèlement… certains observateurs semblaient craindre que 2019 vienne s’ajouter à l’historique des différends avec nos voisins d’outre-Rhin, après 1870, 1914, 1939 et bien sûr 1982. A l’inverse, d’autres voyaient l’arrivée d’un fort caractère comme une aubaine. Les starlettes du vestiaire allaient enfin être mises au pas.

Si elle semble très exagérée, sa réputation de redoutable chef instructeur ne vient pas de nulle part. Ses expériences à Mayence et Dortmund se sont terminées par des conflits ouverts avec ses dirigeants malgré des résultats sportifs convaincants. Lors de son arrivée au PSG, les médias français ont cherché à en savoir plus. C’est ainsi que Heinz Müller, qui avait côtoyé Tuchel à Mayence, avait pour toute réponse souhaité bon courage au PSG lorsqu’il avait été interrogé sur son ancien coach. L’exigence de Tuchel n’est pas une légende, sa rigueur non plus. Mais elle est toujours au service d’un objectif collectif. Ce qui a valu au grand blond d’être associé à deux clichés très tenaces : la proverbiale rigueur germanique et la fameuse « Deutsche Qualität », slogan pénible s’il en est. Mais ce caractère bien trempé pourrait être une bénédiction pour le PSG. Tuchel exige une implication maximale de tout son effectif, de la star internationale au troisième gardien.

Saint Thomas Tuchel Virage

L’investissement personnel et l’amour de l’effort ne sont pas les points forts des joueurs de notre belle Ligue 1 Conforama. Cela promettait des frictions. Mais c’était oublier que le PSG n’a plus grand chose en commun avec les autres pensionnaires du championnat. Le club Bleu et Rouge a grandi au contact des Zlatan, Thiago Motta, Maxwell, Thiago Silva qui ont apporté avec eux le professionnalisme qu’ils avaient connu en Italie ou en Espagne. Et dès les premiers moments de la saison, l’adhésion des joueurs aux méthodes de l’Allemand a semblé être totale et inconditionnelle. Et celui-ci le leur rend bien.

Plus surprenant, on découvrait jour après jour un homme souriant, ouvert, jamais avare d’explications tactiques, un bon client pour la presse. Sa franchise séduisait l’auditoire. Son apprentissage ultra rapide de la langue de Molière lui valait des louanges et ringardisait à jamais Unaï Emery, objectivement moins doué pour les langues
vivantes et d’un naturel plus réservé. Ce qui ne retire rien au grand respect que mérite l’actuel coach d’Arsenal. Le point d’orgue de cette période de séduction arrivait en conférence de presse après la victoire parisienne lors du Trophée des Champions. Coach Thomas, poussé par ses joueurs, se lançait alors dans une interprétation a cappella du « Happy » de Pharrell Williams. Rafraîchissant, sympathique, drôle… Ok, mais niveau football ça donne quoi ?

Dans les grandes lignes, l’approche de Tuchel n’est pas très différente de celle d’Emery. Le jeu est porté vers l’avant, l’équipe joue haut, récupère haut également et, même si elle veut avoir la maîtrise du ballon, ne crache pas sur un jeu de transition rapide quand l’occasion se présente. Mais il y a tout de mêmes quelques différences majeures avec les deux saisons précédentes. D’abord au niveau de l’engagement et de l’intensité. Les consignes sont claires, à la perte du ballon le pressing doit être intense et parfaitement coordonné.

Tout le monde doit faire sa part du travail. Et à l’exception des quelques premières journées de championnat et du match aller à Liverpool où les Parisiens sont retombés dans leurs travers de sénateurs, la différence s’est vite faite sentir. Les plus réfractaires au travail défensif (Neymar et Mbappé) ont fini par s’y mettre, convaincus par le discours de leur coach. Même si le jeune Champion du Monde a du mal à cacher que ça l’emmerde, il faut bien le dire. Cette métamorphose de l’attitude et de l’état d’esprit de l’équipe est remarquable et atteste des qualités de meneur d’hommes de Tuchel, et aussi d’une grande finesse psychologique. Gérer le vestiaire du PSG n’est pas à la portée du premier venu.

L’autre grand changement apporté par notre technicien Teuton est la variété tactique. Blanc et Emery ne sortaient que très rarement du confort d’un 4-3-3 qui était certes très bien assimilé par les joueurs mais qui rendait le jeu trop stéréotypé et donc prévisible. Lolo avait bien tenté en désespoir de cause un 3-5-2 totalement improvisé contre City en 2016, avec le peu de réussite que l’on sait. J’en ai encore des sueurs froides. Emery avait lui voulu imposer le 4-2-3-1 avec Pastore en meneur de jeu, mais ses bonnes intentions se sont heurtées au refus d’une partie des cadres du vestiaire et à la fragilité musculaire du Flaco. Mais depuis cet été, c’est le festival hebdomadaire du schéma tactique. 4-2-3-1, 4-4-2, 3-4-1-2… ça bouge, ça cherche mais ça gagne. On ne sait jamais à l’avance quel va être le plan de jeu du PSG et c’est un avantage certain.

L’équipe devient un laboratoire d’ingénierie tactique, les supporters se régalent. Et même si depuis les premières expérimentations estivales une tendance semble se dégager avec un 3-4-1-2 en phase offensive, les adversaires doivent composer avec une réorganisation en 4-4-2 à la perte du ballon. C’est ce système mutant qui a eu raison de Liverpool au Parc des Princes et offert la première place du groupe de Ligue des Champions à Paris. A ce moment-là tout semblait fonctionner à merveille, pas un nuage à l’horizon et une saison de rêve se dessinait peu à peu dans nos esprits de supporters encore marqués au fer rouge par les tempêtes espagnoles de 2017 et 2018. Mais Paris sera toujours Paris… Et le PSG sans problème, c’est comme Jean-Michel Aulas de bonne foi, ça n’existe pas.

Saint Thomas Tuchel Virage

Pendant que ça roucoule sec entre Tuchel et ses joueurs, les premières perturbations se profilent en coulisses. L’UEFA resserre encore un peu plus son étreinte autour de la gorge de Nasser, au grand bonheur de ses fidèles amis Madrilènes, Barcelonais ou Bavarois. Le board parisien cherche la parade, contre-attaque devant le TAS, et s’engage par la même occasion dans une course d’endurance. En clair, le PSG n’aura pas encore les mains libres pour recruter à sa guise pendant le mercato hivernal. Et comme les emmerdes volent toujours en escadrille, c’est ensuite le dossier Rabiot qui est venu assombrir le ciel parisien. Des négociations qui n’aboutissent pas, des années de « je t’aime moi non plus » entre le Duc et son club formateur, une maman qui n’hésite pas à prendre les choses en main pour assurer l’avenir de son fils, un point de non-retour atteint avec le DS Antero Henrique…

Le dossier est pourri jusqu’à l’os et finalement le milieu de terrain est écarté du groupe après avoir annoncé qu’il ne prolongerait pas. Ce qui laisse le seul Marco Verratti comme milieu de métier à disposition de Tuchel. De quoi regretter amèrement le départ de Lo Celso et l’absence inexpliquée de Yacine Adli dans le groupe professionnel. La gestion de
ces deux cas est peut-être le plus grand reproche que l’on peut lui faire, même si nous ne connaissons jamais toutes les raisons qui guident un choix. Il va donc devoir encore bricoler avec Marquinhos, Draxler ou Alves au milieu. S’il y a bien une chose qu’il ne faut jamais sous-estimer au PSG, c’est son impressionnante propension à se créer des problèmes.

Avec un entre-jeu plus dépeuplé que le Stade Louis-II un soir de match, il devient urgent et indispensable de se renforcer durant le mercato de janvier. Henrique est à pied d’œuvre et va devoir trouver la perle rare avec un budget annoncé à 35 Millions. Les pistes se multiplient, 90% des milieux évoluant en Europe sont annoncés au PSG, même Clément Grenier et Yann Mvila. L’inquiétude gagne notre bon Saint Thomas qui ne croira Henrique que lorsque celui-ci lui aura apporté le joueur qu’il réclame depuis le mois de juillet. La situation entre les deux se tend avant de devenir explosive à mesure que la fin de la
fenêtre des transferts approche. En désespoir de cause, Henrique allonge 40 Millions (47 avec les bonus) pour engager Leandro Paredes.

Non seulement le Portugais a explosé le budget initial, mais ça lui aura pris un mois entier pour attirer un joueur que Tuchel avait placé sur sa shortlist. L’axe Germano-Portugais au sein du PSG ressort très fragilisé de ce mois de janvier. Le coach a la confiance des dirigeants (sauf peut-être celle de Henrique évidemment), mais cet épisode n’annonce rien de bon. Ces dernières semaines, la nervosité a gagné Tuchel et on peut le comprendre. Son attitude est plus crispée et il n’hésite pas à envoyer des piques à Henrique quand l’envie lui prend. Neymar est sur le carreau pour une dizaine de semaines. Verratti a lui aussi été blessé même s’il est revenu juste à temps pour affronter MU mais pas en totale possession de ses moyens. Puis Cavani s’est blessé à son tour en marquant un pénalty contre Bordeaux. Le sort s’acharnerait-il ? Peut-être un petit peu, oui.

Pour la première fois, Tuchel a semblé être dans le dur depuis quelques semaines. Dans une situation où son approche très méthodique du football est confrontée à ses propres limites, il doit faire face, sortir le navire de la tempête et mettre une bonne dose de pragmatisme dans sa formule. C’est ce que les dirigeants et les supporters attendent de lui. Sera-t-il l’homme de la situation ? Après le 1/8ème de finale aller remporté à Old Trafford, on peut être tenté de dire oui. Que ce soit tactiquement ou dans l’état d’esprit, Paris a signé un match très sérieux sans forcément être transcendant. Mais sans deux de ses meilleurs joueurs et un autre à bout de forces après 60 minutes, la performance est à prendre au sérieux.

Bien sûr ce n’était que le match aller et nous avons appris très durement à ne pas trop nous projeter avant d’avoir joué le match retour. La confirmation de tout ce que l’on a vu depuis l’été passera évidemment par une qualification en 1/4 de finale de Ligue des Champions, sans quoi le bilan serait moins bon que celui d’Emery la saison passée. Si c’était le cas, la créativité tactique et les accolades avec les joueurs seraient instantanément oubliées et rien, pas même une chanson de Pharrell, ne pourrait sauver l’Allemand aux yeux des supporters, toujours plus exigeants. Alors, les difficultés des dernières semaines étaient-elles de simples giboulées hivernales ou la promesse d’un ouragan dévastateur ? L’avenir très proche nous le dira. Le football, tout comme la météo, n’est pas une science exacte. Mais la copie très sérieuse rendue face à Manchester United atteste d’une grande confiance mutuelle entre les joueurs et leur coach. Tous sont dithyrambiques à son sujet, ce qui n’était pas le cas avec Emery. On voit des signes où l’on peut, mais j’ai envie de voir celui-ci comme annonciateur d’un printemps ensoleillé.

Crédits photo (c) Panoramic


Café Crème et Sombrero

Moussa Diaby

Alors que les fêtes se terminent avec la perspective de tirer un premier bilan à mi-saison du rendement de notre équipe, il y a un sujet qui risque de ne pas enflammer les débats mais qui mériterait qu’on s’y attarde.


Je ne parle pas de notre coach (il est extraordinaire!), du probable départ de Rabiot, du FPF, du recrutement, du maillot de la LDC (que d’émotions), de Kurzawa, des sanctions abusives contre les supps…
Je veux vous parler de Moussa Diaby.
Soyons honnête personne ne l’a vu venir.
Quand Tuchel a bloqué son prêt nous étions peu nombreux à ne pas être dubitatif.

Même si je suis un amoureux de nos titis plus que de raison, j’imaginais mal le titi d’or 2017 réussir à avoir assez de temps de jeu pour que le fait de rester cette année soit bénéfique pour lui et pour l’équipe.

Dans un secteur où on a déjà du monde : Cavani, Neymar, Mbappe, Di Maria Choupo, Draxler…et qui n’a pas réussi à nos titis ces dernières années. Il y a bien Coman et à un niveau moindre Ikone qui ont trouvé du temps de jeu et montrent leur potentiel mais sans avoir intégré le PSG avant. Augustin n’a pas réussi et tarde à s’imposer en Allemagne. Weah a fait illusion en début de saison (on lui souhaite le meilleur !) mais on ne peut pas les comparer à Diaby.

Moussa ne joue pas énormément mais il joue régulièrement, quelques fois titulaire. On pourrait voir ça comme une gestion normale d’un espoir qu’on veut intégrer en profitant du fait que nous avons une avance confortable en championnat, mais ce n’est pas le cas selon moi.

La vérité est qu’il est bon ! Je n’ai pas le souvenir d’une prestation où on puisse réellement lui reprocher d’avoir fait un mauvais match. C’est d’autant plus remarquable que les multiples options tactiques de Tuchel l’ont amené à jouer dans plusieurs configurations. Il s’avère être un joueur de la rotation et il apporte sa pierre à l’édifice. Il a même été un joueur décisif comme dernièrement face à Orléans.

On sent aussi qu’il a des affinités dans le jeu avec ses coéquipiers et qu’il est assez en confiance pour tenter des choses.
Ses efforts dans le pressing ou le repli défensif ont sûrement facilité son intégration. Si son abnégation est la partie la plus voyante, il a souvent bien défendu, même s’il est plus en difficulté en latéral lors d’un système à 3 défenseurs centraux.

Moussa Diaby Virage
Diaby From The Block

C’est plutôt sur le plan offensif qu’on l’attend bien sûr.
On connaît sa capacité à déborder, bien aidé par son explosivité, mais il semble capable de venir au cœur du jeu et surtout entre les lignes des milieux et défenseurs adverses, comme le demande Tuchel, et trouver des solutions ou partir en percussion. Ce que lui permet sa bonne maitrise technique dans
sa conduite et ses prises de balle, ses tirs ou ses centres.
Dans les combinaisons en petits périmètres il montrent aussi de belles choses.
Mais surtout il est impliqué dans les actions de buts, ce qu’on retient au final.

Il n’a que 19 ans (on va mettre le cas MBappe à part, c’est un extraterrestre) et ce qu’il fait est très encourageant même s’il ne faut pas s’enflammer. Il n’est pas question de le voir plus beau qu’il n’est actuellement mais souligner qu’il répond présent.
Ce garçon donne l’impression de faire ce qu’il faut, d’avoir le mental mais aussi le caractère nécessaire pour Paris !

Au journaliste qui lui parlait d’un « But à la Mbappe » contre Orléans, il répondait « C’est un but à la Diaby ! », voilà une réponse de titi !
On peut saluer le coach pour ça et pour pleins d’autres choses et espérer qu’il hisse notre titi vers les sommets.

Ne nous y trompons pas, au delà d’encenser un nouvel espoir issu de la région parisienne, ce qu’il faut souligner c’est la capacité du club à enfin s’appuyer sur son centre de formation, à dénicher, former et intégrer des franciliens, mais surtout les inscrire dans la durée.
Pour ça il y a besoin de symboles forts incarnés par des joueurs. Kingsley Coman ne l’a pas été et Adrien Rabiot ne le sera pas. Pour l’instant on a plus vu les difficultés de la formation parisienne dans son organisation, largement évoquées dans la presse. Les départs de Zagadou ou Gomes comme la difficile signature de Nsoki n’améliorent pas le tableau d’ensemble.

Les talents sont là, mais encore faut-il encore les amener jusqu’à la place souhaitée par les supporters : des titis capitaines du PSG pour de nombreuses années.
Les efforts du président pour garder Rabiot ou renforcer le centre de formation vont dans le bon sens même s’il est souvent raillé pour ça.
Ce ne sera peut être pas Diaby qui aura ce rôle, mais on lui souhaite toute la réussite possible chez nous… chez lui.

Crédits photos (c) Panoramic


Ignatius Reilly

Oh! KLM

Il surgit à la vitesse d’un éclair, bondit comme un enfant terrible du 9-3.
Il ne doute pas, sûr de sa destinée, et certain du travail à mener pour l’accomplir.
Sur le toit du Monde, telle est sa destination souhaitée.


Du 20 décembre 1998 au 15 juillet 2018, cette marche, il l’a déjà franchie. L’écho d’Edson Arantes do Nascimento n’est plus une chimère. A peine le temps de la formuler, cette idée saugrenue n’est plus à supposer, devenue une réalité, l’évidence ne peut être contestée. Kylian, un prénom de tueur à gage, celui qui agit de sang-froid. Pelé tremble, prêt à s’incliner, comme les gardiens du monde entier. Celui que je compare à une panthère a déjà ses valises posées dans la plus belle ville du monde, espérons-lui de s’y ancrer, espérons-nous de l’y voir briller. Et vice versa. Pendant longtemps. Pour l’éternité, celle d’une longue carrière qu’il a à peine débutée.

La Mbappé mania va faire des dégâts

Au calme, citoyens. Kylian Mbappé vient tout juste d’arriver. 19 piges et une mentalité de daron. Les épaules larges, la tête haute, le buste droit, le verbe juste. Flashé à 37 kms/h, ballon au pied, la limitation en centre-ville est explosée. Attention à la sortie des écoles, à la rentrée la Mbappé mania va faire des dégâts. Les vautours se délectent déjà d’une rivalité fratricide avec son modèle auriverde. Entre prodiges, le génie ne peut être cannibalisé. L’accumulation de leur si belle richesse doit leur permettre de se sublimer, et peu importe les jaloux qui tenteront de tout gâcher. Point de pleureuse, point d’enfant dieu, mais deux esthètes dont nous devons louer la rareté et choyer la complicité.

A nous de les y accompagner

Deux étoiles, sur un maillot, mais aussi sur notre terrain, cette sublime pelouse du Parc des Princes. A elles de nous montrer, avant même la fin des vacances d’été, que sous nos couleurs, Rouge et Bleu, elles souhaitent briller, filantes sur les ailes, mais fidèles à notre projet, celui qui consiste justement à broder au-dessus de notre blason une étoile de Ligue des Champions. Parisiens, parisiennes, ne tombez pas dans le piège des qu’en-dira-t-on, qui se délecteront des premiers sifflets et tenteront de manipuler l’ordre établi. L’enfant de Bondy sait d’où il vient. Le néo Champion du Monde sait où il veut aller. Son compère brésilien a les mêmes desseins. A nous de les y accompagner, simples supporters du Paris SG.

Oh Kylian Mbappé, fais nous rêver. Avec ton pote, Neymar Junior, vous détenez la clé. Ensemble, et contre tous, nous atteindrons les sommets.

Photo (c) Panoramic


Benjamin Navet