Reportage

De l’intérieur #4

VIRAGE était là pour le 200ème but du Matador au Parc pour la rencontre entre le PSG et les Girondins de Bordeaux. On a donc l’immense plaisir de vous faire partager ces magnifiques photos signées LUC BRAQUET.

De l'intérieur Virage PSG

De l'intérieur Virage PSG

De l'intérieur Virage PSG  De l'intérieur Virage PSG

De l'intérieur Virage PSG

De l'intérieur Virage PSG  De l'intérieur Virage PSG

De l'intérieur Virage PSG

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De l'intérieur Virage PSG

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De l'intérieur Virage PSG

De l'intérieur Virage PSG

De l'intérieur Virage PSG

De l'intérieur Virage PSG


Luc Braquet
De l'intérieur #3 Virage PSG

De l’intérieur #3

VIRAGE vous propose de nouvelles photos exclusives bord terrain
prises lors de PSG-MHSC. C’est signé MANU WINO.

Neymar De l'intérieur #3 Virage PSG

Rico De l'intérieur #3 Virage PSG

De l'intérieur #3 Virage PSG

Cavani Paredes De l'intérieur #3 Virage PSG

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Neymar Mbappe De l'intérieur #3 Virage PSG

Mbappe De l'intérieur #3 Virage PSG

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De l'intérieur #3 Virage PSG

Kobe Bryant De l'intérieur #3 Virage PSG

Neymar De l'intérieur #3 Virage PSG

Di Maria De l'intérieur #3 Virage PSG

Sarabia De l'intérieur #3 Virage PSG

Kouassi Gueye De l'intérieur #3 Virage PSG

Neymar De l'intérieur #3 Virage PSG

Mbappe De l'intérieur #3 Virage PSG

Di Maria De l'intérieur #3 Virage PSG

De l'intérieur #3 Virage PSG

Di Maria De l'intérieur #3 Virage PSG

Kurzawa De l'intérieur #3 Virage PSG

De l'intérieur #3 Virage PSG

De l'intérieur #3 Virage PSG

Di Maria De l'intérieur #3 Virage PSG

Di Maria De l'intérieur #3 Virage PSG

Meunier Gueye De l'intérieur #3 Virage PSG

Di Maria De l'intérieur #3 Virage PSG

Kouassi Kurzawa De l'intérieur #3 Virage PSG

Mbappe De l'intérieur #3 Virage PSG

Cavani De l'intérieur #3 Virage PSG

Cavani De l'intérieur #3 Virage PSG

De l'intérieur #3 Virage PSG

De l'intérieur #3 Virage PSG


Manu Wino

De l’intérieur #2

VIRAGE vous propose de nouvelles photos bord terrain prises lors de PSG-AMIENS. C’est signé NIDHAL MARZOUK et c’est magnifique !

Parc des Princes Virage Auteuil Cup Virage PSG De l'intérieur

Icardi Neymar Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Mbappe Neymar Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Neymar Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur Di Maria Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Mbappe Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Neymar Mbappe Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Navas Neymar Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Bernat Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur Icardi Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Virage Auteuil CUP Ultras Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Marquinhos Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Di Maria Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Mbappe Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Neymar Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Meunier Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Marquinhos Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur Mbappe Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Di Maria Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

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Di Maria Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Icardi Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

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Bernat Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

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Mbappe Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Mbappe Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Di Maria Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Marquinhos Tuchel Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Marquinhos Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur

Marquinhos Parc des Princes Virage PSG De l'intérieur


Nidhal Marzouk

De l’intérieur

VIRAGE a eu la chance de pouvoir envoyer un photographe sur la pelouse du Parc pour la rencontre entre le PSG et le LOSC. On a donc l’immense plaisir de vous faire partager ces magnifiques photos signées LUC BRAQUET.

De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet

De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet

De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet

De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet

De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet

De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet

De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet

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De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet

De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet

De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet 

De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet

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De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet

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De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet

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De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet

De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet De l'intérieur - PSG - Virage - Luc Braquet


Luc Braquet

Les notes du match

JOURNAL L’EPIQUE
PSG vs OM : 4-0


Navas : le portier costaricain n’avait jamais entendu parler de Marseille. Il n’est pas plus avancé ce soir… Il a juste vu Valère loucher le poteau droit en début de première. La légende raconte qu’il se serait même rouler une clope en milieu de seconde. Et d’une seule main ! Easy. 12/10

Dagba : Comme un colin dans l’eau… Deux pertes de balle un peu pénibles et un apport offensif pas toujours évident, si nous devions chipoter… Il apprend. Et aujourd’hui, contrairement à Aurier, il n’a pas encore coûté la victoire à son équipe en provoquant un penalty débile. Appliqué et concerné. 10/10

Thiago Silva : Patron, l’addition ! Notre monstre. Notre capitaine. Yul Brunner dans les 7 mercenaires, le cheveu en prime. Sa dernière année ? Leo joue la montre sur une éventuelle prolongation. Thiago a la dalle. Et plutôt que d’aller se goinfrer au KFC comme Dimitri, il a encore préféré honorer le football. On ne passe pas ! 32/10

Kimpembé : après une année inquiétante: blessures, main malheureuse une nuit sans fin européenne, en mode « champion du monde, m’en bats les steaks, frérot », Presnel is back. Avant le match, la presse s’était délectée de sa sortie anti marseillaise. Ça m’a rappelé l’ancien temps et il a bien sûr marqué des points. Ce soir, il y a eu ce gros plan sur Maxime Lopez, à la mi-temps, les yeux embués. Enfant insolent venant de se prendre une bonne fessée. Et, dans la foulée, Conan Kimpembé qui regagne le vestiaire. Tranquillement. Terminator. 29/10

Bernat : Rien à signaler. 10/10

Verratti : Il n’a même pas eu besoin de soûler l’arbitre. Quelques passes décisives et/ou délicieuses. Un peu plus libre, marqué par des fantômes, Marco a fait ce qu’il sait le mieux faire : se rendre indispensable. 31/10

Herrera : le mec se pète un truc chaque semaine et il joue encore. Il entre en grimaçant, il sort en grimaçant. Il souffre dans l’ombre. C’est évidemment la définition exacte de ce qui nous manquait. (Imaginez si Gueye avait été là ce soir, ça pouvait virer au score de rugby…). Soldat de tranchée, Robin plutôt que Batman, Herrera a une bonne tronche de futur médaillé. 32/10

Marquinhos : après quelques séquences en demi-teintes ces derniers temps, Notre Rudolf Valentino du bled a été au diapason. Il a même glissé latéral droit après la sortie de Dagba. Clin d’œil à ses débuts. Aux prémices de notre idylle. Aurait presque pu marquer de la tête. Détente sèche : 2 mètres 52 ! Même maquillé (ses yeux, ce soir, avaient la cerne esthétique), Marqui reste incorruptible. 29/10

Icardi : peut-être le plus beau coup de Leo. Le fils de Cavani. L’argentin vicelard et visionnaire. Le tueur des surfaces. Sang froid et la bite bien dure. Regard de psychopathe (même si celui de Parades, rentré impeccablement en seconde, mi travelo mi Replicant, reste mon préféré) et déplacements diaboliques, Mauro a dévoilé aux fans sudistes la différence entre classe mondiale et contrefaçon (Benedetto). Adaptation vitesse de la lumière, statistiques déjà dingues, appétit en lavabo, Icardi vient de brûler son drapeau blanc. Ça pue le feuilleton parisien démentiel ! 43/10

Mbappé : « t’imagines, à ce rythme là, il va mettre 70 buts cette année. Et t’as vu ? Le Real est prêt à offrir 300 millions !!! Putain, ballon d’or, mec, ballon d’or ! ». Ça fait quoi d’être un super héros ? Sans collant ? Hein ? Sky is the limit. 45/10

Di Maria : ironie: sans draxler, nous n’aurions probablement jamais découvert le grand Angel, celui capable d’enchaîner les grosses perfs. Cette année, celui qui pèse deux fois moins que Payet, est simplement hallucinogène ! Ses passes de l’extérieur, son second but contre Madrid, allez, même ses petits cœurs à la con qu’il dégaine à chacun de ses pions, tout m’enthousiasme. Il n’évite presque même plus les contacts, c’est dire !!! 42/10

Tuchel : sehr gut !!! Notre teuton a même gueulé toute la deuxième mi-temps, n’appréciant guère notre rythme de croisière. Après notre fabuleuse blitzkrieg en première, on peut comprendre sa déception. 40/10

Cavani est revenu. Aile gauche. On a compris. Ne le conjuguons pas non plus trop vite au passé. Il mérite une statue, pas un ephad, hein ! Les chants à sa gloire qui ont transpercé mon écran m’ont ému. 1000/10

Marseille : On t’encule. Non noté pour absence prolongée et non respect du football.

L’arbitre : Stéphane Guy a fait du Stéphane Guy. À quoi s’attendre d’autre ? Quand la messe fut dite, quand ça ronronnait en seconde, il a comparé les budgets des deux clubs. Paris est trop riche pour être battu, en gros. Stéphane Guy a déjà oublié Reims… Stéphane Guy a la mémoire sélective et le carton jaune partial. Ensuite, il reprocherait presque aux Parisiens de galvauder le spectacle en seconde ! L’épicerie Canal +. Il salive quand il évoque la probable tension Cavani/Icardi… Même le Var ne pourra le sauver. Oui, irrécupérable. -200/10


Jérôme Reijasse

Salauds et enculés,
tous unis contre la discrimination !

Dans la soirée du 16 août dernier aux abords de Nancy, dans l’enceinte du Stade Marcel Picot, naissait une polémique inattendue qui a occupé le monde du football ces dernières semaines. Les supporters seraient-ils homophobes ?


Si la question a de quoi surprendre, elle s’est posée suite aux chants au langage fleuri qui résonnent dans les tribunes de France, pas seulement à Nancy. Pour tenter de mieux comprendre, il faut revenir en mars 2019 lorsque Madame la Ministre des Sports, Roxana Maracineanu, s’était émue du caractère homophobe de certains chants lors du dernier PSG – OM au Parc des Princes. Un peu plus tard, en avril, c’est le match de Ligue 2 entre le RC Lens et Valenciennes qui faisait office d’acte 2. Le collectif Rouge Direct, qui lutte contre l’homophobie dans les stades, mettait en demeure la LFP de prendre des sanctions contre un membre des Red Tigers (ultras du RC Lens) qui avait lancé un chant jugé homophobe. Demande entendue. Sans entrer dans les détails, le supporter en question a vu s’abattre sur lui une somme de problèmes qu’il n’aurait jamais pu imaginer. Quelques mois plus tard, acte 3, nous voici en août à Nancy. Vous connaissez la suite, les banderoles et les interruptions de match. L’emballement médiatique a propulsé le débat au premier plan. Entre accusations, exigences, provocations et réactions épidermiques, le sujet tournait en rond et finissait par lasser tout le monde. Y compris Noël Le Graët, dépassé par les évènements et jamais économe d’une bonne connerie. Pourtant il y a beaucoup plus à dire. Le traitement proposé par la grande majorité des médias était tel que l’on avait deux camps face à face : les salauds de supporters contre ces enculés du lobby gay. Je force un peu le trait, mais c’est pour la bonne cause. Ou plutôt deux bonnes causes, celles des supporters et des homosexuels.

Étant un homosexuel qui a le courage d’avouer sa passion pour le ballon rond, je me suis dit que je tenais là une bonne occasion d’entendre différents points de vue sur le sujet. J’ai contacté Foot Ensemble, Rouge Direct et les Panamboyz & Girlz United, tous actifs dans la lutte contre l’homophobie dans le football. Je n’ai eu aucun mal à recueillir leurs propos, ils ont tous trouvé un peu de temps à m’accorder malgré un agenda médiatique bien chargé. Mais je voulais absolument recueillir aussi le point de vue des supporters. Et là, ça a été plus compliqué. La méfiance était de mise. Après s’être vus accusés d’homophobie du jour au lendemain, je peux les comprendre. Mon insignifiante notoriété n’était pas de taille à lever les doutes. Certains groupes que j’ai contactés ont poliment décliné ma proposition malgré mon approche digne de la plus haute diplomatie. D’autres n’ont tout simplement pas répondu. Je n’avais donc que ma persévérance et mon envie de bien faire, et heureusement j’ai fini par trouver des volontaires pour répondre à mes questions. Il me semblait en effet difficile de cerner tout le problème sans faire les efforts nécessaires pour mieux connaître les ultras. Il est pénible pour eux de se voir trop souvent assimilés à des abrutis violents, homophobes, racistes, alcooliques, par des personnes qui ne connaissent rien à leur mouvement. De la même manière, c’est lassant pour les homosexuels d’entendre qu’ils ne devraient pas prendre ombrage de quelques insultes plus maladroites que mal intentionnées, surtout quand ce conseil vient de personnes qui ne souffrent pas de l’homophobie ordinaire.

Du côté LGBT, la principale revendication est claire : en finir avec les insultes homophobes dans les tribunes. Ces insultes sont une réalité dans tous les stades, ce n’est pas une vue de l’esprit. Les rivaux historiques sont généralement des « pédés ». Lyon et Saint Etienne, Lens et Valenciennes, Paris et Marseille, Nancy et Metz… les exemples sont nombreux. Le constat étant fait, il reste à se mettre d’accord sur la marche à suivre. Au départ, il fallait surtout mettre le problème sur la place publique. Et les options choisies ont été multiples. Le collectif Rouge Direct a choisi la voie judiciaire, comme je l’ai expliqué plus haut. Un jeune capo des Red Tigers a payé très cher pour apprendre. Le problème avec cette action radicale, c’est qu’elle a voulu faire un exemple mais qu’il était très mal choisi. Les Red Tigers ont soutenu à plusieurs reprises les actions de l’association Le Refuge à Lille, qui accueille les jeunes gays et lesbiens en difficulté. Au niveau de la clarté du message, on a connu plus pertinent. Et pour la valeur pédagogique de l’action également. Une approche a été choisie par les autres acteurs LGBT. Yoann Lemaire, président de Foot Ensemble, avait lui déjà fait beaucoup pour médiatiser la situation avec son film « Foot et Homo, au cœur du tabou ». Ce qui lui a valu d’être convié à une réunion de la LFP avec l’Association Nationale des Supporters aux côtés d’autres acteurs LGBT comme les Panamboyz ou SOS Homophobie. La LFP, en la personne de sa présidente Nathalie Boy De La Tour, ne fuit pas ses responsabilités. Sa volonté d’en finir avec l’homophobie dans le foot est assumée et ne
date pas des débuts de la polémique. De l’aveu même de Yoann Lemaire, l’interruption des matchs était plutôt un choix stratégique pour que le problème ne puisse plus être ignoré. Et la réunion du mois dernier a permis à tout le monde d’échanger de manière directe, sans filtre, pour au final amorcer un rapprochement que j’espère durable. De là à en finir avec l’homophobie, il y a un gouffre, évidemment. On n’éradiquera pas la connerie même avec toute la bonne volonté du monde. Mais on peut au moins essayer de gagner un peu de terrain. Le dialogue doit absolument être maintenu puis converti en actions. La prévention reste incontournable, à condition qu’elle aille un peu plus loin qu’un simple livret d’information. Elle doit faire l’objet d’un suivi rigoureux et s’organiser de manière transparente entre les instances (Ministère, FFF, LFP), les clubs et les supporters. Ces actions seraient également les bienvenues dans les centres de formation où l’homophobie est aussi bien présente. Il s’agit là surtout d’un problème d’éducation, mais les centres de formation sont aussi demandeurs de réponses à apporter sur ce sujet. C’était le cas à Marseille et Lyon, qui n’ont pas hésité à faire appel à l’aide des Panamboyz pour sensibiliser les jeunes joueurs. Ce qui ressort des différentes discussions que j’ai pu avoir avec ces militants, c’est qu’ils ne sont les ennemis ni des supporters ni du football.

Venons-en aux supporters, justement. La polémique a pris tout le monde par surprise. Personne n’a été prévenu. Et alors qu’ils sont eux-mêmes victimes d’une discrimination organisée, ils se sont vus accusés d’homophobie. Sans discussion, sans préalable, juste sur la foi de chants qui n’ont pas été inventés cet été. Si l’on veut faire évoluer les mentalités, il faut dialoguer avant de sanctionner. Et même si je ne vois aucun intérêt à défendre bec et ongles le droit d’insulter un rival en stigmatisant toute une communauté, je comprends parfaitement que l’accueil réservé à la décision de la LFP d’interrompre les matchs ait été houleux. Parmi les supporters que j’ai interrogés, quelques points reviennent avec insistance. Les tribunes ne doivent pas servir de laboratoire social au gouvernement. Elles sont le reflet de la société. Les ultras n’ont pas à se justifier à chaque fois qu’on les accuse de quelque chose. Des arguments qui peuvent s’entendre, pour peu qu’on soit prêt à réfléchir et dialoguer. Comme évoqué précédemment, les médias ont majoritairement pris parti pour la cause homosexuelle. Ce qui ne me poserait pas de problème s’ils avaient été un peu plus honnêtes et objectifs à propos des supporters. Cela pourrait vous surprendre, mais la base du journalisme reste toujours la recherche de l’objectivité. J’en ai vu très peu. Un détail est particulièrement révélateur. Le premier match interrompu était Nancy – Le Mans, dans la soirée du 16 août. Toute la France médiatique a relayé l’information en temps réel. Pourtant aucun média n’a tenté de joindre les représentants du Saturday FC, le groupe ultra de Nancy, directement mis en cause. Il aura fallu attendre le lendemain à midi pour qu’une rédaction prenne la peine de contacter leur porte-parole. Mais la bombe avait déjà explosé, trop tard pour se faire entendre de manière efficace.

Revenons-en à la question du moment, les ultras sont-ils homophobes ou non ? J’espère que vous êtes bien assis car j’ai une révélation incroyable à vous faire. Il y a effectivement des personnes homophobes dans les virages. Mais après une enquête minutieuse, il s’avère qu’il y en a partout ailleurs. Dans les entreprises, dans les partis politiques, dans les administrations, au café du coin et peut-être même dans votre famille. Le but n’est pas de minimiser le problème, sinon je n’aurais pas pris la peine d’écrire cet article. Mais si j’ai déjà essuyé des insultes en abordant le sujet sur les réseaux sociaux, je garde à l’esprit que cela concerne une minorité de supporters. Une minorité très conne, aussi bruyante qu’irrécupérable, mais une minorité quand même. Exactement comme dans la société en général. Pour les membres de cette triste minorité qui appartiennent à des groupes ultras, il serait bienvenu que les groupes en question s’occupent du problème. Pour leur propre tranquillité en premier lieu. Quelques brebis galeuses ternissent très vite la réputation de tout le troupeau. Cela peut passer pour une demande de se justifier. Mais ça pourrait surtout éviter quelques situations ubuesques comme celle qu’a connue le Saturday FC à Nancy. Le virage où ils ont leurs habitudes a été sanctionné d’une fermeture pour un match après les fameux chants à destination du voisin Messin. Leur groupe compte plusieurs homosexuels qui ont donc été privés de stade au motif de la lutte contre l’homophobie. Et cela ne doit pas être un cas isolé.

Une autre manière de lever les doutes sans aucune ambiguïté : une banderole ou un tifo en soutien à la communauté LGBT. C’est le choix qu’ont fait les Ultramarines à Bordeaux. Un message clair et net, qui a permis de recentrer leur message autour de la discrimination dont souffrent les ultras. En plus des interdictions de craquer des fumigènes, de se déplacer librement voire même d’aller au stade, ils seraient devenus homophobes par la grâce de quelques tweets un soir d’été. Aucune avancée sur le sujet de l’homophobie dans le foot ne sera possible tant que l’on continuera à traiter les ultras comme des criminels. Et comme l’ont souligné quasiment unanimement les personnes avec qui j’ai pu parler, l’homophobie est certainement bien plus présente dans les vestiaires que dans les tribunes. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire. James Rophe, ancien membre de l’ANS, regrette ainsi que les projets lancés au sein de l’Instance Nationale du Supportérisme n’aient pas été repris en main depuis l’arrivée de Mme Maracineanu. Des propositions concrètes pour lutter contre toutes les formes de discrimination avaient été faites mais aucune décision n’a été prise. Si Mme la Ministre veut réellement endiguer le phénomène comme elle l’a affirmé, reprendre le travail qui avait déjà été entamé ne serait pas une mauvaise idée.

Les personnes de bonne volonté ne manquent pas pour tenter de faire évoluer les choses et la réunion du 11 septembre a permis à tout le monde de mieux se comprendre. Les interruptions de match n’étaient pas la solution, et on peut espérer un peu plus de sérénité et d’efficacité maintenant qu’un calme relatif est revenu. J’espère que les ultras prendront conscience qu’il est de leur responsabilité de mieux choisir leurs mots, sans quoi le problème demeurera. J’espère aussi que tout le monde comprendra que les ultras ont les mêmes droits que n’importe qui. Si les salauds et les enculés avancent ensemble dans la même direction, c’est la connerie qui reculera. Et peut-être qu’avec un peu de chance on pourra de nouveau se concentrer pleinement sur le rectangle vert. Sans toutefois oublier que le football, le sport le plus populaire au monde, ne peut plus se contenter de détourner le regard pour ignorer la réalité qui l’entoure.


Café Crème et Sombrero

PSG Experience

Ce 22 juillet le PSG lance son grand projet « PSG EXPERIENCE ».
Plus qu’un musée au sens classique où on l’entend, il propose un véritable voyage dans l’histoire et l’univers du PARIS SAINT-GERMAIN.


Il permettra aux visiteurs de suivre un parcours quasi initiatique pour les plus jeunes, au coeur du Parc des Princes. Mais aussi de vivre une expérience immersive en Réalité Virtuelle dans un espace dédié au stade Jean-Bouin.
Le Parc sera ouvert aux visites tous les jours de la semaine hors-match.
En amont, il sera conseillé de télécharger gratuitement l’application PSG dans laquelle on retrouvera un onglet « audio-guide » pour profiter dans le Parc des Princes de contenus exclusifs. Les groupes profiteront d’un guide pour les accompagner.

On a rencontré Jonathan Candan, en charge du projet pour le club.
Il nous a fait la visite mais surtout expliqué la philosophie globale derrière cette fameuse expérience.

PSG Expérience Virage

En préambule, je me suis posé une question quand j’ai commencé à travailler sur ce projet : Comment faire vivre à des publics si différents une expérience qui parle à tous ?

Nous allons accueillir des enfants, des adultes, des anciens, des parisiens, des touristes, des familles, des fans du PSG, des passionnés de foot, il faut que tout ce petit monde s’y retrouve et sorte du Parc avec une seule idée en tête : Paris est vraiment magique.

Tout se joue dans la narration et dans l’émotion qu’on veut transmettre, tout en respectant tous les publics et surtout, toutes les époques.

J’avais 6 ans la première fois que j’ai rencontré le Parc des Princes.
Ce jour là j’ai découvert ce qu’était qu’avoir le vertige. Vous savez cette sensation inexplicable, comme une boule au ventre qui s’accentue aux rythmes des chants qui se rapprochent, quand on monte en tribune, et qui nous bouleverse littéralement quand on se retrouve nez à nez avec les lumière du Parc, cet éblouissement qui met quelques secondes à s’atténuer et qui nous offre ensuite un spectacle qui est devenu pour nous tous une drogue. Le Paris Saint-Germain.

J’ai aussi appris ce jour là ce qu’était d’avoir le choix. Je ne savais pas ou poser mon regard, tout était captivant : les 11 joueurs rouge et bleu, les virages se répondant à plein poumon, la corbeille remplie des stars de mon enfance. C’était puissant, unique, inoubliable.

Nous avons travaillé la PSG Expérience pour qu’elle procure les mêmes émotions. Elle doit montrer ce que Paris a de plus beau à offrir : un monument spectaculaire et vivant.

PSG Expérience Virage

Dans la partie Stadium Tour, nous avons répondu à tous les marqueurs attendus dans une visite de stade : vestiaires des joueurs parisiens, bord pelouse, salle de conférence, zone mixte mais également l’avenue du Parc et ses loges.
Dans ce parcours, des repères historiques et culturels ont été intégrés via différents supports : audio, vidéos, éléments narratifs, maillots historiques…

La visite se ponctue par la grande nouveauté qui nous différencie réellement des autres Stadium Tour : l’History Room.
Habituellement, les autres stades proposent en fin de parcours l’accès à un musée dans lequel les visiteurs découvrent ou redécouvrent l’histoire travaillée par l’objet ou par des tables numériques individuelles. Nous avons pris le parti d’aborder l’histoire du club sous l’angle de l’émotion collective et l’immersion.

Dans cette salle composée de 15 vidéo-projecteurs et de 6 écrans de cinéma de 6 mètres chacun, nous proposons un film de 23 minutes retraçant toutes les composantes du club. Chaque écran propose un contenu différent et embarque complètement le visiteur dans un voyage dans la galaxie PSG.
Nous avons également dans cette salle un mur des trophées composé d’une trentaine de trophées omnisports (dont une médaille d’Or Olympique  – celle de Djamel Bouras à Atlanta quand il évoluait au PSG Judo en 96).
Vous pourrez également y retrouver un totem digital pour revivre en vidéo 25 des plus beaux buts de l’histoire du club et 25 joueurs de légende…

PSG Expérience Virage

Et là, vous vous dites que c’est fini. En fait non. Nous proposons ensuite une expérience unique pour un club de foot : une salle d’Arcade VR (Réalité virtuelle en accès libre). Elle se situe au dessus du Mégastore, côté Jean Bouin.
Vous pourrez voler au dessus du Parc, voir un match comme si on était sur le terrain, rentrer dans les gants d’Aréola pour arrêter des coups francs de Mbappé, Cavani ou Di Maria, ramer sur la Seine avec Kimpembe… Je ne vous détaille pas tout mais c’est une vraie première mondiale. Et c’est vraiment abordable.

Pour avoir PLUS D’INFOS, ALLEZ SUR experience.psg.fr


Xavier Chevalier

Mercato estival, mode d’emploi

A l’heure où se termine péniblement, au rythme de trop récurrents rendez-vous devant les diverses commissions de discipline, une saison à laquelle nous pensions pouvoir dicter le rythme jusqu’à un été flamboyant, beaucoup de questions se posent.


Les questions se posent donc sur le poste de défenseur central, du (des) gardien(s), des remplaçants, des vieux joueurs, des jeunes…
Elles sont toutes sur la table, et c’est dans ce genre de moments dessinés pour rabattre les cartes, que quelques « insights » dépassionnés peuvent être intéressants pour servir de base à une redéfinition avertie.

Le travail que je vais ici mener est de reprendre les éléments de The Numbers Game, mon livre de référence sur les questions football. Il a été rédigé par Chris Anderson, un sociologue passé par la quatrième division Ouest-Allemande, et David Sally, un ancien baseballer devenu économiste, deux personnes qui ont contribué à amener les dirigeants du football à analyser de façon alerte les données de notre sport.

Ce livre revient sur un nombre impressionnant de points en attaquant de façon frontale de nombreuses idées reçues (les risques disproportionnés de jouer les corners, le moment optimal des remplacements ou l’impact réel d’un changement d’entraîneur). Mais c’est, à l’heure où va s’ouvrir le mercato le plus décisif de l’ère QSI, sur leur chapitre consacré à la composition des effectifs que je veux ici insister.

CONSTAT SUR L’IMPACT DES MAILLONS FAIBLES DANS LE FOOT

Commençons par la théorie : pour ne pas perdre de temps, je vais directement commencer par reprendre les termes de leur introduction « Ce ne sont pas les meilleurs joueurs sur le terrain, ni les points forts d’une équipe, qui déterminent le vainqueur. Les équipes qui passent leurs étés à investir des millions sur les dernières révélations ont tout faux. Le football est très différent du basketball, ce sport où le succès est le plus impacté par la présence de super-stars. C’est moins la majesté d’un Messi, les passes d’un Paul Scholes, la vitesse et la force d’un Cristiano Ronaldo ou les anticipations télépathiques d’un Xavi avec un Iniesta que les mauvais pieds ou la bêtise d’un Khizanishvili (défenseur Géorgien qui, par trois erreurs fatales en 30 minutes lors d’un match décisif, coûta l’accession en Premier League à son club de Reading) et de ses semblables, ou de leur peu de liant avec leurs coéquipiers. »

Dans le cas où je vous aurais perdus, les auteurs ont auparavant comparé le football à la NASA, et à l’épisode le plus désastreux de l’histoire de l’agence américaine : l’accident de Challenger en 86 où un joint gela et laissa échapper des gaz chauds sur un énorme cylindre de carburant amenant l’explosion de la navette…
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, l’action de Kehrer face à Man United est un peu la répétition de cet accident de Cape Canaveral.
Je terminerais cette revue des citations du livre par celle de Valeri Lobanovski, coach historique du Dynamo Kiev, qui estimait qu’une équipe qui commet des erreurs sur moins de 15 à 18% de ses actions est… imbattable ! (coucou Kimpembe & Buffon)

En entrant plus dans le détail, passons maintenant à ce qu’il est possible de faire en fonction de ce que propose le football moderne. Voici les solutions à ces failles.

Je tiens à avertir les lecteurs, que j’aurais déjà saoulé par cette approche, qu’il vaudrait bien mieux pour eux d’arrêter la lecture à ce stade.

Je vais me baser sur trois graphiques issus du livre pour en extraire des enseignements fondamentaux concernant l’équilibre nécessaire au succès.
Je vais reprendre dans l’ordre les 3 documents qui dessinent cette logique.

VISUALISATION D’EQUILIBRE DES FORCES EN PRESENCE

Fort du constat que les points faibles peuvent avoir un effet terrible sur les équipes, les auteurs se sont basés sur l’indice Castrol FIFA (disparu depuis) pour placer sur le graphique intitulé Tableau 1, le meilleur et plus faible joueur de chaque équipe.
L’axe des abscisses positionne le joueur le plus fort de l’équipe (Messi et Ronaldo permettent au Barca et au Real de coller le bord droit du graphique). L’axe des ordonnées est celui auquel on ne prête à priori aucune attention : celui du joueur le plus faible. Dans le cas présent, le joueur le plus faible de cette équipe du Barca n’était autre que notre bon Maxwell dont nous avons pu mesurer que sa note [approximative] de 83% le plaçait effectivement largement au dessus de tous les joueurs de Ligue 1 qu’il a rencontrés lors de son séjour parisien.

Là où ces éléments deviennent enseignements, c’est dans les chiffres des deux documents suivants.
Dans le tableau 2, les points faibles et points forts de chaque équipe apparaissent à leur niveau respectif le long de l’abscisse alors que l’ordonnée traduit, elle, le résultat collectif.
Ainsi, au niveau de la différence de but égale à deux, nous voyons apparaître nos coéquipiers du Barça (Maxwell vers 83% et Messi à 100%). La logique dans le tableau 3 est la même, mais cette fois-ci rapportée au nombre de points pris par match.

Si vous ne voyez pas où je veux en venir avec ces trois graphiques, laissez moi attirer votre regard vers le troisième club le plus haut placé sur les deux derniers documents.
Également doté d’une super-star au sein de son effectif, le club perd près de 0.6 buts par match et surtout 0.3 points par match du fait d’un maillon faible à peine au dessus d’une note de 60%… (Je n’ai pas l’information mais il me semble probable qu’il s’agissait ici du Milan AC d’Ibrahimović).

La fin de notre saison 2019 a été marquée par des compositions imposées par les contraintes de blessures et de suspensions. Tuchel a dû choisir, par défaut, entre les quelques joueurs encore physiquement aptes, alors même que ceux-ci pouvaient être fatigués, démotivés et / ou sans émulation interne…

J’avais assisté depuis La Beaujoire, à l’abominable prestation des rouge et bleu et j’avais alors insisté sur le fait que notre équipe ne semblait pas au niveau des canaris. Avec recul, en relisant les compositions, on réalise bien que les deux éléments forts du club (Alves et Buffon) se sont retrouvés bien seuls au coeur des points faibles structurels (Choupo-Moting, Nkunku) et ceux du moment (Kehrer [malade], Kimpembe [en plein doute])…

REMANIER NOTRE EFFECTIF PAR LE BAS

Afin de limiter la saison prochaine les chances de voir un scénario aussi amer que celui de cette année, la solution sera de cesser de recruter des « stars » tant que le FPF ne nous permettra pas d’élever le niveau de nos maillons faibles.
Oublions ainsi les Dybala, Coutinho et autres Ndombélé pour cet été, ce n’est pas ici que nous pourrons progresser.
La clé sera d’avoir 16 joueurs de niveau 80 en plus de nos deux 100, ou un ensemble autour de 86 sans ces deux éléments (bienvenus Dybala, De Ligt et Ndombélé).
Très clairement, au regard des marchés terriblement délicats, du fait de l’envolée des prix, mais surtout dès que le nom du club de la capitale apparaît dans les discussions, trois types de cibles me semblent prioritaires :

les fins de contrat : si les informations concernant Ander Herrera se confirment, il s’agit clairement d’une excellente nouvelle. Un joueur de très bon niveau (plus de 7/10 en moyenne sur ses matchs au milieu cette saison [source : whoscored]), humble et combatif qui semble valoriser le collectif sans poser aucun problème.
La liste des profils dans cette situation contractuelle est très longue et incroyablement qualitative cette année : Hector Herrera (Porto), Matteo Darmian (ManU), Diego Godin (Atletico Madrid), Olivier Giroud (Chelsea), Vincent Kompany (Man City) ou… Mario Balotelli (… Milan AC).

Mercato PSG 2019 Virage
Deux ibères bientôt réunis au PSG ?

Les profils de jeunes évoluant dans l’hexagone : même si des profils comme ceux de Atal ou Pépé pourraient facilement nous sembler les plus intéressants au regard de leurs prestations respectives face à nous, il s’agit encore une fois d’éviter d’enfoncer des portes ouvertes en alignant les billets. Des profils comme ceux de Claude-Maurice (Lorient) que l’on annonce partant pour Monaco pour une somme à peine supérieur à 10 millions d’euros, ou encore de Téji Savanier auteur d’une saison hors-norme au sein d’une équipe aux abois me sembleraient idéaux pour s’asseoir sur le banc et jouer une trentaine de matchs avec envie.

Last but not least, les profils à valeurs arrêtées : souvenons-nous des derniers jours de janvier, Mendes (Lille) avait une clause de sortie à 25 millions… On a préféré investir en Russie pour un profil que beaucoup considèrent trop onéreux. Cet été, la situation se pose à nouveau avec de nombreux joueurs dont la côte est sous les 40 millions d’Euros (Danilo Pereira, Tiémoué Bakayoko, Idrissa Gueye ou… Mendes). Ne les laissons pas passer.

J’aimerais beaucoup revivre un été synonyme de millions dépensés et d’arrivées flamboyantes mais je pense que le salut de notre équipe passera par un été quantitatif afin de ne plus revoir le PSG de Neymar et Mbappé jouer au niveau de Choupo-Moting.

Photos (c) Panoramic


Jean Miflin

Ici c’est Paris au féminin

En tant qu’abonné le PSG nous offrait gracieusement nos places
pour le quart de finale retour de LDC féminine PSG vs. Chelsea.
Alors certes on ne va pas se mentir, des matchs féminins on n’en regarde pas souvent, mais en pleine trêve internationale, un match porte d’Auteuil
pour encourager nos couleurs ça ne se refuse pas.


Ces dernières années j’avais déjà été voir jouer nos féminines et j’avais été agréablement surpris par le jeu et l’ambiance des matchs. Au match-aller les filles avaient perdu 2-0, contre le cours du jeu m’a-t-on dit, la possibilité d’une remontada à l’envers était fort possible. Et en plus on était sur, cette fois-ci, de ne pas la subir.

Donc direction Jean Bouin en cette fin d’après midi. Se garer fut un jeu d’enfant, on est loin de la galère habituelle pour les matchs masculins.
Arrivés sur le parvis du stade, mauvaise surprise, une foule incroyable ! Une queue incompréhensible pour rentrer. On ratera le premier quart d’heure… Pas de doute, l’organisation doit bien être faîte par le PSG…

Tribune latérale pleine, celle d’en face très peu garnie et pas mal de monde dans les virages. Le CUP au milieu de la latérale assure l’ambiance.
Comme prévu le match est un attaque/défense. On s’assoit côté gardienne anglaise (une ancienne du PSG). Paris domine outrageusement, mais en défense centrale Millie Bright prend tout de la tête. Et Paris s’en-tête à vouloir passer trop dans l’axe. Mi-temps 0-0.

Comme au bon vieux temps du Parc des Princes, on en profite pour changer de tribune pour se positionner près de la cage anglaise.
On arrive en plein dans la tribune famille…

La deuxième mi-temps démarre comme la première, Paris domine et passe enfin plus par les côtés. Ashley Lawrence dribble et déborde côté gauche devant nous et centre, reprise de Diani, 1-0 ! Le stade exulte. 47ème minute. L’exploit est en marche. Poussées par le public, Paris continue d’asphyxier les blues en jaune pour cette soirée. Corner pour Paris, incroyable boulette de la gardienne Berger qui se met le ballon toute seule dans son but ! 2 – 0 !

Ça chante debout, ça encourage, ça suit les ultras qui sont à côté, ça les regarde avec un mélange d’étonnement et d’admiration, il doit y avoir plusieurs équipes féminines de jeunes, l’ambiance est bon enfant, et personne n’est effrayé par les craquages de fumis à côté, au contraire, ça sent la poudre, la pelouse et l’excitation des grands rendez-vous. Alors bien-sur on est loin d’un PSG vs. Real ou PSG vs. Bucarest des grandes années Canal, mais on est loin de la petite rencontre champêtre.

Paris pousse, Paris domine, c’est la panique plus d’une fois côté anglais. Mais les parisiennes sont trop brouillonnes et ne cadrent pas leurs tirs. On sent que ce troisième but n’est pas loin. Formiga, la capitaine brésilienne de 41 ans montre l’exemple, elle ratisse, distribue, avec une belle énergie et tente même sa chance. En vain. Le chrono tourne et mon voisin m’annonce qu’on va avoir droit à la prolongation. Je lui réponds, « attend, ici c’est Paris, on n’est pas à l’abris d’un but à la con… »
Cinq secondes plus tard, centre anglais improbable, notre gardienne ne sort pas, la défenseuse ne suit pas son attaquante, but à la con à la 89 ème.

Il reste 4 minutes d’arrêt de jeu. On chante, on les pousse de la voix, après tout, 2 buts en 4 minutes ça c’est déjà vu. 93ème corner pour Paris, cafouillage digne d’une cour de lycée dans les 6 mètres, un pied parisien frappe… au ras du poteau, mais du mauvais côté.

Cette fois c’est fini.
Moins d’un mois après Manchester le ciel nous tombe encore sur la tête à la dernière minute… Encore une fois une équipe de la perfide Albion nous parait bien inférieure, mais encore une fois, il ne nous reste que les yeux pour pleurer.

Nous sommes maudits, il n’y a pas d’explication rationnelle…
2019 ne sera pas non plus l’année des meufs, espérons que 2020 sera enfin celle du PARIS SAINT-GERMAIN !


J.J. Buteau

Adrien, ne range surtout pas ta chambre !

COMÉDIE EN UN ACTE DE JÉRÔME REIJASSE.
Jouée pour la première fois au Théâtre des Deux ânes,
à Paris, le 22 janvier 2019.

L’action se déroule dans un immense appartement d’une banlieue cossue, peut-être même à Paris.
Un fils et sa mère. Lui affalé dans un canapé gigantesque, faisant face à une télévision du même acabit.
Elle, debout, accoudée à l’îlot central de la cuisine. La tension est plus que palpable…


Maman, y’a plus de Chocapic, putain !!!

Je n’ai pas eu le temps de faire les courses, Adrien, pardonne moi mon fils…

Maman, je ne vais pas en RUSSIE, tout le monde veut que je joue 6, ma putain de Switch n’arrête pas de planter… Et y’a plus de Chocapic!!! Mais c’est quoi ça ??? C’est quoi cette vie de merde ? J’ai fait quoi ? À qui ? Pour mériter ça putain !!!

Je t’avais dit de ne pas envoyer ce message à l’autre. Je te l’avais dit. Bien sûr mon Dada, tu as raison. Le sélectionneur est un con. Et une girouette. Et une baltringue. Et… Regarde, il ne prend pas non plus Benzéma…

Maman !!! Tu crois quoi ??? Que j’allais le laisser m’humilier sans rien dire ? Il croit que je vais y aller en rampant, à Clairefontaine, sa race ?

Non mais tu as raison mon petit chat. Bien sûr. Mais il ne fallait rien dire. Tu aurais dû te retenir. Tu veux que je te dise, rien qu’en sponsoring, on perd le coût des travaux de l’extension de la villa à Saint-Tropez, hein, quand même. Il fallait t’empêcher. Attendre un peu. Tu as toujours été ce charmant petit garçon impatient de vivre. Je le sais. Je t’aime mon Diendien. Mais maintenant, la France, elle, ne t’aime plus autant qu’avant…

Mais nique la France, nique tes surnoms à la con, nique Deschamps, nique Nintendo putain !!! Je veux mes Chocapic !!! Je vais faire comme Hatem et Marco, je vais bouffer comme un porc tout l’été à Ibiza et je vais revenir à la reprise customisé comme un Jesé ahahahahahah. Et la clope au bec. Nique sa mère à l’autre nain ! Tu prends Nzonzi, c’est ça ? Non quoi ? Mais qui c’est lui avec son nom de Ligue 2 ? Nzonzi…

Mon kikou, calme toi, je t’en prie. oh, ce petit blondinet, je le déteste !!! Quel salaud ! Ils l’ont dit, Karim l’a dit, hein, c’est un raciste, c’est vrai…

Maman, je suis comme Booba moi. Je suis noir surtout à l’intérieur. Deschamps ne m’a pas craché à la gueule parce que j’étais africain. Ça n’a rien à voir !!! Le mec veut me donner une leçon pour me faire grandir ! Papa Deschamps ! Putain !!! Et il veut que je patiente en m’entraînant tous les jours jusqu’au 4 juin, en priant qu’un joueur se pète ? Non mais oh ! On est où là ?

On est dans un monde de fou qui ne sait pas reconnaître une évidence mon Poupounet. Mais j’ai peur que Nasser profite de la situation… Cette histoire va t’affaiblir mon chéri. Tu le sais. Tu le savais en écrivant cette déclaration. Tu savais que la frustration ne devait pas prendre le dessus et tu n’as pourtant pas pu freiner. Comme toujours… Oh, je me souviens, enfant, quand il fallait faire la queue le mercredi pour ta séance de cinéma hebdomadaire. Tu explosais. Et de rage, tu préférais souvent rentrer à la maison plutôt qu’attendre. Comme on a ri… Tu étais adorable et si plein de révolte, mon Poussinou…

Si les gens aiment faire la queue, tant mieux pour eux. J’ai autre chose à foutre. Et quoi Nasser ? QUOI ??? “Adrien, année prochaine, toi jouer six et après, on verra, ok, merci, je t’aime et on va gagner la ligue des championzeu…” Et blablabla. Demain, je pars, où je veux, t’entends ?

Tu as ton contrat, on l’a tellement renégocié… et puis, tu sais que Nasser sait au moins faire une chose : retenir ses joueurs, peu importe la pression. Et puis, Paris, quand même. C’est un peu ton Club mon petit bouclé…

Mon club déjà, c’est pas le mien mais celui de Neymar. Arrête de rire Maman, je suis sérieux là putain !

Pardon mon mulot… Je t‘écoute…

Mon club, ton club, son club, leur club, mes couilles oui. Je pars où JE VEUX !
… Quand JE VEUX !!! Et oui il faisait froid en Bulgarie, c’est de ma faute ?

Un ange passe, suspendu à un fil, il porte un t-shirt Unkut.

Ça non plus tu n’aurais pas dû le dire.

Monde de merde, les FDP d’hypocrites. #p’tites bites putain !

Ah, mon muffin aux myrtilles, toujours cette allergie à l’injustice. Tu vois, tu me fais pleurer. Tu es si pur mon Diendien, si… Si fier…

Ouais, si sanguin, si borné, si vaniteux tu veux dire, hein, Maman ?

Mais non mon fils, mais non, c’est plutôt que…

Maman, arrête, j’suis pas dupe. C’est de l’egotrip, t’inquiètes… Mais quand ils me verront, tous, relayeur au Real ou où je veux, titulaire, indiscutable, ils fermeront leurs bouches, tous ! Et boum !

Alléluia mon amour !

Et au Qatar, en 2022, c’est qui qui le capitaine des Bleus ? C’est qui qui qui se fait pépon par Nike en mode glouton, hein Maman, c’est qui ?

Toi, mon Adrien, TOI !

Il se lève et enlace sa mère, après s’être gratté les couilles, d’un geste à la fois gracieux et désinvolte.

Le rideau tombe. Le public applaudit de longues minutes, debout.


Adrien Rabiot joue depuis 2020 numéro six aux Young Boys Berne. Il est capitaine, titulaire, indiscutable.
Les travaux de Saint Tropez ont finalement pu être achevés. Et Maman a décroché un deal d’enfer avec les céréales Chocapic. Adrien Rabiot est heureux. Malgré ces douleurs récurrentes au dos, dues à une conséquente prise de poids.
Il est en revanche parvenu à arrêter la clope, la chicha également, Marco l’ayant convaincu des avantages de l’ecstasy.
Il n’a jamais rejoué pour l’équipe de France. Sa Maman a épousé Mino Raiola.
Ils sont les heureux propriétaires d’un gigantesque bowling aquarium du côté de Miami.


Jérôme Reijasse