Humeur

Ney sous X

Une petite salope, une pute, un traitre, un gros bâtard… Qui peut bien être affublé de ces jolis noms d’oiseau par ses propres supporters ? Un joueur du PSG, oui, manifestement un vrai fils de pute, probablement Ney sous X.

Je m’étrangle en ouvrant Twitter, Facebook, les forums de footix… ! Je lis les flots d’insultes. Je m’étouffe à nouveau. On a le droit de s’étouffer un peu quand on mange du caviar à la cuillère. Parce que oui, Neymar c’est du caviar. Sur un terrain en tout cas. Dans la vie, il a décidé de le donner aux cochons, aux cochonnes pardon, mais perso, comme disait Dado, je m’en bas les steakos !

Je ne l’aime plus d’amour fou, j’ai rompu. Ok. Mais il parait qu’un grand homme doit faire preuve de mansuétude. Sommes nous si grands ? Est il si petit ? Sommes nous si irréprochables ? Bien sûr que non. Combien d’entre nous ont-ils retourné leur maillot sur Cavani (Avec Mellot on a les noms t’inquiète) ? Combien se sont désabonnés après la Remon… (impossible de l’écrire entièrement) ? Combien de fans, anciens ou nouveaux, ont mis un gros coup de canif dans leur contrat de mariage avec le club après ManU ?… On leur pardonne bien sûr, on se pardonne… Encore plus facile ! Alors pourquoi faut-il aussi absolument pardonner notre numéro 10 ?

C’est simple : Si le pardon ne change pas le passé, il élargit les horizons du futur ! (C’est pas de moi hein).

Car c’est bien de notre futur dont il s’agit et de ses perspectives. Il faut continuer de soutenir le club dans sa dynamique, on s’en balek de Ney, ça le dépasse, le défoncer, le siffler pendant un match, lui donne finalement trop d’importance (Et puis on ne siffle pas nos joueurs merde… à part bien sur Madame Kezman tatataaaan… ). Tout ce qui peut influer sur la force de l’équipe est à prendre en considération. Neymar peut nous aider sur le terrain et pour ça il faut qu’il soit à 100%.

C’est important pour nous, pas pour lui, pour nous ! Pour aller un jour barber le Youkounkoun, il ne faut pas de rupture, le moins possible d’arythmie, un accompagnement de club de très haut niveau. Chaque détail compte pour aller tout en haut, pour passer des tours en LDC. Les grands clubs nous narguent avec leur culture de la gagne, avec leur vantardise de machine de guerre, ils ne laissent rien au hasard, eux. Le Barça camoufle en permanence les caprices de Messi, Perez encaissait les humiliations de CR7 envers l’institution. Ils ravalent très souvent leur fierté pour construire leur légende.

De ce fait, l’état d’esprit du Ney sur le terrain est un ingrédient important au succès de notre club ! Le crack a craqué, c’est triste mais c’est son problème, ça ne doit pas devenir le nôtre. À nous de trouver la solution pour continuer de grandir.

Remettons-lui la tête à l’endroit, difficile je sais, quand on a le cœur à l’envers. Mais je pense sincèrement que c’est dans notre intérêt.

Soyons plus ambitieux, soyons tactiques, soyons malins ! Soyons à notre tour des petites putes, de belles salopes, de gros bâtards ! Car oui, messieurs, en le flattant, ou juste en ne le sifflant pas, c’est en réalité notre cause que l’on sert, pas la sienne.

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Niro

Oh! Hisse Enfoirés !

Le sujet est douloureux. Prenons donc de la hauteur, ne restons pas coincés sous la ceinture. Ouvrons-nous, si ce n’est l’arrière-train, au moins l’esprit. L’éradication de la culture populaire du football au sein des tribunes les plus actives est en marche, mais des alternatives sont certainement possibles. Il suffit de se pencher pour les voir, mais faut-il encore le vouloir. Arrêtons de sortir la tapette à supporteurs,
et instaurons un dialogue constructif, à défaut d’être courtois.


Enculé-ée (nom) : Terme injurieux pour marquer le mépris que l’on a de quelqu’un. Enculer (verbe transitif) : Pratiquer sur quelqu’un le coït anal, sodomiser. Ces définitions sont extraites du dictionnaire Larousse, précisant préalablement que le lexique employé est à qualifier de vulgaire. Il n’y est pas fait mention d’une quelconque homophobie avérée, mais il est convenu que ce terme est régulièrement utilisé dans le langage usuel comme une injure stigmatisant les pratiques sexuelles d’hommes gays. Toutefois, régulièrement et largement ne signifie pas systématiquement et incontestablement.

Arrêtons les postures. Des deux côtés du terrain. Non, mesdames et messieurs les Ministres et Secrétaires d’Etat, « On t’encule » n’est pas uniquement une phrase homophobe, mais une pratique totalement assumée par un grand nombre de couples hétérosexuels. Non, messieurs et mesdames les supporteurs, « les marseillais sont des pédés », chant qui résonne parfois dans nos travées, n’est pas une phrase au sens anodin. Même si le message chanté collectivement à l’unisson d’une tribune n’est pas volontairement et individuellement homophobe, le sens sous-entendu de ces paroles peut évidemment prêter à confusion. Arrêtons de toute part les hypocrisies et les tentatives d’échappatoires. Les deux sujets homophobie et ultraphobie sont trop sérieux pour être laissés au monopole des médias sensationnalistes, des politiciens opportunistes, et des supporteurs les plus intransigeants.

La stigmatisation et la répression à outrance comme pain quotidien ? Sur ce plan là, les supporteurs n’ont rien à envier à d’autres groupes discriminés. L’acharnement des politiques et des décideurs divers n’a d’équivalence que leur méconnaissance de leurs dossiers et leur empressement à les résoudre sans discernement préalable. Il semble aujourd’hui en France que la libre circulation de leur pensée unique et obtuse est plus aisée que la libre circulation de certains de leurs citoyens, ces hommes et femmes de seconde zone que nous appelons « supporteurs de football ».

Pénétrons notre sujet en profondeur, au lieu de le tutoyer vulgairement sans le considérer convenablement. Puisque le dialogue entre autorités bien-pensantes et le bas peuple semble difficile, voire impossible, passons par la porte de derrière et amenons le propos sur un plan historique, du passé, au présent, et pour construire notre futur. Pointons des considérations sociales et comportementales, autres que de simples caricatures d’homophobes, qui il faut bien l’avouer sont stériles et oserai-je le terme, diffamatoires.

La première interrogation est de comprendre pourquoi des chants pouvant être connotés comme homophobes sont légions dans nos stades ? Dès le XIXème siècle la pratique sportive fut encouragée et considérée comme un élément indispensable de l’éducation en général et de l’épanouissement physique en particulier. Le culte du corps, la recherche de la performance, la preuve de la virilité, le tout promu comme une affirmation individuelle et collective. Des hommes forts feront de bons maris, et si guerre il y a, de braves soldats. L’homme à l’orientation homosexuelle est dans ce contexte parfois marginalisé et moqué. L’homophobie est sous-jacente, ouvertement volontaire ou sournoisement dissimulée. En parallèle le sport de haut niveau est devenu un spectacle, d’abord de foire avant d’être de salon. Les spectateurs y expriment leur partialité. Ils sont avides de domination, territoriale et physique. En résumé à ces différentes données historiques, on peut dire que l’autorité et la puissance masculine était alors prônée comme pilier de la société.

Les temps changent. La période actuelle est plus féminine, si ce n’est dans les faits, du moins dans les esprits. Les mœurs, les comportements et les discours se féminisent. La virilité masculine est remise en cause. Elle se cache parfois. Elle exulte d’autre fois. Elle est bien souvent surjouée. Il n’est pas surprenant dans ce contexte qu’elle cherche à s’exprimer de façon ostentatoire. Les stades représentent pour cela un sanctuaire idéal, et jusqu’à peu, quasiment préservé. Le supporteur de base n’est pas homophobe. Il se veut viril et agit de façon primaire, dans cette tribune qui lui sert d’exutoire. Il ne s’encombre pas de faux-semblants. Il s’exclame avec grivoiserie et grossièreté. Il s’exprime au premier degré mais assume plus vraisemblablement le second. Là est sa seule ambiguïté.

Ce débat sur l’homophobie dans les stades ne doit pas et ne peut pas être discuté sur l’unique prisme de l’anti-homosexualité. D’une part car cela serait réducteur et peu utile, hormis pour que nos politiciens gagnent quelques points dans les sondages, et surtout parce que ce sujet fait partie d’un ensemble plus large aux enjeux économiques et sociétales bien plus impactants : la transformation des stades en enceinte ultramoderne et aseptisée, miroir des villes et des pays dans lesquels ils s’insèrent. Le sport n’est plus le simple défouloir des masses populaires, il est devenu un spectacle à destination des familles consommatrices dans lequel toute aspérité doit être retirée. L’inspiration contemporaine se veut propre, tendance et cosy. Le discours se certifie bio, la façon de penser et d’agir éco-responsable. Le tri sélectif est à la mode. Les supporteurs n’échappent pas au grand nettoyage. Ils en sont même les cobayes, les premières victimes, les précurseurs des lois restrictives et liberticides.

Hier les supporteurs, aujourd’hui les migrants ou les manifestants, qui seront les prochains ? Ma digression peut surprendre. Beaucoup la trouveront exagérée et ridicule, elle n’est pourtant pas si absurde. Pour celui qui veut bien ouvrir les yeux et sortir de la tribune, il lui sera possible de comprendre que l’enceinte d’un stade n’est qu’un laboratoire procédural. Il apparaît aussi difficile que capitale de ne pas suivre la ligne droite imposée par l’instant médiatique et dessinée par nos élites, comme une diversion pour ne pas affronter les vrais problèmes de notre société malade.

Sans tomber dans la paranoïa ou la victimisation, il est opportun de se demander pourquoi les supporteurs sont ainsi la cible privilégiée des conformistes avides d’éradication ? Comme si les tribunes des stades de football avaient le monopole des propos injurieux ou tendancieux. Les réactions semblent moins virulentes, si ce n’est inexistantes, pour les insultes omniprésentes dans notre quotidien, comme par exemple sur les réseaux sociaux, sur les terrains de sport, dont ceux de Ligue 1, ou bien même dans les cours d’école. Pourquoi un tel intérêt soudain alors que cette problématique existe depuis des décennies ? Il ne s’agit pas d’une découverte du dernier été. Ne soyez pas surpris, je n’ai pas les réponses à ces questions.

Puisque certain(e)s veulent se concentrer uniquement sur les supporteurs, absorbons le dans son intégralité. La libre interdiction s’avère être le leitmotiv. Alcool interdit. Fumigènes interdits. Interdiction de se lever dans la majorité des tribunes. Libre-circulation bafouée sous des prétextes souvent douteux. Des arrêtés préfectoraux et ministériels ubuesques en veux tu en voilà. Ne doutons pas que les banderoles et toute autre forme d’expression seront bientôt elles aussi prohibées ? Les vrais débats sont là, et j’en oublie certainement. Existent-ils vraiment ? Des tables rondes réunissant tous les acteurs sont-elles instaurées ? Des dialogues constructifs sont-ils mis en place ? De véritables concertations avec comme finalité le soucis de trouver un compromis et des solutions sont-elles proposées ? Bien au-delà des chants pouvant être tendancieux et homophobes, sujet certes existant, les problématiques liées aux tribunes françaises sont bien plus vastes, et tout aussi structurantes. Mais qui s’en soucie ?

Certaines associations de défense des supporteurs sont très actives sur ces sujets, soumettant régulièrement des initiatives et recherchant le dialogue. Certains parmi les instances et quelques interlocuteurs gouvernementaux leur prêtent l’oreille, écoutant leurs revendications, leurs arguments et leurs propositions. La réussite d’une collaboration constructive entre les acteurs et les décideurs passera par l’instauration permanente de ces échanges et par la recherche de véritables réponses dénuées de toute démagogie. Malheureusement, une poignée de politiciens, appuyés par des journalistes et des consultants complaisants, préfèrent toutefois prôner l’usage direct du bâton et des menottes plutôt que d’instaurer des préliminaires qui seraient pourtant plus agréables pour toutes les parties.

Interdire d’abord. Réprimer ensuite. A moins que ce ne soit l’inverse. Sur-réagir finalement pour mieux expliquer l’interdiction et légitimer la répression. Imposer un discours autoritaire semble être leur sport préféré. Discriminer pour mieux régner. Ce comportement me paraît être faussement viril. La question est de savoir, à la fin de la partie, qui se sera fait sodomiser ? Sans dialogue et consentement préalable, ne poussons pas l’affaire jusqu’au viol. L’agression n’est certes pas physique, mais ne négligeons pas les séquelles psychologiques et intellectuelles. Et même pris à sec, il faudrait que les supporteurs restent calmes, impassibles, et sans réaction. Ne poussons pas le bouchon trop loin.

Stop à l’homophobie.
Stop à la démagogie.
Stop à l’ultraphobie.

La Haine n’aura jamais le dernier mot.


Benjamin Navet

10 Nuances de Ney
(Ou la vérité, toute la vérité sur Neymar)

À 3 jours de la clôture du mercato,
JR essaye de percer le mystère Neymar.
Pourquoi quitter Paris, pourquoi alors qu’on a tout fait
pour en faire un roi ?
Voici 10 raisons plausibles.


1: Neymar souhaite quitter Paris mais cela n’a rien à voir avec le football. Anne Hidalgo lui avait promis de construire une seconde Tour Eiffel avant fin 2020, du côté du Bois de Boulogne (notre enquête n’a pu déterminer les raisons exactes du choix de cet emplacement). Neymar, ni con ni amnésique, ne voyant aucun travaux enclenchés, a préféré quitter le club de son cœur. Tout homme d’honneur en aurait fait autant. Nous noterons au passage la radinerie écœurante de la maire de Paris. D’après nos calculs, une nouvelle Tour Eiffel n’aurait pas coûté plus de 270 millions d’euros aux contribuables. Tragique. La France ne sera jamais un pays de football.

2: Neymar veut quitter Paris parce qu’il est amoureux de Lionel Messi. Le petit argentin, réputé très jaloux et très possessif, aurait posé un ultimatum au brésilien : Tu reviens ou c’est fini !!! Il faut rappeler aux plus jeunes que les vraies raisons du départ de Neymar voilà deux ans étaient liées à une brève (mais intense) liaison entre Neymar et Piqué. Messi les avaient surpris dans son jacuzzi, se léchant mutuellement la glotte sur fond de Shakira. Deux années ont donc passé et Lionel a pardonné. Bientôt un bébé ? À suivre.

3: Neymar veut rester mais quand il a vu que Bernat avait une bite deux fois plus grosse que la sienne, il s’est d’abord évanoui dans les vestiaires avant d’hurler au moment d’être glissé dans l’ambulance, le visage déformé par une sorte de frayeur digne de Lovecraft : « Bernat testa jogado con la parao bué jogado !!! » (Ce qui, traduit sobrement, signifie « Bernat est un poney, je joue avec un poney !!! ». Malgré deux séjours en maison psychiatrique et deux concerts privés de David Guetta, aucune amélioration. Neymar ne peut plus croiser Bernat. Que faire ? Virer Bernat ? Impossible ! Cela obligerait Kurzawa à jouer. Alors ? Et bien, Neymar s’en va. Ici c’est Paris !

4: Neymar n’est pas Neymar. C’est en fait Fabrice Fiorèse qui a fomenté la plus terrible des vengeances. Un soir de déprime, Fabrice, en chaussons dans son salon, regarde le dvd de Fantomas. Ses migraines le reprennent. Il tente de s’écraser la tête à l’aide de ses paumes. Il se précipite sur son flacon de pilules. Une blanche et une bleue. Les mêmes images traumatiques l’envahissent. Il est tout nu sur le vieux port, il porte juste un slip PSG. Et les gens le regardent, menaçants… Il se réveille en nage et n’ose plus se rendormir. Un orage éclate. Fabrice hurle. Avant d’exploser d’un rire dément qui aurait même glacé le sang de Carlos Moser. Fabrice sait, il a trouvé ! Comme fantomas, il se grimera et bouleversera le monde ! Après avoir enlevé et liquidé le vrai Neymar (ce crime aurait été commis avec l’aide de Frédéric Dehu mais aucune preuve ne permet à l’heure actuelle de le confirmer), Fabrice passe à l’attaque. Sa vengeance sera complètement aboutie quand il parviendra, dès 2020, à forcer le barca à le revendre pour 1 million d’euros à l’om. Un sacerdoce fait homme !

5: Neymar s’en va parce qu’il a toujours été plus Hilton que Paris.

6: je propose de vendre Neymar 800 milliards + 1 joueur: Messi.

7: je propose de vendre Neymar 50 euros + 4 joueurs: Dugarry, Digne, Umtiti et l’arbitre de la remontada.

8: je propose de garder Neymar puis de racheter Ibra, de lui dire 300 fois dans le jet qui le ramène à Paris que Neymar l’a traité à maintes reprises et en public de tapette en kit. High kick au premier entraînement. Oreille gauche arrachée. Low kick enchaîné : un bruit de Rice Crispies plus tard, cheville en miettes, carrière terminée pour miss Santos. Un drame que Lars Von trier adaptera merveilleusement au cinéma avec José Garcia dans le rôle de Neymar et grand Corps Malade dans celui d’Ibra. Succès planétaire et Oscar du meilleur second rôle pour Bernat, qui prouve ainsi qu’il n’est pas que virilité et buts cruciaux les soirs européens.

9: Stéphane Guy, quand il ne balance pas en direct aux autorités compétentes les ultras qui chantent dans les tribunes ou qui allument des fumis, a une autre passion. Comme Minos, le blond borgne et psychopathe de Peur sur la Ville, il adore harceler les gens au téléphone. Enfant, il avait développé ses talents en usant l’annuaire. De A à Z. De Z à A. Un jour, certains disent un samedi, à la mi-temps d’un PSG-Dijon, Eric Carrière part faire pipi. Stéphane le remarque tout de suite : le frêle nantais a laissé sur la table son téléphone connecté. Stephane salive, murmure en bavant maintenant des onomatopées qui, pour une personne non initiée, pourrait le faire passer pour le dernier des gogols. Détrompez vous. C’est le Stéphane Guy du téléphone qui se réveille. Le harceleur démoniaque. Stephane fait défiler les contacts, il transpire, même un petit début d’érection si l’on regarde bien. Soudain, la lettre N. Ça défile encore. Bingo Le numéro de… Neymar. Stéphane jubile. Il le note. Vivement ce soir, vivement cette nuit se dit-il, alors qu’Eric explose de joie sur l’égalisation dijonnaise. 257 895 coups de fil anonymes et terrifiants plus tard, Neymar décide d’arrêter le football et d’aller s’installer dans une zone blanche. Merci qui?

10: Neymar va partir parce qu’il est raëlien. Et comme tous les adeptes de cette secte vraiment en avance sur son temps, il a reçu le courrier du 23 avril 2019 les informant qu’une météorite allait frapper la région parisienne avant le mois de novembre de la même année. Il a bien tenté de prévenir ses coéquipiers lors de la seule mise au vert de la saison, avant un crucial Metz-PSG. Peine perdue. Il n’a récolté que rires des joueurs, à l’exception notable de Thiago Silva qui, à l’annonce de ce caillou tueur venu de l’espace, s’est isolé pour verser une larme, regards embarrassés de Tuchel et petite tape sur les fesses de Leonardo qui lui glisse à l’oreille: « En fait, tu vas pas aller à l’anniversaire de ta sœur, tu as vraiment besoin de repos, Ney. » Seule la foi sauve.


Jérôme Reijasse

Chagrin d’amour

Chagrin d’amour. Les paroles de la chanson culte des années 80 de Ken et Valli résonnent en moi comme une prophétie de comptoir insolente et douloureuse :
« J’suis tout seul, tout seul, tout seul… Pendant qu’Boulogne se désespère…
J’ai d’quoi m’remplir un dernier verre »

J’aurais préféré Auteuil mais la coïncidence est déjà savoureuse.
Chagrin d’amour. Oui j’aimais Neymar d’un amour fou. Parce que j’aime le Brésil et tous les brésiliens qui sont venus danser sur notre pelouse et parce que je n’ai pas vu autant de talent en rouge et bleu depuis Ronnie.
Mais depuis peu mon cœur saigne. « Seul sur le lit dans mes draps bleus froissés. C’est l’insomnie, sommeil cassé. »

Il saigne par la violence des mots dits par Ney le maudit. Maudit par les supporters qui veulent son départ après des paroles blessantes, inacceptables, maudit par le football lui même qui, à coups de blessures, donne l’impression de ne plus vouloir de lui sur un terrain. Il est en train, d’un coup d’un seul, de perdre son jeu, sa tête et sa dignité. « Une blonde platine sirote sa fine. Elle m’dit « champagne ? » je l’accompagne… Elle m’dit « cinquante ? » j’lui dis « ça m’tente ».

Bien sûr je ne le juge pas, l’homme je ne le connais pas, je fréquente juste le joueur à distance et j’avoue que quand il touche la balle. « Je perds la tête et mes cigarettes sont toutes fumées dans le cendrier. C’est plein d’Kleenex et d’bouteilles vides ». C’est jouissif !

Chagrin d’amour, certes mais j’aime avant tout mon club, ma ville, mes couleurs, l’amour fou n’est rien face à l’engagement d’une vie. Alors si il doit partir et bien qu’il parte, mais au fond de moi je ne souhaite pas que le sol se dérobe sous ses Mercurials. Mon club c’est mon socle, je lui souhaite charitablement de trouver une base solide. « Sous mes pieds, y a la terre (Sous tes pieds, y a l’enfer… chacun fait, fait, fait c’qui lui plaît, plaît, plaît) ».

Chagrin d’amour. Ok mais jusqu’au coup d’envoi du premier match sans lui. Après c’est fini. Et si c’est avec lui alors je l’aimerai à nouveau d’un amour fou sans plus jamais avoir peur de le perdre. Voilà. « … Et vous êtes rentré comment ? Dans ma voiture. Ah, et y avait toujours l’même air à la radio » :

« ALLEZ PARIS, ALLEZ PARIS, OÙ TU ES NOUS SOMMES LÀ, TU NE SERAS JAMAIS SEUL CAR NOUS DEUX C’EST POUR LA VIE. »


Niro

Quand c’est trop c’est Tropico !

Il ne faudra pas traiter Neymar de pute. Jamais. Les putes, je les ai longtemps fréquentées, elles sont l’équilibre du monde, notre beauté.


Neymar est le dernier héros Marvel. Celui de la nausée. Même les mômes n’en peuvent plus, gavés de toutes ces boursouflures élastiques, hystériques et multicolores. Il est là et pas là. C’est une chanson de Vianey, Neymar. Avec quand même un petit goût de merde au bout du refrain. Allez, camarades, ne nous mentons pas! Pas ce soir. Nous le savions. Neymar était un vrp de passage. Une escort girl entre deux avions (je n’ai en revanche jamais fréquenté d’escort girls…).

Il partirait. Oui. Neymar est un apatride. Il n’est même pas brésilien. Il est la mascotte du libéralisme décomplexé. Et il ricane. En direct. Sur Instagram, où il affiche le logo catalan et son agent de père. Pire. Il insulte, piétine, se dévoile quand il déclare, oui, aujourd’hui, que son plus beau souvenir de foot, c’était… La remontada. Moi, j’ai connu une époque où ce genre de provocation ne se résumait pas à un tweet de lâche. Une époque où de tels propos convoquaient fatalement dents cassées, gifle cinglante et vannes éternelles. Neymar mériterait encore une bonne fessée.

C’est le môme du Jouet, avec Pierre Richard. Neymar est ce milliardaire post-ado qui pense qu’être violemment capricieux suffit à le protéger du ridicule, de sa propre vacuité. Dans ma télé, j’entends des supporters parisiens exiger son départ pour haute trahison, que sans lui, sans cette « cagole », on peut espérer gagner la ldc… Je ne sais pas. Un génie frustré, contrarié, reste un génie. À moins d’une clause contractuelle secrète qui permettrait à Neymar de se barrer quand il le veut, – le football est capable de tout aujourd’hui…-, Neymar est baisé.

Et voilà notre vengeance car, oui, il faudra nous venger! Laisser Neymar sur le banc l’année prochaine. Il veut jouer ? Il joue, pas de problème. Mais sinon, le banc. Pas la réserve, elle n’existe plus si j’ai bien compris de toute façon. Non. Le banc. Neymar est une chialeuse, une émotive. Il craquerait et nous ririons. De bon cœur. Et il déprimerait. Et il perdrait 365 jours. Il ne serait plus « le prochain ballon d’or ». Il deviendrait un perdant. Immensément riche. Un gâchis en or massif. Et pourquoi pas en guise de conclusion presque ringarde, la Chine, la MLS, les bourrelets qui ne partent plus, la calvitie vacharde. L’oubli ?

Le football est devenue cette chose molle, quotidienne, ridicule. Où plus rien n’aurait d’importance. Un jour, bientôt, le var rimera avec spot de pub et les joueurs pourront signer à la mi temps dans l’équipe adverse. Les équipes seront mixtes et les enfants arbitres. Neymar incarne ce futur-là. Un futur tellement proche qu’un frisson me parcourt soudain la colonne vertébrale. Neymar était blessé et je le vois jouer, blonde platine, sur un synthétique, avec Nenê. Le sourire aux lèvres et la talonnade facile. Il a 83 millions de followers et il ne remplacera jamais Nenê dans mon cœur. Il s’en fout Neymar, bien-sûr. Zlatan me deviendrait presque sympathique désormais.

Que lui a-t-on fait pour qu’il nous méprise autant ? Est-il le genre de trou du cul qui a besoin d’aller au clash pour se sentir légitime ? L’évidence voudrait qu’il parte cet été, c’est le ton médiatique général qui circule depuis déjà quelques temps. On parle en boucles comme des épiciers grossistes : « on le vend 200 + Coutinho ». Oh que c’est sale un amour qui se termine ainsi dans le caniveau. Neymar, oui, aurait pu devenir notre soldat inconnu ! Ronaldinho a gagné ! Ça me va.

Tiens, et si on devinait l’avenir ? Mardi 24 mars 2020. Parc des Princes. Paris gagne 3-0 contre Barcelone (sa défaite 4-3 au match retour restera donc anecdotique). L’histoire retiendra, en dehors du score plutôt flatteur pour une partie bien disputée, la grave blessure de Neymar, après un tacle non maîtrisé de Presnel Kimpembé à la 7ème minute de jeu… Le défenseur parisien s’en sortira avec un jaune généreux.
Ne souhaitons évidemment de mal à personne, hein ! C’est ma frustration et ma tristesse qui s’expriment. Pfff. Je suis désolé, j’aimerais faire preuve de recul, j’aimerais m’avouer que c’est ainsi, que je n’y peux rien. Mais je vais préférer encore quelques temps rester sur ce sentiment de dégoût si vous me le permettez.

Un ami dont je préserverai ici l’anonymat m’envoie un texto hilarant disant qu’il faudrait envoyer à Neymar des tchétchènes. Ahahah. Ce soir, tous les supporters de Paris vont dans leur coin imaginer leur punition idéale pour la girouette de Santos. Qu’ils débordent, qu’ils ne se privent pas ! Les supporters parisiens ne sont pas des groupies. Jamais ! Neymar, s’il avait une âme, verrait ici son chemin de croix inespéré. Rester, souffrir, pleurer, mordre, saisir le drapeau et emmener les siens jusqu’à la dernière tranchée européenne. Un destin à la Scorsese. À Paris. Au Parc.

Neymar prie beaucoup à ce qu’on nous a dit. Je me demande bien quel Dieu… Jules me dit: « c’est pas grave, on a Cavani. » Hé, Ney, tu pouvais devenir une légende ici. Tu n’auras été qu’un Harlem globe fuckers. Un muppet à béquille. Fais la bise à Grizou ahahah.

Si vous aussi vous détestez Neymar, découvrez l'article de Noé Pellissier en cliquant ICI

Jérôme Reijasse

Un pavé dans Neymar

On a que de la gueule quand on a la gueule de bois. On dit plus jamais ça,
on joue quelques jours le grand opéra de celui qui boude l’apéro,
mélodrame du soi-disant héros qui renonce à tout ça, et puis finalement on replonge pour un simple Leonardo, même quand au départ on ne l’aime pas trop.
Mais trêve de moi
.

Quand la crise de foi s’ajoute à la prise de poids, c’est le signal : il faut dégraisser. Et pour une fois, on ne parle pas de Kurzawa. Il n’est pas question de gaucher mais de droiture. C’est de l’autre côté que ça se passe. Il y a un mois, Paris s’est enfin débarrassé de l’arrière droit qui servait ses caviars au roi des coups par derrière. Je parle du fidèle bras droit, du majordome zélé qui piquait le ballon du record au matador ailé pour le donner à la Zahia du PSG.

Le Parc ne s’y était pas trompé, encore une preuve de son caractère bien trempé.
Ce dimanche, Alves, Silva et Marqui ont gagné sans lui. Et dans Le Parisien, c’est un autre brésilien qui sonne le clairon : hauts les coeurs, à-bas les tocards. Et là, enfin, je parle bien de Neymar. Oui, comme tout le monde, je parle de Neymar. Comme tout le monde, je jette mon petit pavé dans la mare pour espérer ne plus jamais avoir à en parler, pour dire simplement que comme tout le monde : j’en ai marre.

Ce crevard, et vous m’excuserez de faire le vantard, je peux dire fièrement que je n’y ai jamais cru. J’avais dit à son arrivée que de se lier à son bourreau n’est rien moins qu’une attitude de collabo. Neymar n’est qu’une star, une starlette de télé-réalité, même, un petit Tzar de cour de récré qui pour un dribble bien senti oubliera un coéquipier bien placé. À ceux qui disent qu’en ses pieds repose la beauté, j’opposerai systématiquement Pastore. Javier l’intermittent, l’interminable feuilleton du talent gâché. Pastore qui lui, au moins, nous aura aimé sans compter quand on ne comptait plus ses blessures. Elle est là la vraie beauté : la rencontre d’un joueur et d’un public, sans compter.

Ronnie aussi a finalement peu marqué, peu gagné. Mais il a toujours compté. Car il nous aimait pour ce qu’on était : fiers et mauvais. Neymar, lui, a compté les buts et les duels gagnés, compté les zéros sur sa feuille de paie sans qu’on puisse jamais compter sur son nom sur les feuilles de match qui comptent. De toute façon le coeur du PSG est dans les tribunes du Parc et Neymar n’y a jamais été. Toujours au brésil, jouant au poker, jamais au milieu des princes, même pas en joker.

C’est à vous fendre le coeur que d’entendre encore des parisiens le défendre. Rabiot et Ben Arfa ont été crucifiés pour moins que ça. Au fond Neymar ne vaut que par l’inflation. À l’inverse des vrais champions, il ne gagne pas à prendre de l’âge. C’est en réalité un gadget de milliardaire, de quoi rendre le voisin jaloux, joujou rutilant conçu pour briller au ralenti et qui lâche au premier virage, alourdi par le superflu, les grigris, les millions de vues.

Dès qu’on y a mis les clés, il perd sa virginité, sa valeur baisse de moitié. D’ailleurs si le Barca veut le récupérer, c’est pour la valeur incontestable des pièces détachées. C’est à dire pour les contrôles millimétrées et les enroulés inspirés, pas pour les roulettes inutiles ou les tournicotis puérils. Neymar, c’est l’idole des petits cons qui ne pensent qu’aux petits ponts. Junior porte bien son nom, il incarne à lui seul le football infantile.

Or Paris a besoin de grandir. Et Leonardo est le parfait père fouettard.
Trêve de futile, place à l’utile, exit Neymar, pour que Paris redémarre.

Alors en fin de compte, sache, toi Neymar qui ne parles pas plus notre langue que Di Maria – mais lui a au moins la circonstance d’être con… Sache, toi Neymar qui ne comprends pas nos manières… Sache, toi Neymar qui penses que comme chez les culés, le supporter est toujours poli avec ses joyaux… Sache que quand on lui dit « touche-moi pas, tu me salis », l’amoureux de Paris répond « casse-toi, pauv’ con ».
Alors je t’en prie Neymar, casse-toi, pauvre connard.

Découvrez également les vers anti Junior de Noé à son arrivée au PSG. Cliquez ICI

Noé Pellissier

Où sont les femmes ?

10 millions de téléspectateurs en moyenne pour les matchs de
l’équipe de France
de soccer. Voire un peu plus même.
Chauvinisme ? Probablement un peu. Patriotisme ? Soyons sérieux !
Énième miracle du marketing sociétal ? Évidemment.


On a vendu aux gens le Minitel, la sociale démocratie, Zaz ou le champion’s project. Alors, le foot féminin, hein. En pleine ère #MeToo, à l’heure où, pour soi-disant toujours plus de liberté, on développe des trésors sécuritaires et castrateurs, des millions de Français s’extasient, communient, adhérent à ces passes gourdes, à ces tactiques néandertaliennes, à ces tirs mous du genou. Quel ennui !

Il ne s’agit même pas de comparer aux garçons. Il s’agit de FOOTBALL ! À longueur de journées, j’entends des gens, dans ma vie ou ma télé, prier pour plus d’égalité. Et bien en voilà ! Si je devais objectivement « noter » cette coupe du monde, je parlerai de CFA, d’abnégation naïve. J’ai vu trois matchs de poule indigents la plupart du temps. Offensivement si pauvres ! Le match contre le Brésil était plus acceptable mais grâce à son scénario plus qu’à sa beauté et son intensité. C’est pauvre, pauvre, tellement pauvre. Les américaines font vraiment le job, elles. J’ose à peine évoquer ici la beauté de l’une d’elles… J’ose à peine me souvenir de mon hilarité, seul, sur mon canapé, quand ce journaliste commenta un choc entre deux joueuses avec un sublime « elle s’est pris un bon tampon » ou un truc du genre. Pas les moyens de m’offrir un avocat. Rires.

Vikash monte au créneau pour l’égalité des salaires dans le foot. Schiappa ironise et menace le foot en souriant et en direct. Le sociétal permet surtout de dissimuler la pauvreté, oui, j’insiste, de la compétition. J’ai recroisé ces dernières semaines un nombre de Footix. Comme sortis des bois. Quel plaisir ! Discuter avec un couillon qui est à fond derrière les bleues et qui n’a jamais un mot à dire sur le… Jeu. Pas grave. On s’en fout du jeu, on s’en fout de la technique, hé, on s’en fout des supporters. Dois je parler encore du Var ? Non hein. Plus la peine. La messe est dite. Ceux qui ont vu Terminator 2 ont compris. Nous sommes foutus. Bientôt, plus de blagues, plus de drague, plus de foot. À la place, du bonheur et de la propreté, un air sain et des parcs d’attraction partout. Et donc du soccer…

Pour être complètement honnête, ce que je vois de la CAN et de la Copa America ne m’enchante guère non plus. Tout le monde est cramé. « T’as qu’à zapper, gros porc d’aigri phallocrate ! » m’opposeront les plus aimables. Je leur répondrais que ma ligue 1 est morte pour un mois encore. Et que comme tout bon intoxiqué, au cœur de l’été, tu peux même te mater un bon Sedan-Almeria sur RTL9 à 23 heures. Parce qu’il n’y a rien d’autre ! Bref, le Trophée des Champions, cette farce d’introduction, est pour moi une oasis impossible à l’heure qu’il est. Presque un mirage, oui.

Heureusement, Paname reste Paris. Feuilletons à tous les étages ! Viol et blessure, Rabiot et glaviot, Leo et mercato, Griezmann vs Neymar, etc, etc, etc… Il faut que tout ça reprenne. Et vite ! En attendant le 5081ème épisode de notre saga PSG, j’ai accompagné mon fils à trois journées de sélection. Pour le Red Star de Montreuil. Je le jure madame le juge, je ne l’ai pas forcé ! Je ne veux pas faire de mon fils le prochain Mbappé. Pastore, à la rigueur… Non ! Jules m’a juste dit, un jour où nous rentrions de l’école en discutant de la possibilité d’être avalé par un trou noir : « papa, je veux jouer au foot, vraiment ! C’est pas un caprice. » Les yeux dans les yeux. Il ne mentait pas. Ces trois après-midi, il faudrait que je les écrive. Un jour. Ce que j’ai alors ressenti…

Au delà du cliché du daron qui regarde son fils s’entraîner. Il est timide sur le terrain, mon fils. Il court beaucoup. Il se place déjà pas si mal. Il fait la passe (à cet âge là, 7 ans et demi, c’est déjà presque miraculeux…). Il a peur des contacts. « Petit PD » hurleraient les spécialistes. « Petit Pastore » rétorquerais-je. Je lui ai appris l’appartenance. Les enfants n’aiment que gagner. Les éternels gagneurs deviennent souvent des parfaits trous du cul une fois adultes. Il faut lui apprendre l’art de la chute. Il grimace encore quand il perd contre ses potes, en club ou sur la console. Il pleure parfois. Mais il s’en sort déjà aussi par une vanne, contre son équipe, lui-même ou son père. Important, le sens de la vanne pour un supporter.

S’il devient une star du ballon, il me l’a juré : « papa, je ne jouerai qu’au PSG. » Je lui ai expliqué que je l’aimerai, même sans le foot. Banquier, voilà la seule profession que je lui ai interdit ! Il m’a pris le bras :  » je sais papa je sais, t’inquiète… » J’aime mon fils et j’aime Paris. La semaine dernière, j’ai interviewé David Hallyday dans un hôtel du sud parisien. Un hôtel où est descendu quelques jours plus tard un certain Leonardo. Je ne peux qu’y voir un signe. Rires. Et dimanche, ma femme filme mon interview de Georges Lang dans son studio à RTL, Jules ayant suivi le mouvement pour des raisons bassement économiques. Et nous croisons fortuitement dans les couloirs Éric Silvestro, que Jules et moi voyons régulièrement sur l’équipe télé. Nous entamons une discussion sur Monaco (il est né et a grandi là-bas), sur la coupe du monde féminine. Nous, comprendre Silvestro, moi et… Jules. Il a commencé à jouer à FIFA la semaine dernière. Je n’ai qu’une manette. Nous faisons donc chacun une mi-temps. Marseille, Barcelone et MU reste notre trois victimes préférées. Je lui ai promis de récupérer une seconde manette pour qu’on puisse se mettre des branlées. Je ne l’ai pas dit comme ça… Pas Exactement comme ça. On s’est tapé dans la main.

Alors, Neymar ? Ça mouille les flipettes ! Tempête force 5 à l’horizon ahahahah… Nous verrons bien. Je ne sais plus qui croire et finalement je m’en moque désormais. En revanche, je ne veux pas entendre des phrases telles que « Neymar faut qu’il parte ». Comme si on parlait juste du petit pénible d’enfant gâté mercenaire qu’il est ! Hé, Neymar, c’est LE foot. Alpha, Oméga et tuti quanti ! Ho ! Neymar ça doit rester. GÉNIE !!! Vos gueules ! Il y avait déjà à l’époque au Parc des déçus de Ronaldinho. Ahahah. J’entends qu’il risque d’encore se blesser, de foutre la merde dans le vestiaire, blabla. Oui, peut-être on s’en branle ! NEYMAR NON MAIS ALLO QUOI ! On me dit que presque étrangement, son départ pourrait permettre au PSG d’enfin décrocher le Graal. N’en jetez plus ! La France, peut-être seul pays au monde où le départ de Neymar sera fêté… Pfff. Si jamais il devait nous re-crucifier un jour avec le maillot catalan, il y aurait presque comme l’expression d’une justice absolue. Et vous savez, tous, que Paris est capable de ça. On le sait, tous. Ce serait abyssal ! Méta historique, post apocalyptique, néo vortex !

En attendant, je dois avouer que notre maillot third, si j’en avais encore quelque chose à foutre d’acheter un maillot, est un piège à nostalgique magnifique. Bel ouvrage, vraiment. Herrera, charabia (rires), on parle de Pogba, Coutinho, Coulibaly, Umtiti, Dembélé. L’été est fou. L’été est toujours fou. Tiens, j’ai également appris que Stephane Guy serait un fan parisien. On comprend alors mieux sa légendaire déontologie. En guise de conclusion, cette étude découverte sur le net aujourd’hui : les branlettes régulières diminuent sérieusement les risques de cancer de la prostate. Alors, messieurs, branlons nous pour repousser la mort ! Et si cette étude ne ment pas, marseille va doubler Jeanne Calment… Ahahahah. Ce n’est pas une saison de merde qu’ils se préparent à vivre mais une décennie. Minimum. Il ne va vraiment plus leur rester comme trophée que de nous battre. J’ai hâte.

« Travail professionnalisme et passion », non, ce n’est pas le slogan d’une future dictature bobo pas cool mais les premiers mots d’Herrera sous notre maillot. Un soldat. Un mec de tranchée. Il le faudrait. Parce que c’est évidemment ce qui nous manque le plus. Bon, c’est aussi le nouveau discours de Nasser. Moins de paillettes plus de discipline. Mouais. Plus que 32 jours je crois. « I’m waiting for my man… »


Jérôme Reijasse

Cavani c’est Paris !

« Cavani c’est Paris », ce tifo accroché à une grille de sécurité entre le Parc
et le périphérique ce week-end est peut-être la plus belle chose que j’ai vue
depuis le but de Pastore contre Chelsea ou cette banque
en train de brûler un samedi hivernal de frustration populaire.

L’époque n’est plus au consensus. La neutralité a crevé et c’est une excellente chose. Choisir son camp. Et puis identifier les ennemis. Pacte d’honneur.
Cavani n’est pas encore Pauleta mais pas loin. Il a beaucoup marqué. Mais il ne faut jamais oublier d’où viennent les ballons. Pedro devait presque les inventer, Edi n’a presque qu’à les propulser au fond. Pauleta en 2019 n’affolerait même pas les compteurs, il les rendrait obsolètes.

Cavani est des nôtres. Nous l’aimons parce que nous savons. Nous l’aimons parce qu’il ne triche pas. Je crois qu’il nous aime pour les mêmes raisons.
Il doit rester. Il devrait terminer sa carrière au Parc, un soir d’été précoce, après une défaite anecdotique contre Brest ou Rennes. Nous perdons toujours à l’heure de dire adieu. Il pleurerait devant les deux kops. Et le Parc chanterait en boucles son hymne. Et Cavani deviendrait alors immortel.

Les quelques phrases qu’il a offertes au micro samedi soir, devant Auteuil, étaient impeccables. Elles disaient tout. Il reste. Il veut rester. Quand, dans l’obscurité trouée par ces milliers de lucioles téléphoniques, avant le feu d’artifice (équivalent au budget de Guingamp) et la remise du trophée, les ultras ont chanté son nom, c’était… C’était de la fraternité, exactement.

Il a été sifflé, réduit, relativisé, déconsidéré. Cavani, c’était un moindre mal, une parenthèse, un bouche trou. César du meilleur second rôle…
Meilleur buteur de notre histoire. Et nous l’aimons pour bien plus que ça encore.
Samedi dernier, je croise l’un de ces sempiternels petits comptables des tribunes, ces supporters qui préfèrent les calculatrices au romantisme, qui, les yeux dans les yeux, avec l’arrogance du couillon convaincu, déclarent qu’il « faut le vendre, Cavani. Plus qu’une année de contrat. On a déjà foiré Rabiot. Y’a le Fair Play Financier en plus. Non, faut qu’il parte ». Ils en parlent comme d’un chien qu’on hésite à oublier sur une aire d’autoroute.
Le pragmatisme à l’heure des fidélités tenaces…

Choisir son camp, oui.
Cavani dit encore autre chose. Que son avenir ne dépend malheureusement pas que de lui. On a compris.
On a d’autant mieux compris le sous-entendu quelques heures plus tard quand la tortue Ninja a dévoilé son vrai, et unique, visage.
L’année dernière, j’ai fait une overdose de Marvel. Ce n’était plus possible. Marre des super-héros. J’ai abandonné.
Marre de Kylian Mbappé.

Dans un grand Club, une telle déclaration correspondrait non pas à une déclaration de guerre mais à une éviction sans regret. Zidane déposerait la valise avec les 400 millions en grosses coupures à Nasser et rideau.
C’est un crachat, un coup de pression, un plan de carrière, une provocation, une vanité, c’est un cyborg qui s’exprime. Un putain de cyborg qui a déjà signé pour tourner les dix prochaines franchises. C’est un enfant américain, Kylian. Capricieux et férocement individualiste. Ce que mon grand-père appelait les tennismen du football. Il ne me fait pas rêver. Il ne sourie plus. Il n’est pas triste. Juste déjà passé à autre chose. C’est un génie, un monstre, un phénomène, oui. Un super-héros!

Mbappé veut quoi ? Plus de responsabilités. Le brassard ? Mieux. La place d’Edi. Il a entendu le Parc chanter. Il est sûrement vexé. C’est lui qui devrait avoir sa chanson. Voilà comment il pense, notre Mozart de Bondy.
Perdre Mbappé, c’est perdre beaucoup.
C’est aussi Neymar qui élimine les mains dans les poches son rival principal. C’est Nasser qui vacille encore plus. C’est la promesse d’une nouvelle aventure tumultueuse.

Kylian préfère collectionner les trophées que les coeurs, c’est son choix. Kylian est champion du monde et ce n’était qu’une étape, c’est lui qu’il l’a dit à peine la Croatie terrassée. Kylian veut toutes les médailles, tous les records, il ne sera jamais rassasié, Kylian. Il veut dévorer Cavani, le PSG avant de digérer le Real ou un autre club.

Ce n’est pas lui qui doit encore progresser, non, c’est le PSG qui doit démontrer toujours plus d’ambition. Kylian, comme Dembélé contre Liverpool, qui foire le quatrième but en fin de rencontre, a oublié de foutre le troisième à Manchester. Kylian a oublié qu’il n’avait pas tué quand il fallait tuer. Il a encore oublié d’offrir son premier triplé à Di Maria. Kylian n’a en revanche pas oublié que s’il avait tiré tous les pénaltys cette année, il aurait pu ravir à Messi une nouvelle et immonde statuette dorée. Kylian a l’analyse partisane. Ce n’est plus jamais lui le problème. Comme sur le terrain, il va vite, trop vite. Son franc-parler des débuts, sa lucidité en faisait un gamin plutôt captivant, en tout cas attachant. Ouais, la tortue ninja. Rigolotte et impitoyable devant les cages.

Je me suis demandé hier soir s’il aurait fait la même déclaration avec un dernier match au Parc et comment le Parc aurait réagi à l’annonce de son nom.
Il voulait sa chanson. Il serait, je l’espère, parti sous les sifflets.
Que les Parisiens qui feront le déplacement à Reims fassent le taf…
Mes petits supporters comptables cités plus haut doivent trembler dans leur maillot Air Jordan à 150 balles à l’heure qu’il est: « Oh non, Kiki va partir, oh non !!! ». Hahahahahahahaha. Tremblez les frileuses! J’ai un scoop pour vous : Il y a de grandes chances pour que Neymar nous quitte un jour également. Si, si. Aimerez-vous moins le PSG s’il devait s’affaiblir ? Hein ? Moi, c’est la seule question qui m’intéresse dans l’absolu.

Mbappé commet ici il me semble sa première erreur de parcours. Il va gâcher quelque chose.
Il peut aussi rester encore quelques années. Perfectionner ses rares mais réelles lacunes. Apprendre à aimer et être aimé. Pas uniquement par les enfants et les touristes. Par les siens aussi. Mais j’exprime là un sentiment qui n’appartient plus à ce monde.

Son attitude de boudeur indécrottable pendant toute la partie contre Dijon !
Non, Kylian, non, tu m’as gavé.
Va illuminer d’autres cieux. Va séduire les maternelles et les sponsors. Stan Lee est mort, il ne pourra pas t’aider. Je ne m’inquiète cependant pas pour toi. Cette époque est la tienne.

Retrouvez également le portrait du Matador par Benjamin Navet en cliquant ICI

Photo (c) Panoramic


Jérôme Reijasse

Champi8ns Atmosphère ?

C’est une impression bizarre qui plane sur nous en ce moment.
Bien sûr nous sommes aux lendemains d’une finale de coupe de France perdue face aux Rennais, avec un scénario particulièrement propice
à nous pourrir une humeur déjà bien maussade.


Cette compétition a une place particulière dans l’histoire du PSG, avec cette coupe dont nous sommes le plus grand collectionneur. Elle aurait pu donner du baume au cœur au peuple rouge et bleu mais finalement ce n’est pas le sujet. Les divers « experts » ne manqueront pas d’analyser le bilan du PSG et surtout de déverser tout leur fiel retenu jusqu’à présent.

Le sujet, c’est les supporters. Blasés, submergés par la morosité, honteux, trahis, humiliés, déconcertés… Il faudrait peut être réfléchir à un néologisme, tant il paraît difficile de trouver l’adjectif qui convient.
Une chose est sûre, nous avons été empêchés !
Empêchés de fêter le titre de Champions dignement. Ou plutôt normalement, au Parc avec nos ultras !

Revenons presque 3 semaines en arrière, après l’obtention d’un huitième titre de Champions de France. Une habitude qui pourrait laisser de marbre une partie des supporters obnubilée par la Ligue des Champions. Une très bonne habitude pour les plus passionnés d’entre nous qui n’occultent pas la régularité et le travail nécessaire pour obtenir ce titre là, ou pour les coupes, même celle aux grandes oreilles qui reste plus aléatoire. Le championnat c’est la base, le pain quotidien ! Ce qui nous nourrit là où une LDC vient juste flatter les papilles.

Nous avons été Champions sans jouer puisque le dauphin lillois a fait match nul, hypothéquant ses chances de continuer à rêver d’un titre qu’ils n’auraient pas eu de toute façon.
Pourtant s’il y a eu quelque chose de bizarre dans l’atmosphère, à l’approche du match contre l’AS Monaco censé entériner ce nouveau sacre, ce fut le manque d’enthousiasme.

Bien sûr il y a la Ligue des Champions et la faible concurrence au niveau national (et sûrement une multitude d’autres raisons) qui pourraient expliquer cet état de fait, après de longs débats qui ne mettraient personne d’accord.
Par contre il y a un point qui ne souffre aucun débat et qui mérite d’être expliqué : la fête au Parc a été gâchée.
C’est pourquoi je fais délibérément l’impasse sur « l’ambiance générale », pour me concentrer sur celle du Parc pour le match du titre.

On ne peut pas présumer de ce qu’aurait fait le CUP s’il avait été présent. Une chose est certaine : nous n’aurions pas eu ce silence sinistre mais un stade en vie. Il faut quand même rendre hommage aux quelques supporters de la tribune Boulogne qui ont donné de la voix.
Mais le fait est que le cœur du Parc des Princes était absent, et quel que soit le contexte, il paraît impossible de fêter un titre dignement sans ce cœur…

J’en viens donc à l’explication de ce billet : le huis clos de La Tribune Auteuil bleu. Cette tribune étant fermée suite à l’utilisation de fumigènes en son sein.
Tribune dans laquelle réside une très grande partie des groupes qui constituent le CUP, puisqu’on y trouve de gauche à droite LCC, LPA, les Nautecia et les Parias Cohortis. La K-Soce Team étant, quant à elle, située en tribune Auteuil rouge, et bien que n’étant pas visée par le huis clos, elle était, par solidarité et cohérence, absente aussi ce soir-là.

C’est une sanction décidée par la commission de discipline de la LFP. Celle-ci est indépendante de la LFP. Il est donc important de bien différencier les deux.
En effet, ce n’est pas la LFP qui décide et choisit ce type de mesure. Il y a bien-sûr de nombreux exemples qui permettent de questionner l’influence que peuvent avoir certains dirigeants de la Ligue sur cette commission. Mais ça ne remet pas en cause ce qu’est cette commission de discipline

Les règlements de la commission sont disponibles ici

Ce qui est le plus inquiétant, c’est la personnalité de son président, dont l’impartialité et le respect des procédures sont remises en cause par une interview accordée au quotidien l’Equipe. (NDLR : article du 21 novembre 2017 – cliquez ici)

À la lecture de celle-ci, on est en droit de se demander si le PSG (avec quelques autres clubs) n’est pas spécifiquement visé…
Un traitement particulier rendu possible par la liberté que prend la commission avec les règlements de la LFP.
La commission est habilitée à sanctionner les clubs, et ne peut en aucun cas le faire à l’encontre des supporters, en particulier les groupes organisés. Le constat est que de plus en plus de huis clos partiels visent des parties de stade correspondant à des groupes bien précis. Une situation ambiguë dont la principale conséquence est la multiplication de ces mesures (auxquelles s’ajoutent les fermetures de tribune « visiteurs »).

Sans remettre en cause le fait de sanctionner l’utilisation des fumigènes qui est interdite par la loi, il est indéniable que l’image qu’elle donne est déplorable et contraire à ce que devrait être un match de foot : une fête.
En imposant une telle mesure, la commission de discipline de la LFP sort de son rôle. Elle s’octroie un pouvoir de pression inacceptable sur certains clubs et leurs supporters.
La LFP donne une très mauvaise image et exacerbe les tensions avec les supporters. Cela nuit au dialogue et aux travaux qu’elle met en place avec eux, du fait de la confusion existante avec sa commission de discipline.

Les mesures collectives se substituent aux poursuites individuelles, sanctionnant une majorité de supporters qui ne se sont rendus coupables d‘aucune faute. Dans le cas présent, on parle de milliers d’abonnés du virage Auteuil sanctionnés pour quelques dizaines de fumigènes. La question de l’efficacité de ces mesures ne se pose plus, car après des années d’application, l’utilisation de fumigènes, ou tout autre engin pyrotechnique, n’a pas été endiguée. Il est utile de préciser que la définition des engins pyrotechniques par la LFP, englobe un « gloubiboulga » de choses qui n’ont rien à voir les unes avec les autres : fumigènes, bombes agricoles, cierges incandescents… C’est donc inopérant et contre productif.

Le PSG étant un des clubs les plus visés…
L’association Nationale des supporters, dont les associations parisiennes ADAJIS et CUP sont membres, se battent ensembles afin que cesse cette hérésie. On leur souhaite de réussir rapidement pour que notre prochain titre soit fêté dignement.

Stop aux sanctions collectives, stop aux huis clos.

Photo (c) Panoramic


Ignatius Reilly

Pearl Harbor à la Beaujoire

Viragiennes, Viragiens, Mon rédacteur en chef est talentueux.
Sachant la difficulté que j’ai à trouver du temps pour écrire des articles qui ne seront lus que par ma mère, il a trouvé un très bon moyen de me motiver. Il me provoque.


Car je ne peux pas croire que l’article publié sur Virage, de la plume (talentueuse) de Jean Miflin n’ait pas été écrit pour me titiller et me donner envie de répliquer.
A le lire, donc, la défaite contre Nantes serait calculée, par un entraîneur avide de pouvoir, qui aurait sciemment placé 11 plots sur le terrain dans le but d’obtenir plus de pouvoir.
Ainsi, la stratégie de Tuchel, ce serait de faire Hara-Kiri pour montrer qu’il a raison. Mon collègue se trompe. A la Beaujoire, Tuchel et le PSG n’étaient pas des kamikazes.
La Beaujoire, c’était Pearl Harbor. Et Paris était la flotte américaine.

Découvrez l'article de Jean Miflin "HARA-KIRI A LA BEAUJOIRE" en cliquant ICI

Etant en radical désaccord avec Jean Miflin, je vais reprendre ses arguments, en commençant par citer le passage qui m’a, sans doute, fait le plus tiquer :
« Même avec un effectif très allégé, des solutions assez simples auraient été salvatrices.
Draxler est un ailier gauche, un 10 ou même un 9 et demi. Pourquoi l’aligner si bas en laissant Nkunku (8 de métier) plus haut ? Pourquoi ne pas laisser la chance à des jeunes qui avaient envie plutôt que des divas déçues de ne pas avoir droit à quelques jours de repos ».

Sait-on seulement quel est le vrai poste de Draxler ? Vendu comme un ailier pouvant jouer 10, il a joué une demi saison en ailier gauche avant d’être expérimenté en milieu central (où il aura finalement le plus joué sous nos couleurs) et, cette saison, d’être le couteau suisse de Tuchel. Il revient de blessure, a joué un match indigent, en position d’ailier gauche, contre Lille. Et on voudrait lui donner les clés du jeu ?
Il a été placé à son poste « préférentiel », c’est-à-dire celui où il a le plus de repères.
Si on le fait monter, on fait redescendre Nkunku ? Christopher – je sais pas quoi faire du ballon – Nkunku au cœur du jeu et de la récupération ? Sachant que j’ai du mal à me souvenir d’une seule bonne action de sa part contre Nantes, je ne peux l’imaginer orientant notre jeu à la place de Draxler (qui ne fut pas brillant, ne nous mentons pas).
Quant à « laisser la chance aux jeunes », on parle de jeunes de la réserve, pas des derniers espoirs du centre de formation (exception faite de Güclü, à qui la chance fut laissée, du reste).

Le problème n’est pas que les divas soient déçues de ne pas avoir droit à quelques jours de repos, le problème vient du fait que nos divas tirent plus la langue que des adolescentes sur des photos pour paraître cool.
Ils enchaînent les matches, sans jamais souffler (Kehrer revient de maladie, Kimpembe enchaînait encore, Alves n’aurait jamais dû tant jouer cette saison…).
Notre infirmerie ressemble à notre équipe type, notre effectif est l’un des moins garnis parmi les grands d’Europe, mais on vient accuser Tuchel de jouer avec ses troupes alors qu’il essaie de monter des équipes un tant soit peu cohérentes.

L’entraineur aurait donc « manigancé la défaite pour avancer ses pions en interne ». Outre le caractère gratuit de l’accusation, qui ne repose sur aucun élément factuel, on voit mal en quoi la défaite aurait été manigancée. Paris a mené au score sur la belle inspiration d’Alves et seul le mental de nos joueurs (et le manque de profondeur de banc) sont responsables de la défaite. C’est peu dire que Kehrer est au fond du trou (on y reviendra) ou que Kurzawa n’est pas un défenseur. Ce sont les principaux responsables de la défaite hier puisqu’ils ont failli sur les phases défensives où ils étaient attendus.

J’en viens aux questions sur le recrutement de Tuchel. Kehrer et Choupo-Moting seraient donc « ses choix », qui seraient limités. Rappelons donc que Choupo a été une occasion de renflouer le banc de touche sans débourser un centime, ni créer de vagues dans le vestiaire. J’appelle ça de la bonne gestion.
Rappelons encore que, l’été dernier, nous avons dépensé une quarantaine de millions d’euros pour faire venir Kehrer et Bernat. Nous n’avions pas les moyens de réellement nous renforcer. Devions-nous faire l’impasse sur ces deux joueurs, quand on regarde le nombre de matches qu’ils ont joué ? Choupo était-il censé jouer autant ? Certainement pas. Mais les blessures ont eu raison de l’effectif.

Sur Kehrer, il est aisé de le jeter aux orties après son match face à Manchester et ses performances depuis. C’est oublier un peu vite l’épaisseur qu’il a (vite) prise dans les grands rendez-vous en première partie de saison et même sur le match aller à Old Trafford.
Non, l’allemand n’est pas une chèvre, c’est un jeune défenseur. Il joue beaucoup trop en ce moment, c’est indiscutable, il aurait dû passer la fin de saison sur le banc et attaquer en forme l’an prochain. Mais, Guess What ? Notre charnière centrale est blessée. Notre infirmerie ressemble à celle d’Arsenal, époque Wenger. Peut-être des ajustements sont-ils à faire au niveau des préparateurs physiques. Ou peut-être enchaîne-t-on trop les matches avec un effectif insuffisant, qui sait ?

Quant à Paredes, le peuple parisien semble oublier sa jurisprudence Raí. On condamne sans attendre un joueur en pleine adaptation physique et tactique et qui est arrivé au mercato de janvier. Ce mercato où on se tourne vers les clubs pour récupérer les invendus des étalages, les joueurs déjà éliminés des compétitions européennes ou en conflit avec leurs entraîneurs. Les seconds couteaux ou les trop vieux…
Pouvait-on espérer mieux, avec le budget qui était le nôtre, que Paredes ? Thiago Mendes ? Doucouré ? Gueye ?

« Kehrer + Paredes, c’est plus que De Ligt ». Soit. Mais si Tuchel avait pris De Ligt, aurait-il fait une saison aussi superbe que celle qu’il accomplit à l’Ajax, son club formateur et dans lequel il n’est pas barré par la concurrence qu’aurait constitué Kimpembe, Silva et Marquinhos ? Peut-on, honnêtement, penser que De Ligt aurait fini titulaire dans notre club après trois mois ? Rappelons que Marquinhos, lors de sa première année, était loin d’être aussi indiscutable qu’aujourd’hui.

Nous sommes au moins d’accord, avec mon collègue, sur un point : « quand on laisse le club perdre pour servir son intérêt personnel c’est qu’on met celui-ci au-dessus de tout ».
Qui a vu ses intérêts préservés, toute la saison ? Est-ce l’entraîneur humilié en Europe, obligé de bricoler semaine après semaine ? Ou est-ce le directeur sportif qui, sans pression, peut proposer des pipes au mercato (Renato Sanches, sérieusement…), négocier des deals pour le moins douteux (coucou Giovanni !) et n’a pas apporté un joueur vraiment indiscutable depuis son arrivée (qu’on ne vienne pas me parler de Neymar ou Mbappé, Henrique ne les a pas découverts) et qui, pourtant, est toujours en poste ?

Tuchel est sans doute loin d’être irréprochable, mais il a l’honnêteté de l’admettre. Voilà un coach qui dira en conférence de presse « la première mi-temps, elle est pour moi » (Lille). Un coach aimé et respecté de ses joueurs (Laurent Blanc vous manque ?) avec une vraie sensibilité footballistique et une patte tactique.
Depuis des années, on a changé de coach tous les deux ans, pour un résultat sensiblement équivalent. La direction, elle, demeure. Cherchez l’erreur…


Rabiot Jacob