Reportage

De l’intérieur #11

Des adieux, des larmes, une joie inespérée en avant match, et un tour d’honneur… Heureusement que NIDHAL MARZOUK était là samedi dernier.
Dernière série DE L’INTÉRIEUR de la saison qui finit en apothéose !


Nidhal Marzouk

De l’intérieur #10

Plongez au coeur du Classique du football français avec les photos de
NIDHAL MARZOUK. Encore du bel ouvrage signé VIRAGE
pour un match pas comme les autres !


Nidhal Marzouk

De l’intérieur #9

Découvrez les photos de notre nouveau contributeur VIRAGE, YANIS DAHO
qui était au bord du terrain dimanche soir pour PSG-LORIENT.


Yanis Daho

De l’intérieur #8

Un nouvelle série DE L’INTERIEUR au coeur du PARC DES PRINCES durant PSG-ASSE avec les photos de NIDHAL MARZOUK pour VIRAGE.


Nidhal Marzouk

De l’intérieur #7

Les ULTRAS étaient de retour au PARC hier soir, et nous aussi.
Découvrez les superbes photos de LUC BRAQUET pour VIRAGE.

 

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Luc Braquet

De l’intérieur #6

VIRAGE était enfin de retour au PARC DES PRINCES ce samedi
pour shooter le match opposant le PSG à NANTES.
Découvrez  les magnifiques photos du match et des 30 ans du
VIRAGE AUTEUIL signées MANU WINO.


Manu Wino

Oh! Coupes d’Europe, révolutions !

Dans mon récent article « Oh! Mon football se meurt », je m’opposais au projet fraîchement annoncé et ci-tôt enterré de la Super-Ligue, et j’en profitais pour égratigner la fameuse Ligue des Champions, que je qualifiais de publicité mensongère. Désapprouver et protester, c’est bien. Les manifs des fans anglais ont d’ailleurs permis l’abandon rapide du projet. Proposer des solutions, c’est autre chose. L’étape d’après. Soumettre des alternatives, exposer sa propre vision, voici un dessein constructif auquel je m’attèle ici. Faire avancer le débat en ne restant pas figé sur une position d’éternel contestataire. Ma suggestion est simple : 
ET SI ON REFORMAIT VRAIMENT LES COUPES D’EUROPE ?

La finale de l’édition 2020-2021 de la Ligue des Champions a donné son verdict. Elle a vu s’affronter pour le titre suprême le second du championnat anglais 2019-2020, Manchester City, au quatrième du même championnat, Chelsea. La démonstration est limpide et ne souffre d’aucune contestation : point de champion en finale de la Ligue des Champions. Et cela ne semble poser de problème à personne. Le constat est fréquent depuis l’instauration de la nouvelle formule de C1 en 1997 : quatorze vainqueurs et seize finalistes des vingt-quatre dernières Ligue des Champions n’étaient pas champions en titre de leur pays. Pour six finales, ce n’étaient le cas d’aucune des deux équipes participantes. Concernant les Blues londoniens vainqueurs cette saison, c’est ainsi la quatrième fois depuis 2003 qu’un club finissant quatrième de son dernier championnat remporte la Ligue des Champions ! CQFD, fin de la démonstration.

Pour pousser l’analyse, on peut préciser qu’à une seule reprise sur ces vingt-quatre éditions de la C1, le club vainqueur ne faisait pas partie des quatre grands championnats (Angleterre, Espagne, Allemagne, Italie). Il s’agit du FC Porto en 2004. A l’inverse, sur les vingt-trois saisons avant la nouvelle formule de 1997, neuf pays différents avaient remporté au moins une fois ce trophée. La raison est aussi simple qu’évidente : lorsqu’un seul club par pays est qualifié, la probabilité qu’il y ait des vainqueurs de pays différents est accrue. Si on ajoute à cela la suppression de l’aberrante règle existante qui empêche les clubs d’un même pays, autrement dit surtout des quatre principaux championnats ayant le plus de représentants, de s’affronter avant les quart de finale, la probabilité qu’il y ait des vainqueurs de pays différents est encore plus importante. D’où ma suggestion initiale : et si on modifiait vraiment les formats et le règlement des Coupes d’Europe, pour qu’elles signifient réellement quelque chose ?

L’exception Porto en 2004 © Icon Sport

Ma réforme des Coupes d’Europe que je vais vous proposer maintenant est le fruit de ma propre imagination. Elle n’est certainement donc pas parfaite, mais je pense avoir abouti à un ensemble très cohérent tout à fait applicable dans la réalité et adapté à la plupart des exigences économiques du football moderne. Néanmoins, mon point de départ est le respect des principes fondamentaux de partage et d’émotion pour le plus grand nombre, ma cible étant bien-sûr les supporters des clubs participants à travers l’Europe, et non pas les consommateurs chinois ou américains, ou les propriétaires des plus grandes écuries européennes. Rendons le football à [tous] ses supporters.

Tout d’abord, voici les objectifs qui ont gouverné ma simulation de réforme :

– On va surement me qualifier de nostalgique. On va peut-être me traiter de vieux-con. Je prends ces risques. La base de ma proposition est un retour aux anciennes formules, mais avec des améliorations modernes pour augmenter le nombre de matchs et donc les revenus, lesquels ne seront pas juste à partager entre quelques-uns. Je prône un retour de la vraie Ligue des Champions [que je vous expliquerai par la suite], et un retour de la Coupe des Vainqueurs de Coupe, l’ancienne C2 arrêtée en 1999. Je garde la Coupe de l’UEFA, la C3 appelée maintenant la Ligue Europa, et je maintiens la nouvelle Ligue Europa Conférence, lesquelles je modifie légèrement. Ma nouveauté, j’agrémente chacune de ces quatre coupes d’Europe avec un tableau repêchage, que je vous décrirai par la suite, et j’ajoute en fin de saison une apothéose avec en parallèle deux mini-compétitions de Super-Coupe d’Europe sous forme chacune de Final Eight, une sorte de clin d’œil à l’héritage de Lisbonne en période de Covid.

– Pour éviter les entourloupes marketing et avoir plus de clarté entre l’intitulé et le contenu de ces différentes coupes d’Europe, je garde donc une entière cohérence entre leur appellation et les clubs participants. Appelons un chat un chat : La Ligue des Champions pour les clubs Champions en titre ; la Coupe des Vainqueurs de Coupe pour les vainqueurs de coupes ; les Ligues Europa pour tous les autres et pour les repêchés des tours préliminaires. 

– Mon enjeu principal est de réduire les déséquilibres sportifs entre tous les clubs, de remettre plus d’équité entre l’ensemble des territoires européens, de proposer des compétitions plus justes, non viciées dès le départ de par leur propre règlement, et d’arrêter les « passe-droits » totalement infondés pour les plus puissants championnats, notamment par l’arrêt de l’interdiction des matchs en face à face pour deux clubs d’un même pays avant les quarts de finale. Pour des raisons de droits télé et de multiplication des matchs pour un même territoire je comprends l’intérêt d’un tel règlement lors des phases de groupe, mais pour des raisons d’équité sportive cette règle doit absolument être supprimée à partir des premiers tours à élimination directe.

– Mon objectif est ainsi de rendre le football européen à l’ensemble des cinquante-quatre pays le composant, et non aux quatre qui se sont autoproclamés les rois du jeu. Remettre de l’attrait dans tous les territoires et pour tous les supporters, sans concentrer l’intérêt sportif et le magot financier parmi le top 10 des clubs européens.

– Pour des compétitions attractives et sportivement passionnantes, je propose une augmentation du nombre de match à élimination directe, tout en réduisant le nombre de matchs de poules. Je transforme les groupes à quatre équipe en groupes à trois équipes. Cela réduira à l’automne le nombre de matchs pour chaque équipe (quatre au lieu de six), tout en gardant le même niveau de spectacle et sans retirer d’intérêt pour les (télé)spectateurs. 

– Une de mes nouveautés, je crée des repêchages après la phase de groupe dans chacune des quatre compétitions, avec des finalités réelles pour les vainqueurs et finalistes, à savoir une qualification pour les deux Super-Coupe d’Europe en fin de saison. Cela permettra d’augmenter le nombre de matchs pour toutes les équipes éliminées de la phase de groupe aux demi-finales, en ajoutant de nouveaux enjeux avec des matchs spectaculaires.

– Avec six compétitions, j’augmente donc le nombre de trophées décernés à la fin de la saison, permettant d’ouvrir des perspectives nouvelles à beaucoup plus de clubs, et certainement plus de pays, rendant ces coupes réellement européennes, et non réparties entre quatre nations.

– Mes détracteurs, pro Super-Ligue ou fans inconditionnels de ce merveilleux spectacle universel qu’est la Ligue des Champions, auront leurs arguments contre ma proposition, laquelle ne va pas dans leur définition du football moderne et des grands clubs, qui est d’anéantir l’incertitude du sport pour assurer la certitude des revenus. Effectivement, mon objectif n’est pas mercantile, ni budgétaire, il est sportif et émotionnellement universel. Voilà deux visions qui semblent en effet aujourd’hui très difficilement conciliable à 100%.

– Mon dernier objectif et pas des moindres est le maintien du calendrier actuel, sans ajout de date, afin de ne pas alourdir une saison déjà bien chargée pour l’ensemble des clubs. Je garde ainsi huit dates en juillet-aout pour les tours préliminaires, six dates entre septembre et décembre pour les phase de groupe [mais en allégeant donc le calendrier avec plus que quatre matchs par équipe au lieu de six], puis entre sept et huit dates entre les huitièmes de finale en février et les finales début mai, auxquelles s’ajouteront une semaine de Final 8 pour les deux Super-Ligues fin mai pour clore la saison. 

Quand le peuple s’en mêle © Icon Sport

Il est temps pour moi de vous présenter succinctement mes six compétitions :

C1 = Ligue des Champions : un retour à la vraie C1, la bien nommée « Ligue des Champions », avec cinquante-huit équipes, uniquement des champions. Y participeront les cinquante-quatre champions en titre de chaque fédération reconnue par l’UEFA, auxquels s’ajouteront quatre des six vainqueurs des compétitions européennes de la saison précédente, à savoir mes C1, C2, C3 et SC1. Un total de cent cinquante-deux matchs, dont cent quatre à élimination directe, parmi lesquels cinquante-quatre matchs en quatre tours préliminaires estivaux pour départager les trente-huit équipes au plus bas profil UEFA, quatre se qualifiant pour la phase finale, les autres étant repêchées en C4. Des équipes de vingt pays différents seront qualifiées pour la phase de poule, dont les seize champions en titre des seize pays au plus haut coefficient UEFA. 

La phase de poule sera constituée de huit groupes de trois équipes qui s’affronteront en match aller-retour. Pour le tirage les vingt-quatre équipes seront réparties en trois pots en fonction des indices UEFA. Les quatre vainqueurs des précédentes coupes d’Europe seront dans le pot 2. Les huit premiers et les huit seconds s’affronteront respectivement en huitième de finale aller-retour. Les huit troisièmes seront repêchés. Puis du classique en quart et demi-finale aller retour, jusqu’à la finale sur terrain neutre. A noter que les pays d’un même pays ne pourront pas être dans le même groupe, mais innovation, cette protection ne sera plus active dès les huitièmes.

C2 = La Coupe des Vainqueurs de Coupe : un retour de cette Coupe d’Europe disparue en 1999, qui avait été supprimée pour faire de la place à la grande Ligue des Champions du 21ème siècle. Celle que beaucoup appelait « la petite Coupe d’Europe que personne ne voulait », essentiellement par ce que le seul club français l’ayant remporté était le Paris Saint-Germain et qu’il était donc tendance de dénigrer cette compétition. Jugez plutôt de son palmarès sur les dix dernières éditions avant sa suppression : Lazio de Rome, Chelsea, FC Barcelone, Paris Saint-Germain, Real Saragosse, Arsenal, Parme, Werder Brême, Manchester United, Sampdoria de Gênes. Au-delà de la qualité des équipes, on note cinq pays différents et dix clubs différents, autrement dit une vraie diversité.

Les cinquante-quatre vainqueurs des coupes nationales de chacune des fédérations affiliées à l’UEFA seront qualifiées pour cette compétition. Les dix-huit pays les mieux placés à l’indice UEFA seront directement qualifiés pour la phase de groupe, les trente-six autres en tours préliminaires, six équipes intégrant la phase de groupe, les trente autres étant repêchés en C4. Ainsi, vingt-quatre pays seront sur la ligne de départ pour la première phase en septembre, répartis en huit groupes. Celle-ci puis les matchs à élimination directe dès les huitièmes de finale et les repêchages seront organisés sur le même format que ma C1.

L’attrait pour cette compétition remasterisée sera une qualification pour le vainqueur à la prochaine Ligue des Champions, pour les deux finalistes une qualification à la Super-Coupe d’Europe et pour les deux finalistes du repêchage une accession à la Super-Coupe d’Europe Conférence.

C3 = La Ligue Europa : Une formule allégée de l’actuelle Europa League, avec quatre-vingt-huit équipes participantes, dont huit qualifiés directement pour la phase de groupe, les autres devant se qualifier via différents tours préliminaires. Le nombre de participants par pays est dégressif en fonction des indices UEFA : pour les huit plus haut pays, un qualifié directement et deux équipes en préliminaire ; pour les dix-huit pays suivants, deux équipes en tour préliminaire ; pour les vingt-huit autres pays, une équipe en tour préliminaire. A l’issue de quatre tours préliminaires, seize équipes rejoindront la phase de groupe, toutes les autres étant repêchés en C4. Le format de la compétition à partir des phases de groupe sera identique à celui de la C1 et de la C2, avec quarante-huit matchs de groupes, vingt-neuf matchs à partir des huitièmes de finale, et vingt-et-un matchs de repêchage à élimination directe.

C4 = La Ligue Europa Conférence : Cette nouvelle compétition sera instaurée par l’UEFA dès la saison prochaine, regroupant cent-quatre-vingt-quatre équipes au total [dont trente-huit repêchées des tours préliminaires de la C1 et de la C3] et trente-deux équipes à partir de la phase de poule, réparties en huit groupes. De mon côté, je garde donc cette compétition et son principe, j’en modifie toutefois le format. Pour ma part, il y aura cent-vingt-huit équipes qualifiées directement pour le premier tour, à savoir tous les repêchés des tours préliminaires de C1, C2 et C3. Aucune équipe ne sera qualifiée directement par son championnat d’origine. 

Autre modification, je ne prévois aucune phase de groupe, mais uniquement des confrontations à élimination directe en matchs aller-retour. Pour les trois premiers tours, deux tableaux distincts au tirage au sort : d’un côté les trente-quatre équipes repêchées de la C1 avec les trente repêchés de la C2 [réparties en deux pots distincts qui s’affronteront pour le 1er tour]; dans l’autre tableau, les soixante-quatre équipes repêchées de la C3. Ces deux tableaux se retrouveront en face à face pour les huitièmes de finale, réparties en deux pots distincts C1/C2 vs C3. Une phase de repêchage est programmée dès les perdants du troisième tour, auxquels s’ajouteront à chaque nouveau tour les équipes éliminées du tableau principal. Les deux finalistes de la C4 et les deux finalistes de la C4 repêchages seront qualifiées pour la Super-Coupe d’Europe Conférence à la fin du mois de mai.

  Les repêchages : Une des mes innovations est la création pour chacune de ces quatre compétitions d’un tableau consolante. Cette idée me vient notamment des tournois de pétanques effectués dans ma jeunesse dans les campings du sud de la France ! Cela permettra aux équipes éliminées de jouer tout de même plus de matchs, avec un réel enjeu sportif qui sera pour les finalistes une qualification aux Super-Coupes d’Europe. Uniquement composés de matchs à élimination direct, sur un match sec, pas d’aller-retour, le terrain sera soit attribué par tirage au sort, soit sur le terrain du dernier éliminé dans le tableau principal [par exemple un quart de finaliste du tableau principal accueillera à domicile le match de repêchage suivant, contre un des qualifiés du précédent tour de repêchage]. Dès le premier tour de repêchage, il n’y aura aucune règle de protection d’équipe d’un même pays. Pour le premier tour, qui verra s’affronter les troisièmes de groupe aux huitièmes finalistes éliminés du tour principal, les équipes ayant été dans le même groupe lors de la phase de poule ne pourront pas s’affronter.

Ces repêchages me paraissent être une nouveauté idéale pour multiplier le nombre de matchs à enjeux et pour prolonger le spectacle notamment sur beaucoup de territoires où les équipes sont éliminés dès les premiers tours, voire même dès les préliminaires. Ceci permettra de percer de nouveaux marchés européens, d’avoir une distribution plus large des revenus, et une amélioration globale du niveau des équipes sur l’ensemble du continent, et plus seulement dans quelques clubs des principaux championnats.

SCE1 = La Super-Coupe d’Europe : Aujourd’hui, la Super-Coupe d’Europe est un match de rentrée, casé au mois d’août entre deux rencontres de championnats ou deux matchs amicaux, une sorte de rencontre permettant une revue d’effectif estivale qui pourtant décerne un trophée renommé. Je propose donc de transformer ce trophée en une véritable compétition, avec plusieurs tours et en quadruplant le nombre d’équipe engagées. Pour lui donner toute la place que ce titre mérite, je le déplace en point d’orgue de la saison, fin mai, afin de récompenser les effectifs victorieux et d’offrir un véritable spectacle. Son format : identique à la phase finale de la Ligue des Champions Covid 2020, à savoir une semaine de compétition, quart, demi et finale sur un seul match, le tout sur terrain neutre et regroupé dans une unité géographique. Parions d’ores et déjà que les télévisions et les supporters seront très friands de cette compétition.

Ma Super-Coupe d’Europe verra s’affronter les tous récents vainqueurs et les finalistes des C1, C2 et C3, ainsi que les vainqueurs des repêchages C1 et C3. L’enjeu ne sera pas uniquement le spectacle, des revenus en plus, un titre honorifique, mais il y aura aussi un véritable objectif sportif puisque le vainqueur de cette Super-Coupe d’Europe sera qualifié pour la prochaine Ligue des Champions [à moins qu’il ne soit déjà vainqueur de sa propre coupe d’Europe d’origine, auquel cas il sera déjà qualifié pour la prochaine C1. Une équipe cumulant les deux trophées libérera ainsi une place pour une autre équipe, à savoir le deuxième de son pays, ou le finaliste de sa coupe d’Europe d’origine selon les cas de figure].

SCE2 = La Super-Coupe d’Europe Conférence : En plus de cette Super-Coupe d’Europe, afin d’augmenter encore plus le nombre de matchs pour un maximum d’équipes et de territoires, je crée sa petite-sœur sur exactement le même format. Cette Super-Coupe d’Europe Conférence verra s’affronter le vainqueur et le finaliste de la C4, ainsi que le vainqueur et le finaliste de la C4 Repêchage, auxquels s’ajouteront les deux finalistes du C2 Repêchage et le finaliste vaincu du C3 Repêchage.

Cette Super-Coupe d’Europe n’apportera aucune qualification pour une des prochaines compétitions, mais elle permettra d’apporter de nouvelles émotions à bon nombre de supporters et de territoires, ainsi qu’un titre européen, ce qui fait toujours bonne figure dans un palmarès, surtout de nos jours où les vainqueurs continentaux sont très peu nombreux, et peu variés.

[En pièces jointes, veuillez trouver une présentation complète du format de chacune des 6 compétitions que j’ai réformées ou créées. Il s’agit bien d’un exercice de simulation].

Reformulation C1 Ligue des Champions

Reformulation C2 Coupe Vainqueurs de Coupe

Reformulation C3 Ligue Europa

Reformulation C4 Ligue Europa Conférence

Reformulation Super-Coupes d’Europe

Une coupe reste une coupe © Icon Sport

 

Vous l’avez compris, je ne propose pas seulement comme l’UEFA d’apporter quelques modifications à la marge aux compétitions déjà existantes, notamment pour renforcer la position des clubs les plus puissants, mais je réalise une véritable refonte en profondeur des épreuves continentales. J’apporte en effet quelques grosses différences avec les actuels ou les futures Coupes d’Europe : 

– Le nombre d’équipes en C1 par pays : l’actuel C1 permet à seize ou dix-sept pays d’être représentés en phase de poule, malgré trente-deux clubs engagés. Pour ma part, vingt pays seront représentés sur un total de vingt-quatre équipes, une répartition bien plus représentative et plus juste. Il parait que le nombre de pays lors de la phase de groupe augmentera suite à la reformulation de la C1 par l’UEFA, mais cela n’est qu’un mirage. En effet, le nombre d’équipes des principaux championnats sera aussi renforcé, noyautant toujours la compétition. Pour ma part, ce nombre de 20/24 permettra une moindre concentration. Actuellement, la moitié des équipes en phase de groupes sont issues des quatre grands championnats, et en huitième, on retrouve souvent douze, treize et même parfois quatorze de ces représentants sur les seize dernières équipes. Dans ma proposition, à part les quatre vainqueurs en titre des précédentes coupes d’Europe, il y aura seulement une équipe par pays, ce qui limitera la consanguinité.

– Ajoutons à cela une de mes mesures phares, à savoir la suppression pour tous les matchs à élimination directe de la règle de protection des pays, le fait que deux équipes d’un même pays ne puissent pas s’affronter. La suppression de cette règle ouvrira les possibilités et permettra une totale équité sportive, du moins lors du tirage au sort.

– Aujourd’hui en C3, avec l’absence de C2, cent-cinquante-huit équipes sont au départ, puis passé les préliminaires, il n’en reste plus que quarante-huit à la phase finale. Pour ma part, ces équipes seront dispatchées pour une meilleure lisibilité des compétitions, d’une part en C2 avec cinquante-quatre équipes, d’autre part en C3 avec quatre-vingt équipes, et tous les éliminés des préliminaires, peu importe le tour, seront qualifiés pour le premier tour de la C4. Ainsi chaque club ayant obtenu la saison précédente une qualification européenne dans son pays pourra participer à au moins un tour de phase finale de coupe d’Europe, en plus des tours préliminaires auxquels il aura préalablement participé.

– Dans l’actuelle Ligue Europa, pour les seizièmes de finale, apparaissent huit équipes repêchées de la C1, soit potentiellement en huitième la moitié des équipes. De même demain pour la nouvelle Europa League Conference, apparaitront en seizième huit équipes repêchées de la Ligue Europa. Autrement dit, la moitié des équipes qualifiées en phase finale de ces compétitions, avec donc de fortes probabilités de la remporter, n’étaient pas dans cette compétition au départ. Je vois là personnellement une ineptie énorme, et encore une fois, un manque d’équité sportif majeur. Pour ma part, je ne prévois aucun repêchage en cours de saison d’une compétition à une autre. Chaque équipe remportant la C1, la C2, la C3 et la C4 aura participé au premier tour de la dite compétition et se sera qualifiée à chaque tour. En revanche, je crée les repêchages au sein de chaque compétition pour donner une seconde chance à toutes les équipes éliminées.

– Les C1, C3 et Super-Coupe d’Europe aujourd’hui comportent un total de sept-cent-trente-huit matchs dont 67% en élimination directe. La refonte avec la nouvelle C4 augmentera le nombre de matchs à huit-cent-soixante-treize, dont seulement 62% à élimination directe. Dans ma reformulation, le nombre de match sera au total de huit-cent-trente-six, dont 83% à élimination directe. Ainsi, j’augmente le nombre de matchs par rapport à aujourd’hui, tout en accentuant considérablement la proportion et la quantité de matchs à enjeu direct. Autant d’arguments qui devraient satisfaire l’UEFA, les détenteurs des droits télés et les (télé)spectateurs.

– Ce sont deux-cents équipes européennes qui se qualifieront chaque saison au cumul de mes quatre coupes d’Europe. Les moins performantes joueront un minimum de 3 matchs. A partir de la phase de groupes, c’est un minimum de cinq matchs par équipe qui seront joués, repêchage inclus. Pour les finalistes des C1, C2, C3, ce seront onze matchs, plus au moins un supplémentaire en Super-Coupe d’Europe, dans laquelle les finalistes joueront trois matchs. Pour les demi-finalistes vaincus, si ils accèdent à la finale du repêchage, ils auront joué douze matchs en tout. Aujourd’hui, un finaliste de la Ligue des Champions a joué treize matchs, dont six de groupe. Me concernant, il  y aura deux matchs en moins à l’automne, soit un peu plus de repos à l’automne pour chaque équipe, ce qui n’est pas plus mal pour la santé des joueurs.

– La force de ma proposition est la répartition entre les pays. Les vingt-huit plus bas indices auront au total trois équipes qualifiées. Les pays classés entre les indices 9 et 18 auront quatre équipes qualifiés. Les huit pays les plus hauts à l’indice UEFA auront chacun cinq équipes qualifiées. La grande nouveauté est que ces deux-cents équipes verront le mois de septembre. Bien sûr, en fonction des quatre vainqueurs des coupes d’Europe C1, C2, C3 et SC1 de la saison précédente, quatre places supplémentaires seront à pourvoir en Ligue des Champions, permettant à un même pays de qualifier potentiellement quatre équipes en plus. D’une part, ceci sera atténué par la suppression de la règle de protection des pays. D’autre part, une plus grande ouverture à l’ensemble des cinquante-quatre fédérations et une amélioration de l’équité entre chacune permettra certainement sur la durée de diversifier davantage les équipes vainqueurs, et donc de limiter naturellement le nombre d’équipes par pays dans la C1, tout en redonnant un véritable sens sportif à l’ensemble de l’édifice.

Le blues de toi  © Icon Sport

Ce travail de reformulation de l’ensemble des Coupes d’Europe ne fut pas une mince affaire. J’ai dû multiplier les simulations avant d’en trouver une globale tout à fait satisfaisante. Ainsi, je vous remercie d’avoir pris le temps de me lire, et d’être arrivé jusqu’à cette conclusion. Je n’ai pas la prétention de révolutionner le football, ni d’imposer mes vues, celles d’un supporter passionné  adepte de sensations et amoureux du jeu football. J’ai ainsi cherché à apporter ma pierre à l’édifice afin d’ouvrir un débat à travers des formules alternatives qui ne me paraissent pas moins pertinentes que celles officiellement annoncées par l’UEFA. A cette instance de prendre maintenant les bonnes décisions, en plaçant les supporters au cœur de leur réflexion, et pas seulement les intérêts d’une poignée de soi-disant grands clubs.

Supporters parisiens, je vous vois déjà grincer des dents. Avec mes formules, peut-être que le Paris Saint-Germain ne participera pas tous les ans à la Ligue des Champions, mais cela ne me dérange pas. L’élite des compétitions n’est pas obligatoirement la panacée, elle n’a pas l’exclusivité des émotions. Dans ma  reformulation, y participer sera une véritable récompense. Comme pour toute autre équipe du continent, le Paris Saint-Germain devra y mériter sa place, en remportant son championnat national. La victoire n’en sera que plus belle.


Benjamin Navet

Tango & Conf' Virage PSG

Tango & Conf’

« Et pour conclure cette présentation sur les meilleures réponses à donner aux journalistes en conférence de presse, une dernière astuce : c’est le troisième S, la Sympathie. Soyez toujours sympathiques avec les médias. Par exemple, si vous en avez assez et que vous souhaitez mettre un terme à l’entretien, alors vous remerciez vos interlocuteurs et vous leur demandez s’ils souhaitent que l’on en reste là… C’était donc le dernier S de notre méthode de communication des 3 S : Sympathie. Voilà… »


Brice Pateulier posa la tablette prêtée par le Directeur Administratif des Fournitures Électroniques Utilisables en Conférence avec un soupir de soulagement. Elle ne s’était pas si mal passée que ça, cette séance de Comm’ Consulting, non ?

Debout sous les spots de la salle de réunion du Camp des Loges, les épaules bien droites dans sa veste de costume anthracite, ses chaussures neuves aux pieds, Brice croisa le regard des deux entraîneurs Argentins. Tous les deux assis de l’autre côté de la table. Tous les deux avec leur bloc-note. Tous les deux en survêtement du PSG. Tous les deux immobiles depuis le début de la conf’, le même sourire poli aux lèvres. Bizarre tout de même : pourquoi apporter un bloc-notes, si c’était pour ne rien écrire du tout ?

« Merci Monsieur Pateulier, répondit l’adjoint. Donc pour arrêter la séance, on peut demander aux journalistes s’ils souhaitent en rester là. Très utile. C’est tout ?

– Ah non ! Il reste la mise en situation. »

La consigne de son Directeur Administratif était claire : Brice devait ensuite appliquer le paragraphe 3, partie 4 du manuel. « Maintenant, si vous le souhaitez, je vous propose de mettre en pratique la règle des trois S de notre stratégie de communication : Sensations, Sérénité, Sympathie. Nous allons rejouer une conférence de presse. Je pose les questions et vous répondez au mieux… »

En stage longue durée chez « Pro Comm’ Sports » (Les pros de la comm’, la comm’ des pros, et inversement), Brice n’en revenait pas. Avoir l’opportunité d’animer sa première séance de Conseil Stratégie Communication auprès des entraîneurs du Paris Saint-Germain, rien que ça ! Non pas qu’il y connaisse grand-chose en foot, mais tout de même, le PSG c’était LE gros client de la boîte. Et lui se retrouvait là, après l’abandon de tous les membres seniors… Brice Pateulier réussissait le coup parfait, et savourait d’avance les réactions à son prochain post LinkedIn !

Le jeune formateur regarda le coach du PSG dans les yeux, et lui sourit. Pochettino lui sourit en retour. La mission idéale je vous dis…

« Allez, on y va. Question numéro un c’est parti : Coach, allez-vous titulariser Keylor Navas pour la finale de Coupe de France, mercredi ? »

Mauricio Pochettino se pencha vers son adjoint et lui glissa quelques mots à l’oreille. On avait prévenu Brice que même si l’entraîneur parisien parlait parfaitement le français, il préférait que ce soit son assistant qui assure la traduction. Pochettino posa les mains sur la table, formant une petite cathédrale. Miguel d’Agostino sourit et d’une voix chantante répondit calmement :

« Nous allons essayer de mettre en place le meilleur onze de départ. 

– Voilà, parfait, c’est exactement… Quoi ? Mais non !

– Un problème, Monsieur Pateulier ?

– Mais on en a parlé une heure ! Les 3 S : les sensations ! Vous devez donner des sensations à votre auditoire. Ça ne va pas du tout là : le meilleur onze de départ. On se doute bien que vous n’allez pas mettre le pire. Pensez aux 3 S !

– Ah oui… Les 3 S… »

Rectifiant la position de son stylo sur le bloc, d’Agostino soupira, pendant que Pochettino restait immobile, les yeux plongés dans ceux du consultant. Brice déglutit, toujours debout, adossé à l’écran qui était resté bloqué sur la dernière diapo « Sympathie / empathie / répartie ». Étrange l’effet que lui faisait le regard de ces Argentins. On ne pouvait pas dire qu’ils aient l’air méchant, ou agacés. Au contraire, ils gardaient une expression compatissante, presque attendrie. Rien qui puisse expliquer l’envie subite qu’avait Pateulier de s’asseoir pour se reposer les genoux, en tous cas.

Après que le coach lui ait glissé deux mots à l’oreille, c’est d’une voix douce que d’Agostino s’adressa au stagiaire :

« Mauricio préfère qu’on ne donne aucune indication à l’adversaire sur nos compositions d’équipes avant match. C’est notre règle. Donc on va s’en tenir à cela : « essayer de mettre en place le meilleur onze de départ. » Mais continuez, je vous en prie.

– Ah bon. D’accord, bien sûr, bien sûr. Alors question suivante, et on reste focus sur notre méthode n’est-ce pas : « le PSG a encaissé deux buts contre Montpellier, est-ce deux buts de trop ? »

Brice déglutit à la fin de sa tirade. Pochettino se pencha. Même routine. Deux mots à son adjoint. Maximum. « Oui, c’est trop. C’est une chose que l’on doit améliorer non seulement au présent mais dans le futur. Nous ne devons pas concéder autant de buts. Nous devons vraiment travailler dans ce domaine. »

Le jeune communicant regrettait d’avoir suivi l’avis de ses parents et de s’être farci sept années d’allemand avec madame Van Gueute. L’espagnol avait vraiment l’air d’être une langue étonnante : cette économie, cette concision qui faisait qu’une pincée de syllabes se transformaient, une fois traduites, en un long paragraphe ! Incroyable. En revanche, soyons honnête, ça mettait un peu mal à l’aise. Et ça donnait la gorge sèche, non ?

« Alors euh… Non, mais c’est bien hein. Merci Monsieur d’Agostino. Mais ça pourrait être plus… Ou alors non, un petit peu moins ?…

– Nous vous écoutons.

– Disons que vous pourriez éventuellement donner une explication pour ces buts, ou peut-être pointer un joueur fautif ?

– C’est-à-dire que vous venez de nous demander si encaisser des buts était mauvais. Vous avouerez que c’est compliqué de répondre autre chose que oui, et qu’on va essayer de faire mieux. Sachant qu’on ne désignera jamais de coupables dans notre groupe pour ne pas fragiliser les garçons…

– Ah, forcément…

– Voilà : forcément. »

En fait, c’était plutôt leur bienveillance qui avait un je ne sais quoi d’inquiétant. Une bienveillance inédite, presque vivante. Du genre que vous sentiez descendre doucement le long de votre dos. Brice remua les doigts de pieds, tira un peu son col de chemise. Ces chaussures le serraient drôlement depuis que la séance avait commencé. Il aurait dû venir en baskets. Eux étaient en basket et avaient l’air plus sereins. Plus à l’aise. C’est bien les baskets. Et puis ces spots lumineux dans la figure, qu’est-ce que ça lui donnait chaud…

« Euh… Vous allez affronter Monaco en finale de Coupe de France. Cette équipe est sur une bonne dynamique. Craignez-vous cet adversaire ? »

Cette fois-ci, Brice aurait pu jurer que Pochettino n’avait rien eu besoin de dire à son adjoint. Mais il aurait aussi pu jurer que d’Agostino n’avait pas répondu non plus. Comme si une voix avait résonné directement dans sa propre tête. De toutes façons comment auraient-ils pu parler puisqu’ils ne faisaient que le fixer, en souriant ?

« Monaco est une grande équipe, nous la respectons beaucoup. Mais nous ne craignons aucun adversaire. Nous allons tout faire pour essayer de remporter ce titre. Nous avons conscience de l’importance de ce match pour le club, et pour ses supporters. »

Ou alors c’était cette salade périgourdine qu’il avait mangé ce midi qui ne passait pas. On ne devrait jamais manger de salade périgourdine avant d’aller bosser, ça fige un peu et après on transpire.

« Je crois que je commence à comprendre l’idée générale. Du coup je propose de changer un peu de thème. Pourquoi ne pas passer à un entretien exclusif ? Regardez, j’ai une superbe demande d’un journaliste de Canal, c’est bien ça, non ?

– Merci.

– Non mais je vous sens un peu sur la retenue là. C’est un projet solide, une sollicitation issue d’un grand groupe.

– Oui, nous connaissons Canal +, merci.

– Attendez, le gars écrit qu’il est bilingue dans son courrier, vous pourrez la faire sans traducteur ! D’ailleurs Monsieur Pochettino, je crois qu’il vous admire beaucoup, il parle de vous comme d’un « moutcho grandé entrainador ». C’est cocasse, je n’imaginais pas que ça se disait comme ça en espagnol.

– Sans doute parce que ça ne se dit pas comme ça.

– Ah bon ? Mais pourtant il m’a assuré qu’il était bilingue Franco-Espagnol ?

– Il voulait sans doute dire qu’il parlait aussi bien une langue que l’autre. Ce qui le concernant n’est pas vraiment la même chose qu’être bilingue.

– Ah…

– Voilà. Sinon, pure curiosité : c’est vous qui viendrez pour nous donner la dernière séance de cette formation ? »

Brice s’épongea le front. Pas sûr que sa mère lui ai mis un doliprane dans son sac ce matin. Ça se fait de demander un doliprane aux clients pendant une séance de Comm’ Cunsulting ?

« Alors j’aurais adoré mais ce sera un autre intervenant, parce qu’en fait c’est ballot mais j’ai un empêchement sur ce jour précis.

– Je croyais que nous n’avions pas encore arrêté la date du dernier rendez-vous ?

– Oui mais je suis pris quand-même. Bon eh bien du coup…

– Bon eh bien du coup, vous souhaitez peut-être que nous en restions là ? »


Note de l’auteur  : Tous les passages en italique sont des citations tirées de conférences de presse. Oui, même celui auquel vous pensez, là.


Arno P-E

De l’intérieur #5

VIRAGE était de retour au PARC DES PRINCES ce samedi pour shooter le match opposant le PSG à BREST. Découvrez  les magnifiques photos signées LUC BRAQUET.

 

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Luc Braquet

 

Au-delà du virage psg

Au-delà du Virage

Après de longs mois d’absence en raison de l’épidémie de Covid-19,
le football a fait son retour dans l’actualité. Mais pendant que les clubs étaient à l’arrêt et que les médias n’avaient plus rien à dire, des groupes de supporters s’organisaient pour apporter leur contribution pendant cette période difficile.


Beaucoup de clubs et de joueurs ont fait des dons pour soutenir les hôpitaux pendant la pandémie. Mais dans le monde du football français personne ne semble s’être impliqué aussi spontanément que les ultras. Dès les premières heures de l’épidémie, les actions se sont multipliées, à destination du personnel soignant mais aussi des personnes dans le besoin. D’abord, des bâches avec des messages de soutien ont été déployées aux abords des établissements de santé, notamment par le CUP. Puis très rapidement des fonds ont été récoltés à l’appel de différents groupes. Du côté du Paname ReBirth (présents en tribune Boulogne), en lien avec l’association Les Mains Unies de Saint-Denis, l’argent récolté a permis de distribuer un millier de repas en deux mois à des familles en difficulté. Une action a également été menée auprès des résidents d’un foyer d’hébergement à Boulogne avec une distribution de repas et de kits d’hygiène (brosse à dent, gel douche…).

A Nîmes, les Gladiators ont suivi le même principe de l’appel aux dons et en ont fait bénéficier le Centre Hospitalier de Nîmes ainsi qu’une polyclinique, puis un EHPAD, un service de gériatrie et les pompiers. En lien avec la Croix Rouge, des produits d’hygiène ont été distribués à des personnes sans domicile et à des migrants. A Dijon, l’approche des Lingon’s Boys a été légèrement différente puisque leurs actions se voulaient complémentaires de celles déjà menées par le Dijon FCO en direction des hôpitaux régionaux et des soignants. Ils ont donc choisi d’apporter leur soutien aux autres personnes qui étaient elles aussi au travail pendant le confinement :  pompiers, centre de ramassage des déchets, supermarchés, ambulances privées, La Poste. A Orléans, les Drouguis ont d’abord mis en place une cagnotte en ligne au profit du personnel soignant du Centre Hospitalier Régional d’Orléans. Puis le groupe a organisé des livraisons de produits frais locaux aux soignants, provenant directement de producteurs du Val de Loire qui étaient eux aussi impactés par la crise sanitaire et économique. Ou comment faire d’une pierre, deux coups. Dans le même temps, les maraudes auprès des SDF orléanais, initiées avant le confinement, ont été accentuées et ont permis de distribuer des masques, des produits d’hygiène et des repas chauds toujours élaborés avec des produits locaux dans la cuisine professionnelle d’un adhérent du groupe. Des repas ont aussi été livrés aux bénévoles de la Protection Civile du Loiret. Cette période d’activité intense a finalement donné naissance à une structure dédiée aux actions solidaires au sein des Drouguis.

Toutes ces actions ont été réalisées avec la seule volonté d’aider, sans rechercher la lumière. Le mouvement ultra est connu pour cultiver un certain sens du secret, mais durant ces derniers mois, il s’est surtout distingué par son sens du collectif. Ce qui n’est finalement pas une surprise. La solidarité et le soutien à sa communauté locale font partie de la mentalité ultra. C’est en tout cas le point de vue que défend Nico chez les Lingon’s Boys de Dijon : « L’un des principes d’un ultra est son attachement à son club mais surtout à sa ville. (…)  La liste des actions solidaires menées par l’ensemble des groupes de supporters français tout au long de l’année est très longue ». Confirmation à Nîmes avec Yakari, des Gladiators, qui dit être « Nîmois avant d’être ultra » et qui rappelle que d’autres actions similaires avaient été menées les années précédentes. Ibrahima, du Paname ReBirth, fait écho à cette déclaration : « Nous sommes humains avant d’être supporters et les membres du Paname ReBirth sont comme une famille. Aider son prochain est un choix. » Chez les Drouguis, à Orléans, Arnaud n’hésite pas à faire de la solidarité une composante de l’ADN des ultras : « Nous offrons systématiquement un soutien financier à nos adhérents poursuivis juridiquement pour un acte en rapport avec l’activité du groupe. Il y a cette habitude de ne jamais abandonner quelqu’un. Transférer cette solidarité dans la ville a été assez naturel ».

Un tel engagement force le respect. Mais dans un football professionnel qui ressemble de plus en plus à un laboratoire de l’ultra-libéralisme le plus débridé, cette volonté de solidarité peut sembler un peu vaine, voire anachronique. Certains n’y prêtent pas attention, d’autres admettent une certaine nostalgie du foot d’avant. Chez les Lingon’s Boys, on reconnaît volontiers les dérives du football mais on note aussi quelques signes encourageants, comme les dons faits par les clubs mais aussi la décision de ne pas reprendre le championnat là où d’autres pays ne voyaient qu’une urgence à remettre
la machine économique en marche. A Orléans, Arnaud voit chez les les groupes de supporters « une utilité sociale et un rôle de syndicat. (…) Les ultras amènent de l’humanité dans un milieu détestable dirigé par des financiers ». Les ultras seraient donc un contrepoids à la course au profit. Et même si c’est bien trop léger pour inverser la tendance, ça a le mérite d’exister et de poser le débat. Après tout, si on écoute des présidents de club geindre à longueur de temps sur les moyens de leurs concurrents, on peut au minimum prendre le temps d’écouter ce que les ultras ont à dire. Et ce serait bien de voir les médias sportifs donner l’exemple.

Cette dimension sociale chez les ultras pourrait-elle en faire émerger une autre plus sociétale ? La crise sanitaire a provoqué une crise économique qui s’annonce longue et douloureuse. Des mouvements de soutien au personnel soignant ont lieu, pour la sauvegarde du service public de la santé. Des manifestations dénonçant les violences policières, sur fond de lutte contre le racisme, ont pris de l’ampleur. Les ultras pourraient-ils avoir un rôle à jouer dans ces contestations ? Sont-ils prêts à porter des revendications en dehors des stades, comme cela a par exemple été le cas en Algérie l’année dernière ? Sur ce point, mes interlocuteurs se montrent plus réservés. Globalement, l’engagement politique n’est pas au programme. Si les Gladiators et le Paname ReBirth mettent en avant la tolérance qui règne au sein de leurs groupes, il ne perdent pas de vue que des sensibilités différentes peuvent y cohabiter. Une vision confirmée chez les Lingon’s Boys, même si Nico précise que certains membres peuvent prendre part à des manifestations de manière personnelle mais pas sous la bannière du groupe. Il ajoute : « La différence est qu’impliquer un groupe entraîne de facto tous ses membres dans le mouvement, qu’ils soient d’accord ou non avec les revendications. Certains peuvent aussi penser qu’ils sont déjà assez réprimés par les flics au stade, sans avoir envie de prendre de risque supplémentaire en manifestation ».

Il est vrai que les ultras n’ont pas été épargnés par la répression et qu’ils souffrent d’une image médiatique pas franchement flatteuse. Souvent présentés négativement comme des sauvages, sectaires, violents et intolérants, ils ont su pour beaucoup mettre leurs rivalités de côté pour défendre leurs droits communs, notamment au sein de l’ANS pour ceux qui en font partie. Et dans une période noire pour notre pays, ils ont incarné ce qui manque cruellement au football aujourd’hui : un peu d’humanité.


Café Crème et Sombrero