Humeur

Le Doute Mbappe Virage PSG

Le doute qui fait déborder le vase ?

A l’heure de la reprise après une saison éprouvante, la question qui revient le plus est celle de l’avenir de Kylian Mbappé. Prolongation ? Départ ? Statu quo ? Difficile à dire, mais le jeune prodige n’en finit plus de temporiser. Au risque d’agacer.


Contractuellement, KM7 est encore un joueur parisien jusqu’au 30 juin 2022. Tout ce que l’on sait pour le moment, c’est qu’il a refusé une prolongation « en l’état », selon les informations qui ont filtré. L’attaquant avait demandé des garanties sur le recrutement, voulant s’assurer de la compétitivité de l’équipe pour les prochaines saisons. Les arrivées récentes de Wijnaldum, Hakimi, Donnarumma et Ramos apportent, il me semble, certaines garanties sur les ambitions parisiennes. Et surtout le mercato est loin d’être terminé. Malgré cela, pas de prolongation à l’horizon. Le joueur a déclaré qu’il n’irait pas au clash contre la direction parisienne, assurant qu’il honorerait sa dernière année de contrat. Ce qui me laisse perplexe. D’un côté, ça donne du temps au joueur, à ses représentants et aux dirigeants parisiens pour trouver une solution. De l’autre, si aucun accord n’est trouvé d’ici-là, Mbappé sera libre de négocier avec qui il voudra dès le 1er janvier 2022. Il sera alors en position de force pour négocier, encore bien plus que maintenant. Donc ne pas aller au clash, dans ces conditions, est une faveur que Mbappé se fait à lui-même et pas à son employeur malgré ce que cette déclaration pourrait laisser croire.

Une autre option serait de le vendre dès maintenant. Même avec seulement un an de contrat restant, Mbappé rapporterait une somme à 9 chiffres au PSG. Face à un joueur dont les atermoiements durent depuis déjà de longs mois, la solution est tentante et elle a au moins le mérite d’être économiquement intéressante. A condition bien sûr qu’un club ait les moyens de payer un transfert très onéreux et d’offrir au joueur un salaire stratosphérique en même temps que des garanties sportives. Après une saison où tous les clubs ont perdu beaucoup d’argent, les candidats sont très rares. On peut même se demander s’il y en a vraiment. Le Réal n’a plus les moyens d’antan et son équipe est en fin de cycle. Liverpool également. Le Bayern serait une option mais le club Bavarois n’est pas connu pour faire de telles folies financières. Chelsea pourrait être une piste, mais est-ce que Kyky serait ravi de retrouver un Thomas Tuchel qui n’avait pas hésité à lui tenir tête ? Dans ces conditions, tant que le « Génie Français » jouera la montre, je ne vois pas pourquoi un club risquerait de mettre sa santé financière en jeu alors qu’il suffit peut-être simplement d’attendre quelques mois.

Kylian a du temps pour faire son choix

Pour résumer, Kylian a du temps pour faire son choix. Il a les cartes en main. Pour les supporters que nous sommes, la situation est frustrante. D’un côté le risque de voir un des meilleurs joueurs du monde quitter le club gratuitement dans un an est inacceptable. De l’autre, voir un joueur, même s’il est un des meilleurs au monde, se payer la tête du club est inacceptable. On a déjà connu une situation similaire avec Neymar, et même si le Brésilien a finalement signé un nouveau contrat de longue durée, rien ne dit que l’issue sera la même cette fois-ci. Le cas d’Adrien Rabiot est lui aussi dans toutes les mémoires, et la rancœur est tenace. Alors que manque-t-il à Kylian Mbappé pour prolonger à Paris ? L’excuse des garanties sportives a pris du plomb dans l’aile car les nouveaux arrivants sont tout sauf des seconds couteaux. Même si je n’ai aucune sympathie pour Sergio Ramos, il arrive avec un statut en or massif. Peut-être que Kyky attend encore plus ? Si Leonardo arrive à dégraisser un peu l’effectif, ce qui est loin d’être une certitude, peut-être que d’autres renforts de poids pourraient arriver. En espérant que cette fois, ce sera suffisant pour que Sa Majesté accepte de parapher un nouveau contrat.

Une des difficultés évoquées dans les négociations est la relation entre la famille Mbappé, ses représentants et Leonardo, décrite comme tendue. Ce type d’information est impossible à vérifier et on sera tenté d’y croire ou non en fonction de l’opinion que l’on a de chacune des parties. Mais je note tout de même que ce n’est pas la première fois que le nom du directeur sportif est associé à des relations houleuses (Neymar et Tuchel, pour ne citer qu’eux). Si les occurrences se multiplient, j’ai tendance à penser qu’il y a au moins un fond de vérité. J’ai tout de même du mal à croire que ce point d’achoppement soit suffisant pour tout faire capoter.  Alors j’imagine, et ça n’engage que moi, que Kyky est véritablement en proie au doute concernant son avenir. Je ne sens pas une volonté réelle de s’engager sur le long terme avec Paris. Et comme je l’ai dit plus haut, il est en position de force. A cet instant, je pense que la question qu’il se pose est de savoir s’il doit partir maintenant ou plus tard. Je n’arrive pas à me dire que ce joueur envisage de rester 8, 9 ou 10 ans à Paris comme Ronaldo ou Benzema l’ont fait au Real, par exemple. A moins bien sûr que les garanties offertes soient très, très convaincantes. A moins que ces fameuses garanties ne soient qu’une excuse pour négocier avec la concurrence.

Alors on attend. Et vraisemblablement, on attendra encore. Une décision arrivera, un jour ou l’autre. Si elle prend la forme d’un nouveau contrat à Paris, on oubliera peut-être ces hésitations. Jusqu’à la prochaine fois. Mais si l’issue était différente et que Mbappé choisissait d’aller voir si la pelouse est plus verte ailleurs, il subsisterait une grande déception. Même s’il est incontestablement l’un des plus grands talents, si ce n’est le plus grand, à avoir porté le maillot Rouge et Bleu, l’histoire aurait un goût d’inachevé. Et il ne fait aucun doute que dans le coeur des supporters, il ne serait pas près de détrôner les Raí, Sušić, Pauleta, ni même Thiago Silva ou Marquinhos. Ce n’est peut-être pas un de ses objectifs, tout simplement. L’histoire durera ce qu’elle durera. Alors en attendant sa décision, profitons du petit génie de Bondy et de ce qu’il peut nous apporter sur le terrain, là où il est véritablement convaincant.


Café Crème et Sombrero
Kylian Virage PSG

Ici l’herbe est bonne

La saison 2020-2021 est à peine terminée que déjà commence un Euro saupoudré de rumeurs de transferts de ci de là… Et quel est le point commun entre ces trois sujets d’actualité ? Le génie français comme l’avait surnommé le non regretté Stéphane Guy. 


Il faudra donc attendre encore avant de connaitre la décision sur son avenir de l’atout numéro un du PSG et des bleus. Mais quelle que soit sa décision, il serait peut-être temps de dire merci à Mbappé (oui c’est bien de lui dont il s’agit, bravo amis lecteurs, tu avais deviné j’en suis sûr). Oui merci pour ces quatre saisons déjà passées chez nous. Merci pour tous ces titres, ces buts, ces actions de folie, ces gestes techniques, ce plaisir de te voir inspirer la peur dans les yeux de nos adversaires.

Bien-sur cette saison il y a eu Barcelone, Munich, mais le match ou tu m’as fait le plus vibrer c’est contre Saint-Etienne au Parc. Cette rage, ce refus de la défaite, ce leadership qui emmène tout le monde avec lui. Voilà tout ce que j’aime. Que j’ai hâte de revenir au Parc pour voir un PSG galvanisé par tant d’envie et de talent. Et que dire de cette incroyable rapidité ! Personne ne va aussi vite que lui, que cela soit en course pure ou dans l’exécution de ses gestes. Ses enchaînements vont tellement vites…

Bref, ses qualités le monde entier les connait. D’ailleurs tous les clubs du monde nous l’envie ! Oui tous. Réellement. Citez-moi un club qui n’en voudrait pas ? Cherchez bien, allez faîtes un effort ! Vous ne voyez pas ? Moi non plus. La réponse est claire : Aucun. Citez-moi un supporter qui n’en rêve pas ? L’Espagne en meurt d’envie, l’Italie n’est plus assez compétitive et l’Angleterre est prête à toutes les folies.

Alors quand on m’explique que certaines personnes parmi les supporters du club ne l’aiment pas spécialement « parce qu’il ne restera pas longtemps chez nous »« qu’il n’aime pas le club… ». J’ai envie de leur crier au visage, billevesées et coquecigrues !  Mais il vous faut quoi ? Non parce que je ne vois pas ce qu’on peut lui reprocher ? Moi je lui dis merci. Mille fois merci pour ce que tu as fait Kylian. Pour le plaisir et les émotions que tu nous as données.

Voilà 4 ans qu’il est avec nous, plutôt pas mal pour quelqu’un de passage. Non ? Et ce n’est pas fini j’en suis persuadé. Tout d’abord parce que mon fils et ses copains, et tellement d’autres, seraient tellement tristes en cas de départ. Inconsolables. Alors comment voulez-vous qu’il aille jouer ailleurs ? Comme je le disais, il va écrire l’l’histoire du foot et ce sera avec nos couleurs. Gagner la 1ère Ligue des Champions du PSG sera toujours plus fort qu’une 14ème avec le Real Madrid. On n’oublie jamais une première fois. Encore moins quand on l’attend depuis aussi longtemps. 

Alors oui, amis vrais supporters, ne suivez pas tous ces pisse-froids qui crèvent de jalousie et qui adorent se plonger dans la fange des réseaux sociaux, mettez de côté cette bêtise car ce serait bien un minimum de lui témoigner au moins du respect à défaut d’amour. Qu’il reste chez nous d’abord par raison plutôt que par amour ? Peu importe ! On s’en fout ! Ce qui est important c’est qu’il soit au PSG ! Mais quelle chance nous avons de l’avoir ! Parisien réveillez-vous ! 

Bref, il va gagner beaucoup de titres dans sa carrière, c’est écrit. C’est une évidence. Il a déjà sa place réservée dans la grande histoire du football. Quand on a été adoubé par Pelé lui-même, la voie royale semble toute tracée… Alors ces titres, bah moi je préfère que ce soit avec Paris qu’il les gagne ! N’en déplaise à tous ceux que cela rend malade sur les plateaux TV, dans la presse ou chez ces « supporters » parisiens et autres marseillais. Et comme aurait pu dire Guillaume Hoarau, « Kylian à Paris, c’est bon dit ! »

Alors oui Kylian, à Paris on t’aime, tu es chez toi et crois moi l’herbe n’est pas plus verte ailleurs.


J.J. Buteau

PSG. Des hauts … et (des faux) débats !

Non une affirmation n’est pas une vérité… surtout quand il s’agit du PSG !
Ceux qui veulent absolument faire croire ou qui pensent (les pauvres ça doit être douloureux) que les victoires D’Unai et de Thomas sont des défaites pour le PSG, oublient quelques préceptes de base.

Le syllogisme un raisonnement logique par déduction qui met en relation 3 propositions comme par exemple : Les Lilas fleurissent au printemps, Les Lilas sont en fleurs, donc nous sommes au printemps. On pourrait croire, en hâte, que Victoire de Unai + Victoire de Thomas = défaite du PSG est un syllogisme implacable. Mais Aristote ne serait pas forcément d’accord, car ici les choses ne sont pas liées directement. L’analyse précise des différentes composantes de l’équation nous montre que ce n’est en rien connecté. C’est certes cocasse, improbable, un comble, on peut effectivement se dire aussi que le Karma du club est pas ouf… mais ce n’est en aucun cas un syllogisme rigoureux.

Ce sont d’autres concepts fondamentaux qui nous le prouvent.

Ce deuxième concept est une locution chère à notre ami le professeur Raoult (Marseille va *** ta mereuuuu…..) , celle selon laquelle toutes choses ne sont pas égales par ailleurs. Par exemple, Un restaurateur qui a eu du succès dans une ville ne le sera pas forcément dans une autre car cela dépend du nouvel environnement dans lequel il arrive avec peut être beaucoup plus de restaurants déjà installés, une offre plus qualitative, une population avec un pouvoir d’achat différent, etc…. Ceteris Paribus… se vérifie dans le football certainement plus que nul par ailleurs. En effet, la réussite de nos deux anciens coachs ne garantie aucunement une réussite au PSG car les environnements dans lesquels ils évoluent aujourd’hui sont totalement différents. Les différences les plus évidentes et identifiées sont des championnats aux antipodes (j’y reviendrai), une pression immense sur la LDC au PSG (j’y reviendrai) , la gestion de stars, la gouvernance, etc, etc …. Une des composantes fondamentales de ces nombreuses différences dans notre cas est la valeur du championnat et ses enjeux.

Ce qui nous amène à notre 3ème concept.

Le PSG évolue dans un championnat dit faible, du coup il n’y a aucun enjeu à la gagner selon à peu près tout le monde, des amateurs éclairés aux professionnels éclatés. Avec le PSG, toute la pression se porte uniquement sur la LDC. Cette pression est en réalité presque ingérable pour un entraîneur qui joue sa vie à chaque match. Quand vous êtes entraîneur en Espagne ou en Angleterre le championnat est valorisé, il représente un enjeu fort, pour eux la LDC elle est une escapade exceptionnelle, un rêve, une possibilité magique. La pression n’est pas la même. En réalité il est quasiment impossible d’imaginer gagner la Champions League, en perception à Paris nous avons le sentiment que c’est une catastrophe industrielle ne pas y arriver. Une seule équipe gagne chaque année c’est la réalité, chaque grand coach vous le dira. C’est à nous supporters d’accepter cette réalité et de ne pas subir une fausse perception installée par le club, les médias, les haters qui consiste à ne nous juger que sur cette victoire européenne. Nos 2 derniers parcours dans cette compétition sont d’ailleurs exceptionnels. Il faut que nous soyons conscients de cette réalité car c’est très douloureux de vivre dans ce fantasme. Il faut être fier de gagner le championnat, fier de gagner les coupes nationales et arrêter de se persuader et que nous avons un championnat au rabais, c’est faux et ça ne nous aide pas. J’imagine que Pochettino va beaucoup travailler cet aspect pour enlever de la pression aux joueurs, si on lui laisse le temps bien sûr.

Ce n’est pas facile d’être entraîneur ou joueur au PSG et encore moins d’être supporter ! Il faut savoir se préserver.

Pour notre santé mentale, il faudrait arrêter de gober la bouillie médiatique qui à coup d’assertions – affirmations soutenues comme une vérité absolue- crée des raccourcis et des contre vérités. Arrêtons de nous-mêmes y participer en les diffusant à notre tour et ainsi créer une dynamique néfaste et douloureuse. A terme cela peut nous plonger nous-mêmes dans une déprime qui aura pour conséquence de ne plus voir que les éléments négatifs et de vivre notre amour pour le PSG en souffrant. Généralement on en veut à celui qui nous fait souffrir et de fait, nous supporters, nous devenons parfois plus durs, plus destructeurs que nos détracteurs.

Paris est tragique parfois, magique toujours ! Il y a des problèmes à Paris, de gros dysfonctionnements, certes, mais comme dans tout grand club ! A nous de faire la part des choses et de vivre cet amour pour le PSG avec nos propres convictions et notre esprit critique, pas avec celui des autres, en tout cas pas avec celui de ceux qui se réjouissent de nous voir malheureux.

Je nous souhaite à nous tous, les amoureux de Paris, une belle saison l’année prochaine. Nous contre le reste du monde et à jamais Rouge et Bleu … comme dirait Thiago ! Allez Paris ! ❤️💙 Niro.


Niro

La dernière bataille

Les soldats piétinent le dernier champ de bataille, amenés là par toutes les campagnes successives d’une guerre déjà à demi oubliée. Ils sont debout,
au bord du monde, debout là parce qu’ils ont marché sur les chemins pierreux
des défaites honteuses, et parce qu’avant cela ils ont couru porté par les ailes
de la victoire et parce qu’avant encore il y avait d’autres combats dont personne
n’a su dire qui les avait remportés ou pas, ou seul importait pour eux
de s’en être extrait, couverts de sang et de boue et de bleus et de peines
et de cris mais vivants, pour continuer la lutte. Cette guerre a débuté
il y a trop longtemps. Mais aujourd’hui, c’est la dernière bataille.


Inexplicable paradoxe, les chroniques font unanimement remonter la naissance de cette saison à une finale. La coupe de la Ligue, ou la coupe de France, les deux peut-être, ces textes tirés de l’oubli divergent. Qu’importe après tout. Aujourd’hui et pour la dernière fois, le soleil se lève sur la Ligue 1.

Regardez-les, nos vieux soldats abîmés. Il est perdu le temps des immenses armées pavoisées de gueule et d’azur. Alors que les légendes d’avant la Grande Contamination vivent de troupes de milliers de supporters, de cris, d’écharpes et de chants, désormais il ne reste plus qu’eux. La poignée de joueurs survivants. Et c’est eux seuls qui vont mener ce combat, alors oui regardez-les…

On les a dépeints mercenaires sans âme, guerriers barbares incapables de maîtriser notre langue. Pourtant ils portent nos couleurs jusqu’au Finistère et vont batailler. On les a raillés trop fragiles, susceptibles d’abandonner au premier danger. Pourtant ils ont redressé tant de situations désespérées. On les a décrits mal organisés, ne comptant que sur leur force brute, et incapables de livrer une stratégie cohérente. Pourtant ils ont déjà razzié la coupe de France , et demeurent si proches du titre de champion. Combien tueraient pour un tel bilan ? La tristesse des troupes monégasques, défaites au pied de la basilique dyonisienne ne mentait pas : un titre reste un titre, et malheur aux vaincus, condamnés à l’oubli. Les lauriers ne repassent plus. Ils ont triomphé pour nos couleurs, et pourtant depuis le début ces soldats sont seuls.

Il n’y a pas de reproche derrière cette vérité, juste les faits. D’aucuns les ont accompagnés la veille de périlleuses batailles, apportant réconfort, encouragement et soutien : respect à nos ultras. Mais par l’implacable force des choses, toutes les fois où il aura fallu prendre des coups pour défendre le Paris Saint-Germain, les joueurs n’ont pu compter que sur eux-mêmes. Toutes les fois ! Certains comptent les échecs et disent que quoi qu’il advienne, un titre aurait des airs de présent immérité. D’autres s’arrêtent à la campagne d’Europe, où Albion a su éteindre nos espoirs et jugent la guerre déjà perdue. Mais eux qui seuls ont livré tous les combats, qui ont chuté et vaincu puis perdu et gagné tant de fois, eux vont repartir au feu, ce soir encore. Même les moins soutenus.

Bakker PSG Bayern Virage
Entre ici, Mitchell Bakker, avec ton terrible cortège de tacles et de rage. © Icon Sport

Regardez Bakker : quand a-t-il abandonné ? Qui peut juger indigne de porter nos couleurs cet homme qui jamais n’a reculé ? Qui peut oser affirmer mériter mieux que cet homme ? Et sur quel critère ? Bakker a combattu en terres Bavaroises, avec honneur. Qui mieux que lui ? Qui plus Parisien ? Bakker le fruste, Bakker au pied lourd, Bakker est en terre Bretonne, pour défendre l’idée d’un titre du PSG. Honneur à lui.

Regardez Icardi : il a raté des occasions, traversé des champs de bataille comme une ombre, il est resté indisponible de longs mois. Qui mieux que lui ? Qui parmi ses détracteurs aurait fait mouche plus souvent ? Qui, parce qu’il se proclame défenseur du PSG depuis lustres, peut avoir la prétention d’avoir mieux incarné le club, d’avoir réellement apporté davantage ? Icardi et ses kilos en trop, Icardi le fantassin des six derniers mètres, Icardi est à Brest, prêt à se donner pour Paris si on le lui ordonne.

Cette bataille sera peut-être inutile : les troupes lilloises assiègent déjà la citadelle angevine et même hors de vue leur victoire réglerait notre sort. Qu’importe. Les Parisiens vont tout de même mener la lutte. Dagba le trop jeune, Kherer le trop fragile, Ghana l’irrégulier, et Sarabia et Danilo et tous ceux qui ont été assommés de critiques peut-être méritées, tous ils se sont levés ce matin, et tous vont se battre, une dernière fois. Se battre pour l’espoir fragile d’une improbable victoire parisienne. Pour notre palmarès.

Il s’agirait de s’en souvenir. Il reste une ultime bataille à mener. Ils vont la livrer seuls. Allez Paris.


Arno P-E

Public de merde

Voilà plus d’un an que je n’ai pas pu remettre les pieds dans ma maison de campagne, mon antre, mon palais, mon repère, mon PAAAARC ! Alors j’imagine que tout ce qui touche de près ou de loin à mon PSG est forcément exacerbé,
décuplé voir parfois déformé !


Il y a peu, je les entendais tous et toutes (parité oblige, même pour la connerie…) nous expliquer en long, en large et en travers que le PSG, leur PSG dont ils se revendiquent était le plus beau et le plus fort ! Ça demandait de porter les couleurs, les fameuses couleurs : du bleu et du rouge mais nous y reviendrons plus tard. Il fallait s’afficher partout en PSG et prouver sa fierté d’être parisien. La ville de PARIS sur qui nous avons toujours pu compter depuis 50 ans pour… euh… pour nous enfoncer plus que pour autre chose en fait, même cette mairie qui sait à merveille suivre le sens du vent avait affiché des messages de soutien aux parisiens !

Il y a peu, le PSG était donc un exemple de fierté, un club à la mode, le club qu’il fallait supporter. En effet, nous venions d’enfin prendre une revanche. Non, en fait nous venions d’enfin nous racheter notre honneur face aux escrocs catalans du Barkkkka et nous avions enchaîné en rabaissant l’orgueil historique et déplacé des casques à pointe bavarois en les renvoyant, une nouvelle fois chez eux comme en 44. Mais cette fois le PSG regardait ses adversaires droit dans les yeux. C’était fini le temps où on baissait les yeux après avoir fait notre traditionnel « caca culotte » cher à TS et à son mentor de Tuchel ! En ligue 1, nous tenions la barre en maintenant la pression plus ou moins bien mais encore une fois, la plupart des bobo-supporters appelés également footix continuaient à se répandre sur les réseaux avec leurs pseudos, tous aussi cons les uns que les autres mais dont ils sont tellement fiers. La team PSG, il paraît ! PUBLIC DE MERDE !

Et puis, les alertes de Monaco et de Nantes sont arrivées, alors les premières insultes ont été vomies par ces hordes de supporters convaincus d’en être… Neymar était un joueur quelconque, fini et qui ne pensait qu’à la mettre à l’envers une deuxième fois à leur PSG chéri en ne rêvant que du projet catalan sponsorisé par cofidis et cétélem. Et puis Kylian Mbappé est subitement devenu un capricieux qui ne prolongeait pas assez vite sans doute atteint de melonite chronique l’empêchant d’abord de défendre sur le terrain donc d’aider l’équipe mais également d’être dénué de tout attachement à leur PSG ! Mbappé a toujours rêvé du Real, le PSG n’est qu’un tremplin, le mec nous utilise lâchement selon eux.
Heureusement nous avions à l’époque le meilleur gardien du monde qui lui obtenait déjà tous les lauriers des connaisseurs ou plutôt des experts que dis-je du PSG version 2.0. PUBLIC DE MERDE !

Puis City est arrivé, nous avions tout notre effectif, nous venions d’éliminer l’épouvantail de la compétition la grosse bertha n’était plus là , les citizens allaient être presqu’une formalité et avec la vitesse de Kylian… Tout notre effectif ? Ou presque, car il suffisait de voir les premiers appels du kid de Bondy pour tout de suite comprendre… Il était incapable de faire du Mbappé, amoindri puis blessé, Kylian n’a jamais pu jouer ce match, il a essayé, il y a cru, il s’est persuadé lui et certainement le staff mais rien n’y a fait. Et là les premiers reproches apparaissaient : « mais il a quoi Mbappé ? il sert à rien ! On le paie pas pour faire ça ! Vas-y casse-toi à Madrid… »

Mbappé Virage PSG
© Icon Sport

Et puis Pochettino, cet incapable, devenait le bouc émissaire parfait.
Rien n’avait changé depuis l’autre illuminé de Tuchel qui lui devenait un héros avec son club de Chelsea et ses 4 à 6 premiers mois toujours idylliques, sa marque de fabrique.
Oui, Thomas, fait illusion 6 mois, puis il se fera virer, comme toujours après avoir été en conflit avec sa hiérarchie, des joueurs, son directeur sportif, le chauffeur du bus ou le cuisinier… Son destin est déjà tout tracé. Donc Mauricio lui avait trop fait jouer Kylian. D’un autre côté, je me suis toujours dit que jouer au foot n’était ni plus ni moins que son métier et de ce que je vois sa passion.Moi, en tant que professeur des écoles, jamais mon supérieur est venu me proposer de travailler à mi-temps pour préserver ma concentration, ma motivation et mon engagement pédagogique auprès des élèves !!! Etrange… Je ne vous parle pas de Neymar, devenu l’enfant battu, celui non désiré depuis le début voir même le boulet, celui qui nuit à l’équipe ! Neymar ralentit le jeu, Neymar inhibe ses partenaires en particulier le jeune et prometteur Bakker qui a l’aisance technique d’un cul de jatte paraplégique et le QI foot d’un 4ème techno !

Neymar joue seul, perd les ballons, ne lâche jamais la balle bref tous les cerveaux sont d’accord : le PSG joue mieux sans Neymar !!! A 220 millions c’est con quand même ! Mais ce n’est pas tout, avoir mis des millions par les fenêtres pour un joueur de la trempe de ses illustres compatriotes : Souza, Everton, Adailton ou Vampeta passe, mais en plus être un vraie clé de 12 sur le pré, c’est trop ! Neymar est insupportable, avec la mentalité détestable d’un adolescent attardé capable d’abandonner ses partenaires en prenant des rouges à tir larigot ! C’est vrai qu’il n’y a pas de quoi s’énerver en même temps ! Un jour un arbitre le sanctionne pour avoir oser provoquer et chambrer son adversaire ! Pas bien ! Effectivement, le jeune effronté avait osé dribbler un joueur adverse, une honte !

Puis comble du comble, ce même arbitre, l’admonestait en lui reprochant de ne pas parler français ! Entre nous, lorsque j’entends des joueurs français en interview ou en conférence de presse, il y a des jours ou j’adorerais qu’ils parlent une autre langue plutôt que de massacrer la nôtre :

« avec des scies moi je coupe du bois… »
« on est des joueurs qu’on va vite avec le ballon »
« on va pas brûler la peau de l’ours avant de l’avoir vendue »
« c’est toujours intéressant d’avoir plusieurs arcs à son flèche »
« je suis pas très chalant »
« les passes dans les intervaux tout en gardant les épaules sur la tête »

Bref les tueurs en série du Bescherelle sont présents au bord des pelouses chaque semaine et que fait la police ? Rien !

Neymar Virage PSG
© Icon Sport

Mais revenons à notre futur condamné à la peine capitale ! Quoi de plus normal quand on joue à Paris me direz-vous ! Il faudra bien un jour convenir que Neymar n’a jamais été arbitré comme les autres ! Il est pénible, il se jette, il parle, il réclame, il agace… oui, oui et oui ! Mais la règle est la même pour tous ! Combien de fois les petites poussettes, les tirages de maillot, les coups de coude, les semelles, coups d’épaules et autres anti-jeu ne sont jamais sifflés ! C’est simple c’est à chaque match ! Les tactiques et consignes adverses sont mêmes d’essayer par tous les moyens de lui faire péter un plomb ! Et après on viendra nous dire que la mentalité de Neymar est dégueulasse alors que donner ces consignes là font partie du jeu !

Pendant des mois, on a vu fleurir sur tous les réseaux sociaux des hastags pour prolonger Neymar… Mais d’un coup, après une élimination, il est devenu le vilain petit canard, celui qu’on est prêt à emmener nous-mêmes au Camp Nou ! Oubliée la qualif face à Dortmund, oublié son match contre l’Atalanta et Leipzig, son investissement au final 8 ou votre nouveau héros, le Tuch était aux abonnés absents tant il avait laissé le groupe en auto-gestion ! Oublié que Neymar vous sort des poules à Old Trafford et qu’il sort une masterclass face au Bayern !!! Un indésirable de 29 ans, fini pour le foot de haut niveau, tout juste bon à s’occuper de fondations et à avoir garanti des salaires pendant le COVID !!! Mais bon, le bon français, celui qui sait tout sur tout, le vrai, l’intransigeant et surtout le jaloux maladif, il s’en fout de ça ! PUBLIC DE MERDE !

Par contre, Kylian lui a réussi a marquer en championnat et ce mardi en coupe alors évidemment, le sale gosse capricieux au boulard d’or est redevenu celui qu’il faut garder au contraire de l’autre footballeur en fin de vie tout juste bon à faire vendre des maillots ! Ah les maillots, enfin nous y voilà ! Depuis quelques jours, le Paris Saint Germain a présenté son nouveau maillot pour la prochaine saison 2021-2022. Il s’agit d’un magnifique t-shirt bleu uni à col rond accompagné de son short bariolé. En réalité, en guise de maillot vous aurez un haut de pyjama en pilou ou un t-shirt pour sortir les poubelles si l’envie vous en prend. Et n’oubliez pas de prendre le short de basket qui l’accompagne ce serait dommage de ne pas vous offrir le déguisement complet, celui de « super supporter » ou plutôt de « super consommateur ».

Après nous avoir endormis, nous avoir trompés en sortant un maillot digne de ce nom pour les 50 ans du club, les dirigeants nous remettent ça ! On avait eu, un maillot bavoir, un maillot avec du bordeaux, des tâches rouges, des trucs dessinés par des cm2 en arts visuels quoi ! Et là, sans le moindre scrupule, sans la moindre consultation crédible et constructive, on nous sort un t-shirt basique d’entrainement ou d’échauffement un vêtement pour faire du sport, passe-partout qui plaira au plus grand nombre ! Bon je veux bien avouer que je ne suis pas très objectif quant au visuel qui est moins laid que ce que je décris. Mais entendre à longueur de journée que ce maillot est « stylé », « beau » qu’on attend de le voir porté ! Mais ooooooh ! On n’en a rien à cirer d’avoir un beau maillot, stylé et bien porté !

Marquinhos Virage PSG
© PSG

Une question demeure : quel est le rapport avec le maillot du PSG ?
En voyant ce t-shirt de près ou de loin, qui osera nous dire que ce torchon représente le club ? Qui peut affirmer qu’à la vue de ce t-shirt vous reconnaissez immédiatement le maillot du PSG ? Personne ! Ah si, bah si, tous les supporters new-look, les descendants des viagogo, les footix, les supporters 2.0, les 10 ans d’âge… Tous ceux qui se sont inventés une vie de supporter, tous ceux qui aiment acheter des places au black, obtenir un siège en virage pour l’espace d’un match se croire l’un des nôtres en faisant semblant de chanter nos chants après avoir révisé sur youtube et en affichant sur leur profil des photos de nos tifos : « bientôt l’europe sera rouge et bleue » tout en portant un maillot rose et violet ou bleu uni, les cons… PUBLIC DE MERDE ! Sans oublier de filmer les coup d’envoi, de ramener un petit drapeau à la maison en quittant le stade 15 min avant la fin pour aller chercher un ptit McDo et éviter les bouchons pour rentrer à la maison en écoutant la fin à la radio… PUBLIC DE MERDE !

« Oh merde, on a pas fait de selfie, les mecs !!! » Pas grave les tocards, au prochain quand vous aurez sifflé Neymar et Mbappé après un match nul « bouge -toi le cul enculé, on a payé nous pour te voir bâtard… » ou « vas-y tu peux t’assoir s’te plait ? Hey tu peux bouger, j’vois rien, vas-y bouge ou… » ou quoi, tu vas faire QUOI ? Tu vas appeler les stewards, tu vas porter plainte parce que nous ultras nous regardons les matchs debout ? Et après tu nous demanderas quoi ? De chanter moins fort ? Avec ton maillots bleu unis réversible en rose et violet qui se marie à merveille avec ton petit jean slim tombé d’un camion, ton verre de popcorn à la main et ta crêpe Nutella continue de venir au Parc le jour où il pourra de nouveau accueillir son public.

Et quand je dis son public, je pèse mes mots, car je considère que tout le monde a le droit de venir au Parc et de soutenir le PSG comme il le souhaite : un papa avec ses enfants, un sénior fan de la première heure, des femmes, des familles, des touristes, des supporters adverses… Le foot est fait de diversités et il est normal de la retrouver en tribunes. Par contre, je ne peux pas accepter la négation notre existence à nous ultras et des valeurs que nous défendons. Depuis plus de 40 ans, pour ma part et celle de nombreux de mes frères de tribunes, nous défendons de vraies valeurs, des couleurs, une histoire et une identité. Oui nous appartenons à l’histoire de ce club, oui nous avons crée une partie de son identité en faisant exister et vivre des tribunes. Nous avons accompagné le PSG partout en Europe et parfois dans le monde. Nous nous sommes toujours battus pour la conservation de cette identité et en particulier de notre maillot, mais aussi du prix des abonnements, des conditions de déplacements. Nous avons vécu des joies et des succès mais surtout subi des déceptions et désillusions sans jamais lâcher notre club à la différence de dirigeants ou de joueurs. Nous voyons d’ailleurs aujourd’hui notre Parc devenu un centre aéré, un parc d’attraction où nos joueurs se font régulièrement ouvrir alors que ce stade était redevenu pendant tant d’années une vraie forteresse.

Notre histoire à nous ultras et sympathisants a été niée et bafouée à la vente du club, nos fresques et souvenirs ont été effacés comme si nous n’étions qu’une vulgaire tâche gênante sur un mur pour le club et les pouvoirs publics. Entendre depuis des jours, des clowns cachés derrière un pseudo moisi, faire des leçons de morale en rabrouant notre boycott contre ce nouvel affront est insupportable. Nous sortir des photos de maillot de 1973–1974 alors que ces guignols ne supportent le club que depuis 98 où ils ont découvert le foot ou depuis l’arrivée du Qatar est déplacé et à la limite de la vulgarité. Ne parlez pas sans savoir. Vous êtes des consommateurs et nous vous reconnaissons le droit de l’être.
Je ne vois d’ailleurs aucun problème à ce que le club vous édite 20 maillots par an pour vous pomper vos euros.

Que les joueurs se déguisent avec aux entrainements et pour leur échauffement.
Mais sur le terrain, lorsqu’on représente une entité, un club, une histoire, un peuple, une identité un seul maillot sur lequel doivent briller nos couleurs. Le Parc n’est pas la fashion week, ni le lieu pour présenter la collection printemps-été de chez Zara… Et pour votre gouverne, votre maillot bleu de 1974 n’a jamais rien eu d’historique et a été remplacé par le « HECHTER » qui lui, est le vrai maillot celui qui au fil des années aura le plus représenté notre club avec le blanc à deux bandes de mon enfance le RTL, ce club si particulier auquel nous vouons une passion illimité. Et c’est bien ce club que nous supportons et en aucun cas des dirigeants ou des joueurs. Ce club ne mérite pas d’être représenté par des imposteurs cachés derrière des pseudos, des donneurs de leçon qui font semblant d’appartenir à notre culture ultra, qui font semblant d’appartenir à l’histoire de ce club tout en sifflant nos joueurs et en vomissant sur ses valeurs et sa vraie identité. Vous êtes des fakes, vous consommez le club tant que cela vous plait, tant que le PSG est à la mode.

Vous consommez aussi nos tribunes, être supporter ou ultra s’apprend, se découvre, se vit que les résultats du club soient là ou pas, que Sušić, Rocheteau, Fernandez, Weah, Ginola, Raí, Djorkaeff, Lama, Ronnie, Pauleta, Zlatan, Cavani, Neymar ou Mbappé soient là ou pas ! Vous n’imaginez même pas les sacrifices consentis par toutes ses générations de supporters… Respectez ça, respectez-nous ou restez un public de merde !


Aymeric Le Meignen

Être ou ne pas être en finale,
telle est la question

Aujourd’hui c’est le match le plus important de la saison
(comme à chaque match en fait…). C’est donc chez les cousins de City
que l’histoire doit s’écrire.

Au nord, Paris connait ses classiques et Shakespeare n’a qu’à bien se tenir. Ce soir-là, et comme tout au long de cette saison à l’extérieur en Ligue des Champions ce sont Neymar et Mbappé qui se sont parés de leurs plus beaux atouts pour nous qualifier. C’est écrit, et pour cette demi-finale, ce sera de nouveau la nuit des rois parisiens. Bien sûr, les belges en royauté s’y connaissent aussi. Le leur nous a fait très mal à l’aller. Il a beau ressembler plus à Tintin qu’au roi de Syldavie, on ne peut qu’admirer un tel joueur. Assurément c’est celui qui comme à l’aller aura un rôle déterminant à jouer dans ce match. A notre entraineur de trouver la solution pour gêner au maximum ce joueur et l’empêcher d’être à nouveau l’homme du match.

L’autre buteur de l’aller sera aussi bien-sur à surveiller de près. Un joueur snobé de manière dédaigneuse et sans classe par le président (de l’époque) d’un club recordman des défaites consécutives en ligue des champions, peut-il vraiment nous éliminer ? Son but à l’aller passé par un trou de gerbilles nous a fait mal. Et il va nous obliger à gagner par deux buts d’écart. Une nouvelle victoire 1 – 3 à Manchester, cette fois dans le stade du pays de l’or noir, on signe tous dès maintenant.

Mais amis, en vérité je vous le dis, aujourd’hui Paris va se qualifier, il ne peut en être autrement. Pourquoi ? Parce que l’Europa League est promise à l’autre Manchester. Celui de Cavani. La ville de Manchester qui ferait le doublé européen ? Comme Milan en 1994 et Madrid en 2018 ? Un troisième M ? Non impossible, et aussi parce qu’en finale il y aura le Chelsea de Tuchel et surtout de Tiago Silva. Ce serait tellement PSG de perdre en finale contre eux. Non ? Cavani et Thiago Silva qui gagnent une coupe d’Europe en 2021, mais pas le PSG… Paris et la Ligue des Champions, cet amour maudit à la Roméo et Juliette, avec Istanbul comme cadre plutôt que Vérone…

Je vous vois dans le fond en train de ricaner et de dire que le football n’a plus rien de romantique de nos jours, que la tempête dans un verre d’eau de la Super League le prouve. Qu’il y a quelque chose de pourri dans le royaume du ballon rond, ok comme il vous plaira. Mais si le PSG veut respecter son Histoire de club maudit, battu par ses ex, il faut absolument aller en finale. C’est notre destin. Il sera alors temps de le changer pour que notre histoire devienne légende en Turquie, et que le Ney et notre Kyky ne soient pas des rois maudits. Nous en reparlerons dans quelques semaines. Enfin je l’espère.

Pour revenir à ce soir, il faudra jouer tout le match comme en première mi-temps à l’aller. Avec juste des MBappé et Neymar aussi magiques et réalistes que lors des tours précédents. C’est simple le football en fait. Quand on est de Manchester il faut choisir son camp entre le Red Devils et les Sky Blues, pour nous c’est rouge et bleu.Red and blues. Comme Cavani et Silva…


J.J. Buteau

L’inexplicable et l’impossible

Une seule question, depuis mercredi 22h52, dans tous les esprits Rouge et Bleu : comment se qualifier après une défaite au Parc face à City. Une seule réponse,
pour mardi 21h00, sur le terrain : il faudra oublier l’inexplicable,
et REALISER L’IMPOSSIBLE.

Il y a des défaites qui résistent à toute analyse. Vous avez beau lire les articles de la presse sport, vous infliger l’émission d’nfos-stalk-porcs, vous ne trouverez pas d’explication rationnelle. Comment le coup-franc le plus mal tiré de l’année, peut-il donner un but en demi-finale de Ligue des Champions ? Une frappe à hauteur de nombril, en plein dans le mur. Le truc de bourrin débile. Un tir que si c’est Bakker qui te le fait, tu as 20 kilotweets remettant en cause sa capacité à reconnaître un ballon du fessier de sa génitrice dans la minute. Qui a déjà vu un mur s’ouvrir au millimètre, pile sur la trajectoire de la balle, sans la dévier, sans la ralentir ? Eh bien avant mardi, peut-être personne. Mais depuis, Paredes et Kimpembe, ça c’est sûr… Ils l’ont vu, ils l’ont vu de près, et il y a fort à parier que dès qu’ils ferment les yeux, ils le voient encore. Au ralenti même. Qu’ils oublient.

Il n’y a aucune explication technique pour un but sur un coup-franc comme ça : ça n’est juste pas possible ! Personne ne l’a ne serait-ce que rêvé d’encaisser un tir pareil… Mais le PSG l’a fait. Et il va falloir l’oublier. On ne peut pas avancer avec un tel but dans le sac à dos. Parce qu’il défie la raison. On ne peut pas intellectualiser ce qui défie la raison. Il faut renoncer à essayer de réparer ça, ou même de le comprendre pour le corriger : ce but est inexplicable. Point.

Comme ont également pu être inexplicables certaines décisions arbitrales. Attention, il ne s’agit pas de dire qu’avec un autre arbitre, le score aurait été différent. Quoique, comme on voit comment Dias, le défenseur Mancunien pourtant en retard saute et s’appuie des deux mains sur Paredes lors d’un corner qui frôlera les montants à 1 – 0… Quoique, quand on voit le nombre de petites fautes de rien du tout qui n’ont pas été sifflées, ou pas sanctionnées d’un carton, alors que les Cityzens annihilaient chacun des contres de Neymar, sur la ligne médiane. Une fois, deux fois, cinq fois, ça tire le maillot, ça bouscule l’épaule, ça prend la cheville… Comment les arbitres peuvent ne pas voir que c’est un plan ? Qu’il s’agissait de bloquer le jeu sciemment. D’empêcher l’arme de la contre attaque par des fautes techniques répétées. Comment le trio arbitral, l’assistant de terrain, le car de la VAR a pu ne pas comprendre que la tactique number one de Guardiola à la perte du ballon, entraîneur romantique adulé pour son génie, c’était juste une spéciale Thierry Laurey ? Tu vises le mec et tu pries pour que ça siffle pas. Et ça n’a pas sifflé.

Comment, en Ligue des Champions les mecs peuvent-ils laisser passer ça ? Quatre vingt dix longues minutes, et à CHAQUE CONTRE, une faute à la con. Mais non. Pas d’anti jeu ? Pas de carton ? Et si Gana Gueye tape la cheville ? Rouge. Et si De Bruyne arrive en retard, sur le côté, et tape la cheville ? Jaune. Ah mais Gueye il touche plus le mollet et De Bruyne il touche plus la cheville. Super… Ah mais Gündogan il se rouliboule en hurlant sa maman, alors que Danilo il ramasse sa malléole, la replace dans sa chaussette et il retourne au feu. Bah non, ça marche pas comme ça dans la vraie vie. Mais là, si.

Dans une demi-finale de Champions’ théoriquement on n’a pas à faire les chefs de gare et lever le bras pour avoir la faute ! Dans aucun monde ça n’existe un arbitrage pareil. Et pourtant, c’est arrivé. Comment tu veux justifier ces décisions là ? Réponse : tu peux pas. Cet arbitrage n’était pas à charge, ou orienté. On va pas la rejouer Aytekin. Non, c’était juste dénué de sens. Inexplicable. Alors tu laisses tomber, tu oublies, et tu avances. Il faut oublier cet inexplicable, l’effacer pour passer au match suivant. Il y a un exploit à aller chercher. Marquer deux buts, dans le stade de l’une des équipes qui en encaisse le moins d’Europe. Envoyer la balle au moins deux fois au fond des filets alors que cette balle, ton adversaire va tenter de t’en priver.

La jolie tactique du foot possession. Ce jeu de passes qu’on nous présentait comme soporifique lorsque Tuchel le prônait, et qui est soudain présenté pour Manchester comme l’expression parfaite d’un football collectif. Un football partagé, un football construit et pensé, comme c’est mignon. Opposé au jeu instinctif du vilain PSG, qui est lui soumis au génie de ses artistes et donc suspect. Un football méritant, bien brave, présentable à belle-maman. Tu parles. Ce que le PSG va affronter mardi c’est un football de boutiquiers. Un football avaricieux où la seule idée créative est de tenter de monopoliser la baballe. Se l’accaparer. Pour en faire quoi ? Peu importe, Manchester mène déjà au score. Peu importe puisque la seule idée c’est que si on a la balle, l’autre ne l’a pas. Quitte à se faire des passes 90 minutes dans les 60 mètres, en croisant les doigts pour qu’un vieux centre finisse dans les cages.

Comment voulez-vous contrer ce football Picsou ? Comment les flèches parisiennes pourront-elles percer le coffre-fort anglais ? Impossible. Tous les observateurs ont noté l’impuissance des Rouge et Bleu dans la dernière demi-heure. Gagner à Manchester relève du mythe. Et pourtant il faudra le faire. Trouver le code. Voler la clef. Qui pourra ? Verratti, le lutin tourniquet ? Allons bon, écoutez-le, le consultant poudré, c’est impossible. Si Paris avait été capable de battre un club Mancunien cette année, ça se saurait voyons ! Alors allez-y, moquez-vous de notre Italien. Nul doute que ça le fera douter de son football.

De toutes manières cette qualification est irréalisable. Qui, dans le vestiaire du Paris Saint-Germain pourrait enfoncer la porte ? Neymar, « l’homme que la France n’aimera jamais » ? Neymar le chouineur, plus prompt à geindre sur un terrain qu’à se battre ? Ridicule : d’ailleurs si ce PSG était capable de serrer les dents, d’imposer son jeu face à un adversaire de haut niveau, ça se serait vu à Munich ! Dites-le lui à cette starlette de pacotille qu’elle ne gagnera jamais un match retour en position d’outsider. Qu’elle n’a pas la grinta. Que porter un club sur ses épaules pour inspirer une remontada, ça n’est pas pour lui. Dites-le lui bien. Des fois qu’il ne l’ait jamais fait auparavant, il vous écoutera peut-être.

D’ailleurs expliquez même tout ça à l’ensemble du Paris SG. Que cette qualification n’est pas pour eux. Qu’ils n’ont pas les ressources mentales. Que c’est perdu d’avance. Pochettino est bien du genre à douter, il l’a prouvé comme joueur et comme coach. Navas m’a toujours semblé enclin à jeter l’éponge, son parcours en éliminatoires le prouve bien. Chantez-le leur, sur tous les tons, que cette victoire est impossible. Peut-être que cette musique leur inspirera un autre air, plus ancien. Impossible… Une ritournelle qu’ils n’ont plus entendue depuis longtemps. Un chant d’une époque révolue, mais qui rimait avec ça : impossible. Il coulait depuis les virages désormais silencieux. Impossible ! Une phrase qui expliquait comment Casque d’Or crucifiait le Real. Elle parlait de passion, et d’être unis. Elle expliquait justement comment le réaliser, cet impossible.

Une promesse enfouie, une rime qui commençait par : « ensemble nous sommes… »…


Arno P-E

Balles neuves

Nous avions connu la déroute sans honneur, la honte et le ridicule.
Hier soir, c’était encore autre chose.


Notre première mi-temps, mais peut-être que cette nuit douloureuse a brouillé mes souvenirs, a été parfois magique, nous avons couru ensemble, joué ensemble, nous avons multiplié les passes lumineuses, les situations dangereuses, même Bakker avait le ballon qui lui collait au pied. Marquinhos a marqué, de la tête, sur corner. Comme un clin d’oeil à notre destin. On y était. Tous. Au front, vaillants et pugnaces. J’étais fier, et, je vous l’avoue, presque déstabilisé. Paris était à sa place, conquérant, volontaire et habité. Il aurait alors fallu enfoncer le clou, éteindre la bande à De Bruyne. Tuer. Et puis, cette seconde mi-temps… Le néant.

Rien, absolument rien. Mbappé dans tous les mauvais coups, Marco en emploi fictif, Gueye en guerrier perdu, aucune occasion, une fatigue de plomb sur nos épaules, City jouait à la passe à dix, tranquille, attendant le bon moment pour planter ses banderilles. Et ça n’a pas manqué. Deux buts idiots, vraiment évitables et l’obligation d’un exploit pour y croire encore. Les torses bombés ont été remplacés par des têtes basses, des regards hagards, une brume de cauchemar s’est abattue sur le Parc et sur nos rêves. Nous ne savons plus gagner à domicile. Ce virus merdique, cette absence d’âmes en tribunes…

Mardi, nous saurons. Mardi, nous quitterons peut-être la compétition sans avoir pu inverser la tendance. Nos statistiques à l’extérieur disent pourtant autre chose. United, Barcelone, Munich, nous avons démontré à l’Europe qu’en déplacement, le PSG ne tremblait pas, plus. Tout reste possible. La joie d’une finale promise dans les yeux de Guardiola à la fin du match m’a offert quelques secondes d’espoir. L’arrogance mancunienne était là, palpable. Ils avaient marqué deux fois au Parc, la messe était dite. La confiscation du ballon par les Anglais était un billet pour la Turquie fin mai.
Paris est-il condamné ?

Personne ne peut répondre à cette question. Hier soir, il y avait quelque chose de sidérant, oui, quelque chose qui existe au delà de la normalité. Avons-nous considéré qu’après les éliminations des deux ogres catalan et bavarois, City n’était qu’une formalité ? Avons-nous péché par orgueil (tous ces supporters aveuglés qui parlaient déjà du Real en finale…) ? Nos stars sont capables de ce genre d’erreurs morales. Mauricio n’avait jamais aussi mal coaché, nos valeurs sûres ont foiré dans les grandes largeurs leur match aller mais rien ne dit qu’elles récidiveront mardi.

Je crois qu’on peut compter sur la fierté de Mbappé et Neymar, sur leur volonté de faire mentir l’évidence. Je repense soudain à cette demi-finale entre l’Ajax et les Spurs, ce renversement miraculeux, Lucas qui trompe les dieux et qualifie les siens en finale. Il faudra au moins ça. Nous pourrions par exemple mal débuter, encaisser rapidement un but avant de déferler et d’arracher une victoire historique. Le PSG n’ignore rien des soirées continentales renversantes, des matchs suffocants et libérateurs. Bien-sûr, il faudra encore monter au front sans unité nationale, avec une bonne partie des Français qui croisera les doigts pour notre chute définitive. Il faudra encaisser l’ironie de caniveau de tous ces journalistes anti-parisiens qui, hier soir, jubilaient presque. Nous serons une nouvelle fois seuls contre tous.

Et puis avant tout cela, il y a Lens ce week-end. Nous pourrions tout perdre en une semaine. Saison blanche. Et terriblement sèche… Ce serait atroce et c’est tout à fait envisageable. J’imagine mal nos sénateurs motivés comme jamais contre les Sang et Or. Et pourtant… La guerre se gagnera là aussi. En refusant de se soumettre à la fatalité.
C’est une saison décidément étrange. C’est un monde illisible. C’est le deuxième acte qui va commencer. Éteignez vos portables, fermez vos grandes gueules. Paris respire encore.


Jérôme Reijasse

Oh! Mon football se meurt

La crise sanitaire mondiale a mis en exergue la fragilité du système économique du football moderne. Les clubs, désormais de véritables entreprises, ne peuvent souffrir d’aucun aléa pour valider leur business plan. Nous parlons là de marque,
cela n’a rien à voir avec de quelconques considérations sportives.
Les résultats sur le pré vert ne peuvent pas et ne doivent plus ébranler l’édifice.
A la trappe la grande incertitude du sport, place au spectacle millimétré.
La Covid, privant ces organismes de la plupart de leurs revenus, a montré que la structure est défaillante. La crise est profonde, elle est endémique.
Le football de papi est bien mort. Place au football show.

A peine le temps de finaliser cet article que l’actualité brûlante a repris la main. Quelques prises de paroles de certains entraîneurs bien en place et d’hommes politiques de premier ordre, des menaces de poursuites juridiques, une réaction populaire vive notamment chez certains fans des clubs concernés et parmi les joueurs des équipes non concernées, celles laissées pour compte, l’absence des mastodontes allemands et du Paris Saint-Germain, tous ces éléments auront suffit à éteindre l’incendie qui s’est propagé depuis dimanche soir dans l’industrie du football moderne. 48 heures et puis s’en va ? On ne peut pas en être sûr. La vigilance sera de mise, ceux ayant allumé les braises œuvreront dans l’ombre pour raviver la flamme de ce qui est, trop vite, devenu un feu de paille. Un constat est partagé par tous : le football va mal, il est temps de le réformer. Des réformettes ne suffiront sûrement pas, c’est une révolution qui est nécessaire. Mettre fin aux complaisances, et changer les maîtres du palais, avant qu’ils ne partent définitivement avec les clés.

D’un côté l’escroquerie. Une compétition sous forme de publicité mensongère, qui s’est travestie il y a vingt-cinq ans afin de donner la part belle aux puissants, entendre par là les plus riches du continent, tout en faisant croire aux autres que le partage du gain et l’espoir du Graal était possible. Une prouesse marketing qui met le caviar à la bouche mais ne laisse au commun des clubs que des miettes d’œufs de lump, et encore, uniquement pour ceux pouvant s’inviter à la table. Les autres, depuis le caniveau, doivent les regarder se goinfrer, tout en étant obligés de profiter du spectacle, cette fameuse Coupe d’Europe aux grandes oreilles mais dont les rubans ne changent que rarement de couleurs.

La « Ligue des Champions » : entourloupe nominative qui vend l’inverse de son contenu sans que personne n’y trouve rien à redire. 1996 – 1997, la saison où tout a basculé. L’AJ Auxerre est l’unique représentant français. Le Borussia Dortmund en est le vainqueur, lui aussi le seul club de son pays. Tout cela est normal, ils sont les Champions de France et d’Allemagne en titre. En Espagne, c’est l’Atletico Madrid qui est présent, en Angleterre, Manchester United. En Italie, le champion 96 Milan AC est accompagné de la Juventus de Turin, invité car Champion d’Europe la saison précédente. Une vraie Ligue des Champions, dans le texte, et dans les participants. La saison 1997-1998 est tout autre. Quelques vice-champions sont invités à la fête. Puis en 1999, c’est la débandade, place au troisième et au quatrième des championnats majeurs à l’indice UEFA, au détriment des petits champions, ceux des territoires où les droits-télé ne rapportent pas assez. Pour eux, c’est « circulez, il n’y a plus rien à voir », à part les préliminaires en juillet-août, quand les téléspectateurs sont à la plage.

Pour quantifier l’impact, je me suis penché quelques instants sur les stats. Un bref aperçu. Sur les 23 saisons précédent l’édition 1996-1997 inclue, 15 clubs ont remporté la compétition, sur 8 pays différents. Depuis 1997, il n’y a plus que 9 vainqueurs pour seulement 5 pays, dont une seule victoire pour le Portugal, il y a déjà bien longtemps. En scrutant les 12 clubs dissidents voulant créer leur Super-Ligue, seuls 4 avaient remporté le trophée dans les 23 saisons avant 1997, depuis ils sont 7 sur les 9 vainqueurs. Je pousse plus loin mon argumentation sur l’arnaque en bande organisée qu’est la « Ligue des Champions » ainsi dénommée. Depuis 1997, seulement 10 vainqueurs sur les 23 sont les champions en titre dans leur pays. Depuis 2000, 5 des 21 vainqueurs ont même fini troisième ou quatrième de leur précédent championnat. Parmi les sept clubs imposteurs ayant remporté les 13 trophées non mérités, sans surprise, 6 font partie des dissidents de la Super-Ligue. Une mention spéciale au Real Madrid qui l’a remporté ainsi à 4 reprises. A noter que ce fameux « plus grand club du monde », vainqueurs de 6 C1 depuis 1998, n’en avait remporté aucune lors des 23 saisons précédentes, ses 6 premières victoires remontant à la période 1956-1966. Enfin, pour conclure sur ces stats éclairantes, il est opportun de préciser que 4 des 12 dissidents n’ont jamais gagné la moindre C1, et la dernière de la Juventus de Turin date de l’ancien régime, en 1996. On comprend ainsi mieux pourquoi Andrea Agnelli est l’un des principaux leaders de la fronde. Se pose tout de même la question de la légitimité de ces révoltés du système ? Mis à part leur entregent, je ne vois aucune autre raison valable.

Pourtant, l’UEFA se met en quatre pour satisfaire la moindre de leurs exigences. Au point de présenter une énième refonte de cette C1, quitte à pondre une réforme indigente, du grand n’importe quoi. Encore plus d’équipes au départ, mais toujours en gardant le nom de « Ligue des Champions ». Le ridicule ne tue pas. Fini en revanche les groupes de 4 équipes s’affrontant en aller-retour, place à des chapeaux de 9 qui ne se joueront qu’une seule fois, soit à domicile soit à l’extérieur, sans vraiment qu’on sache sur quel critère le sens de ces rencontres sera décidé. Ce format avait été adopté pour la Ligue Europa en 2004 (auparavant il s’agissait uniquement de tour à élimination directe), il avait vite été arrêté après cinq saisons, pour passer à des groupes en nombre pair et en match aller-retour. Il devait certainement y avoir une raison à cette volteface. La nouvelle formule présentée par l’UEFA ce lundi 19 avril 2021 n’a aucune cohérence, si ce n’est encore plus de matches (17 ou 19 matches pour le vainqueur contre 13 aujourd’hui), pour encore plus de droits-télé. Le leitmotiv est toujours le même : plus de matches, plus de pognon, le reste n’est qu’accessoire. La raison est évidente, aller encore et toujours dans le sens des puissants, tout en laissant de côté l’équité et la beauté du football. Avec cette réforme, on connait déjà l’issue : à quelques exceptions près, les vainqueurs seront les mêmes que ces vingt dernières saisons. En ce sens, la fuite des douze traitres est une surprise. Mais est-elle si illogique ? N’est-ce pas là qu’un juste retour de bâton pour l’UEFA ? A trop vouloir donner aux riches, ils finissent par se lasser. Certes ils remportent toutes les éditions et les millions qui vont avec. Mais pour leur appétit insatiable, et leurs coffres-forts démesurés, ces millions ne sont pas assez. Leur constat est aussi simple qu’impitoyable : pourquoi partager le butin en 36 équipes quand on peut le diviser par 15, qui plus est en étant sûr de participer chaque saison au détriment de toute logique sportive ?

De l’autre côté, donc, l’hérésie. Ces clubs gloutons qui ont gagné 19 des 23 dernières C1 depuis 1998, mais qui pour des raisons sportives évidentes ne sont pas certains de la jouer tous les ans, même avec quatre ou cinq clubs qualifiés pour chacun de leur pays. Ces clubs ne veulent plus jouer au football, ils veulent le maîtriser. Leurs enjeux ne sont plus la quête du trophée, le surpassement physique, la réussite d’une équipe, la beauté du geste décisif, non leur unique dessein est la détention absolue et la répartition assurée des revenus engendrés, et en premier lieu de ces fameux droits télévisés. Pourquoi partager avec les pauvres quand on peut se débrouiller sans eux ? Instinct naturel, la peur des riches qui ne voulant rien partager s’enferment derrière les barreaux dorés de leurs résidences privées ultrasécurisés où chacun y a sa villa, gardes armés à l’entrée, et qui pour se donner bonne conscience participent en grandes pompes à différentes opérations caritatives, tout philanthropes qu’ils sont. Preuve qu’ils n’ont rien contre les liens sociaux et le partage, ils acceptent une fois l’an d’inviter dans leur demeure gigantesque quelques quidams triés sur le volet pour leur offrir un cocktail le temps d’un week-end faussement décontracté avec vue sur la piscine à débordement. Attention, ne vient pas qui veut, le carton de cooptation est obligatoire, et il faut montrer patte blanche à l’entrée, sinon le chien de garde ne vous laisse pas pénétrer dans la propriété. Votre passeport est à laisser à l’arrivée, il vous sera restitué lorsque vous serez raccompagnés à la fin de votre séjour à la durée limitée. Il ne faudrait pas que l’invité ait envie de rester trop longtemps …

Sur le bas-côté de cette guéguerre fratricide entre puissants, l’UEFA d’un côté, dissidents de l’autres, on ne compte plus les victimes collatérales : tous les clubs en dehors du Top 20 des riches dominants, les supporters, le football en tant que jeu populaire. Cela en fait du monde dont on se soucie peu, ou pas du tout. Les créateurs de la Super-Ligue ont sorti l’argument : les jeunes générations (entendre par là les moins de 30 ans) se désintéressent du football. Ils ne sont plus des fans fidèles comme leurs ainés, mais des suiveurs versatiles, adeptes uniquement de spectacle et de contenus consommables, cette recherche constante de l’instantané. Mais où est la preuve qu’un championnat entre gros clubs, banalisant ainsi l’exceptionnel pour le rendre hebdomadaire et récurrent, donc souvent insignifiant [c’est inéluctable] ne satisfasse davantage ces jeunes consommateurs ? Et si ces jeunes amateurs peinent à suivre les plus grandes compétitions, qu’en sera-t-il des joutes nationales une fois que la Super-Ligue sera créée ? Attention à ceux qui se vendent altruistes, la générosité trop pleinement affichée cache bien souvent des intentions inverses.

Et le Paris St-Germain dans tout ça ? Notre club de cœur a choisi le camp de l’UEFA, sans se prononcer officiellement sur la manœuvre des frondeurs. Faut dire que la position de nos dirigeants qataris est des plus délicates. Comment défendre ouvertement la Super-Ligue sans se mettre l’UEFA et la maison-mère FIFA à dos. A moins de vingt mois de leur Coupe du Monde, cela serait très malvenu. L’Emirat ne peut pas se permettre de froisser celui qui lui a tant donné, avant même que l’offrande soit totalement aboutie. Le timing paraissait d’ailleurs tout aussi complexe vis-à-vis des prolongations que nous attendons impatiemment, les renouvellements de contrats de Neymar et de Mbappé. L’appel de la Super-Ligue n’aurait-elle pas engendrer un appel d’air dévastateur dans le marché des transferts ? Le Paris Saint-Germain est dans une situation tout aussi ambitieuse qu’inconfortable. Il peut se positionner comme un des leaders du monde d’après, surtout maintenant que la Super-Ligue a capoté, ou au contraire se retrouver contraint le moment venu de rejoindre le clan des super-puissances si elles parvenaient à leurs fins, demain ou après-demain. Depuis leur reprise du club, la stratégie des dirigeants parisiens est une expansion planétaire, l’objectif affiché étant de pérenniser la marque dans le Top 10 du sport mondial. Leur déploiement commerciale et marketing aurait du mal à survivre si cette Super-Ligue voyait le jour sans le PSG. Adieu la vente des maillots third et fourth sur les territoires chinois et américains. Dans cette optique-là, il paraîtrait impossible pour le Paris Saint-Germain qatari de ne pas faire partie de cette compétition. Dans l’hypothèse qu’un tel projet repointe le bout de son nez, le Président Al-Khelaïfi ne pourra pas écarter bien longtemps leurs appels du pied. L’attitude parisienne est en apparence positive aujourd’hui, mais quelle aurait été l’issue si la compétition avait été créé ? Nasser a œuvré en coulisse pour concilier les uns et les autres. Il en allait aussi de la survie de son projet parisien. Il a brillamment remporté cette bataille. Soutenons-le sans faille pour que cela reste ainsi. Dans les quatre demi-finalistes restants, le Paris SG est le seul qui a respecté cette compétition, lui promettant fidélité. Espérons qu’elle le lui rende bien …

Je me pose alors cette question pour l’avenir : deux footballs en parallèle sont-ils possibles ? Des clubs franchisés à l’américaine, sans risque ni intérêt sportif autre que le spectacle instantané, engagés dans une compétition répétitive d’une saison à l’autre, versus un football nourri aux enjeux sportifs, avec les risques engendrés, et cette incertitude mère des plus grandes émotions, de celles qui sont non feintes, non calculées, faites de rencontres sans cesse renouvelées, sportives bien sûr, mais surtout humaines, différentes d’une saison à l’autre ? Ceux qui vivent le football sur leur canapé ne côtoient rien d’autre que leur télécommande ou le clavier de leur téléphone, mais ceux qui supportent leur équipe au stade, qui se déplacent aux quatre coins de leur pays et de l’Europe pour la suivre en déplacement, ceux-là peuvent vous raconter des dizaines et des centaines d’histoires de rencontres, d’échanges, d’humanité. La Super-Ligue serait effectivement celle de son temps, de l’interactif et du jetable, mais est-ce le modèle que nous souhaitons transmettre aux jeunes générations ? Suivre les tendances permet de devenir plus riche, mais créer un avenir humainement plus positif n’est-il pas une destinée certes plus ambitieuse, mais aussi plus méritante ?

Le concept de la Super-Ligue s’affiche sur le modèle du sport-américain, des franchises surpuissantes, avec les meilleurs joueurs, un spectacle soi-disant permanent. Deux remarques : avez-vous déjà essayé d’acheter un billet pour un match de NBA ? Les tarifs sont exorbitants, à la hauteur du show vendu. Fini les petites bourses dans les gradins. Certes c’est déjà le cas en Angleterre, ou dans les plus grands stades européens, mais croyez-vous que les tarifs vont baisser avec des matches de Super-Ligue. Une ligue fermée de clubs riches, pour un public de gens riches. Un spectacle permanent ? Je ne suis pas avec assiduité ces championnats américains, mais le vrai spectacle ne commence-t-il pas lors des play-offs de fin de saison, lorsque l’élimination directe est en jeu ? Le reste de la saison n’est-elle pas une continuité de match qui pour la plupart ronronnent ? Certes c’est déjà le cas de nos compétitions européennes actuelles, mais en quoi la Super-Ligue serait-elle différente ?

Je n’ai pas la réponse, savoir si l’existence de ces deux footballs côte à côte peut être viable. L’échec [à priori] du projet Super-Ligue, qui n’aura duré que deux jours, est un premier élément de réponse. Il n’apporte toutefois aucune garantie pour un avenir meilleur. J’ai bien une autre solution à proposer. Adieu la Super-Ligue, et réinventons le football continental européen. Soyons fous, imaginons un football universel, équitable, juste et populaire. Je n’ai pas peur des gros mots. Soyons naïfs et utopiques, imaginons une Ligue des Champions qui réunisse uniquement les clubs champions, un seul par pays. Revenons vingt-cinq ans en arrière, mais pour construire un futur commun. L’élite n’est pas un dû, cela se mérite. D’une part, je suggère donc une vraie refonte des compétitions, pas un simulacre de nouvelle formule tout aussi aliénée. Accompagnée d’une modification en profondeur des règles [notamment l’arrêt des protections nationales lors des tirages à élimination directe] et l’instauration d’une véritable parité fiscale. Chaque club européen participant à une compétition continentale doit disposer des mêmes contraintes de fiscalité, et des mêmes instances de contrôles. La mise en place d’une DNCG européenne, et l’homogénéisation des impositions sur les salaires, ainsi qu’un salary cap et une régulation du marché des transferts, semblent être [entre autres] des mesures équitables indispensables, d’une part à l’équité sportive, et d’autre part à la bonne santé financières des clubs.

Concernant les compétitions, je propose de remettre en place trois épreuves distinctes, une C1 qualifiant les clubs champions, une C2 pour les vainqueurs de la coupe nationale [en réintégrant donc la Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe], et une C3 pour les places d’honneur en championnat. L’UEFA reconnait 54 associations membres, représentant chacun un pays, cela fait donc 54 clubs qualifiés en C1 et en C2. Bien sûr il faut réfléchir à des étapes pour les différents tours dans chacune des compétitions, et peut-être des regroupements par niveau comme c’est le cas pour la Ligue des Nations, mais il est important que l’ensemble des territoires européens puissent être représentés de façon juste et équitable. Pour augmenter le nombre de matches et créer des enjeux entre puissants chers à nos télévisions et à nos clubs riches, nous pourrions imaginer des compétitions avec « consolantes », ou certains éliminés seraient repêchés et continueraient dans une compétition parallèle. C’est le cas aujourd’hui lorsque les 3èmes des groupes de C1 sont repêchés en C3. En revanche il n’est pas juste que ces repêchés de la C1 soient propulsés en C3, il faudrait garder la poursuite des repêchages dans la compétition d’origine. Enfin, cerise sur le gâteau, chaque saison pourrait se terminer par une Super Coupe d’Europe, réunissant dans une compétition du style Final 8 les 8 meilleurs équipes européennes de la saison, toutes Coupes d’Europe confondues [les victorieux des repêchages pourraient être qualifié pour cette compétition, afin de les stimuler par une carotte sportive]. Certes, avec mes formules ainsi proposées, aucun club ne serait sûr d’y participer, la qualification initiale devant ponctuer une saison nationale réussie. Mais ma formule répondrait à un critère humaniste et égalitaire, qui devrait être universel : le mérite.

Il n’est pas étonnant de constater que cette Super-Ligue a été proposée par des clubs puissants mais en grand danger sportif. La Juventus de Turin, actuelle 4ème de son championnat, est encore loin d’être qualifiée pour la prochaine Ligue des Champions. En Espagne, le Real de Madrid et le Barça ont connu une saison délicate, même s’ils finiront par se qualifier facilement pour la prochaine Ligue des Champions. En Angleterre, les six dissidents ne peuvent bien sûr pas prétendre tous aux quatre ou cinq places allouées, d’autant que des troublions comme Leicester, West-Ham ou Everton voudraient aussi avoir le droit de rêver. Mais le rêve est une vision utopique de la vie que les riches ne peuvent se permettre. 

Une fois entrées sur le terrain, toutes les équipes de football sont égales. Mais certaines sont plus égales que d’autres. Il ne tient qu’à l’UEFA et aux soi-disant grands clubs de rendre le jeu football plus égalitaire, et à la disposition de tous. La grandeur ne se compte pas en nombre de trophées.

#NoToEuropeanSuperLeague, ni aujourd’hui, ni demain. 

#SuperLeagueOut.


Benjamin Navet

Colin Dagba Virage PSG

La recette du Colin

Alors ? Veux-tu la connaître, la recette secrète ? Cette formule magique après laquelle court toute l’Europe du football : la recette pour gagner la Ligue des Champions… Attends, ne pars pas ! Je sais qu’on te l’a déjà proposée mille fois. Et je sais que mille autres fois, on t’a démontré par a + b au carré qu’elle n’existait pas. Qu’il ne pouvait y avoir de méthode infaillible pour soulever la coupe aux grandes oreilles.

Pourtant… Pourtant si tu es là, c’est bien qu’au fond de toi, une petite lumière brille.
La curiosité peut-être ? Avoue : tu aimerais savoir. Tu y crois. Et tu as attendu si longtemps. Traversé tant d’épreuves. Alors je vais te la donner. Point par point. Écoute… J’espère que tu es bien assis car crois-moi,
le 8ème ingrédient va te surprendre.

Inutile de se voiler la face, le premier ingrédient pour gagner la Ligue des Champions est connu de tous : il faut avoir de l’argent. Beaucoup. Énormément. Des gazodollars, des dettes épongées par le roi d’Espagne, des investisseurs Américains ou des mafieux Russes, la provenance n’a aucun intérêt. Ce qui importe dans tout ça, c’est que ce monceau de fric, eh bien il ne suffit pas. Ce serait trop facile !

Non, pour gagner la Champions’, il faut d’autres éléments, beaucoup d’autres éléments. Déjà, pour continuer, on a besoin d’une belle louche de chance. Du type l’attaquant adverse se blesse au genou après un match avec sa sélection nationale. Ou à la cheville en demi-finale de Cup. Ou les deux. Les deux c’est bien.

Ensuite, il faut du talent sur le terrain. À tous les postes ! Un gardien touché par la grâce, on valide. Un défenseur qui ne tacle pas avec le front aussi. Un meneur de jeu Brésilien qui lance ses attaquants avec des passes venues d’outre-espace, provoque des fautes, et marque des buts, faut prendre. Après, le buteur qui avec une demi-occasion arrive à te mettre deux buts, ça, c’est bonus… Mais attention : ça ne suffit pas non plus.

Il te faut rajouter une réputation auprès des arbitres. Indispensable ! Pas le genre de réputation qu’on enterre dans le jardin du juge de ligne, un truc plus subtile. Du genre qui fait que l’homme en noir n’hésitera pas à siffler le penalty pour toi. La toute petite voix qui lui trotte dans la tête quand ton attaquant tombe dans la surface… « Allez, le contact est pas flagrant flagrant mais après tout, si tu siffles, qui t’en voudra ? C’est normal qu’ils gagnent non ? Allez, ils sont connus, ça ira. Tous les ans ils vont loin en Ligue des Champions ces joueurs-là : siffle donc. Alors que si tu les voles, si tu te trompes en leur défaveur, zou, direction la soucoupe d’Europe en arbitrage vidéo. À toi les soirées dans un camion garé sur un parking moldave avec Aytekin à tes côtés. Et tu sais ce que mange Aytekin : t’as vraiment envie d’être enfermé deux heures en milieu clos avec lui ? ».

Alors faisons le bilan : pour la recette secrète qui fait gagner la LDC prévoyez du fric, de la chance, du talent, une jolie réputation. Rajoutez un bon entraîneur, qui évite les 3-5-2 impromptus jamais bossés à l’entraînement. En temps normal je vous aurais dit de prévoir un putain de public, mais vue l’actualité, passons… Et le huitième ingrédient. Celui qui fait la diff’.

Pour gagner la compétition reine, il vous faut un Colin Dagba.

Oh, vous pouvez sourire. Vous pouvez vous énerver. Me traiter de vieux fou. Vous pouvez fermer cette page, tout éteindre, hurler à l’arnaque. Trop tard… Vous l’avez lu. Et vous allez y réfléchir. Et vous allez l’admettre. Pas de Colin, pas de LDC.

Colin Dagba ? Mais il a pris le bouillon comme personne à Munich ! En plus il n’est jamais titulaire, c’est le remplaçant qu’on n’utilise que si Florenzi a la Covid du genou. Le petit jeune un peu limite limite, pourquoi ce mec serait-il indispensable ?

Mais parce que Dagba fait la différence. Vous avez vu le match aller contre le Bayern, comme Kingsley Coman l’a mis au supplice ? Vous avez vu le match retour. Le PSG a été dominé, mais le jeu ne penchait plus du côté de Dagba. Pourquoi ? Parce que Dagba s’est relevé. Parce qu’il a collé aux basques de l’ailier Bavarois tout le long du match. Parce que Pochettino a expliqué que Dagba avait bossé les vidéos de l’aller, écouté les conseils, et appliqué les méthodes. Parce que le travail, ça paye. Parce que la volonté, ça change tout. Parce que l’humilité, ça inspire.

Bien sûr qu’ils ne vous le diront jamais, les Di Maria, Neymar et autres Mbappé, mais quand tu as derrière toi un petit jeune qui se dépouille sur le terrain, qui ferme sa gueule, qui fait des heures de vidéo après les entraînements, qui fournit le maximum d’efforts, alors même si tu es une star, tu ne peux plus te donner à moitié.

Oui ce n’est pas le joueur le plus à l’aise. Non, il n’est pas titulaire au poste de latéral droit. Mais si tu le mets sur le terrain, il ne trichera pas. Et des jeunes comme ça, qui n’ont pas écouté les promesses des agents qui leur proposaient des contrats à Leverkusen, des mecs qui soignent plus leur pressing que leur compte Instagram, des joueurs qui savent qu’ils ont encore à apprendre, qui malgré un adversaire qui leur a fait mal repartent au charbon, la semaine d’après, contre le même mec, et qui n’abandonnent jamais, ce sont eux qui font la différence.

Personne ne remporte la Ligue des Champions avec son équipe type. C’est impossible. Tu as toujours un joueur blessé, un suspendu, ou un malade. Et c’est là qu’intervient l’ingrédient mystère. Si derrière ton titulaire tu as un gars qui fait le beau, qui exige de jouer à tel ou tel poste et pas ailleurs, qui te pourrit des semaines à négocier des prolongations de contrat de merde alors qu’il a déjà donné son accord à l’étranger, quel que soit son talent tu ne t’en sors pas. Si tu as Dagba, en revanche, on peut discuter. Parce que le gamin, avec sa tête de gentil, sa voix flûtée et ses yeux de biche, il a montré au vestiaire que s’il fallait aller à la guerre, il irait. Sans état d’âme, et quoi qu’il en coûte. Le gars mouillera le maillot, il fera honneur. Il l’a prouvé. Et ça, dans un groupe, ça change tout.

La voila, la recette miracle. Là et dans mille autre détails. Mais une chose est sûre : si tu veux aller au bout, il te faut un Dagba. Asi se gaña la Champions.


Arno P-E