Humeur

les jours d'après virage psg

Les jours d’après

A peu de choses près, le sujet de cet article aurait pu être tout autre…
J’avais déjà en tête de passer en revue les tristes années à suivre les Yanoski et consorts traînant sur les pelouses de l’héxagone lors de saisons où,
avant la fin du mois d’Août, tout espoir d’accrocher l’Europe s’était évanoui…


Cet article se serait conclu par un remerciement sincère au propriétaire du club et à ses investissements ayant, comme un coup de baguette magique, transformé des Okpara en Thiago Silva, des Chantôme en Verratti et des Ouédec en Ibrahimovic… Mais voilà, le ballon de Neymar n’est pas passé entre les jambes de Neuer, Kehrer ne décale pas sur un contre idéal, et une possession de 38% en finale ne justifie pas de pouvoir se prétendre légitimement à une place sur le toit du monde du ballon rond.

Après, cette aventure estivale restera charmante et bercée de belles images de combativité en quart et de maîtrise et d’envie en demi mais surtout marquée par le fait d’avoir franchi un plafond de verre. Même s’il ne faut absolument pas négliger le contexte très particulier et les conditions qui ont sans doute avantagé sur beaucoup d’aspects le PSG (conditions plus favorables aux Sud Américains que les joutes glacées de février, pas d’interruption et de blessures lors de compétitions tiers, tirage au sort et période d’inactivité qui semble avoir permis aux clubs français de tirer leur épingle du jeux), cet article sera celui de la prochaine étape, celle qui consistera à apprendre de ces deux victoires et de cette défaite pour préparer un avenir victorieux. Trois éléments semblent nécessaires : assurer une cohérence sportive, combler les trous qualitatifs sur certains postes, approfondir le banc…

Très clairement, sur ce point, il semble évident qu’en se retirant, la marée de l’euphorie des dernières semaines va laisser beaucoup de détritus sur son passage… Les visions de Léonardo et de Tuchel semblent de plus en plus divergentes. Le départ de Thiago Silva souhaité par le premier alors que le joueur est soutenu publiquement par le second. Choupo Moting privilégié à un Icardi cantonné au banc quelques semaines après sa signature au club. Beaucoup de cas pourraient être des sources de gros problèmes pour la saison à venir. De telles situations casseraient tout les gains acquis lors de ce séjour lisboète… Très clairement, cette cohérence sportive est le point de départ fondamental pour que cette finale serve le club. Les deux hommes doivent aller dans la même direction ou l’un d’eux devra partir pour laisser le champs libre à l’autre.

Si Liverpool a appris une chose de sa finale perdue en 2018, c’est l’importance d’un gardien de très haut niveau. Fort de cet enseignement, les Reds investissaient 72 million d’euros au mercato suivant pour Alisson Becker, meilleur joueur de la finale l’édition suivante. Concernant le PSG d’hier, les diagnostics ne sont clairement pas nouveaux mais ils ne sont que plus flagrants à cet étage… En forçant le trait, on pourrait résumer la stratégie de Flick de la façon suivante : exploiter la faille Kehrer. C’est à mon sens un miracle d’avoir récupéré un Herrera aussi fringant et combatif pour continuellement venir soutenir son coéquipier allemand tant celui-ci semblait perdu. Dès que le valeureux espagnol s’est éteint, on a pris deux buts de Coman (je ne me remets toujours pas que Silva ait réussi à prévenir le second). Quand on compare avec Kimmich qui a tenu Mbappé et délivré le délicieux centre sur le but, on mettrait bien 72 millions sur lui. Malheureusement, il n’existe pas que cette faille, le milieu reste déficient et, avec un Marquinhos amené à revenir en défense, ce chantier aussi reste nécessaire.

Avant toutes choses, il revient bien évidemment d’insister sur les conditions exceptionnelles concernant les contrats lors de cette saison prolongée. Jamais jusqu’au départ à Lisbonne, il n’aurait été concevable de penser voyager sans Cavani et Meunier. Cela n’excuse cependant que très partiellement un vrai problème sportif : pourquoi tant de joueur en fin de contrat chaque année et pourquoi un banc aussi pauvre… Deux des raisons du second point sont sans doute la hiérarchie trop établie au sein de l’effectif et le manque d’enthousiasme pour les différentes compétitions nationales. Le cas Draxler en est la parfaite illustration : il se retrouve dans des rôles improbables sur quelques matchs de Coupe de France avec un rendement qui s’effondre saison après saison. Encore une fois, la solution sera très compliquée à trouver mais la différence de classe entre notre adversaire et nous dimanche soir est symbolisée à la 68ème quand Perisic et Coutinho (deux joueurs prêtés) entrent pour remplacer Coman et Gnabry…

Cette défaite fait mal car le fait de décrocher l’étoile sur le maillot aurait été l’accomplissement d’un rêve mais le fait de pouvoir être le Bayern Munich de l’année prochaine et de gagner de façon logique sans aucune forme de contestation possible sera encore plus beau ! A la différence de toutes nos dernières campagnes de Ligue des Champions qui s’étaient terminées sur des accidents, des tricheries ou des fautes professionnelles, cette épopée s’éteint face à un adversaire qui nous était supérieur et dont nous devons nous inspirer très humblement pour le dépasser. Entre temps, j’aurais sans doute le temps d’écrire mes lignes de remerciement pour l’Etat de Moyen-Orient qui nous aura permis d’atteindre – enfin – ce sommet.       


Jean Miflin
       

the can be only one virage

There can be only one

Écrire quand les cendres de nos espérances ne sont pas encore retombées.
Il s’agit de ça. Il fallait donc perdre pour espérer la gagner un jour.
Peut-être… peut-être que nous n’y parviendrons plus jamais non plus.
Rien n’est promis, à personne. One shot ou répétition générale
avant un sacre européen ? Je ne sais pas. There can be only one…


Il aurait aussi fallu la jouer, un peu, cette finale si particulière, sans public, sans garantie et aux multiples changements stériles, pour avoir le droit d’y croire. Les Allemands ont encore gagné et pour une fois, ils n’ont eu besoin ni d’anschluss ni d’un gardien sous ketamine. Ils ont maîtrisé, ils ont même marché, souvent. Elle était pour eux. Il ne suffisait donc pas de dégainer des mantra pour le soulever, ce trophée si convoité. « C’est pour nous, Paris est une équipe de coupe… ». On a tous jeté une pièce dans la fontaine. Normal. Comme des mômes qui refusent d’envisager autre chose qu’une fin heureuse. Il fallait jouer au football et enlacer un certain réalisme et nous ne l’avons pas fait.

J’avais imaginé tous les scenarii possibles. Enfin, je crois. De notre victoire foudroyante à une énième sodomie arbitrale, une nouvelle gastro des grands soirs. Et même un but de Coman, ancien parisien, et donc possible bourreau, selon notre sainte malédiction des ex revanchards. Je n’avais pas prédit ce scénario inexorable et mou, sans éclat véritable. J’avoue que la foi de Neymar m’avait convaincu ces dernières semaines. Lors des deux rencontres éliminatoires, il a été le chef d’orchestre et le sniper. Notre Roi et notre guide. Alpha, oméga et tutti quanta. À part marquer, il a tout fait. Et avec un sourire qui semblait en dire long sur son appétit. Sans lui, on s’offre assurément un nouveau traumatisme après une défaite ridicule contre Bergame. Ce soir, c’était pour lui. C’était son match. Il y était… Sa finale…

Ce n’était en fait qu’un souhait qui ne s’est pas réalisé. Pas de bol. Là, je saigne, encore, mais seulement quelques gouttelettes. Je suis triste, au cœur de la nuit, seul (mes camarades de débâcle sont repartis, la tête un peu lourde), sur mon canapé, le même qui a connu la remontada, la main de Presnel contre MU, la tactique délirante de Blanc contre City. Et pourtant, la rage et la frustration sont presque déjà un souvenir. Je pourrais décider de revoir en boucle les occasions ratées de Mbappé, qui a encore bien du travail à accomplir avant de vraiment prétendre au trône, l’impuissance de Neymar, les errances coupables de Kehrer, le fantôme de Di Maria. Je pourrais sinon me focaliser sur ce que nous avons bien fait, cette défense presque intraitable, Navas ultime rempart…

Je pourrais encore valser avec le conditionnel : Et si Cavani avait été là, et si Angel l’avait foutu au fond, et si on avait jouer à quatre devant, et si ma tante en avait, et si, et si, et si… Non. Nous avons juste perdu à la loyale, contre plus fort. Pas un colosse non plus, certes. Ce Bayern n’était pas invincible ni flamboyant. Mais ça a suffi et il n’y a rien à dire ou si peu. Peut-être étions nous rincés, peut-être avons nous pêché par vanité… Seuls les joueurs pourront nous l’expliquer. Je n’ai pas envie d’une ovation au Parc pour les remercier de leur parcours. Le covid nous évitera au moins ça. Nous ne sommes pas Saint-Étienne. Nous n’allons pas défiler pour célébrer cet échec ! Nous n’allons pas non plus les accabler, nos perdants pas si magnifiques. À l’heure qu’il est, leurs larmes sont sincères, je n’en doute pas. There can be only one. There can be only one.

Il va falloir réagir sans attendre. Les néo supporters trop gâtés qui ne jurent que par l’Europe ne vont pas être d’accord mais ce n’est pas grave, je ne les apprécie pas plus que ça. Qu’ils boudent et pestent dans leur coin en attendant de voir leur vœu exaucé quand leur putain de ligue européenne fermée sera officiellement créée. En attendant, Il y a Lens samedi soir. Il y a la ligue 1. Avec un Neymar inconsolable, un Mbappé frustré, un Icardi rancunier, un Kehrer suicidaire, un groupe fatigué, un Silva parti, un milieu toujours aussi flou… Avec un Tuchel le cul entre deux glacières. De quoi est il responsable ? Pouvait-il faire autrement notre Teuton à béquilles ? Oui, hurleront les déçus. Bien sûr. Ils réclameront peut-être sa tête. Peut-être l’ont il déjà fait sur Twitter… Leo décidera.

Il va falloir, oui, enchaîner sans état d’âme. Loin de Lisbonne et de ses sirènes vérolées. Avons nous quand même vraiment posé des bases solides après ce mois d’août, ressuscité un esprit collectif, avons nous compris que de jouer ensemble, c’était tout de même préférable, avons nous capté qu’une finale, c’était désormais tangible, avons nous enfin brisé le plafond de verre des quarts de finale ? Ou allons nous tout casser, tout négliger ? Persévérer dans le refus d’apprendre de nos ratés ? Liverpool l’a réussi très récemment. Chute et gloire. En quelques mois. Aurons nous cette fierté là, cette faim, cette constance dans l’effort et le jeu ? N’est pas Liverpool qui veut. Ni le Bayern…

C’est ce qui me dérange le plus dans cette finalement toute petite tragédie, un dimanche soir aux tribunes vides et aux trop nombreuses occasions manquées. Pour rêver de remonter sur le ring continental, une seule solution: Jouer au foot et en Ligue 1. Relever la tête. Même si on passe du caviar au tarama, même si c’est dur, cruel, déjà fini… J’aurai pu ici insulter nos ennemis (je parle de tous ces Français qui ont sauté de joie au coup de sifflet final, de Macron au petit gros sudiste qui casse des télés) mais je ne le ferai pas. C’est de bonne guerre. Si vous aviez assisté à ma joie intense quand Belgrade ou L’Atlético Madrid ont plié l’om. Ou quand le Bayern a fessé Lyon. Quel bonheur ! Il n’y a pas vraiment de coupable ce soir finalement. Pas de victime non plus. Logique respectée (cette expression atroce et impitoyable).

Nous avons assurément grandi. Nous avons payé pour voir. Nous y étions. Et personne d’autre à notre place. C’est cela qu’il faudra retenir. Il ne tient qu’à nous d’y prendre goût. Moins comme un Graal, une obsession presque psychanalytique que comme une possibilité concrète. Il ne tient qu’à nous. Schlafen sie gut chers compagnons de désespoir. Fais les plus beaux rêves mon fils, toi qui a vécu la chose depuis le pays basque, seul devant la télé. Dormez bien Paco, Stéphane, Olivier, Greg, Karim, Patrice, Virage crew et Mano. Et toi, Jean, dont le silence n’est pas que la manifestation d’un orgueil blessé, je le sais. Nos cœurs ont encore tenu. Indispensables, les dépucelages sont rarement des moments glorieux. Voilà. Nous ne sommes plus puceaux en LDC. Pas pour ça qu’on doit se prendre pour des hommes pour autant. Il va nous falloir des heures de pratique pour espérer devenir cet amant incontournable, à la fois torride et technique, imprévisible et toujours dans le tempo. Beau défi, non ? PSG4LIFE


Jérôme Reijasse
Vive le PSG Virage Paris

Le PSG est mort, vive le PSG !

Une fois n’est pas coutume, voici un papier qui ne va pas plaire à tous les supporters du PSG… Comme un but contre son camp, il fait mal. Pourtant le match n’est pas terminé, il y a encore moyen de rattraper l’erreur et de remporter
la victoire avec la beauté du geste et l’esprit du sport.


J’étais supporter du PSG dès 1976, oui, j’étais… supporter du PSG et d’un certain état d’esprit du football, celui d’une époque aujourd’hui révolue. Oui, je ne suis plus supporter. On peut me vouer aux gémonies que cela ne changerait rien. Je ne me reconnais pas dans le PSG d’aujourd’hui, le Quatari SG. Déjà quand Messieurs Lagardère et Tapie mirent les pieds dans le football en tenant dans la main un grand chéquier, les puristes, les poètes du ballon rond comprirent que le football prenait une mauvaise tournure. Nooon, je n’ai pas oubliéééé que ce sont ces millions qui nous ont retiré Luis, le fils prodige. Le foot business commençait à poindre son nez avec ses travers. Par la suite il y eut l’arrêt Bosman, la coupe d’Europe des clubs champions déclinée en Ligue pour favoriser les clubs les plus riches et abolir le tirage au sort intégral, faire disparaitre les résultats surprises et restreindre le football européen à 5 pays, grosso modo. En résumé, l’argent a en partie aboli le charme du football.

Virage PSG
Avec Mouss © Collection personnelle

Elle est belle et bien disparue cette époque où le PSG avait à la fois une âme et des joueurs de grands talents, n’en déplaise à Ibra ou Neymar. Oui, qui n’a pas connu Pantelić, Piazecki, M’Pelé, Humberto, Dahleb, Pilorget, Fernandez, Rocheteau, Surjak, Sušić, Kist, Alves, Weah, Valdo, Ginola, Raì, et j’en oublie forcément, ne peut pas comprendre. Pour moi le PSG c’est Paris ET Saint-Germain, mais c’est aussi le Camp des Loges, pour la mémoire du club, non Ooredoo pour des raisons de marketing. C’est encore Bébel ou Enrico dans les tribunes, de vrais mordus du ballon rond, et des gavroches comme mes potes qui, à la mi-temps, se faufilaient de la tribune Boulogne à la tribune présidentielle sans se faire refouler. Une autre époque vous dis-je. Avec mes camarades nous allions au Parc en métro et revenions chez nous à pieds, de la porte de Saint-Cloud au Marais, qui était un quartier populaire et non Bobo (les temps ont décidément changé). Là, à minuit, on refaisait le match en tapant dans une bouteille en plastique ou une boite en carton au milieu du marché des enfants rouges. Plus tard on se dépêchaît de rentrer pour voir les résumés des matchs que présentait Pierre Cangioni à Téléfoot (mais si mai si…).

Certes, ma nostalgie ne sert pas à grand chose, si ce n’est à rendre hommage à d’illustres inconnus : fils d’ouvriers, fils de concierges, de commerçants qui peuplaient le Marais et d’autres quartiers de Paname et qui se rendaient au Parc les soirs de matchs par amour du foot et par amour du PSG. Cet article c’est aussi pour dire merci et rendre hommage à Francis Borelli, à Moumousse, à Luis, à Doumé, à ceux qui ont fait la beauté et le romantisme du football français. Oui, les mots ne sont pas trop forts. La beauté ! La poésie ! Car, tout comme notre rugby avait le French Flair, notre football avait à cette époque la beauté du geste (l’épopée des verts, celle de Bastia, la bande à Hidalgo, etc…).
Le geste ? Un série de dribbles de Dahleb, une envolée de Doumé, un réflexe de Joël, un retourné de Simba, un baiser de Borelli à la pelouse du Parc, un port de balle altier de Sušić, une frappe pure de Bathenay, un double crocher de Rocheteau, et Toko qui “en a marqué de bien plus beau que ça”… La beauté de la parole associée à la beauté du geste.

Virage PSG
Avec Adams © Collection personnelle

La beauté du geste était également présente au Camp des Loges, je me souviens de Jean-Pierre Adams qui faisait des grimaces en tenant par l’épaule le gamin que j’étais (j’ai la photo), Moutier qui acceptait de discuter avec nous allongés sur l’herbe, ou encore Dahleb qui disait à mon ami Malik “tes parents sont de Malmoe non ? ”, une blague entre Kabyle quoi. La beauté du geste c’était Ginola, qui en bleu au Parc, contre la Bulgarie s’il est besoin de préciser, a préféré centrer plutôt que de gagner du temps, il a joué et on a perdu, perso je ne lui en veut pas, il était dans l’esprit du jeu, bravo l’artiste ! Sincèrement. Enfin la beauté du PSG, c’était Lemoult qui arrivait à l’entrainement en Mob. La décroissance avant l’heure, ha ha ha ! Toute une époque j’vous répète.

Le PSG c’était des hommes de classe : Rocheteau, Pilorget, Brisson, Redon, des gens bien, des footballeurs respectueux de l’adversaire. Une qualité que je n’ai pas vu chez Ibrahimović, star de l’ère Quatari, notamment la fois où il simula un tir par arme à feu sur le banc toulousain. Déplorable image de l’ère du foot business !  Pour ces raisons-là, je considère que le PSG et le football en général sont morts. Quelle indécence de mettre autant de millions d’euros pour gagner le trophée européen ultime. L’éducation, la santé, l’environnement, attendent des mécènes, mais c’est le foot qui les attire.
Dans l’immédiat il y a les souvenirs Hechter, Borelli, Denisot et ils font du bien.
Toutefois, la vie étant un éternel recommencement, une révolution, un cycle, je sens poindre les prémices du renouveau. La Coupe de la Ligue n’existe plus, c’est un bon début. Je gage que la sagesse et la sobriété reviendront dans le sport et le foot en particulier, avec elles, la beauté du geste, l’esprit du sport et le PSG !


Michel Chalvet
amour du maillot virage psg

L’amour du maillot

Ah l’amour du maillot… Quel beau « concept » désuet que celui-là.
Car c
’est avec tristesse et amusement que je regarde les dernières infos liées au PSG. Mais il faut l’avouer surtout avec tristesse.


Je vois que notre Mamad, celui qui devait être le Maldini du PSG va peut-être aller à Lyon…Certes Chrystal Palace ce n’est surement pas ce dont il devait rêver quand il a quitté la maison mère pour Liverpool. On pouvait à l’époque s’étonner de le voir partir dans un club qui était alors loin d’avoir retrouvé son niveau d’aujourd’hui. Le banc y était plus confortable diront les plus perfides… Accepter le banc à Liverpool et refuser de se battre pour trouver sa place au PSG, tel était le choix, pour moi incompréhensible, qu’il a fait. A-t-il pensé que les dés étaient pipés ? Le salaire proposé par Paris n’était pas en rapport avec ses aspirations ? Bref, Mamad à Lyon je trouve ça triste… J’espère qu’il trouvera mieux que le club de guignol pour se relancer.

Parlons plutôt de notre club qui a repris le chemin de l’entraînement… 4 joueurs absents ne rejoueront plus jamais avec le maillot parisien. Deux bons espoirs, un belge et une légende. Adil Aouchiche qui clamait, lui aussi, haut et fort son amour du club il y a à peine 6 mois…quelles sont les raisons de ce départ ? Un manque de temps de jeux ? Le gamin a 17 ans…sa future destination nous en apprendra plus sur ses réelles motivations qui l’ont poussé à quitter son club de cœur… En amour les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

Son compère de la formation le dénommé Tanguy Kouassi a décidé lui de partir au Bayern de Munich. Sans doute pense-t-il qu’il jouera plus de match en Bavière ? Contrat de 5 ans, avec à la clef surement une grosse prime puisque le joueur arrive gratuitement. Bref ne me parlez plus svp d’amour du maillot ou de reconnaissance envers votre club formateur. Ces considérations d’un autre temps. Bien sur il est difficile de faire des choix à 17 ans, alors on peut toujours dire que l’on peut regarder ce qui s’est passé dans le passé pour apprendre de ses ainés, même si on se croit toujours plus fort que les autres à 17 ans. A 17 ans difficile de dire non à un entourage ou à une grosse somme d’argent. A 17 ans on pense toujours que c’est mieux ailleurs, on est plein d’espoir…Nombreux sont pourtant les anciennes pépites ou simples joueurs à avoir regretté d’avoir quitté le PSG. Mais combien d’anciens joueurs sont dans l’organigramme du club pour inculquer aux nouvelles générations ce qu’est le PSG ? Pourquoi avoir supprimé l’équipe réserve ? Président, où en est le projet de former le nouveau Messi ?

Nous perdons aussi notre belge préféré, j’ai nommé Thomas Meunier, encore un joueur qui part libre… Il n’aura jamais confirmé les espérances nées de sa première saison, il restera comme un bon joueur, même si certaines de ses prestations défensives ne nous manqueront pas. Il n’est pas un défenseur dans l’âme et c’est ce qui à priori l’empêchera de passer au niveau au-dessus. J’attends de voir maintenant s’il « likera » les tifos des supporters de Schalke 04 ou ceux du Bayern ? Je plaisante. La question que l’on doit se poser aujourd’hui, c’est qui ? Qui pour le remplacer ? Dagba semble encore un peu tendre, même si personnellement j’ai beaucoup d’espoir pour lui et j’espère le voir grandir au PSG et y devenir un grand joueur à son poste. Espérons que lui aura plus la tête sur les épaules que d’autres espoirs parisiens à jamais perdus. Nous saurons si le départ de Meunier est une bonne ou une mauvaise chose quand nous connaitrons son remplaçant.

Puisque nous parlons des latéraux et des mauvaises nouvelles, comme toutes personnes saines au moins d’esprit et suivant le PSG, quelle ne fut pas ma surprise, que dis-je ma stupéfaction d’apprendre que le PSG proposait une prolongation à Layin Kurzawa ! Mais comment est-ce possible ? Enfin ce joueur arrivait en fin de contrat et on se propose de rattacher le boulet encore 4 ans ? Et en doublant son salaire ? Avec le Covid et le confinement, le premier avril a-t-il été décalé au mois de juin ?

J’en profite pour faire un aparté sur trois autres joueurs qui nous quitteront à la fin de la saison, mais qui ont accepté de la finir avec nous. Pour L’ami Rico, et le sympathique et improbable Choupo-Moting la décision a dû être simple à prendre. En revanche, quel courage il a fallu pour notre capitaine de ravaler sa fierté pour accepter de continuer jusqu’au bout sous des couleurs qui le rejettent. Lui qui clamait encore il y a peu sa fierté d’être devenu français, son amour pour Paris et le PSG, celui-là même qui défend nos couleurs avec son immense talent depuis 8 ans. Lui qui, à mon sens, vient de réaliser sa meilleure saison. Lui qui, pour moi, et personne n’a su me dire le contraire, est le meilleur défenseur jamais vu dans notre championnat.

Oui Thiago Silva est un monstre, oui nous allons perdre un monument. Et cette fois peu importe qui sera son remplaçant nous serons perdants à coup sûr. Les larmes coulent en pensant à Silva mais mon cœur saigne en pensant à Cavani. Que dire qui n’a pas encore été dit. Cavani, n’en déplaise à l’ami Jérôme Reijasse, m’a fait sauter de joie quand j’ai appris qu’il venait à Paris. Oui il est parti sous les sifflets de Naples, de ces sifflets qui sentent la douleur ressentie par tout un peuple de voir leur idole partir sous un autre maillot pour de l’argent. De ces sifflets qui indiquent à quel point l’amour était fort entre les napolitains et leur buteur. Cette même douleur que nous ressentons aujourd’hui en apprenant qu’il a refusé de finir la saison avec nous. Lui que j’ai toujours défendu pendant sept ans devant la bêtise et la mauvaise foi de certains, lui qui était l’icône du Parc, lui qui était soi-disant le contraire du méchant Neymar ou du mercenaire Mbappé, et bien c’est lui qui nous quitte par la petite porte, avant la fin.

Certains parleront de trahison, non je n’irai pas jusque-là. Par contre je parlerais de déception, oui. Peut importe que cela soit la décision de son nouveau club ou pas, on n’abandonne pas les siens au milieu de la bataille. Je sais, comme le dit Jérôme Reijasse dans son billet sur notre Matador « Il ne sert à rien de pleurer. CAVANI est parti » il faut regarder devant, mais comment imaginer qu’il ne mettra plus jamais notre maillot, qu’il ne viendra plus jamais hurler son « vamos » devant notre tribune le visage déformé par la rage d’avoir marqué ? Mais surtout comment l’imaginer sous un autre maillot…

Aujourd’hui nous sommes champions et il nous reste 3 coupes à aller chercher. Ce sera sans Edi, mais avec Kylian, Angel, Marquiqui, Neymar, Marco, Thiago et les autres que nous irons les chercher. Ce sera avec ou sans l’amour du maillot, mais le plus important n’est-il pas la prochaine histoire à vivre ? Chacun sa route, chacun son chemin, Edi merci pour tout et à jamais parmi notre panthéon avec Pedro, Dominique, David, Mustapha et les autres…

L’illustration maillot est signée Piano Mugshot


J.J. Buteau

Corona C1 Virage PSG

La C1 Corona, faut-il la gagner ?

Nous savions depuis longtemps que cette année 2020, cinquantenaire oblige,
ne serait pas comme les autres. Nous attendions les plus fortes émotions,
nous rêvions des plus fameux trophées, nous imaginions les plus belles célébrations. Depuis plusieurs semaines, nous savons que l’édition Covid 19-20 de la Ligue des Champions ne ressemblerait à aucune autre. Une qualification pour les quarts de finale – enfin – nous a transporté de joie, même à distance.

Puis, la compétition s’est retrouvée confinée, et nous avec, sans que personne ne sache si elle reprendrait un jour. Sa conclusion sera inédite, aoutienne et caniculaire. En cette période étrange, propice aux réflexions inhabituelles, un doute m’habite.
Je me pose cette question invraisemblable :
faut-il la gagner ?


Le Paris Saint-Germain l’attend depuis 50 ans. Sa première participation en Coupe des Clubs Champions, en 1985/1986, fut une brève mise en bouche, éliminé au premier tour. Une décennie plus tard, la seconde apparition fut une extraordinaire épopée, avec une élimination honorable en avril 1995 au stade des demi-finales, contre le Milan AC. Cette année-là nous y avions vraiment cru. Ce fut la première, et peut-être même la seule fois. Depuis 2012 et la prise en main qatarie, nous sommes persuadés que nous allons la gagner un jour, mais nous n’avons à aucun moment approché du Graal. Il s’agit pourtant de notre huitième campagne d’affilée et nous n’avons jamais atteint les demi-finales. 1995 est une exception, notre seule fois à cette hauteur de la compétition. Depuis trois saisons nous n’avons même pas passé les huitièmes, avec les diverses infortunes que tout le monde connait, pas besoin de les rappeler.

Et si 2020 était la bonne année ? Cette saison, fini le syndrome des huitièmes, nous sommes passés sans encombre et le match aller au Borussia n’est plus qu’un vague souvenir sans importance. Voilà que nous nous remettons à rêver à voix haute. Nous n’aurions quasiment jamais été aussi forts, aussi complets dans toutes les lignes, aussi sûrs de nos qualités, aussi aidés par un Neymar motivé et que partiellement blessé. Certes, cinq mois sans compétition officielle sera un handicap face à des adversaires qui auront tous repris la compétition en juin. Mais n’est ce pas quand on ne l’attend pas que l’équipe parisienne est la plus surprenante ? Tout est permis, même les rêves les plus fous. Pourtant, je sens monter en moi une certaine appréhension. Mes certitudes sont ébranlées. La situation me rend perplexe.

Voilà qu’une perspective de victoire suprême m’empêche de dormir. Et si cette Ligue des Champions Corona, il ne fallait pas la gagner ? Je vois déjà les qualificatifs jaillirent dans les journaux. Cette Ligue des Champions remodelée, déportée au mois d’août, allégée de plusieurs matchs, conclue en forme de Final 8 décidé en cours de route, centralisée dans une seule ville, avec des matchs à huis-clos ou à la jauge très réduite, sera une Coupe au rabais. Le mot est lâché. Rabais, ou dévalorisée, déconsidérée, dépréciée, sacrifiée, autant de discrédit qui colleront au vainqueur de cette édition insolite. Nous aimons tellement tendre notre joue pour nous faire baffer, que cette issue me paraît presque évidente. Je perçois déjà la crainte d’être critiqué, de dire que nous ne sommes pas capables de gagner une Ligue des Champions sauf celle qui est galvaudée. L’image est importante de nos jours, nos dirigeants ne vivent même que pour ça. Notre fierté d’enfin remporter cette Coupe tant désirée ne serait-elle pas altérée ? Les critiques de nos opposants, que dis-je, de nos ennemis, seraient acerbes. Une victoire, même la plus belle, ne peut pas être appréciée à sa juste valeur si elle est raillée par tous. Une première fois ça ne se rate pas.

Par définition, nous n’en avons qu’une seule. Si cette première fois était cette contrefaçon de Ligue des Champions, imaginez quel gâchis ce serait.  Quel dommage d’avoir tant attendu, tant voyagé, tant espéré, tant souffert, tant regretté, tant pleuré, tant persévéré, pour gagner une Coupe grippée. Nous aurions vécu une si longue espérance pour vivre les émotions d’une demi-finale, d’une finale, d’une victoire, cela peut bien attendre encore un peu. Un an, ou même quelques saisons de plus, nous ne sommes plus à ça près … Certes, en ce mois d’août 2020, alors que nous aurons été sevrés de notre Paris SG depuis cinq mois, gagner la Ligue des Champions pourrait être une libération, l’apothéose d’une période sombre mais alors révolue.  Honnêtement, ne trouvez-vous pas que cela aura plutôt le goût d’une Coupe Intertoto, pour la version à l’ancienne, ou d’un tournoi estival d’International Champions Cup, pour la version business moderne, plutôt que la vraie saveur de la Ligue des Champions ? Lisbonne en août, c’est pour les touristes, pas pour les héros.

Je me pince, alerté par de tels propos qui sortent de mon cerveau, et je renfile mon écharpe de supporter, laissé depuis trop longtemps inerte sur le dessus de ma commode. Des arguments pour aller chercher la victoire, j’en ai aussi, et pas des moindres. Nous parlons de Ligue des Champions. Peu importe les on-dit et les quolibets qui de toute façon auront cours. Gagner une C1, même dite « au rabais », vaudra toujours mieux que la ligne vierge au palmarès. On peut lire « rabais », on peut ricaner « Intertoto », mais la vérité est que cette Ligue des Champions sera unique. Elle sera celle dont on se souviendra. Peut-être pas pour sa finalité sportive, mais elle restera dans toutes les mémoires, un symbole planétaire qui volera bien au-dessus des simples considérations du ballon rond.

Avec ce format revisité en Final 8 à match simple, la compétition sera légèrement modifiée, mais l’essentiel sera préservé, à savoir l’équité sportive et le respect des clubs engagés. Au contraire de la décision prise pour finir la version handball de cette joute européenne, laquelle est une véritable escroquerie. Le Final Four de mai est déplacé fin décembre 2020, un lundi et un mardi, entre la buche de Noël et les bulles du Jour de l’An, et qui plus est avec les effectifs de la saison prochaine. Le Paris Saint-Germain, qui participera à la fête, verra ainsi deux de ses meilleurs joueurs actuels lui faire face, la pépite norvégienne Sander Sagosen et le gardien espagnol double Champion d’Europe Rodrigo Corrales. Paris, qui devait jouer en mars les huitièmes de finale, a été désigné pour le Final Four administrativement et  à posteriori, exempté des huitièmes et des quarts de finale. Certes les quatre meilleures équipes de groupes ont été qualifiées, mais leurs autres adversaires peuvent se sentir lésés. Celle-là non plus de Ligue des Champions je ne veux surtout pas la gagner, bien que le PSG Handball court aussi après une première C1, et ce depuis plusieurs années. Revenons-en au football, où la quête est la même, mais les échéances plus proches, et l’équité plus juste.

Pour le Paris Saint-Germain, si victoire il y avait, ce serait donc une première C1. En aucun cas il ne s’agirait d’un aboutissement. Il faudrait alors s’en servir de tremplin, comme un déclic, presque une séance d’entraînement, pour mieux la regagner par la suite, dans son format normal. Je vois loin, je vois grand. Avec cette hypothétique double victoire, portant ainsi notre compteur à 2, nous passerions devant l’OM et leur étoile jaunie. Ils ne pourraient alors plus rien dire, ces nostalgiques d’un autre temps, adorateurs de papy Basile et de sa Ligue des Champions obsolète, avec Nanard à la baguette. Pour effacer cette rivalité qui n’a que bien trop durée, il nous faut donc commencer par en gagner une, et peu importe la qualité. L’OM nous l’a bien prouvé, seul le résultat compte, la manière c’est pour les esthètes.

2020, une première qui serait au rabais, finie à la mauvaise Corona, mais qui a y regarder de plus près, sera déjà bien plus dure que celle arrachée par l’OM au siècle dernier. Même avec un Final 8 sur un seul match en quart et en demi, l’épreuve est déjà bien plus garnie. Rien de tout cela n’existait en 1993, un tour préliminaire champêtre, une poule à l’allure désuète, et direction la finale. A la loterie tout est possible, et je n’irai pas jusqu’à dire que les dés étaient pipés. Recentrons-nous sur notre nombril, des sudistes j’ai déjà bien trop parlé, et examinons notre parcours 2019/2020, jusque-là très bien géré.

Si nous remportions cette Ligue des Champions certes rocambolesque, notre victoire ne serait pas usurpée. Notre phase de groupe a été digne des plus grandes écuries. Cinq victoires et un match nul nous ont permis de finir devant le Real Madrid, club pourtant favori. Un 3-0 à l’aller, les espagnols n’ont pas bronché, un 2-2 chez eux et quelques décisions arbitrales douteuses, Paris n’a vraiment pas démérité. Victoire à Istanbul, des belges giflés sur leur terrain, des turcs également corrigés au retour, Paris a sonné le tocsin. L’Europe se met à frémir. Une fausse note dans la Ruhr ne nous aura cette fois pas fait trembler. Le mois de mars a vu scintiller les fumigènes, jusque tard dans la nuit, le parvis d’Auteuil coloré de centaines d’âmes en liesse, devant un stade vide de ses fidèles mais submergé de notre humanité. La malédiction a été vaincue. Le Covid nous a rattrapé. La Confinada a frappé. Les mois ont duré une éternité. Mais août va nous faire vibrer. Un couronnement serait si mérité.

Quelle récompense cela serait pour deux joueurs qui vont nous quitter. La gagner pour Thiago et pour Edi serait un point final fabuleux. L’aboutissement de huit années pour El Monstro et de sept pour son meilleur buteur, une façon de conclure en beauté la première ère qatarie, pour encore mieux commencer la seconde. Une transition entre deux décennies, pour ouvrir celle des années 20 sous les meilleurs auspices. Rêvons plus grand, et pourquoi ne pas imaginer les dix prochaines saisons comme étant la décennie P.S.G. A l’inverse, même si nous ne gagnions que celle-là, et qu’ensuite nous revenions à nos déboires habituels, alors nous en aurions au moins une, et pas n’importe laquelle, Capitaine Thiago Silva soulevant le trophée, Edinson Cavani à ses côtés, l’image serait belle, à perpétuité.

Pour conclure, en survolant tous ces arguments, il parait évident qu’il faut la gagner cette Champions League 2020. Mais je sais d’où vient mon doute. Pourquoi ai-je cette interrogation ? J’entrevois ma plus grosse crainte : ne pas être au stade pour le quart de final libérateur, puis pour la demi-finale victorieuse. Ne pas vivre ces matchs au Parc des Princes. Ne pas suivre l’équipe en déplacement. Et chose impossible, ne pas être présent en tribune pour la première finale de l’histoire du Paris Saint-Germain. Alors imaginer gagner le match et soulever la Coupe en étant bloqué devant la télé, à proximité ou à des milliers de kilomètres, cela n’est tout simplement pas imaginable. Ne pas assister en chair et en os au triomphe suprême. Il y a de quoi être traumatisé à vie. Gagner ta Ligue des Champions, oui je le veux, mais par pitié Corona, ne nous laisse pas sur le côté.


Benjamin Navet

Nouveau tournant Virage PSG

Nouveau Tournant

Selon toute vraisemblance, ce ne sont pas une, mais deux figures emblématiques
de la genèse du projet de QSI au Paris Saint-Germain, qui feront
leurs adieux en août à l’issue de cette saison qui n’en finit plus.


Tout d’abord, suite à la signature du renard argentin Mauro Icardi, Leonardo a implicitement fait comprendre que la passation de témoin était imminente. Edinson Cavani, le meilleur buteur de l’histoire du club va, sauf retournement de situation , quitter la capitale à la fin de la saison. Il a vaillamment lutté pour récupérer sa place de titulaire, et avec brio puisqu’il fut parmi les 11 premiers noms couchés sur la feuille de match contre Dortmund au Parc. Mais ce match est un peu l’arbre qui cache la forêt dans la saison de l’Uruguayen. Une année minée par les blessures et une perte de confiance indéniable pour lui. Une véritable plaie lorsque l’on sait qu’il s’agit du carburant principal de sa réussite devant le but.

Ceci dit, cela mettra fin à cette concurrence malsaine entre un attaquant qui était en prêt mais qui méritait totalement sa place dans le 11, face à une légende du club sur la fin mais qui bénéficiait d’une aura rarement vue au Parc. On peut alors se demander si ce n’est pas un mal pour un bien de se séparer du Matador. Surtout à l’heure où Kylian Mbappé affirme de plus en plus fermement son désir d’évoluer à la pointe de l’attaque francilienne.
Et comment le lui reprocher. Certes sa marge de progression est considérable mais son association à Icardi a été et peut être dévastatrice à l’avenir. Leurs deux profils sont tout à fait complémentaires, et cela permet de ne pas mettre sur le côté un des membres du quatuor offensif. Cependant, un renfort pour le poste de numéro 9 paraît nécessaire tant Eric-Maxim Choupo-Moting a montré des carences, bien qu’il ait été irréprochable.
Le costume à porter est sûrement trop grand pour lui.

LE VIRAGE PRIS PAR LEONARDO

Le virage pris par Leonardo ne se limite pas qu’à la non-prolongation de Cavani. Notre capitaine brésilien, Thiago Silva, fera lui aussi ses bagages pour quitter le club à l’issue de la Ligue des Champions. Huit saisons au club, une place parmi les plus grands défenseurs de l’histoire du club, si ce n’est le plus grand. Si Marquinhos et Kimpembe affichent aujourd’hui un niveau aussi élevé, O Monstro n’y est certainement pas pour rien. Au delà de son aisance et de sa sérénité, il a fait monter en grade une défense qui cherchait de la stabilité et un patron de standing international avant son arrivée.

L’impact de Thiago Silva est largement comparable à celui de Zlatan Ibrahimović. Son manque de leadership dans les matchs couperets en C1 l’est tout autant. Seulement voilà, lui aussi a fait son temps et la décision de Leonardo de ne pas le prolonger est tout à fait logique. Son influence sur l’équipe n’était plus essentielle comme l’a démontré le match retour contre Dortmund par exemple. L’heure de la maturité de la charnière Kimpembe-Marquinhos a peut-être sonné, en tout cas, les clés de l’arrière garde parisienne peuvent leur être transmises en toute confiance. Et surtout on peut se demander si cette non-prolongation n’est pas un signal fort envoyé à Tanguy Kouassi.

NOUS NE SAUTERONS PAS DANS L’INCONNU

Le directeur sportif parisien est en pleine négociation avec son entourage pour signer son premier contrat professionnel au club. Le profil polyvalent du titi parisien attire les convoitises de bon nombre de grandes écuries européennes. Leonardo est conscient qu’il a un joyau entre les mains et là aussi il raisonne à long terme et ne fait pas d’état d’âme pour les gloires passées du club. Tanguy Kouassi l’a montré, il a le potentiel pour évoluer au plus haut niveau, que ce soit dans la charnière ou en sentinelle. De plus, le club étant engagé pour trois compétitions, il aura régulièrement droit à du temps de jeu. Cependant, les prétentions financières et sportives que son entourage et lui semblent avoir, interpellent. Majeur depuis à peine une semaine, il doit veiller à ne pas faire preuve de trop d’impatience. Nombreux sont ceux qui ont échoué en s’exilant très tôt, trop tôt. Il a toute la confiance de Thomas Tuchel, ce dernier l’ayant même aligné titulaire contre Galatasaray en Ligue des Champions. A lui de saisir sa chance comme certains l’ont fait avant lui.

La question qui peut être posée maintenant c’est le remplacement ou non de Thiago Silva. Un défenseur de son calibre et pas à prix d’or, cela ne court pas les rues actuellement. De plus, la priorité du club cet été reste le poste de latéral droit et de latéral gauche. On peut se demander si Kimpembe, Marquinhos, Diallo, Kehrer et Kouassi ce n’est pas léger pour aller voyager dans les hautes sphères. Mais les nombreuses expériences désormais, des deux premiers cités sont rassurantes. Nous ne sauterons pas dans l’inconnu comme essaient de faire avaler certains sensationnalistes. Mais il faudra attendre surtout de Kimpembe, une régularité qui lui fait tant défaut, et le moins de pépins physiques possible. Il reste désormais une saison à finir avec deux finales de coupes nationales et la ligue des champions. Le format inédit de cette dernière raccourcit fortement le chemin jusqu’à la coupe aux grandes oreilles. De plus, les favoris ne sont pas nombreux et la compétition n’a rarement été aussi ouverte.

Quel plus beau cadeau pourrait faire la jeune garde aux glorieux anciens que de graver à jamais leurs noms dans le panthéon du club et du football français ?


Arthur G.
Revenir au parc Virage PSG

Revenir au Parc

Revenir au Parc. Y avoir pensé pendant la semaine, chez soi et au travail,
gardant en bouche la pression de l’avant pour en détacher tous les arômes.
Savourer miette par miette les articles dans la presse, et pimenter ses journées
à se faire une montagne de frayeurs bénignes :
et si Tuchel titularisait Marquinhos en milieu et pas en défense ?


Préparer tous ses ingrédients des heures trop tôt, le matin du match, respecter rigoureusement les étapes de la recette : enfiler les chaussettes porte-bonheur, parce que l’on n’est pas superstitieux du tout mais bon, on ne sait jamais. Retourner chercher l’écharpe, condiment indispensable mais multirécidiviste de la tentative d’évasion par le fond de l’étagère. Et puis, bien sûr, cerise sur le gâteau, ressortir le maillot, le poser sur le dossier d’une chaise pour goûter d’avance ce qu’il donnera quand on l’aura sur le dos. Se délecter de ces rituels, parce que l’on sait que l’on pourra bientôt croquer dans l’ambiance à pleine dents…

Revenir au Parc. S’engager seul dans son train de banlieue, revoir sa gare, sa ville, avec une autre œil, avec l’impression d’être déguisé dans son propre monde. Atteindre la capitale, mais pas encore le but, et poursuivre le voyage en souterrain, enfin. Quitter la lumière du jour, laisser ses yeux embrasser l’obscurité avant de rejoindre le métro et y discerner de loin quelques couleurs Rouge et Bleu. Tenter de lire pour la millième fois la dernière brève sur son téléphone, debout dans la rame, accroché au poteau : quand les yeux déchiffrent, mais le cerveau n’enregistre pas. Relever la tête, et croiser le regard du premier supporter. Juste ça. Se reconnaître entre inconnus, petit clin d’œil discret, se voir juste pour ce que l’on est : des Parisiens.

Revenir au parc virage PSG

Regarder de haut les intrus qui descendent station après station. Loin des yeux, loin du cœur. Atteindre enfin la Porte de Saint Cloud et se laisser gagner par le lent éblouissement : contourner le clocher de Ste Jeanne de Chantal, laid à faire peur, et avoir changé de monde, ça y est. Le stade est là, tapis dans la nuit tombée alors que l’on était sous terre. Le Parc des Princes illumine les cieux, les rues, ce monde-là. L’éclairage transperce les portes d’accès aux tribunes, aveugle les supporters dont il se nourrit par milliers. Se laisser hypnotiser…

Revenir au Parc. Se frayer un chemin dans une foule devenue trop dense, qui bruisse de discussions futiles, agaçantes. Entendre ces supporters d’un jour qui cherchent une porte d’accès diamétralement opposée. Ils n’osent pas demander leur chemin mais en parlent trop fort. Les aider puis repartir, à contre sens du fleuve de langues étrangères, pour gagner sa tribune. Les stadiers annoncent la destination : « Tribune Borelli, en face, Tribune Auteuil, à droite ».

Revenir au parc virage PSG

Piétiner et répondre au téléphone, expliquer en criant pour se faire entendre : oui le retard, non bloqué à un barrage débile, oui, toujours le même, non je ne sais pas quand, oui, non, ça coupe, ne capter qu’un mot sur deux, tant pis, raccrocher. « Tribune Borelli, en face, Tribune Auteuil, à droite ». Courir. Entendre le speaker annoncer les joueurs, dedans, sous la masse de béton. L’entendre de dehors, lui dedans. S’arrêter. Tant pis. Crier. Crier les noms des Parisiens. À se rendre sourd. Crier les noms de SES joueurs. Entendre les tribunes gronder. Ressentir le son. L’écouter et l’entendre et le ressentir, partout. Courir de nouveau, le sang battant aux oreilles. Les tambours.

Revenir au Parc. Abandonner les odeurs grasses de ces food-trucks débiles, tâcher de s’extraire au plus vite de ce que sont devenus les abords du stade. Renifler devant le tourniquet, renifler pendant la palpation, renifler à travers les queues formées aux stands de hot dogs. On a beau dire que l’argent n’a pas d’odeur, cela fait quelques années que la machine à fric PSG pue à plein nez la boutique à touristes. Alors se dépêcher. Tout n’est pas perdu.

Revenir au parc virage PSG

Rejoindre sa tribune. En Rouge. Ceux qui savent comprendront. Auteuil Rouge, là où le but opposé n’est qu’une idée. Là où le terrain est si proche que les jours de pluie, l’herbe mouillée vient vous chatouiller les narines. Auteuil Rouge, déjà remplie à craquer. Auteuil Rouge qui pue la sueur, le sang et les larmes. Ceux qui savent 2008 et Manchester et tant d’autres vies, ils comprendront, parce qu’eux aussi y ont perçu l’odeur âcre de la défaite, ce parfum qui vous colle aux vêtements, vous imprègne les chairs pendant des jours. Et pourtant le besoin de revenir malgré tout.

Revenir au Parc. Debout. Les pieds gelés dans le froid d’hiver, ou le front brûlé par le soleil couchant, peu importe, mais revenir au Parc et rester debout, c’est tout. Vivre un match, enfin, les strapontins frappant les mollets, marquant la chair. Pas une de ces centaines de victoires annoncées, pas une autre partie de football spectacle où l’on s’endort entre chaque but : le quatrième ou le cinquième ? Non, revenir au Parc pour un vrai match. Un combat qui vous prend aux tripes. Et y participer. À la vie à la mort. Un match où le cœur bat si fort qu’il frappe la poitrine. Un match à la gorge arrachée, et aux mains brûlées. Revenir au Parc pour caresser la défaite, la bête ignoble. L’attraper. La maîtriser physiquement, à coup de chants, coup après coup. Et embrasser l’espoir fou d’une victoire arrachée.

Revenir au parc virage PSG

Revenir au Parc passer son bras autour des épaules du gars d’à côté, pogo. Revenir au Parc et le sang qui se glace quand le ballon s’approche de nos buts. Revenir au Parc et les tempes qui tapent de trop crier. Revenir au Parc et les bras qui tirent, lever ce deux-mâts. Revenir au Parc les tympans qui sifflent. Revenir au Parc le souffle qui manque. Revenir au Parc un but. Sauter. Frapper l’air. La musique. Revenir au Parc les écharpes. Taper les mains. Un drapeau. Tomber. Revenir rire. La tête tourne. Crier. Au Parc. Vivre.

Je
Veux
Revenir
Au Parc.


Les illustrations sont tirées de « SUPPORTERS » par Guillaume Warth (Editions Des Ronds Dans l’O)Supporters Guillaume Warth


Arno P-E

la fête est finie virage psg

La fête est finie

Avec le début de la crise sanitaire et la fin du ballon rond de compétition,
on peut se poser cette question qui demeure encore aujourd’hui sans réponse :
« Les gens qui n’aiment pas le foot, que faisiez-vous
de votre temps libre avant l’invasion corona ? »


Aujourd’hui on s’aperçoit à quel point nos rendez-vous footballistiques dépassaient les seules 90 minutes où le PSG éclairait le terrain de sa superbe. Ils rythmaient les doses de kif de toute nos semaines, apportaient une récompense bienvenue qui faisait oublier nos soucis. Et même quand le foot professionnel était sur pause, à l’intersaison ou à l’occasion de la trêve hivernale, on scrutait la rubrique des transferts jusqu’à loucher. On s’enivrait des rumeurs putaclicks en pleine conscience. Ce n’était pas brillant, pourtant ça faisait le taf.

Mais là, en l’absence de perspectives tangibles d’un retour à la normale et de l’achèvement des différentes compétitions où Paris reste en lice : on perd pied. On a beau plonger la tête la première dans la nostalgie des matchs passés, se pencher sur les forces encore en présence en Ligue des Champions ou se faire un récap’ des plus beaux tifos de l’année en Europe, rien n’y fait. On a l’impression d’avoir été dépossédé de notre jouet préféré et surtout, on ne sait pas du tout quand on va nous le rendre. En somme, on se rend compte que le foot est à l’âge adulte ce que le doudou est à l’enfance, une porte blindée, protectrice et essentielle, ouverte à notre imaginaire.

Alors, bien sûr, il est parfaitement compréhensible que le foot soit relégué au rang d’activité non essentielle, à l’heure où le monde tremble devant la peste, à l’heure où certains risquent leur vie pour sauver celles des autres, à l’heure où toutes les certitudes sont à ranger au placard. Mais, affirmons-le ici, haut et fort : ça nous fait bien chier !

L’OMS définit l’addiction comme  « un état de dépendance périodique ou chronique à des substances ou à des comportements ». Le syndrome de dépendance est lui définit par « un ensemble de phénomènes comportementaux, cognitifs et physiologiques dans lesquels l’utilisation d’une substance […] entraîne un désinvestissement progressif des autres activités ». Osons alors poser la question : Le football est-il une drogue ? Nous pensons en tout cas qu’il n’y a aucune honte à considérer que les symptômes de sevrage (de manque), bien qu’ayant un retentissement somatique négligeable dans ce cas, puissent apparaitre chez nous pendant cette période troublante. Ce constat nous permet d’établir ainsi le fait que le foot est bien plus qu’une simple distraction hebdomadaire. En effet, comme toutes drogues à son bénéfice primaire, le foot se trouve être un remède, un bol d’air, qui soulage parfois ceux qui souffrent, autant qu’il peut les enfoncer.

La fête est finie virage PSG

Première constatation, il n’y a plus d’horizon, puisque plus de calendrier, donc fin du temps. On ne peux plus compter les jours au réveil en attendant le prochain match. On a l’impression de jouer les Bill Murray dans le film prémonitoire « Un jour sans fin » de Harold Ramis. Il n’y a plus aucun dribble de Neymar, aucune louche de Verratti pour nous faire oublier la laideur du monde.  Plus d’échappatoire au quotidien, on est maintenant obligé de parler avec notre conjoint, de tout mais surtout de rien.

Plus de Parc des Princes, donc plus de regard de satisfaction à l’arrivée en tribune, à la sortie, dans les transports en commun. Plus de buts annoncés trois fois par le Speaker « Tony » Montana, plus de chanson, plus de tifo (nostalgie papier toilette), plus de fumi, plus de capo qui t’engueule. Se rappeler de ces chants d’ultras à l’extérieur du Parc face à Dortmund et avoir peur qu’ils soient les derniers de notre Histoire.

Plus d’arbitre à insulter, plus d’adversaire à mépriser. Plus de haine gratuite et inutile. Parce qu’on n’aura pas eu l’occasion d’aller chier dans le Vélodrome et de refermer le couvercle une dernière fois. On est devenu civilisé. On applaudit à 20H, mais pas pour la rentrée des joueurs sur la pelouse du Parc.

Et pourtant on aurait pu connaitre l’orgasme. Imaginez : on allait arriver à 9 titres de Champions de France, égaliser l’OM et revenir à 1 longueur du record de Saint-Etienne. Jouer et gagner la dernière Coupe de la Ligue contre la bande du cynique Aulas. On pouvait vivre une magnifique finale de Coupe de France contre les Verts, hommage à notre 1er trophée de 1982, clin d’oeil magnifique pour nos 50 ans. Et puis la Ligue des Champions, enfin.

La fête est finie virage PSG

Malheureusement on ne peut plus croire dans ce club puis être déçu dans la foulée. C’est un adieu au socle de la religion rouge et bleu. Plus de coupables expiatoires à tous nos maux. Plus de quotidien l’Equipe à acheter pour se torcher avec. Plus de zapping entre Canal+ et l’Équipe TV les soirs de match. Se dire que malgré cette épreuve inédite et terrible, le Corona a quand même eu du bon : Stéphane Guy, l’Équipe du Soir et sa clique ne sévissent plus. Pourtant il existe d’autres motifs de satisfaction.

Sauter de joie dans son salon quand on apprend que Bein décide de rediffuser un PSG-Nice de… 2014… (Javier, Ibra, Lucas, Motta, Maxwell, Rabiot, Blaise, Sirigu, Van der Wiel, Alex, Lavezzi, tous ces MIA…). Esquisser un sourire malade quand on retombe sur le même match dans la nuit… Et qu’on le revoit intégralement. Regarder sept fois la première mi-temps de PSG-Dortmund et n’en retirer aucune honte ni lassitude. De façon générale, regarder tous les replays et faire semblant de ne pas connaitre la fin.

Revenir à des joies simples. Jouer tous les jours une heure au foot avec son gamin, avec une balle en mousse dans la cour pour ne pas rendre fous les voisins. Et se prendre pour Javier quand on essaye de le dribbler, lui qui n’en demandait pas tant. Se demander comment on aurait réagi en temps normal en apprenant la mort de Pape Diouf et rougir de honte… Avoir peur pour Payet : ce confinement risque de le transformer en véritable éléphant de mer. Se rappeler que lors de notre dernier match, Neymar avait une coupe de cheveux décente, et qu’on peut y voir une lueur d’espoir.

Alors faut-il préférer avoir peur d’une repli défensif de Kurzawa ou d’un résultat positif au Corona. Difficile à dire. Mais toujours est-il que Paris nous manque, cruellement.

Pour conclure on reprendra les paroles d’Orelsan, qui écrivait dans le titre « Dans la ville, on traîne » tiré de l’album prophétique « La fête est finie » :

« On a traîné dans les rues, tagué sur les murs, skaté dans les parcs, dormi dans les squares, vomi dans les bars, dansé dans les boîtes, fumé dans les squats, chanté dans les stades… J‘ai tellement traîné dans les rues d’Paris*, avec une bouteille où tout l’monde a bu dedans, entre deux mondes en suspens, criminelle, la façon dont j’tuais l’temps… ».

Criminelle ? Peut être. Innocente, sans doute. Inconsciente, certainement. Sans limite, absolument. Comme notre passion pour ce club et ce sport qui, on l’espère, revivront bientôt, comme tout le reste.

*nous avons délibérément adapté les paroles 


La rédaction du Virage

Ultra confiné Virage PSG

Ultra Confiné

Jeudi 12 mars, on est au lendemain « du match ».
PSG/ DORTMUND. Ce match, cette soirée, cette célébration, tout, fait que
le 11 mars 2020 qu’on le veuille ou non, fera partie de l’histoire du PSG,
de notre club, donc de notre histoire !


Nous sommes là, jeudi soir entre « virageux » à quelques minutes d’enregistrer un podcast, nous plaisantons, nous nous sourions, nous nous félicitons comme si nous avions nous-mêmes jouer sur le terrain la veille, nous sommes fiers, heureux, notre bonheur est simple mais tellement intense et vrai… Macron vient d’annoncer que les écoles seraient fermées lundi, que les français devaient rester confinés, que nous étions au début d’une lutte acharnée contre cette saleté de virus, qu’il faudrait se montrer solidaires, courageux, combattifs, soudés… Encore sous l’émotion de la soirée de la veille, les vannes fusent, ça chambre, normal !!!

Et puis dès le lendemain, la réalité nous saisit, chaque heure qui passe annonce des contraintes supplémentaires et les mauvaises nouvelles s’accumulent… On ne rigole plus, les visages se crispent et l’angoisse nous envahit, nous, ultras ou supporters appelez nous comme vous vous voulez, oui l’angoisse car nous sommes aussi des pères de famille, des papas pour beaucoup d’entre nous. Loin de moi l’envie d’être un inconscient puéril et irresponsable, mais la décision d’annuler tous les matchs de Ligue 1 et de Ligue des champions raisonne comme une vraie injustice, une énorme contrariété et une déception immense…

« Non, c’est pas possible », les messages des potes sur WhatsApp se multiplient :

  • La LDC c mort… put…
  • Je vous l’avais dit…
  • Dégoûté…
  • On est maudits les frères…
  • Virus de m…..
  • La seule fois où on peut, où on le sent, où on a l’équipe…
  • Y a que nous pour se faire …comme ça
  • 1 an qu’on attend ça…
  • Non frérot 50 ans qu’on attend ça…

Bref, oui il y a plus grave que le foot, oui la situation est dramatique, oui il faut rester chez nous, oui oui oui et oui…

Ultra confiné Virage PSG

En temps normal, il est déjà impossible d’expliquer que toute notre semaine tourne autour de la préparation du match qui arrive, de la forme des joueurs, des mots et des conf’ de presse de l’entraineur, des publications des joueurs et supporters sur les réseaux, des petites phrases des adversaires voir des mensonges de notre bible du spoooort, comment c’est déjà, mais si le journal rigolo, qui regroupe au quotidien des blagues au lieu d’infos… ah oui l’équipe !!!

En temps normal, comment faire comprendre qu’il est obligatoire d’aller au Parc quoi qu’il arrive, que tu n’abandonnes pas ta famille, que tu voudrais bien dîner avec ta femme et tes enfants mais que tu n’as pas le choix, que même si un des enfants a de la fièvre de rester ou de partir 3h ne changera rien et qu’en rentrant du stade, bah oui il faut que tu revois le match parce que tu es certain que l’arbitre s’est trompé sur un hors- jeu, que la reprise de Cavani aurait mérité mieux, que la passe de Neymar était folle, que les accélérations de KYKY te remontent l’adrénaline, que le milieu a pressé correctement, que derrière on n’a pas trop reculé, que le marquage sur les coups de pied arrêtés a été efficace, que le gardien a été bon sur sa ligne mais aussi rassurant dans les airs, sans oublier d’analyser le match de chacun et enfin naturellement d’écouter le virage pour savoir si ça a chanté, si ça a poussé…

Enfin tout ça, ça va si le PSG a gagné tu vas te coucher tard, mais l’esprit libre, de bonne humeur, tu sais que tu te réveilleras claqué mais avec la tête pleine d’ondes positives pour ta semaine ! Par contre faire tout ce parcours du combattant lorsqu’en plus tu as perdu… Personne ne comprendra… Que tu sois d’une humeur massacrante le matin, que toute ta famille pense que tu as un problème au boulot, mal quelque part, appris une mauvaise nouvelle dans la famille… Non non vous ne comprenez pas, on a perdu hier soir !!! On a fait nul au Parc !!!

Alors là, les noms d’oiseaux peuvent défiler. Et cela depuis des années, depuis 1982 (faites le calcul) je suis donc devenu incollable en ornithologie !!!  Mais là, c’est fini, comment vous faire comprendre que je les regrette amèrement ces mots doux, en fait je voudrais me faire traiter de fou, de malade, d’associable… mais de pouvoir continuer à vivre ma passion ! Et puis, de se lever, de voir dans ton placard, tes écharpes, tes maillots comme ça inutilisés, comme rangés dans un grenier pour ne plus servir qu’à raviver de vieux souvenirs… Quelle tristesse ! Insupportable !

Ultra confiné Virage PSG

Encore une fois, mon papa est médecin, ma maman infirmière, j’ai eu de graves voir de très graves problèmes de santé, je sais la gravité de la maladie, je la comprends et je l’ai vécue, mais justement, vivre ma passion à fond seul ou la partageant avec mes fidèles compagnons, mes frères, ma famille bis et avec  les mecs du virage, même si on se chambre, même si on se moque même si parmi ces milliers de mecs je n’en connais finalement pas beaucoup, mais ils font parti de cette entité dont j’ai besoin pour me sortir des tracas de la vie…

Du coup, inutile de s’apitoyer sur notre sort, de répéter sans cesse les mêmes choses et de vivre en permanence les mêmes frustrations… La situation est celle qu’elle est… Il nous faut tous nous adapter et nous ULTRAS ne faisons pas exception à la règle !!! Cette passion qui nous rend si fort parfois, si unis, si jusqu’au boutistes, cette passion qui nous habite à tel point que rien ni personne ne peut nous empêcher de faire ce que l’on a décidé, cette passion qui peut consoler nos pires peines, cette passion capable de nous offrir les joies les plus immenses, mettons- là au service de ce nouveau combat qui s’invite à notre table, ce nouveau défi : chasser l’ennemi… enfin pour que nos couleurs vivent encoooooore !!!

Donc demain matin, c’est décidé, le « debout » sera un : debout toute la journée on va encore être confinés, mais rien ne nous empêchera d’être unis et tous crier : chez nous il faut rester, chez nous il faut rester popopo po po po popopopo… Et puis on continuera au ptit déj : boire un ptit café ou un thé au lait, mais rester confiné oui c’est ça la vie !!!!

Et puis, devoir partir la bave aux lèvres, en mode commando pour ramener à la maison un paquet de pâtes sans gluten parce qu’il restait que ça… Lever tes enfants qui eux croient qu’ils sont en vacances, leur proposer de tremper une tartine de vache qui rit dans un bol de ricorée, « pourquoi vous n’avez pas vos céréales habituelles et du Nutella sur de la brioche ? Bah parce que Ricorée c’est l’ami du petit déjeuner et que votre arrière-grand-père en prenait en 42 sans se plaindre et puis c’est comme ça… » leur demander de travailler parce que malgré tout ça c’est l’école et s’apercevoir que finalement instit’ c’est un vrai métier et que les : « ça sert à rien de s’habiller puisqu’on sort pas, ça sert à rien de se laver non plus… je comprends rien… j’ai oublié ma trousse, j’ai pas mon livre, mon cahier ? je sais pas où il est moi… 4fois6 bah ça fait 18….on mange quoi ce midi ? et t’avais promis qu’on irait au Futuroscope si le PSG battait Dortmund… ».

Ultra confiné Virage PSG

Bref, le responsable de tout ça et de ton futur pétage de plomb après tout c’est : le virus. Ça y est on l’a notre nouvel ennemi, notre nouveau winners, commando ultra, mtp…bad gone, ultra-marine…

Tu te rends comptes que ce p… de virus est responsable de tous tes maux :

  • Absence de liberté
  • Plus de foot
  • Plus de Parc
  • Plus de potos
  • Plus de passion

OOOOOh faut réagir les gars, on est le virage Auteuil, merde, on est là pour chanter, pour les pousser, pour s’arracher, pour ne jamais rien lâcher, toujours encourager… On ne peut pas se laisser mettre la misère par un virus… Pas après, PSG- La Corogne, pas après avoir perdu le titre devant l’AJ Auxerre après avoir eu 10 points d’avance, pas après avoir fait signer : Bueno, Kennedy, Vampeta, Emilson, Adailton, Souza, Pedron, Coridon, pas après s’être fait volé contre la Juve en demi finale d’UEFA (pénalty sur Mister Georges), pas après avoir confié nos cages à Casagrande, Revault et Edel, pas après avoir formé des stars comme Sankharé, Ngoyi, Dramé, et N’gog, pas après la remontada (ça veut dire viol en catalan pour ceux qui ne parlent pas cette langue morte…), ni après avoir perdu face aux U15 de Man U, pas après avoir réussi à reconquérir notre virage…Non on ne peut définitivement pas renoncer à affronter ce virus, on doit sonner la révolte : CHARGEEEEEEEEEEEEEEZ !!!!!

Les bras en l’air… Allez allez allez… Tout le monde les bras en l’air là.  Virus virus on t’enc… Et corona, et corona, et corona est une sal… Et quand corona se met à s… C’est tout le Parc qui va… Qui ne saute pas est contaminé eh… Eh virus a merda,  virus a merda… Corona hijo de puta… Corona, va niquer ta mèèèèèère et laisse-nous r’tourner au Parc et prendre une bièèèèèèère…  Ensemble nous sommes invincibles, unis par la même intention, que notre indestructible passion, nous aide à chasser ce démon…. Si t’es fier d’être Parisien, reste confiné…

Allez soignants, allez soignants, où tu es nous sommes là, tu ne seras jamais seuls, car nous deux, c’est pour la vie…

Ultra confiné Virage PSG

Qui sommes- nous ? Les gens veulent le savoir… Et nous sommes des Ultras tous confinés, privés de Parc des Princes, dégoutés, mais unis tous ensemble, pour chasser ce virus à tout jamais !!! Vous l’aurez compris, mon discours du jour, n’est pas celui d’un sale gosse privé de goûter qui fait son caprice et décide de faire la tête de façon puérile et stupide !

Non, je suis juste ce que beaucoup considère comme quelqu’un d’étrange, de bas du front, de dangereux, de mal éduqué, de bruyant, de stupide, d’inutiles, d’agressif, de connard comme je l’ai encore entendu en allant chercher le pain il y a 15 jours (oh tous ces connards hier soir, il nous ont fait chier toute la nuit…)bref de peu recommandable… mais je suis en fait un ULTRA passionné, un ULTRA amoureux, un ULTRA investi, un ULTRA combattif, un ULTRA fidèle, un ULTRA respectueux de mes couleurs et de mes compagnons avec qui nous défendons de vraies valeurs comme en témoigne la banderole de soutien déposée cette semaine devant l’hôpital de la Salpêtrière pour soutenir les personnels soignants sans aucune action de communication ou encore l’aide fournie aux sans-abris…

Alors oui la situation est compliquée pour notre pays, mais profitons de ce moment afin de nous unir pour un même combat. Cessons de nous méfier les uns des autres et surtout de juger sans savoir, sans connaître et sans comprendre. Nous sommes ULTRAS passionnés par un club, par un sport et par notre façon de l’exprimer pour donner vie à des tribunes. Mais nous restons des citoyens et prêts à combattre l’ennemi « corona » avec autant de force et de passion que nous supportons notre club et honorons nos couleurs.

Alors « corona » écoute bien, cette chanson elle est pour toi, « corona » écoute bien ce que te disent les Parisiens : corona, corona on t’….

Alors cette situation peut bien durer 1 mois, 2 mois, 1an ou 10 ans, notre passion et notre amour pour notre club n’en seront que renforcés et j’imagine déjà avec un bonheur immense que vous puissiez tous et toutes, amis ou ennemis du sport, du foot, du PSG ou des supporters, un soir, le plus tôt possible chanter avec nous : ce soir nous allons chanter, la victoire, la victoire, ce soir nous allons chanter, la victoire des confinés !!!!

Prenez soin de vous !


Aymeric Le Meignen

Game Over Virage PSG

Game Over

Je suis un pauvre camé. Je me gratte déjà les bras. Je tourne et vire dans mon salon, j’entrevois les prochains week-ends comme de longues gardes à vue, sevrage forcé.
LE FOOT EST MORT. CE SOIR.

Je venais d’embrasser mon fils avant qu’il ne rejoigne le pays des songes quand ma télé s’est mise à parler, froidement, administrativement: « Le foot est mort », comme un Télex. Je retourne les coussins de mon canapé. Peut-être qu’une minuscule boulette d’opium s’y est glissée un soir d’oubli. Non. Rien. Il me faut ma dose ! Pas de PSG/Nice dimanche. Pas de Juve/Ol, pas de clasico. Plus de calendrier. Voilà pourquoi, même si elle me fascine bien sûr, j’ai toujours haï la guerre. La guerre fusille en priorité le football. Elle lui arrache ses joueurs et leur impose un autre front, d’un théâtre l’autre…

Il va bien y avoir un couillon pour me parler de ce match mythique, quand Fridolins et Poilus, le temps d’une trêve, ont tapé la balle entre deux tranchées. J’ai vu le film, lu le livre, merci ! Non. La guerre tue les championnats et les coupes. La guerre brise le rythme du supporter. C’est une salope. Globalement. Et un virus, d’où qu’il vienne, c’est la guerre. Corona. Lave toi les mains. Mets ton masque. Garde tes mômes. Mouche toi dans ton pull. Lèche pas les poignées dans le métro. Reste chez toi. Et oublie que le foot a existé. Garde à vous. Fixe ! 

La violence du truc. 

La Belgique annonce à l’instant qu’elle ferme tous ses restaurants, ses stades, ses bars. Confinement continental. Mondial. Planétaire. Total. Nostradamus était une grosse baltringue comparé à George A. Romero. On est au générique d’un film débile et effrayant. Le foot est mort. Bernat. C’était Bernat, oui, qui a marqué l’ultime but de l’histoire du PSG. La phrase d’un vieillard quand il racontera, dans 40 ans, à sa descendance, la grande épopée du football. Du quoi, papy ? Du football, petit con ! Je suis trop accablé pour accuser qui que ce soit.

Game Over Virage PSG

Pour lister toutes les situations que je pourrais imaginer pour expliquer notre actualité. Vais-je me contenter de la chauve souris ? Vais-je mentionner la CIA, le Mossad, les extraterrestres, les illuminati et tutti quanti ? Vais-je faire confiance à votre President ? Le football est la plus belle des drogues. Il y a le choix, le coffee shop est ouvert quasi H24. Et puis, il y a le foot de mon fils, celui qu’il pratique et celui qu’il s’invente. Ce foot-là est mort lui aussi. J’ai reçu un mail du Club, à peine terminé le long monologue de Manu Premier (pas maté, j’étais devant ma troisième rediffusion de PSG-dortmund). Je ne verrai plus Jules chercher la passe qui pourrait être décisive. Je ne vannerai plus l’équipe adverse les samedis d’aurore, réflexe de stade indélébile, et qui provoquait régulièrement les rires des darons présents à mes côtés.

Le foot est mort. Mon mélodrame. Mais on ne pleure pas le foot quand les cadavres s’empilent, décompte médiatique répugnant et sadique. Comme on comptait les jours de détention pour les otages français, au Liban ou ailleurs quand j’étais môme. Quand les gens meurent, on ne joue pas au football. Principe de précaution, devoir moral tant qu’on y est. On ne demandera alors pas pourquoi la grippe annuelle, qui avale à coup sûr des milliers de Français, n’a jamais poussé au chômage technique les Cavani, Charbonnier ou autre Brandao ni vidé les tribunes, on aurait peur d’être taxé de complotiste. 

Comprenez ! On aime le football parce qu’il ignore la mort, il la rend en tout cas presque acceptable. Ce que nous vivons au Parc, au stade Jules Vernes à Montreuil, dans la cour d’école, dans la rue, devant nos écrans, hier soir et il y a 20 ans, ce que j’ai pu ressentir parfois, tous ces instants puissants, terribles ou délicieux, éternels et anecdotiques, c’est exactement ça, la vie, non ? Cette intensité ne s’explique pas. Il faut l’enlacer et voir. Ou l’ignorer. La juger est une stupidité. Je ne lui demande pas grand chose d’autre, à la vie. Je ne coûte pas cher. Donnez moi quelques livres, des clopes, une vue mer. ET MES MATCHES ! Et je ne fais plus chier personne. 

Game Over Virage PSG

La passion, c’est quand même pas mal. Je déconne. L’époque se méfie des passionnés. Ils sont motivés. Ils sont fidèles. Ils ont la… Foi. 
La foi, cette chose qui amuse les Riches et effraye les autres. L’inverse fonctionne également. Cette idée que, peut-être, l’homme mérite mieux que simplement la réalité. Cette pute qui fait rarement de prisonniers et jamais crédit. Cela ferait une formidable comédie musicale : Un homme qui traverse le monde à la recherche de la dernière équipe de foot. 

Bon, je viens de me relire. J’ai oublié quelques insultes, parfois menti pour la bonne cause. J’ai dessiné le pire. Peut-être que dans deux semaine, le Corona se soignera à coups de doliprane, que nous saurons le nom de notre adversaire en quarts (en putain de quarts !!!) et la date de l’affrontement, et que notre adorable Ligue 1 reprendra ses droits. J’aurai l’air d’un con. D’un paranoïaque et oui, d’un drogué. Mais peut-être que non. Peut-être que tout ça n’est que le début. Le football entrera au musée, un musée que personne ne pourra visiter à cause du virus, Corona ou un autre. Demandez aux scénaristes, ce n’est pas moi qui dirige cette tragédie.

Bernat. Le dernier des hommes. 

Gamin, quand j’avais un dilemme, je me demandais ce qu’aurait fait Gerbier, le héros de L’Armées des Ombres, à ma place. Alors, Gerbier ? Tu dis quoi, là ? « Jérôme, refuse l’évidence ! Relève toi. Organise des parties de foot clandestines. » Résistance ! J’envoie cette nuit ce texto à Xavier: « Nous ne le savons pas encore mais nous avons vu hier l’ultime match du PSG. Je suis honoré de t’avoir connu. » Et je me dis que ça ressemble furieusement à une note de suicidé. Et j’en ris, affalé sur mon canapé. Comme un con. Paris me manque déjà tellement.

Hier soir, nous étions une tribu admirable, invincible. Ce soir, nous sommes un souvenir crépusculaire. Une photo qui déjà jaunit. Demain ?
Seul avantage réel de cet état d’urgence sanitaire : le silence va étouffer Stéphane Guy et l’Equipe engager Michel Cymes pour combler le vide. Je ne sais pas si ma grand-mère avait raison quand elle disait qu’il fallait savoir se contenter de peu. C’est en tout cas ce que je vais faire. Prions.

PSG4LIFE


Jérôme Reijasse