Humeur

Luis Enrique, le maître à bord

Un nuage d’incertitude planait sur Paris avant la reprise de cette saison 2023-2024, qui laissait augurer un début d’exercice pour le moins difficile.

Il y eut d’abord l’affaire Mbappé, relégué dans le loft parisien pour cause de refus de prolonger (refus confronté à la volonté pour une fois inflexible du président, qui finira pourtant par céder), et absent du match d’ouverture face à Lorient ainsi que de la tournée asiatique estivale. S’amorça ensuite une véritable révolution de palais avec les départs de Messi, Neymar et l’historique Verratti, prié d’aller voir ailleurs après plus de dix ans de bons et loyaux services, lui le chouchou du Parc toujours fidèle et qui se voyait bien finir sa carrière à Paris. Puis vint le premier match contre Lorient début août, avec un improbable trio Lee-Asensio-Ramos en attaque. On assista alors à une caricature du football luisenriquien, basé sur une possession omnipotente et des échanges à n’en plus finir (plus de mille passes réussies par les Parisiens) mais débouchant sur une stérilité offensive affligeante qui ne manquait pas de rappeler les affres de la Roja lors du mondial qatari. Etait-ce cet infâme brouet qu’on allait nous servir toute la saison ? Un jeu dépourvu de vitesse et d’étincelles, ennuyeux, roboratif, hispanisant et pour tout dire triste comme un week-end sans football ? Avait-on vraiment bien fait de se séparer du Ney et du petit hibou, deux créateurs capables de faire sauter à tout moment le verrou adverse ? Allait-on pouvoir se priver indéfiniment de Mbappé, toujours prompt sur un exploit à faire basculer le cours d’une rencontre ? Les questions ne manquaient pas pour Luis Enrique, dont on se demandait non sans raison ce que diable il était venu faire dans cette galère.

Quelques semaines plus tard, après dix matches de championnat et trois rendez-vous européens, le bilan s’avère pourtant satisfaisant : 2,1 points de moyenne en Ligue 1 et une seule défaite au compteur concédée face au solide leader niçois, 6 pts en CL malgré un groupe dense et la sérieuse déconvenue à Newcastle, voilà qui a de quoi satisfaire a priori le plus exigeant des supporters. Outre Mbappé, toujours aussi indispensable et décisif, un homme est à l’origine de ce début de saison réussi, et il n’est autre que l’entraîneur Luis Enrique. Le technicien ibérique a su poser sa patte sur l’équipe et imposer sa vision du jeu, fondée sur une maîtrise constante du cuir, un contre-pressing féroce et un investissement défensif collectif. Il a su relancer Hakimi, éblouissant face à l’OM et Dortmund, alors que le Marocain se voyait trop souvent délaissé du temps de la domination de la MMN. Il a fait d’Ugarte, en qui beaucoup voyaient une belle arnaque, une formidable sentinelle devant la défense et peut-être le joueur que l’on attendait depuis le départ de Thiago Motta. Il a imposé le wonder kid Zaïre-Emery au milieu, à qui l’on ne fixe désormais plus aucune limite et dont l’avenir semble devoir s’écrire en bleu. Il a responsabilisé Vitinha, qui n’hésite plus à prendre sa chance et a signé quelques belles passes décisives. Il a aussi su redonner confiance à un Marquinhos métamorphosé, lui qui était très en souffrance mentalement depuis quelques années et souvent fébrile lors des grands rendez-vous.

Ce qui frappe également dans la façon d’opérer du nouvel entraîneur parisien, et il s’agit là d’un changement majeur, c’est sa volonté constante de faire tourner et d’impliquer l’ensemble de l’effectif dans son projet de jeu. Ainsi a-t-on pu voir contre Strasbourg un bon Carlos Soler (incroyable mais vrai) et un joli but du souvent décevant Fabian Ruiz. Danilo est régulièrement aligné malgré la concurrence de Skriniar, Lee est entré en jeu et a clos la marque contre Milan, Mukiele remplace parfois Hakimi en fin de match et même le tricard Kurzawa a eu droit à quelques minutes sous les sifflets du Parc, ce qui montre bien que Luis Enrique se fout comme de sa première paire de protège-tibias de ce que le public et la presse peuvent bien penser de ses choix (il se montre même volontiers provocateur et semble prendre un malin plaisir à voguer à contre-courant).

© Icon Sport

Seuls quelques joueurs paraissent inamovibles aux yeux du coach parisien : Donnarumma, jamais remis en question, Hernandez, qui bénéficie de la blessure longue durée de Nuno Mendes, Hakimi, revenu au niveau des meilleurs spécialistes mondiaux à son poste, et Mbappé, véritable glouton qui n’aime rien de plus que d’empiler les minutes et les buts. Avec Pochettino et Galtier, on avait toujours droit à la même inexorable composition, si bien qu’un onze de sénateurs s’était formé, et on attendait bien sagement que les stars de l’attaque fassent la différence. Sous la baguette de Luis Enrique, (pratiquement) personne n’est assuré de ne pas tâter du banc de touche.

Tout est-il alors pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ? Pas tout à fait à vrai dire, car se pose d’abord la question du poste d’avant-centre que n’occupe pas Mbappé, qui prèfère évoluer sur le flanc gauche. Gonçalo Ramos fournit beaucoup d’efforts, notamment sur le plan défensif, mais propose trop peu d’appels et de solutions et son rendement s’avère globalement insuffisant. Son concurrent Kolo Muani, de par sa vitesse et son efficacité en contre-attaque, ressemble davantage à un ailier droit qu’à un véritable numéro neuf, malgré sa jolie collection de pions avec Francfort, ce qui pose la question de la qualité du recrutement. RKM, qui il n’y pas si longtemps n’était qu’un honnête bon joueur de Ligue 1, vaut-il réellement 90 millions quand au même moment une valeur sûre comme Harry Kane signe au Bayern pour seulement dix de plus ? Pourquoi le PSG ne s’est-il pas positionné sur Bellingham, qui marche littéralement sur l’eau avec le Real ? Asensio peut-il être autre chose qu’un remplaçant de luxe ? Fallait-il vraiment miser sur Dembelé, joueur certes naturellement talentueux mais également terriblement fantasque et irrégulier dont l’incapacité à exister sur le plan statistique pose question ? Pourquoi avoir prêté Xavi Simons, brillant avec Leipzig, alors que ce profil de passeur-buteur-détonateur manque cruellement au milieu ? S’il faut laisser le temps au temps, une question a déjà trouvé réponse : oui, il fallait vendre Neymar, qui s’est à nouveau gravement blessé au genou et ne ressemblait plus que de loin à un footablleur de haut niveau, et ainsi repartir sur un nouveau cycle.

Alors que l’on se montrait volontiers intransigeant avec le PSG époque Pochettino-Galtier, parce que l’on n’a pas le droit de perdre ou de sombrer dans la médiocrité avec autant de millions sur la pelouse, il faudra faire preuve d’indulgence et de clémence envers ce Paris new look. Il y aura des défaites et des déconvenues, peut-être même pas de titre de champion en fin de saison (même si on voit mal qui pourrait bien finir devant Paris), mais il faut comprendre que le club s’est lancé dans une opération tabula rasa de grande envergure qui mettra du temps à porter ses fruits. Nous sommes prêts à accepter les accidents de parcours s’ils s’inscrivent dans le cadre d’un projet à long terme, si Luis Enrique reste plus d’une saison, si les cadres historiques du club s’engagent à encadrer des jeunes à fort potentiel dans leur progression et si tout le monde s’accorde à ne plus faire une obsession d’un succès en Champions League dans un délai court. Après des années d’incohérence et d’inconsistance passées à naviguer à vue, on a enfin le sentiment qu’il y a un capitaine dans le navire et que le club s’est fixé un cap à suivre. Espérons simplement qu’ils le mènent à bon port.


Denis Ritter

Dream is over

Comme le chantait John Lennon après une décennie de folie et de succès avec
les Beatles.
Voilà ce que nous pourrions également chanter en tant qu’amoureux du PSG après une bonne dizaine d’années de QSI et son « Dream Bigger ».

Evidement il est trop tôt pour tirer des conclusion début octobre. Oui bien sûr. Mais quand le début de saison confirme le sentiment né d’un mercato à mon sens catastrophique, on ne peut que s’inquiéter d’une saison qui va nous ramener aux années laborieuses d’avant QSI. Je ne parle pas bien-sûr de maintien, mais de lutte pour espérer le titre, voire l’Europe. L’Europe ? Parlons-en de ce Saint Graal qui nous a pourri ces dernières années, faisant de cette compétition le seul objectif officieux du club et de certains néo-supporters. Je pense que le niveau de notre équipe aujourd’hui est plus proche de l’Europa League, que de celui de la Champions. L’année dernière nous nous sommes fait sortir gentiment en 1/8ème de finale, comme un petit garçon qui n’a pas sa place parmi les grands. C’était notre niveau. Comme l’avait d’ailleurs reconnu Saint-Kyky après l’élimination.

Cette année notre niveau ayant à mon sens encore baissé, et comme pour une fois nous sommes tombés dans une poule assez compliquée et très équilibrée entre les quatre clubs du groupe, je pense que nous ne verrons peut-être même pas l’Europe en février. Ou alors l’Europa League. Ce qui n’est même pas sûr.

« Quoi ? Mais il raconte n’importe quoi celui-là ! On s’est enfin débarrassé de nos boulets et on a recruté de vrais joueurs qui courent ! ». Hum…Voilà en condensé ce que je lis depuis des semaines sur les réseaux sociaux. J’aimerais que tous ces grands spécialistes m’expliquent comment en perdant quelques-uns des meilleurs techniciens de la planète, et sans les remplacer nous pourrions avoir une équipe plus forte ? Oui car cette fois-ci vraiment fini le bling bling et les paillettes… Fini « Dream bigger ».

Les Barbaresques © Icon Sport

« Dream is over » pourrait être notre nouveau slogan. Et pour de vrai. Le club bien aidé par le CUP a dressé les supporters contre Messi, Neymar et Verratti. Les coupables ce sont eux. C’est de leur faute. Tout est de leur faute ! Brûler ce que l’on a adoré… Bêtise ? Jalousie ? Je ne saurais dire. A l’échafaud Messi qui ne court pas, Neymar le noctambule, le tabagique Verratti. Honte à eux et qu’ils aillent brûler dans le désert. Dans le mythique film de Zidi « La folie des grandeurs » (Un titre qui irait si bien pour notre club), on envoie ceux dont on ne veut plus aux barbaresques. Ah il va voir le Neymar si c’était l’enfer à Paris ! Comme les conspirateurs du film, j’imagine Neymar planifier son retour à Barcelone pour pouvoir avoir sa vengeance, tout en tournant la roue pour puiser une goutte d’eau, tout cela sous le fouet de ses nouveaux tortionnaires. Enfin débarrassé des vilains nains et du « grossier » (Pas compris personnellement ce que voulait dire le cup par-là ? Traiter de grossier un joueur dont tu as traité la mère et la sœur de putes…).

Place donc au nouveau PSG. Exit « Galette » le marseillais (dont le bilan, il est vrai ressemble plus au rendu gastrique trop alcoolisé que l’on trouve sur les pavés de nos rues le dimanche matin, qu’à la spécialité culinaire bretonne). Bienvenue Luis Enrique. On m’explique que c’est un vrai entraîneur avec de vrais principes de jeu, qu’il va imposer son style et ses choix… Pour ma part, j’ai détesté le joueur (comme Galtier), l’entraîneur ne me fascine pas beaucoup plus. Son bilan à Barcelone est sauvé par le talent des joueurs qu’il avait à l’époque, Messi et Neymar en tête… Ce Barça qui a tout gagné. Ce Barça dépassé, étrillé un soir de mars 2017 au Parc des princes 4 à 0. Le PSG d’Emery avait pratiqué un équarrissage en règle du Barça d’Enrique. Et c’est donc cet entraineur qui va nous sauver ? Son passage à la Roma ne fut pas vraiment un succès, et sa sélection espagnole la plus ennuyeuse depuis bien longtemps. Possession de balle stérile. Effectivement on a bien vu sa patte en ce début de championnat où sans saint-Kyky l’on peut jouer des heures sans mettre un but, mais en se faisant plus de 2000 passes… Quand je pense que certains critiquaient le jeu du PSG sous Laurent Blanc…

Luis têtu © Icon Sport

Quant à imposer ses choix au club… Lui le fan de Messi, Neymar et Verratti… On veut nous faire croire que c’est lui qui n’en voulait plus… Alors bien-sûr comme tous supporters je voudrais y croire. Me dire qu’un jour Donnarumma sera plus fort que Navas, que Skriniar ne donnera plus cette impression d’armoire normande, solide mais limitée en vitesse et en agilité, que Marquinhos va finir sa thérapie, retrouver son top niveau et qu’il pourra battre le record de l’immense et aimé Jean-Marc Pilorget. Que Dembélé arrête d’être décisif une fois tous les 10 matchs, que Kolo Muani progresse pour na pas rester cet honnête attaquant de ligue 1 et de Bundesliga niveau Europa League, qu’Asensio espoir déchu du Real nous laisse un meilleur souvenir que Jésé, autre attaquant jeté par la maison blanche. Que le trio MKD joue avec un Ramos plein de promesses, mais qu’il n’en reste pas au stade des promesses, que nos latéraux en finissent avec leurs blessures et retrouvent leur niveau. Qu’Ugarte (seule recrue « satisfaction » pour moi) ne soit pas un feu de paille, que Warren continue à progresser sans se faire manger par les cochons, que Vitinha continue à s’améliorer, qu’Ndour soit une bonne surprise, que Kang-in lee (d’hôpital pour l’instant) nous serve à autre chose qu’à vendre des maillots en Asie. Que Barcola finisse vite sa puberté. Mais surtout que Saint-Kyky ne se blesse pas…

Oui car je veux bien croire à tout ce qu’on veut, mais aujourd’hui sans Mbappé l’équipe n’est pas grand-chose. C’est lui qui porte le club sur ses épaules, Il tient le club dans ses mains et Nasser par les testicouilles. Le club fait tout pour que le prodige prolonge, et se prosterne devant lui. Nous sommes bien devenus le Paris-Saint-Killian Football Club. Nous sommes donc devenu monothéiste, puisque nous avons répudié les idoles Neymar, Messi et Verratti. Exit la sainte trinité.

On roule en Z.U.V. © Icon Sport

Le problème c’est qu’en ce début de saison il n’y a plus personne pour donner des offrandes à Saint-Kyky. Ah ! si on avait un joueur capable de dribbler marquer et faire la dernière passe… C’est exactement ce qui nous manque (entre autre) aujourd’hui… Dire que cette année nous avons enfin trouvé en Ugarte et Warren les milieux que l’on cherchait depuis Motta et Matuidi… Et dire qu’on ne les verra jamais jouer avec Verratti ou Neymar… Quel gâchis… Quelle hérésie.

Alors oui, nous avons battu Dortmund et fait un match de rêve contre l’om. Oui comme tout le monde j’ai profité à fond de cette soirée bénie et suis encore dans l’euphorie de l’humiliation d’un om broyé, humilié, martyrisé. La semaine fut belle et la soirée idyllique. Le pressing constant imposé par les hommes d’Enrique était impressionnant et son turn over était parfait. Contre l’om titulariser Barcola à la place de Vitinha est un choix impressionnant et l’ancien lyonnais a fait un superbe match. A son âge et à un poste qui n’est pas le sien. Bravo. Oui mais voilà, Le pressing tout terrain demandé par Enrique ne pourra tenir sur une année entière, physiquement c’est impossible. On risque donc de vivre encore des matchs grotesques comme celui de Clermont. Il faut laisser du temps ? Oui j’entends bien, mais depuis quand il y a du temps à Paris ?

La bonne pioche © Icon Sport

Le match contre l’om fut la soirée parfaite, mais en nombre de points, nous effectuons le plus mauvais départ de l’ère QSI ! Je n’oublie pas le match contre Nice et pour l’instant nous n’avons triomphé que d’équipes en plein doute (Lens, Lyon, Dortmund, Marseille). Je n’oublie pas non plus qu’il y a un an nous étions tous également dans l’enthousiasme d’un début de saison canon…

Depuis que j’ai écris ces lignes le club a été en perdition totale dans le nord de l’Angleterre. Certes l’arbitre ne nous a pas aidé, mais en aucun cas il faut se cacher derrière cela. L’entêtement stupide d’Enrique à vouloir rester en 4 2 4 est incompréhensible. Continuer à jouer de la même manière, ne pas vouloir reconnaître son erreur , ne m’incite guère à croire que l’espagnol est un cadors tactique. Newcastle nous a mangé dans l’envie, et son pressing nous a complètement déstabilisé. Sauf erreur, jamais nous n’avions connu une telle défaite en poule. Newcastle nous a donné une leçon à tous les niveaux. Avant ce genre de désillusion avait lieu en quart de finale. Puis en huitième. Aujourd’hui cela arrive en poule.

Mais tout a changé parait-il. Nous sommes plus fort me dit-on. Je ne demande qu’à voir et à me tromper. Homme de peu de foi que je suis, mais comme saint-Thomas je demande à voir avant de croire que l’on sera meilleur sans notre trio des Barbaresques. Que Paris progresse et que le PSG me fasse mentir, qu’il joue, qu’il brille, qu’il gagne et nous enflamme !

Comme le chantait le pote de John : Let it be.


J.J. Buteau

Les histoires d’amour finissent mal
en général

La prophétie chantée par les Rita Mitsouko est bien partie pour se réaliser au PSG. Kylian Mbappé en a sa claque, il ne souhaite pas prolonger au-delà de juin 2024,
date de fin de son contrat. Mais en amour comme en football,
les ruptures peuvent se faire en plus ou moins bons termes.

Le Paris Saint-Germain est définitivement un club qui ne peut pas vivre sans drame. Depuis la prolongation de Kylian Mbappé en grande pompe fin mai 2022, le club n’a cessé de faire le bonheur de la presse, pour toutes les mauvaises raisons imaginables. Du « pivot gang » au char à voile en passant par les accusations de racisme contre Christophe Galtier ou la manifestation sauvage devant chez Neymar, le PSG a assez de matière pour un soap opera en plusieurs centaines d’épisodes. Sur le terrain, on a rarement vu un jeu aussi peu enthousiasmant, avec une équipe en déliquescence depuis sa piteuse élimination en C1 contre le Bayern, jusqu’à une ultime défaite à domicile contre l’ogre Clermontois en clôture du championnat. Pourtant, ce palpitant feuilleton qui régale tout le monde sauf les supporters parisiens n’a pas encore connu son épilogue. Quel avenir pour Kyky ? C’est la question qui revient sans cesse depuis la fin de la saison. Le prodige de Bondy a fait connaître sa décision de ne pas activer sa clause de prolongation. Il sera donc libre de s’engager avec le club de son choix dès le 1er janvier prochain. A moins d’être transféré avant la fin de ce mercato estival ou qu’il ne prolonge avec Paris.

Du côté de la direction, on hausse le ton. Soit Kylian prolonge, soit il sera vendu cet été. L’hypothèse d’un départ libre n’est pas envisageable. Sauf qu’en réalité, non seulement cette hypothèse est envisageable d’un point de vue juridique, mais c’est certainement celle qui arrange le plus le joueur et le Real Madrid, nouvel élu de son coeur et destination la plus probable pour l’attaquant. Le PSG se montre très offensif dans sa communication et dans ses actes pour mettre Mbappé sous pression. Pas de tournée au Japon (pas certain que ça le dérange beaucoup), et pas de temps de jeu tant que la situation n’évoluera pas. Mais cette sanction ne pourra pas s’appliquer avec la même facilité après le 1er septembre, date de fin du mercato. Le droit du travail (une notion quelque peu floue pour l’Emir Al Thani) sera du côté du joueur et il sera difficile de justifier son absence par un choix sportif. Et heureusement que les clubs doivent encore respecter quelques règles comme celle-ci !

Difficile d’y voir une logique autre que financière

L’autre hypothèse, celle souhaitée par le club, est de réussir à pousser Mbappé mais surtout le Real Madrid à organiser un transfert en bonne et due forme. On peut bien évidemment comprendre que voir son meilleur joueur partir libre serait catastrophique pour le club Rouge et Bleu, aussi bien financièrement qu’en termes d’image. Depuis le rachat par QSI, le PSG s’est toujours montré inflexible face à ses joueurs désireux de voir si l’herbe était plus verte ailleurs. Une revalorisation salariale, un nouveau contrat, et généralement les brebis égarées regagnaient le troupeau. Pas cette fois. La brebis numéro 7 avait déjà tenté une escapade il y a deux ans, sans succès. L’année dernière, elle avait fait durer le suspense jusqu’au bout avant de finalement choisir de rester au bercail, non sans une compensation financière pharaonique. Parce que c’est toujours cela qui compte, au final. Kyky a beau parler du terrain, de ses objectifs, de ses stats, il veut être le meilleur à tous les niveaux et ça vaut aussi pour son compte en banque. Et c’est encore ce qui guide son choix à l’heure actuelle. Entre les primes conséquentes prévues dans son contrat parisien et la perspective d’une grosse prime à la signature à son arrivée à Madrid, il est difficile d’y voir une logique autre que financière.

De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer l’appât du gain du génie français. Le PSG ne ménage pas ses efforts pour alimenter cette version et écorner l’image de son attaquant vedette. Il est vrai que cette volonté d’amasser toujours plus de richesses, surtout quand on n’en manque absolument pas, peut poser question. Mais ça a aussi le mérite de détourner quelque peu l’attention de ce qui me semble être l’élément le plus important de l’histoire : le PSG s’est tiré une balle dans le pied en rendant cette situation possible. Kylian dispose d’une option de prolongation d’un an de son contrat, à sa seule discrétion. Ni Nasser, ni l’Emir n’y peuvent quoi que ce soit. Si le joueur ne veut pas prolonger, il ne prolongera pas. Plus embêtant, s’il ne veut pas être transféré cet été pour partir libre dans un an, c’est son droit. Le club a donc fait l’impossible et offert un pont d’or à son meilleur joueur pour que celui-ci ait finalement toute latitude pour les mettre dans une situation inextricable. Jusqu’à présent, le pouvoir de persuasion des dirigeants parisiens a toujours été supérieur aux états d’âme des joueurs. Mais cette fois, on parle du meilleur joueur du monde dans un club qui a de plus en plus de mal à séduire en raison d’un projet incertain et incohérent. L’autocritique n’est pas une qualité très cultivée au sein de l’organigramme parisien.

 Rien ne sera plus jamais comme avant

A ce stade de la relation, il est difficile d’envisager autre chose qu’une rupture. Le club laissait encore filtrer récemment que si Kylian prolongeait, tout rentrerait dans l’ordre. Ça ne semble plus être l’humeur du jour. Tout est allé trop loin et on se dirige vers un divorce amer où on ne se fait aucun cadeau. L’issue n’est donc pas entre les mains des dirigeants parisiens. La seule façon de sortir de ce traquenard par le haut serait que Florentino Perez soit prêt à mettre immédiatement 150 ou 200M€ sur la table pour un joueur qu’il pourra avoir gratuitement dans un an. On peut aussi se demander quelle bonne raison il aurait  donner autant d’argent à un rival (économique), alors qu’il a juste à attendre et regarder pour lui mettre un genou à terre et l’humilier. La seule raison qui, selon moi, pourrait le pousser à agir cet été est la crainte de voir Mbappé changer d’avis, encore une fois, pour rejoindre un autre club. Quant au joueur, il sait qu’une saison compliquée l’attend s’il décide de rester à Paris jusqu’à la fin de son contrat. Les supporters ne lui feront pas de cadeau, le club non plus, et les médias seront sans arrêt à l’affût du moindre indice, aussi ridicule soit-il. Mais je pense qu’il est prêt à le supporter.

Quel que soit le dénouement de l’histoire, rien ne sera plus jamais comme avant entre Mbappé et le PSG. Pour l’heure, je l’imagine plutôt rester jusqu’en juin prochain. Cela serait la promesse de nombreux épisodes dramatiques. Mais ça nous offrirait aussi un talent hors normes en attaque pour une saison de plus. Alors si Kylian doit encore être Parisien après le 1er septembre, profitons-en au maximum, car on risque d’attendre longtemps avant de revoir un tel phénomène en Rouge et Bleu. Et on peut toujours espérer que son cas servira de leçon à nos dirigeants. Ça au moins, ça ne coûte rien.


Café Crème et Sombrero

Un bref bilan

Et voilà… Encore une de passée, ça en fait 53 pour le club, plus de 40 pour moi
en tant que supporter, et 30 ans pile d’abonnement à Auteuil,
et comme chaque fin de saison, voilà venu le temps des bilans après celui des lilas.
Et le bilan, lui, ne sent pas bon.

Il y a d’abord les statistiques, froides. Champion pour la 11ème fois, record historique ! Premier du début à la fin ! Record ! Mais il y a aussi le ressenti… le vécu, le feeling, l’excitation, les émotions, les sensations, la passion, l’amour, des choses non palpables, non quantifiables, non chiffrables, non comptabilisables, non marchandables. Ces choses que tout l’or du monde ni l’argent qataris ne pourront jamais acheter.

Demandez aujourd’hui à un supporter du PSG, comment il se sent. Comment il vit sa passion ? Les réponses sont souvent les mêmes. La déprime, voir le dégout ou pire l’indifférence. Alors bien-sûr, il y a autant de supporters différents qu’il y a de supporters. Mais on se rejoint tous je pense, sur cette espèce de fatalisme latent. Oui QSI nous a apporté l’argent, nous a fait rêver, a fait de nous le plus beau palmarès français, et ça il ne faut pas l’oublier. Mais comme Faust, nous avons l’impression d’y avoir perdu notre âme.

La triste célébration du titre contre Clermont en dit très long. Un titre sans tour d’honneur. Pour avoir vécu tous nos soirs de titres au Parc, c’est une première dans l’histoire du club. Peut-être même dans l’histoire du foot tout court. Qu’il est loin ce PSG – Bastia de 1986, dont les héros sont aujourd’hui des inconnus pour 99 % des gens présents aux Parc. Qu’il est loin ce titre tant attendu de 1994, cette tête de Ricardo contre Toulouse, l’envahissement bon enfant de la pelouse, Ginola cocarde géante à la main au milieu des supporters, Valdo qui se faufile entre les fans….

Alors certes depuis notre titre de 2013 et les incidents qui avaient suivis, nous sommes interdits de fêter nos titres dans les rues de  Paris. Mais aujourd’hui on le fête à peine au Parc… Bien sûr, on ne peut oublier le drame Rico, mais on ne peut non plus se cacher derrière ça. Ce samedi soir face à Clermont, joueurs, dirigeants, public, on sentait que tout le monde n’avait qu’une envie. Que cette soirée et cette saison se finisse au plus vite… Nous reviendrons sur la gênance de cette pénible soirée un peu plus tard.

L’heure est aux bilans. Champion donc nous disions, avec un petit point d’avance… Avec un jeu ennuyeux, sans surprise, frôlant souvent  le j’m’en foutisme. Peu d’envie. Une tactique simpliste. Mais Champion !

Championnat de France : Check

Parlons maintenant de notre Coupe, la plus belle, pas celle avec les oreilles de Charles III, celle qu’on appelait autrefois coupe Charles-Simon, l’œuvre d’un ouvrier joaillier de Ménilmontant, le Coupe de France. Rien qu’en l’évoquant, me reviennent en mémoire nos exploits et nos héros en finale, les Rocheteau, Baratelli, Pilorget, Susic, Toko, Ginola, Weah, Raì, Pauleta, Dhorasso, Hoarau, Matuidi, Zlatan, Cavani, Neymar, Mbappé… Cette Coupe n’est pas la plus prestigieuse, mais c’est la nôtre. Cette élimination  face à l’om est d’une honte sans nom. La seule élimination de l’histoire dans notre Coupe face à l’om datait de la saison 1990-1991, époque Tapie donc, ou un penalty offert (il n’y a pas d’autres mots, merci nanard) par l’arbitre permettait à Papin de donner la victoire 0 – 1 à l’om.

Nous n’avons plus de Juan Pablo Sorin pour arracher une qualification d’une tête rageuse comme en 2004 au vélodrome… Alors bien sûr, Annecy a lavé l’affront, le relégué savoyard nous a vengé en détruisant les rêves provençaux, et surtout ils ne pourront pas ressortir leur victoire contre nous, sous peine de prendre en pleine face ce match face à Annecy. Mais le ridicule et le désespoir marseillais ne doit pas effacer, cette inadmissible élimination. Que la ville rose, prenne soin de notre belle dame, elle doit revenir à la maison dans un an.

Coupe de France : Echec

Passons maintenant à une épreuve qui a pris beaucoup trop d’importance dans ce club. A tous les niveaux et surtout auprès de tous ces néo-supporters qui ne voient que par le prisme de cette coupe si bien marketée par l’UEFA. Avant l’Europe était une fête, aujourd’hui elle semble un dû. Si tu ne la gagnes pas ta saison est ratée. Dès que tu es éliminé ta saison est finie. Mais dans quel autre club a-t-on cette arrogance ? Qui a ce manque d’humilité ? Qui sommes-nous ? Combien en avons-nous gagné pour nous croire d’office des champions d’Europe ? Il serait grand temps de comprendre qu’il faut d’abord avoir des joueurs et une équipe avant d’ouvrir des boutiques à New-York.

Si nous avons frôlé le Graal en 2020. Depuis nous périclitons tout doucement de mois en mois… Aujourd’hui nous ne sommes même plus invités en quart de finale. Et cela en toute logique. Nous n’avons pas  le niveau pour aller plus loin. Triste réalité. « Nous avons fait notre maximum, et notre maximum c’est ça » disait Mbappé après le retour face au Bayern. Constat glacial mais réaliste.

Notre phase de poule juste agrémentée de ces deux victoires sur une Juventus plus vieillissante que jamais, ne restera pas dans les mémoires. Incapable de battre un Benfica qui nous précédera au classement final à la suite d’une rocambolesque dernière journée. A eux Bruges, à nous Munich. A eux la demi, à nous l’élimination sans gloire, sans combat, sans envie, sans passion, sans fierté, sans tellement de choses….

Ligue des champions : Echec

Détaillons maintenant joueurs par joueurs, et comme le veut la tradition commençons par les gardiens, enfin LE gardien. Acheté « pour l’avenir » selon Léonardo… Et bien l’avenir est bien sombre… Saison plus que moyenne du géant vert. Des arrêts spectaculaires sur sa ligne. Oui. Mais la balance points gagnés/points perdus ne penche pas du bon côté. Ce n’est pas ce gardien qui nous fera gagner la LDC à l’avenir c’est sûr. Pour l’avenir il nous reste à espérer un entraîneur qui arrive à imposer des choix sportifs avant tout et donc à réinstaller logiquement Navas en titulaire. Maignan ne serait pas contre un départ… Chelsea est déjà dessus… Mais Mendès ne doit pas être son agent… Bref, il nous faut un autre gardien.

En défense Sergio Ramos a tenu son rang en ligue 1. A condition qu’ il ne faille pas courir trop vite. Saison honnête. Merci au revoir.

Fallait-il prolonger Marquinhos ? Eternel orphelin de Silva. Eternel trauma du club, symbole du PSG qui se liquéfie en LDC ? Où est passé le jeune boutonneux, appareil dentaire au vent qui hurlait sa rage de vaincre après avoir sauvé un but contre le Barça ? Aujourd’hui notre capitaine semble installé trop confortablement, une vraie concurrence fera du bien à tout le monde. Champion mon frère, on t’aime. Mais le PSG avant tout.

Kimpembé. Soyons clair s’il n’était pas un titi cela ferait longtemps que certains demanderaient son départ. Ses boulettes trop habituelles, son manque de sang-froid dès que le match tourne vinaigre, n’en font pas pour moi un titulaire en LDC. Alors bien sûr il aime Paris, son chicottage fut un régal pour les rares supporters encore présents  à Auteuil ce soir-là. Au moins lui n’avait pas accepté la défaite de l’aller. Reviens-nous vite guerrier.

Mukiele a montré de bonnes choses, il mérite d’être revu l’ année prochaine.

Bernat est un professionnel, un vrai. Un joueur sur lequel on peut toujours compter. Mais personne n’échappe au temps qui passe. Il était venu suppléer Maxwell, il passe le flambeau à Nuno Mendes. Gracias adios.

Nuno, le portugais a tout pour tenir le côté gauche pour un bout de temps. Bien sûr il doit encore progresser, mais ses percées, son abnégation nous ont souvent sauvé. Malheureusement trop souvent blessé. Saison moyenne plus, mais plein d’espoir pour le futur.

Hakimi. Ah Achraf ! Il a tout lui aussi pour s’imposer à droite, mais trop d’inconstance. Trop de matchs ou il disparaît, et que dire de ses nombreuses fautes stupides qui auraient pu nous couter cher. Paradoxalement c’est une méchante faute sur lui contre Lens qui nous offre peut-être le titre. Choukran Abdul Samed. Saison moyenne. Il faudra faire bien mieux la saison prochaine.

Passons aux milieux, zone sinistrée depuis trop d’années.

Danilo Pereira. La seule véritable satisfaction. J’attends de lui encore plus, qu’ il communique son refus de la défaite à ses coéquipiers, bien souvent trop mous. Saison satisfaisante.

Marco Verratti. Certainement sa pire saison au PSG. Petit hibou va devoir arrêter sa tournée des grands ducs. A 30 ans sa condition physique ne devrait pas s’améliorer. La technique est là et c’est ce qui le sauve encore. Le mental n’a jamais été son fort, et il s’est installé dans un confort à Paris qui semble l’empêcher d’être ce leader qu’il devrait être, et d’avoir le niveau auquel nous espérions le voir atteindre un jour. Bien sûr c’est toujours un plaisir de le voir sur un terrain, mais attention Marco, le foot va très vite, une carrière aussi, j’espère que tu n’as pas déjà entamé ton déclin. Le record de Jean-Marc Pilorget n’est pas encore battu. Ses grossières erreurs contre le Bayern sont un bien triste symbole de sa saison. Saison moyenne pour lui.

Vitinha. La seule bonne pioche signée Campos. Malgré un énorme trou noir post mondial, il a su montrer sa belle technique.et qu’il est un joueur sur lequel on peut compter.
Saison moyenne mais encourageante.

Fabian ruiz. Pas un mauvais joueur, pas un bon non plus. Joueur neutre champion de la passe latérale. A su par de rares moments hisser son niveau. Pas suffisant pour Paris.
Mauvaise saison

Carlos Soler. Passé les jeux de mots foireux et quelques buts que retenir ? Un joueur fin, avec un certain sens du jeu. Mais trop souvent invisible. Même une éclipse dure plus longtemps. Il n’a vraiment pas assez apporté. Mauvaise saison

Renato sanches : Running gag

En dessert, nos 3 stars planétaire, la MNM… On aurait dû se douter qu’avec un nom de cacahuètes enrobées de chocolat… Bref…

Neymar. Malheureusement comme toujours avec lui c’est une demi-saison. Encore plus dommage au vu de son début de saison… On devait donc mieux jouer sans lui d’après de multiples grands spécialistes. On a vu. Que tous ces spécialistix aient dans le futur la décence de se taire et de ne plus le siffler. Quand il le veut Ney est ce joueur capable de nous redonner nos 10 ans. C’est un artiste du football, ce que ne peuvent comprendre nos ultrix qui sont allés devant son domicile, puisqu’ils ne comprennent rien au foot. Ils ne comprennent rien tout court. Bref… Nous y reviendrons.
Un bon début de saison sans lequel nous ne serions pas champion et une autre malheureusement ou il est (encore) absent = saison moyenne plus.

Messi. Le grand méchant, le coupable désigné, c’est à cause de lui que le PSG fait une mauvaise saison il parait. Mais qui s’attendait à voir le Messi d’il y a 15 ans ? Oui c’était un mariage forcé, mais Paris n’a rien fait pour que cela puisse changer en un mariage d’amour. Le club tout d’abord qui n’a pas su gérer, le public qui a été d’une bêtise crasse, les médias français. Demander à Messi de s’intégrer comme n’importe quel joueur, c’est un manque d’intelligence, de culture, d’amour. Mais par contre de beaucoup d’orgueil très mal placé. Oui ça nous fait peut-être mal de le reconnaître, mais oui Messi est plus grand que le PSG. Sur les réseaux sociaux il est plus suivi que notre club. Son palmarès est plus impressionnant. Il est plus connu mondialement. Tout ceci est juste factuel. Niveau marketing on a très bien su utiliser son image, par contre niveau foot… En même temps avec Pochettino et Galtier comme entraineur…

Bref, Messi a fait une saison moyenne pour un génie comme lui, mais qui serait très bonne pour n’importe qui d’autre. Des gestes géniaux pour ceux qui savent apprécier le foot. Sans lui pas de titre cette année. Saison moyenne plus.

MBappé. Très bonne saison en ligue 1. Le sauveur, le meilleur buteur, le meilleur joueur du championnat, mais comment occulter ses performances désastreuses à tous les niveaux contre Munich ? Comment un joueur qui veut le ballon d’or, qui a failli gagner une finale de coupe du monde à lui tout seul peut-il à ce point être transparent pour le match de l’année de son club ? Comme toute l’équipe on a senti (surtout au retour) de la résignation, du dépit, l’acceptation de la défaite. Or c’est lui la figure de proue, c’est à lui de prendre les choses en main, de bouger tout le monde. C’est à lui d’y croire quand personne n’y croit plus ! Il n’est pas encore ce joueur. Le verra-t-on un jour à Paris ? Bonne saison avec donc ce léger moins…

Je ne parlerais pas de nos jeunes, car la gestion catastrophique de Galtier les concernant fausse tout jugement. On parle trop facilement et à tort et à travers de faute professionnelle pour les joueurs, mais pour le coup je pense que l’on peut dire cela pour Galtier et sa gestion de nos titis.

Papus Camara (entraineur des jeunes) déclarait il a quelques jours au micro de Pia Clemens de France bleu à propos de ses rapports avec Galtier : « il y a eu zéro rapport. Jamais, je n’ai jamais discuté avec lui. On ne s’est jamais eus. » Hallucinant !

Je ne parlerai pas non plus d’Etikité, on ne tire pas sur une ambulance, trop facile. Tout le monde l’a vu, il n’a rien à faire au PSG. 38 ou 45 millions selon les sources. Reims en rit encore, et certains ont dû bien se gaver au passage… Et surtout l’année prochaine svp, ne sacrifions pas Ilyes Housni pour Etikité. Merci.

L’entraîneur. « Je mérite de faire une deuxième année ». Voilà les dernières paroles que je retiendrai de Galtier chez nous. Non, tu ne mérites rien et surtout pas de rester. Ces paroles résument bien le manque de lucidité et la psychose (qui finit toujours, ou presque, par frapper nos entraîneurs) dans laquelle a fini de s’enfermer Galtier. J’ai déjà parlé de la gestion honteuse vis-à-vis de jeunes, mais nous pourrions parler aussi du jeu. Inexistant. Le système offensif du début de saison, a vite tourné court quand les matchs devenaient de plus en plus à enjeux. La peur ? De toute façon n’importe quelle équipe doit savoir changer de système n’importe quand. Pas nous. Notre jeu cette année c’était « espérons un exploit de nos 3 phénomènes de devant. » Et cette excuse de la coupe du monde, rabâchée à n’en plus finir… Aller ok 1 voire 2 mois maxi je veux bien que cela puisse être difficile, mais continuer à se cacher derrière cela six mois après, quel aveux de faiblesse. Nous sommes donc le seul club à avoir des joueurs qui ont joué la coupe du monde ? Les deux seuls joueurs qui auraient pu avoir cela comme excuse, sont nos deux meilleurs joueurs. Kyky, car perdre une finale avec le match qu’il fait, certains ne s’en serait jamais relevés. Et Messi car tous les anciens vainqueurs vous le diront, il est encore plus dur de s’en remettre quand on la gagne que quand on la perd. Et quand c’est ton rêve ultime depuis toujours comme lui. Et pourtant il est revenu à Paris et il a fait le taf. Malgré son spleen, les sifflets et la faiblesse de certains partenaires. Bref revenons à Galette et ses saucisses, même si à sa décharge il faut bien reconnaître que (comme tous les ans) le PSG a un nombre de joueurs absents pour blessures assez impressionnant ! Il serait grand temps que le club se penche sur la question. Les histoires de char à voile et cette ridicule « affaire » de racisme sur fond de règlement de compte ne rentre pas dans mon jugement. Cela ne sert qu’aux médias. « Tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute ». Tout persifleur aussi. Bref, Galtier out. Mauvaise saison.

Campos. Après deux mercatos foireux, le club semble lui donner encore une chance. Le directeur sportif du Celta Vigo devrait en profiter pour s’en mettre plein le poches avec son amis Mendès. N’oublions pas que Galtier était son choix. Campos out. Saison cauchemardesque.

Nasser. Le président qui ne parle qu’après les victoires de prestige. J’ai dû l’entendre parler 2 fois cette année. Il faut dire qu’il est aussi :

  • Président du Conseil d’administration BeIn Media Group
  • Membre du conseil d’administration de l’UEFA
  • Président ECA (Association Européenne des clubs)
  • Ministre d’État du Qatar

Et j’en oublie surement… Bref il est homme d’affaires, homme politique et dirigeant sportif… Toujours entre Doha et Paris et ailleurs… Comment un homme aussi brillant et talentueux soit il peut-il assumer toutes ces fonctions ? Président du PSG doit être un job à plein temps ! Etrangement pour la première fois il n’est pas venu faire de discours lors de la remise du trophée contre Clermont. La peur de se faire siffler ?

Nasser, merci mais il serait grand temps de passer la main à quelqu’un qui accessoirement connaitrait le foot et le club. Et surtout qui serait présent à 100 %. Nasser out. Saison fantôme.

Le public, les supporters, les ultras, les touristes, les abonnés. Tous coupables ! Entre ceux qui sifflent leurs joueurs, ceux qui revendent leur places, ceux qui font grèves, ceux qui vont insulter Neymar chez lui, ceux qui n’aiment pas le club, ceux qui ne viennent pas pour encourager l’équipe, ceux qui chantent mais qui s’en « battent les couilles » de ce qui se passe sur le terrain,  ceux qui se prennent pour ce qu’ils ne sont pas, j’ai honte. J’ai eu trop souvent honte de ce Parc cette saison. Chacun se reconnaîtra. Saison de merde. Le parc est bien mort en 2010.

Bref… Nous sommes à l’aube d’une nouvelle saison et nous avons donc besoin, d’un président, d’un directeur sportif, d’un entraîneur, d’un public passionné et fidèle, d’un gardien, d’un ou deux défenseurs, de trois ou quatre milieux et de deux ou trois attaquants. Bref, j’ai bien peur que la saison prochaine ne soit encore pire, car rien ne va changer dans l’organisation de ce club ou le marketing et la peur, passera toujours avant le sportif, l’amour et la passion.

Bref,  nous sommes champions…. Profitons-en bien, car j’ai bien peur que le meilleur soit derrière nous… Et voilà que Mbappé est en train de signifier qu’il ne croit plus au projet de QSI… Alors qu’il était censé l’incarner… Bref… The show must go on !!  Bref…Bref…


J.J. Buteau

(Dépôt de) Bilan

Ça y’est, la saison est terminée, le Paris-Saint-Germain remporte son 11ème titre, un chiffre historique qui nous fait dépasser les Verts, LA référence en France jusqu’ici (coucou les Lyonnais).

Au Parc, la saison s’est achevée sur une défaite symbolique, les festivités furent légères, oh juste une demi-heure de show laser et de feux d’artifice en toute simplicité, eu égard à l’état de santé de Sergio Rico de l’autre côté des Pyrénées. Saleté de carrosse. Allez Sergio. La saison fut historique à bien des égards. Historique car le club a été leader du championnat de la première à la dernière journée. Belle performance. Historique car elle a été entrecoupée par une Coupe du monde et qu’il y a eu un avant, prometteur mais inconstant, et un après, désastreux, ridicule et presque pathétique. Historique car quand même, onze titres, c’est pas rien. C’est même un record désormais à battre. Bon courage, les gars.

Historique ensuite car l’échec des huitièmes a mis en lumière la fin d’un système basé sur l’individu qui a tout déréglé depuis des années. Historique car cette saison, malgré des débuts plus que prometteurs dans le jeu les premiers mois, a achevé le projet QSI. Ou plutôt l’anti-projet QSI depuis 2017 après des premières années positives. Car aussi vrai qu’une équipe, un groupe, un club se construit tous les jours (City, Real, Bayern ou le travail innovant de Matthew Benham à Brentford), on peut aussi le détruire tous les jours, patiemment, irrémédiablement.

Cette saison est la conséquence directe des six dernières années d’errance, de zigzags permanents, d’absence de cap, de stratégie et de vision à long terme. De vision sportive. Car c’est de ça que nous parlons. De football. Pour vendre des maillots Third et Fourth partout dans le monde, là, ça marche. Pour le sportif, non. Ce qu’on a laissé chaque année à l’individu, le collectif l’a perdu. Et ce n’est pas Galtier, comme ce n’était pas Pocchetino ou Tuchel ou Emery, le problème. On ne plante pas des arbres sur des sables mouvants.

Ce qu’on a cherché comme fulgurance individuelle de Neymar, Mbappé ou Messi, sans capitaliser sur la performance collective est ce qui nous perd depuis trop longtemps. Cette saison a cristallisé ces erreurs, avant de voler en éclat. Car oui, nous sommes champions, oui, nous avons assuré le minimum pour un club avec un budget si supérieur, une accumulation de talents (malgré tout) si différenciante qu’il est normal d’être champion. Jamais facile. Mais normal.

Faire appel à Ted Lasso

Saluons Messi, 21 buts, 20 passes décisives, tout ça avec la mobilité de Stephen Hawking et la vitesse de Tata Martine sur un trottoir verglacé. Saluons Neymar, intermittent du spectacle, qui aura eu la gentillesse de respecter son quota de blessure annuelle depuis son arrivée. Un tel acharnement pour équilibrer les stats, louons son immense professionnalisme. Saluons Mbappé avant qu’il se tire de ce panier de crabes, soit cet été, soit le prochain alors que le club aura tout construit autour de lui. Ça va être fun tout ça. Seront-ils là l’année prochaine ? Nul ne le sait. Cette saison est, espérons-le, la fin d’un système. Tout dépendra de celui qui voudra bien prendre la place et des prérogatives, ou non, qu’il a demandé.

Car sans pouvoir sportif absolu, ce sera impossible. Même avec le pouvoir sportif absolu, ça restera très compliqué. Attendons de voir si le projet PSG 2023-2033 verra le jour. Mourinho, Thiago Motta, Luis Enrique, Nagelsmann, Thierry Henry ont été évoqués. Des profils très différents les uns des autres, ce qui n’est pas de bon augure concernant la « vision » des dirigeants. Pour ma part, je n’y crois plus. Pas tant que Nasser sera là. Pas tant que l’Emir, au final, décidera.

Seule solution que j’envisage : faire appel à Ted Lasso, il a une méthode qui pourrait vraiment faire du bien au PSG. Et avec son adjoint Roy Kent, on pourrait à nouveau faire courir Messi, apprendre le repli défensif à Mbappé et terminer définitivement la carrière de Neymar s’il n’arrête pas le poker jusqu’à 5’ du et qu’il continue à tricoter des pulls une maille à l’envers, une maille à l’endroit plutôt que de passer la balle au collègue d’à côté. Fuck ! Ted Lasso au PSG, ça aurait de la gueule et puis, il est sur le marché. Nasser, si tu me lis…


Safet Sous X

Que reste-t-il du PSG ?

Non, franchement, loin de toute provocation et onze ans après l’arrivée de QSI,
que reste-t-il encore de ce club né un jour de 1970 de la volonté
d’avoir une grande équipe à Paris ?

Que reste-t-il de ces couleurs, le rouge et le bleu, galvaudées à chaque saison pour vendre du maillot rose, noir, jaune, orange fluo jusqu’en Chine ? Que reste-t-il de parisien au PSG ? Que reste-t-il de la hargne farouche, de l’amour du maillot de Luis Fernandez, de l’abnégation d’un Jean-Marc Pilorget, de la volonté d’un Pauleta you d’un Cavani ?

Que reste-t-il de cet esprit originel qui faisait de cette équipe, depuis 1981 et son premier titre, une équipe à part ? Que reste-t-il de l’esprit parisien après 11 ans de régence qatarie ? Que reste-t-il de ce club quand ses propriétaires proposent 38 millions d’euros (quelle honte) pour racheter le Parc des Princes et après cet affront (car c’en est un à la mémoire de ce lieu unique) quand ils se positionnent pour racheter le Stade de France ?

Que reste-t-il de ce qui nous unissait quand à la fois l’esprit, les couleurs et le lieu vont probablement disparaître ? Le Paris Saint-Germain n’est-il plus qu’une marque ? Le Paris Saint-Germain n’est-il plus qu’une vitrine pour du soft-power ? Le Paris Saint-Germain n’est-il plus qu’une coquille vide ?

Car à force de réduire tout ce qui nous unit à la portion congrue, n’est-ce pas l’âme du club qui, lentement, peu à peu, irrémédiablement, se dissipe ? C’est pour moi une grande tristesse que d’écrire ces quelques lignes.

Depuis le tout début des années 80, le Paris Saint-Germain était mon club, ma maîtresse, mon phare. Mais depuis quelques années, le phare s’est éteint et le naufrage est annoncé. Le Paris Saint-Germain n’est plus un club, n’est même plus une équipe, n’est plus un collectif, à force de privilégier l’individualisme, les trophées sur pattes au détriment de ce qui fait la beauté de ce sport, la volonté collective.

Depuis 2017, ce club, mon club a pris ce tournant. C’est bien beau de faire venir des joueurs exceptionnels mais si on leur accorde des droits sans leur demander des devoirs, ça ne peut pas marcher. En six ans, ce que que QSI avait construit de 2011 à 2017 s’est lentement effacé. Le club a oublié les fondamentaux de ce sport : il est collectif.

Une coque trouée qui prend l’eau

Mais peut-être qu’avoir à sa tête un joueur de tennis, sport individuel, n’aide pas. Mais peut-être qu’avoir un dirigeant qui ne sait pas, ne peut pas, qui ne gombrends pas, qui ne sait pas dire non à son actionnaire princier qui ne jure que par l’or et par ce qui brille, comme son palais à Doha, comme ses voitures, comme ses montres, ne pouvait mener qu’à ce désastre.

On a bien rigolé quand les Américains sont arrivés à Bordeaux sans rien connaître des spécificités du football européen. C’est pourtant ce qui nous arrive aussi. C’est ce qui tue ce club à petit feu. Pas de cap, si ce n’est faire de l’image, pas de stratégie si ce n’est voir le nombre de ventes de maillots augmenter dans le monde.

Le Paris Saint-Germain est un navire sans capitaine, sans gouvernail, sans quille et désormais sans voiles. C’est un bateau ivre qui zigzague et change de route continuellement, au gré des courants. C’est une coque balayée par des rapides tumultueux. Une coque trouée qui prend l’eau de toutes parts.

Que reste-t-il du PSG, de l’institution quand Léo Messi se tire sans autorisation en Arabie Saoudite après un match si pourri qu’on en a même oublié qu’il était sur le terrain ? Que reste-t-il du Paris Saint-Germain initial ? Que reste-t-il de parisien quand le Parc des Princes est offert aux touristes de passage, quand les rares vrais supporters sont pris pour des consommateurs, quand on leur impose de ne pas se lever, de ne pas s’habiller d’une certaine manière ?

Doit-on vraiment accepter que le PSG se transforme en Chelsea, en Arsenal, clubs touristiques dont l’âme s’est perdue dans le business au point d’en oublier d’où ils viennent ? Que reste-t-il des Titis parisiens, de l’esprit d’un Mamadou Sakho, d’un Llacer ?

J’ai bien une réponse mais je n’ose pas la donner car j’aime trop ce club pour l’accepter. Et pourtant, ça fait déjà quelques années que je ne vibre plus, que je ne suis pas loin de m’en foutre, que l’indifférence prend le pas sur la passion. Le PSG n’est plus et ses supporters les plus fidèles n’attendent plus que le dernier clou dans le cercueil. Quand le Paris Saint-Germain sera devenu le Doha Saint-Denis.


Safet Sous X

Champion du ridicule ?

Le 10 février dernier au lendemain de cette inexcusable élimination de notre Coupe de France contre les sardines phocéennes, je vous faisais part de la possibilité de vivre une saison blanche. Nous avions alors 8 points d’avance sur notre dauphin.
Trois mois plus tard, et après la visite des merlus cela sent de plus en plus
le poisson pas frais et la mauvaise bouillabaisse

Il y a un domaine où cette saison nous aurons battu des records c’est bien celui du ridicule.
Je ne reviendrai pas sur La Ligue des champions où un petit Bayern nous coula sans difficulté. Nos joueurs avaient déjà accepté la défaite, et n’ont rien fait pour changer le cours de l’histoire. De manière incompréhensible, ils avaient capitulé avant même le combat. Combat qui n’a d’ailleurs pas eu lieu.  Au VIème siècle avant notre ère, le stratège Sun Tzu nous expliquait dans son œuvre « l’art de la guerre » comment gagner sans combattre. Au PSG le stratège Galtier nous a démontré que l’on pouvait perdre sans combattre. Sun Tzu avait compris qu’une guerre ne se gagne pas seulement par la force des armes. Elle est d’abord affaire de psychologie.

La psychologie, le mental, voilà nos grosses lacunes depuis des années. Chaque année depuis 3 ans toujours le même constat à chaque élimination. Nous avons des joueurs avec un mental de lapereau perfusé au GHB. Mais ne changeons rien.

Je ne reviendrai pas non plus sur notre triste parcours en championnat qui nous place respectivement au moment où j’écris ce texte à cinq et six points de l’om et de Lens.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment le monstre financier que nous sommes en est à craindre de ne pas gagner à Troyes, dix-neuvième et bientôt relégué en Ligue 2. Comment quand tu as Messi le meilleur joueur du siècle, Neymar le 10 du brésil, Mbappé « le génie français », des internationaux à tous les postes, un gardien recruté pour être le meilleur à l’avenir (oui mais quand ?) peux-tu tomber si bas ? Les raisons sont nombreuses et sont la suite logique d’erreurs commises depuis tant d’années. Je ne vais donc pas vous faire un historique, mais plutôt vous parler du match de dimanche dernier au Parc contre les terribles merlus du FC Lorient. Un excellent condensé de l’état du club.

Tout d’abord la préparation du match, où depuis des semaines il n’est question que de « l’affaire Galtier ». Où comment une vengeance personnelle, relayée par de pseudo-journalistes sans morale et sans scrupule devient une affaire d’Etat. Comment livrer aux chiens, que sont les média et les réseaux sociaux, un innocent. Le jour où il y aura un drame je n’aimerais vraiment pas être à la place de ces faiseurs de buzz. « Affaire » ridicule, qui ne repose sur rien mais qui fait beaucoup de mal, peu importe, puisque la vanité de certains est satisfaite, les frustrés du net ont pu déverser leur haine et leur bêtise.
Les mêmes qui nous disaient que la blessure de Neymar était une bénédiction, que le PSG jouait mieux sans lui… Ok on a vu.

Pas de Neymar donc pour ce match, qui voit une partie de la tribune Auteuil fermée. Et oui puisqu’on aime le ridicule, sachez qu’il est plus important pour certains de fêter un anniversaire un soir de défaite contre Lyon à domicile, que de venir soutenir son équipe contre Lens… Ceci dit, paradoxalement l’ambiance au Parc contre Lens fut surement une des meilleures de l’année. Un public « à l’ancienne » qui réagit au match, qui chante pour soutenir ses joueurs, un public qui pousse chaque action, qui siffle l’adversaire sans qu’un capo ne soit obligé de le demander. Victoire (un peu miraculeuse, il faut bien le reconnaitre) 3 à 0. Ouf. Il ne reste plus que des petits clubs d’ici la fin du championnat, du menu fretin… Le titre est dans la poche. Arrogance ? Mépris ? Le bonheur ne dure jamais longtemps au PSG et avec nos amis qataris le ridicule n’est jamais bien loin.

Voilà le PSG qui envoie un courrier à ses fans clubs officiels (qui rassemblent des supporters de province et de l’étranger, répartis en tribune Boulogne) pour leur rappeler qu’ils n’ont pas le droit de se lever, d’emmener un drapeau ou tout type de matériel de supporters, ou de s’habiller en noir… Quand on parle de ridicule , le plan Leproux n’est jamais bien loin. Le Qatar ne veut pas de supporters. Il veut des consommateurs et des followers. Et il ne s’en cache plus. On a compris qu’ouvrir une boutique à New-York était plus important pour eux que de gagner la Ligue des Champions. Depuis plusieurs années le marketing a pris le dessus sur le sportif, il ne faut donc pas s’étonner d’être piteusement éliminé chaque année.

Mais revenons au match de Lorient. Toute la tribune Auteuil est cette fois suspendue. Une fois n’est pas coutume j’irais donc voir ce match en tribune B. La place m’étant gracieusement offerte. A peine passée la fouille je m’aperçois alors rapidement qu’ici tout est diffèrent de mon virage Auteuil. Bien sur je savais que je ne devrais pas me lever, respecter le numéro de mon siège, que des touristes seraient avec moi, etc… En fait c’est moi qui suis avec des touristes ! Ils représentent au moins 80 à 90 % de la tribune ! Ça parle allemand, anglais, chinois, japonais, espagnol et d’autres langue non reconnues. J’étais déjà choqué de voir ces touristes en plein virage Auteuil, de les voir me filmer comme on filme un indien Waiapi en pleine forêt amazonienne, ou la maison de blanche-neige à Marne-La-Vallée. Mais là on est à un autre niveau !

Chaque stand, des queues pour acheter boissons et nourriture bas de gamme à un prix maximum. Alors que je m’approche d’une vendeuse de bière sans alcool à 8 euros pour lui demander un gobelet en carton afin de pouvoir aller boire un verre d’eau au toilette, celle-ci m’accueille d’abord en anglais, puis me dit qu’elle n’en a pas mais qu’elle vend la petite bouteille d’eau 3 euros. Bouteille estampillée PSG. C’est ce qui doit expliquer le prix… Début de scandale, son collègue retrouve miraculeusement un gobelet. Ma soirée aura rapporté zéro euro au PSG. Je comprends que les qataris privilégient les touristes aux vieux abonnés. Si l’on part d’un famille de 4 personnes en moyenne. Prix des places (200€ X 4), plus boissons (8€ X4) nourriture (popcorn, burger, frites etc… 12€ X4), et bien sur l’achat des maillots et autres ( environ 400€) … Nous sommes à plus de 1000€…

Revenons au match, assis, serré contre ma voisine allemande, je comprends rapidement que la partie va être compliquée aussi bien en tribune que sur le terrain. Première faute et jaune au bout de 4 minutes pour Hakimi. Carton sévère. C’est drôle d’habitude les arbitres ne mettent jamais de cartons à nos adversaire au bout de 4 minutes. Hakimi plutôt discret dans le jeu, va très intelligemment essuyer ses crampons sur une cheville adverse. Ridicule Hakimi. Une défense passive, un gardien pas vraiment responsable sur les 3 buts mais très loin d’être décisif, un milieu ou un Verratti pouvait être touchant à 19 ans à rouspéter après l’arbitre, mais qui est ridicule à 31 ans de ne pas avoir su progresser. Un milieu où Ruiz ne sert à rien, où Soler à part les jeux de mots faciles n’aura servi à rien non plus. J’ai beau hurler et me casser la voix, le PSG me fait penser à mon équipe de district quand on jouait le dimanche après-midi, après un bon couscous royal bien arrosé. Lent, lourd, marchant, envie d’être ailleurs, allongé dans les bras de Morphée.

Galtier n’aura instauré aucun système de jeu, n’aura jamais eu d’autorité sur ses joueurs, n’aura jamais su prendre la mesure de son rôle. Un touriste heureux d’être là. Un de plus. Mais c’est vrai que c’est de la faute des jeunes en qui il n’a jamais fait confiance. « On est chez nous, Paris on t’enc… », les supporters lorientais peuvent chanter. Debout. Avec des drapeaux et habillés en noir et en orange. Oui, ils sont chez eux au Parc. Plus que nous.
Toute l’équipe fut ridicule, aucun joueur à sauver. Pour la première fois depuis bien longtemps je hue mon équipe à la fin du match, sous le regard étonné de mes voisins étrangers, qui eux ont passé une bonne après-midi.

Le soir l’om revient donc à 5 points. Lens à 6 mardi.

C’est alors qu’éclate « l’affaire » Messi. Le bouc-émissaire choisi sur les réseaux sociaux. Le joueur ne voudrait pas prolonger. Nasser ridiculement présent un soir de victoire au vélodrome et tout aussi ridiculement absent depuis, décide de suspendre le meilleur joueur du monde pour 15 jours. Je vais leur montrer qui c’est le Raoul ! Au moins comme ça on arrêtera de demander ma démission… Les qataris n’aiment pas qu’on les quitte, il faut que ce soit eux qui renvoient. Ridicule ? oui.

Messi fautif ? Rien n’est sûr. Lui affirme avoir prévenu le club. Et même si c’est le cas, se priver de Messi dans le sprint final alors que l’on joue le titre, mais quelle idée fantastique ! Ekitike va enfin pouvoir joueur ! Quoi ? Il a joué contre Lorient ? ah bon ? Notre seule chance de mettre un but s’appellera donc Mbappé. Même Troyes et Ajaccio vont comprendre qu’il faudra mettre 3 ou 4 joueurs sur lui pour ne pas encaisser de but. Si on ne bat pas Troyes et Ajaccio, il faudra inventer un nouveau mot plus fort que ridicule. Qataresque ?

Sanctionner Messi financièrement oui. Sportivement c’est se tirer une balle dans le pied.
A l’heure ouù j’écris ces lignes, l’équipe du soir en profite bien sûr comme toujours pour cracher sur le PSG. Pour Didier Roustant c’est Ridicule et grotesque , « A l’image de ce club » surenchéri Micoud. Malheureusement, cette fois-ci comment leur donner tort ?


J.J. Buteau

Oh! l’inflation record au Parc des Princes

Comme chaque année depuis une décennie, la campagne de réabonnement pour la prochaine saison au Parc des Princes s’est terminée à la fin du mois de mars.
Bien avant la fin de l’exercice en cours, les supporters parisiens doivent s’engager pour le suivant. En apparence, rien de nouveau ni d’exceptionnel à déclarer, hormis un taux de réabonnement remarquable, avec seulement 200 abonnés
qui n’auraient pas renouvelé leur engagement.

Tout le monde est pourtant passé à côté d’une information de taille :
le Paris Saint-Germain est un champion de l’inflation
.

Pour vous situer, je suis abonné en Tribune Paris, sur la partie supérieure de cette tribune latérale, au niveau de la Porte 404, entre la surface de réparation et le rond central. Les tarifs et leurs évolutions que je vais maintenant mentionner ne concernent que cette partie du stade, je ne connais pas les prix pratiqués ailleurs. Pour la prochaine saison, en comparaison de celle actuelle, le prix de mon abonnement tous matchs compris va augmenter de 45€, ce qui correspond à une hausse de +3%.

Mais une information capitale semble avoir totalement été éclipsée par le service Billetterie du Paris Saint-Germain, et par les observateurs qui ont commenté la campagne de réabonnement du club : la Ligue 1 2023-2024 se jouera à 18 équipes au lieu de 20, ayant donc comme incidence deux matchs de moins à jouer à domicile. Ainsi, si je ramène le prix de mon abonnement au prorata du nombre de matchs auxquels je pourrai potentiellement assister [à savoir 28 matchs : 18 de championnat, 6 de Ligue des Champions, 5 de Coupe de France], l’augmentation tarifaire pour la saison prochaine n’est donc pas juste de 3%, mais en réalité de 11% !

Face à cette claque pécuniaire prise sournoisement, le supporter vache à lait que je suis a voulu enquêter sur l’ampleur de la gifle. Je suis donc remonté à mon premier abonnement à cette place, il y a déjà dix ans, pour la saison 2013-2014. Tenez-vous bien, car ma calculette a failli exploser : le prix de mon abonnement, au prorata du nombre de matchs [33 versus 28 la saison prochaine], a augmenté en onze saisons de 92% ! Comparée à l’inflation réelle cumulée d’environ +15%, cette hausse tarifaire infligée par le PSG à ses supporters est bien plus qu’une preuve de fidélité, ça apparait quasiment comme un exercice de soumission.

Ce prix en augmentation exponentielle doit certainement s’accompagner d’une contrepartie, un spectacle grandiose, des services à la pelle, une expérience inoubliable ? Penchons-nous tout d’abord sur l’aspect sportif, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit à la base : assister à un match de football et y prendre du plaisir. En 2013-2014, la saison que je prends ici comme base de référence, nous avions sur le terrain l’équipe composée des joueurs suivants : Salvatore Sirigu, Thiago Silva, les jeunes Marquinhos et Marco Verratti, Alex, Maxwell, Gregory Van der Wiel, Thiago Motta, Lucas, Ezequiel Lavezzi, Edinson Cavani, Javier Pastore, Zlatan Ibrahimovic, et les français Blaise Matuidi, Jérémy Menez, Christophe Jallet, Yohan Cabaye, Lucas Digne, Adrien Rabiot, Zoumana Camara … Un effectif qui a fait un beau Champion, loin devant Monaco, avec seulement 3 défaites en championnat. En Ligue des Champions, nous avons chuté à la dernière minute du quart de finale retour à Chelsea, après un match aller dont tout le monde se souvient encore. Merci Ezequiel puis merci Javier de nous avoir fait exploser de bonheur, même temporairement ! Niveau coupes nationales, une morne défaite en Coupe de France en seizième de finale face à Montpellier, mais une victoire finale en Coupe de la Ligue. Je vous laisse juger si l’effectif actuel, les résultats de cette saison 2022-2023, et les émotions ressenties, le fondement de notre venue au stade et des attentes des supporters, nécessitent une augmentation de +92% du prix de l’abonnement …

La réponse est donc certainement à chercher ailleurs. Une des principales différences réside par exemple dans la masse salariale, avec désormais des joueurs fortement surpayés, notamment par rapport à leurs performances sur le terrain, et le rendu collectif. Les revenus billetterie du club ne cessent d’augmenter, atteignant des niveaux vertigineux, et les principaux bénéficiaires de ces recettes sont les joueurs actuels, qui ont des émoluments aussi stratosphériques qu’indécents. Alors que Zlatan Ibrahimovic tirait à 18 millions d’euros la saison en 2014, Kylian Mbappé est aujourd’hui à 6 millions par mois, Neymar et Lionel Messi a plus de 3 millions mensuels, et je ne parle même pas des autres joueurs de l’effectif. Le coach Christophe Galtier serait lui-même à 665 000 euros par mois !

Etant donné le spectacle proposé par notre équipe en cette saison 2022-2023, nous, abonnés du Parc des Princes, amoureux du Paris Saint-Germain, sommes fiers et pleinement satisfaits de pouvoir participer aussi allégrement aux salaires de nos joueurs. Blague à part, car il doit certainement s’agir d’une blague, il ne peut en être autrement, cherchons donc notre plaisir ailleurs que sur le terrain. Par exemple dans ces petites attentions personnelles, celles qui ne se voient pas forcément mais dont nous sommes bienheureux de bénéficier, la preuve que notre club chéri nous considère et se soucie de nous, sans rien attendre en retour :

  • Une carte d’abonnée ? Et non, c’est terminé. Ca coûterait trop cher, il paraît ! En parallèle, le PSG n’oublie jamais de débiter 4 euros de frais de dossier dès qu’un achat est effectué en billetterie. Quand on peut racler les fonds de tiroirs, nos supporters sont toujours les bons pigeons, tel doit être la devise de nos dirigeants.
  • Notre nom sur le siège ? Et non, c’est terminé aussi. Le stick doit aussi coûter trop cher ? Il a surtout été remplacé par un autre sticker, celui vous permettant de scanner un QR code pour pouvoir commander vos emplettes à la buvette depuis votre propre siège. J’imagine aussi qu’il ne faudrait pas que les touristes qui rachètent par centaines d’euros les places des abonnés se sentent assis sur un siège qui ne leur appartient pas, avec le nom d’un supporter parisien gravé dessus.
  • Un cadeau de remerciement pour l’abonnement ? Et non, c’est … terminé. Ce n’est pas que les cadeaux étaient merveilleux, une écharpe ou un tee-shirt « abonné », mais le geste avait le mérite d’exister. Le seul cadeau qui reste aux abonnés c’est de pouvoir s’enrichir eux-mêmes en ne s’affligeant plus les matchs au Parc des Princes mais en faisant fortune en revendant leur place à volonté. Les temps changent, les supporters et les abonnés aussi. Nous y reviendrons …
  • Une réduction sur le prix de l’abonnement pour saluer l’ancienneté ? Non, c’est terminé. Une réduction pour ceux qui sont fidèles match après match sans revendre leur place sur TicketPlace ? Quelle idée ! Une réduction pour remercier ceux qui, comme moi, sont abonnés à la fois au Parc des Princes et au Stade Pierre de Coubertin pour le handball ? Le PSG n’y a même pas pensé.
  • Un accès privilégié « abonnés » pour entrer dans le Parc des Princes et éviter les hordes de touristes qui s’agglutinent devant les portiques ? Non, bien sûr que non. Et dans cette foule d’un soir, comment reconnaître les abonnés qui daignent encore venir voir jouer le PSG !? Cet accès existe pour les abonnés du PSG Handball qui se rendent au Stade Pierre de Coubertin, mais la configuration n’est bien sûr pas la même.

Si je veux être honnête, et je suis honnête, je dois avouer que les abonnés ont bénéficié cette saison de certains avantages, avec de plus en plus d’activités proposées, accessibles gratuitement, mais pas sans coût pour le club. Je peux ainsi citer l’entraînement en public au Parc des Princes, gratuit pour les abonnés, ou les invitations pour les matchs des féminines. Mais ces événements ponctuels justifient-ils l’augmentation du prix de l’abonnement ?

© Julian Finney – UEFA / Contributeur

L’honnête supporter que je suis ne peut donc pas s’empêcher de voir une autre explication, bien plus maligne et perverse. J’aperçois en ces augmentations d’abonnement un objectif caché du club, celui de renforcer encore davantage son système TicketPlace. Le Airbnb des sièges du Parc des Princes ! Un système certes décrié par de nombreux supporters, moi le premier, mais une bonne partie voire la majorité des abonnés du Parc des Princes en profitent pleinement, à la plus grande joie du PSG. Et avec des tarifs d’abonnement pareil, ce n’est pas prêt de s’arrêter. Pour amortir le coût, rien de tel que de revendre sa place de temps en temps. Un processus parfaitement huilé, que certains abonnés ont transformé en activité principale, non plus en amortissement, mais en véritable investissement.

L’utilisation outrancière et sans limite de la plateforme TicketPlace, voilà le vrai avantage des abonnés du Parc des Princes en 2023 : se faire de l’argent avec son abonnement. Autrement dit, le concept inversé, qui est à la base de venir voir tous les matchs sans se préoccuper pour acheter une place, et évidemment de bénéficier d’un tarif préférentiel par rapport à une billetterie à l’unité, permettant à son détenteur de faire des économies sur l’ensemble de la saison. Mais le PSG a révolutionné le concept, l’abonné ne fait plus de petites économies, il peut carrément s’enrichir. Sans surprise, la motivation n’est désormais plus la même pour tous les spectateurs. Le public abonné change, le public du Parc des Princes change, les abonnés profiteurs et les touristes sont désormais légions, les supporters fidèles sont relégués à leurs frustrations, et le PSG en profite pour se gaver à tous les étages. Normale, il y a tant de hauts salaires à payer, et de plus en plus hauts …

Le Parc des Princes se meurt. Les responsables du Paris Saint-Germain en sont les premiers responsables. Mais cela ne les inquiète pas, car ils ne pensent qu’à l’agrandir ou à déménager, pour augmenter encore et toujours plus les recettes. Et si vous pensez qu’avec plus de sièges à acheter les prix des abonnements vont baisser, c’est que vous n’avez pas bien compris les réels objectifs…

1 : Source : https://france-inflation.com

2 : Source : https://sportune.20minutes.fr/article/psg-tous-les-salaires-saison-2013-2014-2-100425/2

3 : Source : https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/ligue-1-decouvrez-les-salaires-des-joueurs-du-psg-reveles-par-l-equipe-2406993


Benjamin Navet

Je gombrends pas

Et si nous avions tout faux depuis 2012 ? Et si QSI s’était planté dans les grandes largeurs ? Et si le PSG n’était plus qu’une coquille vide, valant 4 milliards certes mais dont la colonne vertébrale avait été vidée de toute sa moelle ?

Un premier indice flagrant : plus de 10 ans après son rachat, le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi ne parle toujours pas français ou un français vraiment, euh, très relatif. Je ne gombrends pas. Tout comme nombre de nos joueurs, aussi émérites soient-ils, n’ont pas parlé français durant leur séjour au club. Ce devrait être pourtant la première des règles quand on arrive dans un club, faire les efforts nécessaires pour comprendre, connaître et parler la langue du pays qui vous accueille.

Mais quand le mauvais exemple est donné de plus haut, ça n’incite pas à cet effort. Comme si l’on n’était que de passage. Qu’en 9 ans, Angel di Maria n’ait pas parlé français, que Neymar 5 ans après son arrivée et d’autres présents depuis plusieurs années ne le parlent pas un français correct est un signe, un signe fort que les choses ne vont pas dans le bon sens.

Si les premières années de QSI étaient prometteuses (l’apport mental et sportif de Zlatan, la classe et le génie de Pastore et j’en passe), tout est parti ensuite en sucette. Des joueurs essentiels pour la colonne vertébrale d’une équipe n’ont jamais été remplacés et l’ensemble s’est écroulé, tel un pantin dont on aurait coupé les fils. Tiago Motta, Matuidi, Zlatan ont laissé un immense vide que certains ont tenté de combler seul. Impossible. Pas cohérent. Le football est une expression collective. Et le sera toujours.

Je n’accable pas là le joueur le plus cher de tous les temps. Je pourrais mais je ne le ferai pas. Car si Neymar n’a pas apporté ce que l’on attendait de lui, ou vraiment très épisodiquement mais c’est loin d’être suffisant, ce n’est pas de sa faute. J’en ai longtemps voulu à Neymar pour la déliquescence lente de notre jeu depuis son arrivée mais en fait, il n’est pas fautif. On lui a donné les clés, des droits qu’aucun autre joueur n’a eu avant lui mais on ne lui a pas imposé de devoirs.

garde la tête hors de l’eau depuis trois ans

La venue de Neymar aurait dû bonifier le jeu de l’équipe, hausser le niveau de tous. Au lieu de ça, on l’a laissé faire ce qu’il voulait, on a laissé l’individu devenir plus important que le collectif. Jamais on ne lui a demandé, car il n’y pensait pas lui-même, à faire évoluer son jeu. À moins porter le ballon. Pas une révolution, on ne va pas lui demander de devenir un porteur d’eau, une évolution. Une adaptation.

Ce fut l’immense force de Raí qui, après avoir galéré la première année, a eu l’intelligence de modifier certains aspects de son jeu, de son talent pour s’adapter à un terrain nouveau, à une nouvelle manière de jouer. Neymar n’a jamais bonifié le collectif, Neymar a fait du Neymar, d’abord au détriment de Cavani puis de l’ensemble de l’équipe puis de l’ensemble de notre jeu. Quand on le voit gueuler sur Vitinha lors du match contre Monaco alors qu’il a passé son match à marcher et ne pas faire les efforts collectifs pour les 10 autres joueurs sur le terrain, c’est symptomatique.

Quant à Messi, génie parmi les génies, bien-sûr qu’il peut faire la différence à tout moment comme ce week-end mais on ne m’ôtera pas de l’esprit que jamais, il n’a voulu quitter Barcelone, comme Neymar, et qu’on ne peut tirer le meilleur de joueurs qui viennent à reculons. Et j’aurai toujours cette petite question en tête : combien de jeunes joueurs de grand talent aurait-on pu accueillir, faire grandir en même temps qu’ils font grandir l’équipe, pour les mêmes sommes ? Combien d’avenirs du football avons-nous perdu en faisant All In sur Neymar et sur Messi ? On ne le saura jamais. C’est un choix stratégique. On ne peut pas dire qu’il soit payant jusqu’ici. Seul Mbappé fut un coup de maître et il nous porte et nous garde la tête hors de l’eau depuis trois ans. Quand il partira à la fin de la saison, lassé de tout, on pleurera tous mais il aura raison.

C’est triste pour ce club

Tous les entraîneurs qui se sont succédés ont échoué à un moment ou un autre et on continue dans le même sens. Tous ces entraîneurs, ou quasiment, ont réussi de grandes choses après leur passage au PSG mais on poursuit dans la même veine, on s’injecte le même poison et on continue à s’étonner des effets. Je gombrends pas.

Je ne le souhaite pas un instant mais il est probable que le PSG sorte de la Champions League après sa double confrontation avec le Bayern. Ce serait en tout cas la logique sportive actuelle. La différence de qualité de jeu est abyssale. Le nôtre s’effrite comme un château de sable quand la marée l’attaque. Et ce n’est pas la faute de Galtier. Comme ce n’était pas la faute de Pochettino. Comme ce n’était pas la faute de Tuchel. Comme ce n’était pas la faute d’Emery. Ancelotti aussi, pas la moitié d’une buse, fut le premier à s’y casser les dents.

S’il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark, il y a quelque chose de bancal au royaume du PSG. Depuis trop longtemps. Peu à peu, tout s’affaisse, tout s’effondre lentement, inexorablement. Nous n’en sommes vraiment pas loin. C’est triste pour ce club. Mais c’est peut-être inéluctable dans ce football-spectacle du XXIe siècle. Pardonnez mon romantisme, pardonnez les frissons qui me parcourent encore en repensant au Steaua, au Real, à Bruxelles, à ce qu’était le Parc. C’est en moi pour toujours et voir ce club s’éloigner, devenir un mirage, c’est dur de s’y résoudre. Mais malheureusement, ça n’est plus impossible. Le bling bling c’est fini, paraît-il, mais on essaye de resigner Messi. Je gombrends pas. Nous essorons un énième entraîneur de talent mais ce sera de sa faute. Je gombrends pas. Nous vendons plein de maillots Third et Fourth mais nous n’avons plus d’indentité. Je gombrends toujours pas. Et tant que nous n’aurons pas un président qui aura la capacité de dire à notre actionnaire du désert que non, c’est pas comme ça le football, je ne gombrendrai pas.


Safet Sous X