Humeur

Champion du ridicule ?

Le 10 février dernier au lendemain de cette inexcusable élimination de notre Coupe de France contre les sardines phocéennes, je vous faisais part de la possibilité de vivre une saison blanche. Nous avions alors 8 points d’avance sur notre dauphin.
Trois mois plus tard, et après la visite des merlus cela sent de plus en plus
le poisson pas frais et la mauvaise bouillabaisse

Il y a un domaine où cette saison nous aurons battu des records c’est bien celui du ridicule.
Je ne reviendrai pas sur La Ligue des champions où un petit Bayern nous coula sans difficulté. Nos joueurs avaient déjà accepté la défaite, et n’ont rien fait pour changer le cours de l’histoire. De manière incompréhensible, ils avaient capitulé avant même le combat. Combat qui n’a d’ailleurs pas eu lieu.  Au VIème siècle avant notre ère, le stratège Sun Tzu nous expliquait dans son œuvre « l’art de la guerre » comment gagner sans combattre. Au PSG le stratège Galtier nous a démontré que l’on pouvait perdre sans combattre. Sun Tzu avait compris qu’une guerre ne se gagne pas seulement par la force des armes. Elle est d’abord affaire de psychologie.

La psychologie, le mental, voilà nos grosses lacunes depuis des années. Chaque année depuis 3 ans toujours le même constat à chaque élimination. Nous avons des joueurs avec un mental de lapereau perfusé au GHB. Mais ne changeons rien.

Je ne reviendrai pas non plus sur notre triste parcours en championnat qui nous place respectivement au moment où j’écris ce texte à cinq et six points de l’om et de Lens.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment le monstre financier que nous sommes en est à craindre de ne pas gagner à Troyes, dix-neuvième et bientôt relégué en Ligue 2. Comment quand tu as Messi le meilleur joueur du siècle, Neymar le 10 du brésil, Mbappé « le génie français », des internationaux à tous les postes, un gardien recruté pour être le meilleur à l’avenir (oui mais quand ?) peux-tu tomber si bas ? Les raisons sont nombreuses et sont la suite logique d’erreurs commises depuis tant d’années. Je ne vais donc pas vous faire un historique, mais plutôt vous parler du match de dimanche dernier au Parc contre les terribles merlus du FC Lorient. Un excellent condensé de l’état du club.

Tout d’abord la préparation du match, où depuis des semaines il n’est question que de « l’affaire Galtier ». Où comment une vengeance personnelle, relayée par de pseudo-journalistes sans morale et sans scrupule devient une affaire d’Etat. Comment livrer aux chiens, que sont les média et les réseaux sociaux, un innocent. Le jour où il y aura un drame je n’aimerais vraiment pas être à la place de ces faiseurs de buzz. « Affaire » ridicule, qui ne repose sur rien mais qui fait beaucoup de mal, peu importe, puisque la vanité de certains est satisfaite, les frustrés du net ont pu déverser leur haine et leur bêtise.
Les mêmes qui nous disaient que la blessure de Neymar était une bénédiction, que le PSG jouait mieux sans lui… Ok on a vu.

Pas de Neymar donc pour ce match, qui voit une partie de la tribune Auteuil fermée. Et oui puisqu’on aime le ridicule, sachez qu’il est plus important pour certains de fêter un anniversaire un soir de défaite contre Lyon à domicile, que de venir soutenir son équipe contre Lens… Ceci dit, paradoxalement l’ambiance au Parc contre Lens fut surement une des meilleures de l’année. Un public « à l’ancienne » qui réagit au match, qui chante pour soutenir ses joueurs, un public qui pousse chaque action, qui siffle l’adversaire sans qu’un capo ne soit obligé de le demander. Victoire (un peu miraculeuse, il faut bien le reconnaitre) 3 à 0. Ouf. Il ne reste plus que des petits clubs d’ici la fin du championnat, du menu fretin… Le titre est dans la poche. Arrogance ? Mépris ? Le bonheur ne dure jamais longtemps au PSG et avec nos amis qataris le ridicule n’est jamais bien loin.

Voilà le PSG qui envoie un courrier à ses fans clubs officiels (qui rassemblent des supporters de province et de l’étranger, répartis en tribune Boulogne) pour leur rappeler qu’ils n’ont pas le droit de se lever, d’emmener un drapeau ou tout type de matériel de supporters, ou de s’habiller en noir… Quand on parle de ridicule , le plan Leproux n’est jamais bien loin. Le Qatar ne veut pas de supporters. Il veut des consommateurs et des followers. Et il ne s’en cache plus. On a compris qu’ouvrir une boutique à New-York était plus important pour eux que de gagner la Ligue des Champions. Depuis plusieurs années le marketing a pris le dessus sur le sportif, il ne faut donc pas s’étonner d’être piteusement éliminé chaque année.

Mais revenons au match de Lorient. Toute la tribune Auteuil est cette fois suspendue. Une fois n’est pas coutume j’irais donc voir ce match en tribune B. La place m’étant gracieusement offerte. A peine passée la fouille je m’aperçois alors rapidement qu’ici tout est diffèrent de mon virage Auteuil. Bien sur je savais que je ne devrais pas me lever, respecter le numéro de mon siège, que des touristes seraient avec moi, etc… En fait c’est moi qui suis avec des touristes ! Ils représentent au moins 80 à 90 % de la tribune ! Ça parle allemand, anglais, chinois, japonais, espagnol et d’autres langue non reconnues. J’étais déjà choqué de voir ces touristes en plein virage Auteuil, de les voir me filmer comme on filme un indien Waiapi en pleine forêt amazonienne, ou la maison de blanche-neige à Marne-La-Vallée. Mais là on est à un autre niveau !

Chaque stand, des queues pour acheter boissons et nourriture bas de gamme à un prix maximum. Alors que je m’approche d’une vendeuse de bière sans alcool à 8 euros pour lui demander un gobelet en carton afin de pouvoir aller boire un verre d’eau au toilette, celle-ci m’accueille d’abord en anglais, puis me dit qu’elle n’en a pas mais qu’elle vend la petite bouteille d’eau 3 euros. Bouteille estampillée PSG. C’est ce qui doit expliquer le prix… Début de scandale, son collègue retrouve miraculeusement un gobelet. Ma soirée aura rapporté zéro euro au PSG. Je comprends que les qataris privilégient les touristes aux vieux abonnés. Si l’on part d’un famille de 4 personnes en moyenne. Prix des places (200€ X 4), plus boissons (8€ X4) nourriture (popcorn, burger, frites etc… 12€ X4), et bien sur l’achat des maillots et autres ( environ 400€) … Nous sommes à plus de 1000€…

Revenons au match, assis, serré contre ma voisine allemande, je comprends rapidement que la partie va être compliquée aussi bien en tribune que sur le terrain. Première faute et jaune au bout de 4 minutes pour Hakimi. Carton sévère. C’est drôle d’habitude les arbitres ne mettent jamais de cartons à nos adversaire au bout de 4 minutes. Hakimi plutôt discret dans le jeu, va très intelligemment essuyer ses crampons sur une cheville adverse. Ridicule Hakimi. Une défense passive, un gardien pas vraiment responsable sur les 3 buts mais très loin d’être décisif, un milieu ou un Verratti pouvait être touchant à 19 ans à rouspéter après l’arbitre, mais qui est ridicule à 31 ans de ne pas avoir su progresser. Un milieu où Ruiz ne sert à rien, où Soler à part les jeux de mots faciles n’aura servi à rien non plus. J’ai beau hurler et me casser la voix, le PSG me fait penser à mon équipe de district quand on jouait le dimanche après-midi, après un bon couscous royal bien arrosé. Lent, lourd, marchant, envie d’être ailleurs, allongé dans les bras de Morphée.

Galtier n’aura instauré aucun système de jeu, n’aura jamais eu d’autorité sur ses joueurs, n’aura jamais su prendre la mesure de son rôle. Un touriste heureux d’être là. Un de plus. Mais c’est vrai que c’est de la faute des jeunes en qui il n’a jamais fait confiance. « On est chez nous, Paris on t’enc… », les supporters lorientais peuvent chanter. Debout. Avec des drapeaux et habillés en noir et en orange. Oui, ils sont chez eux au Parc. Plus que nous.
Toute l’équipe fut ridicule, aucun joueur à sauver. Pour la première fois depuis bien longtemps je hue mon équipe à la fin du match, sous le regard étonné de mes voisins étrangers, qui eux ont passé une bonne après-midi.

Le soir l’om revient donc à 5 points. Lens à 6 mardi.

C’est alors qu’éclate « l’affaire » Messi. Le bouc-émissaire choisi sur les réseaux sociaux. Le joueur ne voudrait pas prolonger. Nasser ridiculement présent un soir de victoire au vélodrome et tout aussi ridiculement absent depuis, décide de suspendre le meilleur joueur du monde pour 15 jours. Je vais leur montrer qui c’est le Raoul ! Au moins comme ça on arrêtera de demander ma démission… Les qataris n’aiment pas qu’on les quitte, il faut que ce soit eux qui renvoient. Ridicule ? oui.

Messi fautif ? Rien n’est sûr. Lui affirme avoir prévenu le club. Et même si c’est le cas, se priver de Messi dans le sprint final alors que l’on joue le titre, mais quelle idée fantastique ! Ekitike va enfin pouvoir joueur ! Quoi ? Il a joué contre Lorient ? ah bon ? Notre seule chance de mettre un but s’appellera donc Mbappé. Même Troyes et Ajaccio vont comprendre qu’il faudra mettre 3 ou 4 joueurs sur lui pour ne pas encaisser de but. Si on ne bat pas Troyes et Ajaccio, il faudra inventer un nouveau mot plus fort que ridicule. Qataresque ?

Sanctionner Messi financièrement oui. Sportivement c’est se tirer une balle dans le pied.
A l’heure ouù j’écris ces lignes, l’équipe du soir en profite bien sûr comme toujours pour cracher sur le PSG. Pour Didier Roustant c’est Ridicule et grotesque , « A l’image de ce club » surenchéri Micoud. Malheureusement, cette fois-ci comment leur donner tort ?


J.J. Buteau

Oh! l’inflation record au Parc des Princes

Comme chaque année depuis une décennie, la campagne de réabonnement pour la prochaine saison au Parc des Princes s’est terminée à la fin du mois de mars.
Bien avant la fin de l’exercice en cours, les supporters parisiens doivent s’engager pour le suivant. En apparence, rien de nouveau ni d’exceptionnel à déclarer, hormis un taux de réabonnement remarquable, avec seulement 200 abonnés
qui n’auraient pas renouvelé leur engagement.

Tout le monde est pourtant passé à côté d’une information de taille :
le Paris Saint-Germain est un champion de l’inflation
.

Pour vous situer, je suis abonné en Tribune Paris, sur la partie supérieure de cette tribune latérale, au niveau de la Porte 404, entre la surface de réparation et le rond central. Les tarifs et leurs évolutions que je vais maintenant mentionner ne concernent que cette partie du stade, je ne connais pas les prix pratiqués ailleurs. Pour la prochaine saison, en comparaison de celle actuelle, le prix de mon abonnement tous matchs compris va augmenter de 45€, ce qui correspond à une hausse de +3%.

Mais une information capitale semble avoir totalement été éclipsée par le service Billetterie du Paris Saint-Germain, et par les observateurs qui ont commenté la campagne de réabonnement du club : la Ligue 1 2023-2024 se jouera à 18 équipes au lieu de 20, ayant donc comme incidence deux matchs de moins à jouer à domicile. Ainsi, si je ramène le prix de mon abonnement au prorata du nombre de matchs auxquels je pourrai potentiellement assister [à savoir 28 matchs : 18 de championnat, 6 de Ligue des Champions, 5 de Coupe de France], l’augmentation tarifaire pour la saison prochaine n’est donc pas juste de 3%, mais en réalité de 11% !

Face à cette claque pécuniaire prise sournoisement, le supporter vache à lait que je suis a voulu enquêter sur l’ampleur de la gifle. Je suis donc remonté à mon premier abonnement à cette place, il y a déjà dix ans, pour la saison 2013-2014. Tenez-vous bien, car ma calculette a failli exploser : le prix de mon abonnement, au prorata du nombre de matchs [33 versus 28 la saison prochaine], a augmenté en onze saisons de 92% ! Comparée à l’inflation réelle cumulée d’environ +15%, cette hausse tarifaire infligée par le PSG à ses supporters est bien plus qu’une preuve de fidélité, ça apparait quasiment comme un exercice de soumission.

Ce prix en augmentation exponentielle doit certainement s’accompagner d’une contrepartie, un spectacle grandiose, des services à la pelle, une expérience inoubliable ? Penchons-nous tout d’abord sur l’aspect sportif, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit à la base : assister à un match de football et y prendre du plaisir. En 2013-2014, la saison que je prends ici comme base de référence, nous avions sur le terrain l’équipe composée des joueurs suivants : Salvatore Sirigu, Thiago Silva, les jeunes Marquinhos et Marco Verratti, Alex, Maxwell, Gregory Van der Wiel, Thiago Motta, Lucas, Ezequiel Lavezzi, Edinson Cavani, Javier Pastore, Zlatan Ibrahimovic, et les français Blaise Matuidi, Jérémy Menez, Christophe Jallet, Yohan Cabaye, Lucas Digne, Adrien Rabiot, Zoumana Camara … Un effectif qui a fait un beau Champion, loin devant Monaco, avec seulement 3 défaites en championnat. En Ligue des Champions, nous avons chuté à la dernière minute du quart de finale retour à Chelsea, après un match aller dont tout le monde se souvient encore. Merci Ezequiel puis merci Javier de nous avoir fait exploser de bonheur, même temporairement ! Niveau coupes nationales, une morne défaite en Coupe de France en seizième de finale face à Montpellier, mais une victoire finale en Coupe de la Ligue. Je vous laisse juger si l’effectif actuel, les résultats de cette saison 2022-2023, et les émotions ressenties, le fondement de notre venue au stade et des attentes des supporters, nécessitent une augmentation de +92% du prix de l’abonnement …

La réponse est donc certainement à chercher ailleurs. Une des principales différences réside par exemple dans la masse salariale, avec désormais des joueurs fortement surpayés, notamment par rapport à leurs performances sur le terrain, et le rendu collectif. Les revenus billetterie du club ne cessent d’augmenter, atteignant des niveaux vertigineux, et les principaux bénéficiaires de ces recettes sont les joueurs actuels, qui ont des émoluments aussi stratosphériques qu’indécents. Alors que Zlatan Ibrahimovic tirait à 18 millions d’euros la saison en 2014, Kylian Mbappé est aujourd’hui à 6 millions par mois, Neymar et Lionel Messi a plus de 3 millions mensuels, et je ne parle même pas des autres joueurs de l’effectif. Le coach Christophe Galtier serait lui-même à 665 000 euros par mois !

Etant donné le spectacle proposé par notre équipe en cette saison 2022-2023, nous, abonnés du Parc des Princes, amoureux du Paris Saint-Germain, sommes fiers et pleinement satisfaits de pouvoir participer aussi allégrement aux salaires de nos joueurs. Blague à part, car il doit certainement s’agir d’une blague, il ne peut en être autrement, cherchons donc notre plaisir ailleurs que sur le terrain. Par exemple dans ces petites attentions personnelles, celles qui ne se voient pas forcément mais dont nous sommes bienheureux de bénéficier, la preuve que notre club chéri nous considère et se soucie de nous, sans rien attendre en retour :

  • Une carte d’abonnée ? Et non, c’est terminé. Ca coûterait trop cher, il paraît ! En parallèle, le PSG n’oublie jamais de débiter 4 euros de frais de dossier dès qu’un achat est effectué en billetterie. Quand on peut racler les fonds de tiroirs, nos supporters sont toujours les bons pigeons, tel doit être la devise de nos dirigeants.
  • Notre nom sur le siège ? Et non, c’est terminé aussi. Le stick doit aussi coûter trop cher ? Il a surtout été remplacé par un autre sticker, celui vous permettant de scanner un QR code pour pouvoir commander vos emplettes à la buvette depuis votre propre siège. J’imagine aussi qu’il ne faudrait pas que les touristes qui rachètent par centaines d’euros les places des abonnés se sentent assis sur un siège qui ne leur appartient pas, avec le nom d’un supporter parisien gravé dessus.
  • Un cadeau de remerciement pour l’abonnement ? Et non, c’est … terminé. Ce n’est pas que les cadeaux étaient merveilleux, une écharpe ou un tee-shirt « abonné », mais le geste avait le mérite d’exister. Le seul cadeau qui reste aux abonnés c’est de pouvoir s’enrichir eux-mêmes en ne s’affligeant plus les matchs au Parc des Princes mais en faisant fortune en revendant leur place à volonté. Les temps changent, les supporters et les abonnés aussi. Nous y reviendrons …
  • Une réduction sur le prix de l’abonnement pour saluer l’ancienneté ? Non, c’est terminé. Une réduction pour ceux qui sont fidèles match après match sans revendre leur place sur TicketPlace ? Quelle idée ! Une réduction pour remercier ceux qui, comme moi, sont abonnés à la fois au Parc des Princes et au Stade Pierre de Coubertin pour le handball ? Le PSG n’y a même pas pensé.
  • Un accès privilégié « abonnés » pour entrer dans le Parc des Princes et éviter les hordes de touristes qui s’agglutinent devant les portiques ? Non, bien sûr que non. Et dans cette foule d’un soir, comment reconnaître les abonnés qui daignent encore venir voir jouer le PSG !? Cet accès existe pour les abonnés du PSG Handball qui se rendent au Stade Pierre de Coubertin, mais la configuration n’est bien sûr pas la même.

Si je veux être honnête, et je suis honnête, je dois avouer que les abonnés ont bénéficié cette saison de certains avantages, avec de plus en plus d’activités proposées, accessibles gratuitement, mais pas sans coût pour le club. Je peux ainsi citer l’entraînement en public au Parc des Princes, gratuit pour les abonnés, ou les invitations pour les matchs des féminines. Mais ces événements ponctuels justifient-ils l’augmentation du prix de l’abonnement ?

© Julian Finney – UEFA / Contributeur

L’honnête supporter que je suis ne peut donc pas s’empêcher de voir une autre explication, bien plus maligne et perverse. J’aperçois en ces augmentations d’abonnement un objectif caché du club, celui de renforcer encore davantage son système TicketPlace. Le Airbnb des sièges du Parc des Princes ! Un système certes décrié par de nombreux supporters, moi le premier, mais une bonne partie voire la majorité des abonnés du Parc des Princes en profitent pleinement, à la plus grande joie du PSG. Et avec des tarifs d’abonnement pareil, ce n’est pas prêt de s’arrêter. Pour amortir le coût, rien de tel que de revendre sa place de temps en temps. Un processus parfaitement huilé, que certains abonnés ont transformé en activité principale, non plus en amortissement, mais en véritable investissement.

L’utilisation outrancière et sans limite de la plateforme TicketPlace, voilà le vrai avantage des abonnés du Parc des Princes en 2023 : se faire de l’argent avec son abonnement. Autrement dit, le concept inversé, qui est à la base de venir voir tous les matchs sans se préoccuper pour acheter une place, et évidemment de bénéficier d’un tarif préférentiel par rapport à une billetterie à l’unité, permettant à son détenteur de faire des économies sur l’ensemble de la saison. Mais le PSG a révolutionné le concept, l’abonné ne fait plus de petites économies, il peut carrément s’enrichir. Sans surprise, la motivation n’est désormais plus la même pour tous les spectateurs. Le public abonné change, le public du Parc des Princes change, les abonnés profiteurs et les touristes sont désormais légions, les supporters fidèles sont relégués à leurs frustrations, et le PSG en profite pour se gaver à tous les étages. Normale, il y a tant de hauts salaires à payer, et de plus en plus hauts …

Le Parc des Princes se meurt. Les responsables du Paris Saint-Germain en sont les premiers responsables. Mais cela ne les inquiète pas, car ils ne pensent qu’à l’agrandir ou à déménager, pour augmenter encore et toujours plus les recettes. Et si vous pensez qu’avec plus de sièges à acheter les prix des abonnements vont baisser, c’est que vous n’avez pas bien compris les réels objectifs…

1 : Source : https://france-inflation.com

2 : Source : https://sportune.20minutes.fr/article/psg-tous-les-salaires-saison-2013-2014-2-100425/2

3 : Source : https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/ligue-1-decouvrez-les-salaires-des-joueurs-du-psg-reveles-par-l-equipe-2406993


Benjamin Navet

Je gombrends pas

Et si nous avions tout faux depuis 2012 ? Et si QSI s’était planté dans les grandes largeurs ? Et si le PSG n’était plus qu’une coquille vide, valant 4 milliards certes mais dont la colonne vertébrale avait été vidée de toute sa moelle ?

Un premier indice flagrant : plus de 10 ans après son rachat, le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi ne parle toujours pas français ou un français vraiment, euh, très relatif. Je ne gombrends pas. Tout comme nombre de nos joueurs, aussi émérites soient-ils, n’ont pas parlé français durant leur séjour au club. Ce devrait être pourtant la première des règles quand on arrive dans un club, faire les efforts nécessaires pour comprendre, connaître et parler la langue du pays qui vous accueille.

Mais quand le mauvais exemple est donné de plus haut, ça n’incite pas à cet effort. Comme si l’on n’était que de passage. Qu’en 9 ans, Angel di Maria n’ait pas parlé français, que Neymar 5 ans après son arrivée et d’autres présents depuis plusieurs années ne le parlent pas un français correct est un signe, un signe fort que les choses ne vont pas dans le bon sens.

Si les premières années de QSI étaient prometteuses (l’apport mental et sportif de Zlatan, la classe et le génie de Pastore et j’en passe), tout est parti ensuite en sucette. Des joueurs essentiels pour la colonne vertébrale d’une équipe n’ont jamais été remplacés et l’ensemble s’est écroulé, tel un pantin dont on aurait coupé les fils. Tiago Motta, Matuidi, Zlatan ont laissé un immense vide que certains ont tenté de combler seul. Impossible. Pas cohérent. Le football est une expression collective. Et le sera toujours.

Je n’accable pas là le joueur le plus cher de tous les temps. Je pourrais mais je ne le ferai pas. Car si Neymar n’a pas apporté ce que l’on attendait de lui, ou vraiment très épisodiquement mais c’est loin d’être suffisant, ce n’est pas de sa faute. J’en ai longtemps voulu à Neymar pour la déliquescence lente de notre jeu depuis son arrivée mais en fait, il n’est pas fautif. On lui a donné les clés, des droits qu’aucun autre joueur n’a eu avant lui mais on ne lui a pas imposé de devoirs.

garde la tête hors de l’eau depuis trois ans

La venue de Neymar aurait dû bonifier le jeu de l’équipe, hausser le niveau de tous. Au lieu de ça, on l’a laissé faire ce qu’il voulait, on a laissé l’individu devenir plus important que le collectif. Jamais on ne lui a demandé, car il n’y pensait pas lui-même, à faire évoluer son jeu. À moins porter le ballon. Pas une révolution, on ne va pas lui demander de devenir un porteur d’eau, une évolution. Une adaptation.

Ce fut l’immense force de Raí qui, après avoir galéré la première année, a eu l’intelligence de modifier certains aspects de son jeu, de son talent pour s’adapter à un terrain nouveau, à une nouvelle manière de jouer. Neymar n’a jamais bonifié le collectif, Neymar a fait du Neymar, d’abord au détriment de Cavani puis de l’ensemble de l’équipe puis de l’ensemble de notre jeu. Quand on le voit gueuler sur Vitinha lors du match contre Monaco alors qu’il a passé son match à marcher et ne pas faire les efforts collectifs pour les 10 autres joueurs sur le terrain, c’est symptomatique.

Quant à Messi, génie parmi les génies, bien-sûr qu’il peut faire la différence à tout moment comme ce week-end mais on ne m’ôtera pas de l’esprit que jamais, il n’a voulu quitter Barcelone, comme Neymar, et qu’on ne peut tirer le meilleur de joueurs qui viennent à reculons. Et j’aurai toujours cette petite question en tête : combien de jeunes joueurs de grand talent aurait-on pu accueillir, faire grandir en même temps qu’ils font grandir l’équipe, pour les mêmes sommes ? Combien d’avenirs du football avons-nous perdu en faisant All In sur Neymar et sur Messi ? On ne le saura jamais. C’est un choix stratégique. On ne peut pas dire qu’il soit payant jusqu’ici. Seul Mbappé fut un coup de maître et il nous porte et nous garde la tête hors de l’eau depuis trois ans. Quand il partira à la fin de la saison, lassé de tout, on pleurera tous mais il aura raison.

C’est triste pour ce club

Tous les entraîneurs qui se sont succédés ont échoué à un moment ou un autre et on continue dans le même sens. Tous ces entraîneurs, ou quasiment, ont réussi de grandes choses après leur passage au PSG mais on poursuit dans la même veine, on s’injecte le même poison et on continue à s’étonner des effets. Je gombrends pas.

Je ne le souhaite pas un instant mais il est probable que le PSG sorte de la Champions League après sa double confrontation avec le Bayern. Ce serait en tout cas la logique sportive actuelle. La différence de qualité de jeu est abyssale. Le nôtre s’effrite comme un château de sable quand la marée l’attaque. Et ce n’est pas la faute de Galtier. Comme ce n’était pas la faute de Pochettino. Comme ce n’était pas la faute de Tuchel. Comme ce n’était pas la faute d’Emery. Ancelotti aussi, pas la moitié d’une buse, fut le premier à s’y casser les dents.

S’il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark, il y a quelque chose de bancal au royaume du PSG. Depuis trop longtemps. Peu à peu, tout s’affaisse, tout s’effondre lentement, inexorablement. Nous n’en sommes vraiment pas loin. C’est triste pour ce club. Mais c’est peut-être inéluctable dans ce football-spectacle du XXIe siècle. Pardonnez mon romantisme, pardonnez les frissons qui me parcourent encore en repensant au Steaua, au Real, à Bruxelles, à ce qu’était le Parc. C’est en moi pour toujours et voir ce club s’éloigner, devenir un mirage, c’est dur de s’y résoudre. Mais malheureusement, ça n’est plus impossible. Le bling bling c’est fini, paraît-il, mais on essaye de resigner Messi. Je gombrends pas. Nous essorons un énième entraîneur de talent mais ce sera de sa faute. Je gombrends pas. Nous vendons plein de maillots Third et Fourth mais nous n’avons plus d’indentité. Je gombrends toujours pas. Et tant que nous n’aurons pas un président qui aura la capacité de dire à notre actionnaire du désert que non, c’est pas comme ça le football, je ne gombrendrai pas.


Safet Sous X

Insup(portable)

On parle beaucoup du désamour grandissant des supporters parisiens vis à vis de leurs joueurs. Le contenu est certes déceptif, mais qu’en est il du contenant ?
Qu’en est il de l’ambiance en tribune dans un Parc qui s’aseptise inexorablement ?

Soir de Champions League. Paris reçoit son bourreau de 2020. Le casseur de rêve, le briseur de destin. Grosse ambiance au Parc des Princes, gros tifo déployé par le Virage Auteuil, avec un florilège de drapeaux dans toutes les tribunes. Malgré mes craintes d’avant-match, le Parc est chaud en ce début de rencontre. La musique de la Champions League galvanise le peuple parisien et ses invités de tout bord : touristes, VIP, people et officiels. Le tifo, un poil offensif et narquois montre un poing qui s’étend sur toute la tribune Paris pour finir dans la tête du logo du Bayern, et ce juste à côté de la tribune « visiteurs ». Je me dis que lorsqu’on a été provocateurs dans nos précédentes animations, on l’a payé par la suite sur le terrain. Le résultat final du match ne m’a hélas pas fait mentir.

Mais l’a n’est pas la question. Les ultras ont fait leur boulot, mention spéciale pour l’immense travail qu’il a fallu pendant des semaines pour confectionner ce bijou collectif. Ce qui me dérange ici, c’est une réalité de plus en plus évidente et contemporaine à laquelle le PSG et le Parc n’échappent pas. Le football est devenu un spectacle mass-market. Ce n’est pas nouveau. D’ailleurs le football a toujours été lié, et ce depuis quasi sa création, à des logiques mercantiles et industrielles. Lire d’ailleurs l’excellent « Une histoire populaire du football » de Mickaël Correia. Mais les dérives marketing de ce sport, et par extension les répercussions sur l’ambiance du Parc m’agacent au point de ne quasi plus apprécier un match comme je l’appréciais par le passé. vous me direz que c’est mon grand âge qui m’a transformé en personnage usé, voir désabusé et passéiste. Romantique diront certains. Mais force est de constater que la ferveur perd sa place au profit du spectacle et de la consommation.

Premier point pour étayer mon propos. Et là je m’adresse au réalisateur en charge des écrans du Parc. Quand on paye son abonnement annuel pour venir aux matchs, ou quand on se saigne pour obtenir une place en tribune, c’est principalement pour venir assister à un match de football. Enfin dans ma conception des choses. Si le football existe sur le rectangle vert, enfin par intermittence cette saison, il a disparu des écrans. On y voit des gros plans sur des « fans » hilares, qui font coucou au cadreur, quelque soit le contexte du match en cours, ravis de montrer leur liquette fraichement achetée à la boutique. J’ai même l’impression que le réalisateur privilégie de montrer des spectateurs d’origine étrangère, pour bien insister sur le côté universel de notre club… Pas de gros plans sur nos joueurs (et pourtant on a des moyens incroyables en terme d’axe de caméra), pas de ralenti sur les actions, et accessoirement pas un plan sur le Virage (on se doute pourquoi, culture ultra oblige),  ou sur des supporters un poil moins « spot de pub McDonalds ». De match en match, cette ligne éditoriale visuelle m’agace de plus en plus. Au point parfois de me lever, sans contrôler mes nerfs, pour demander d’arrêter ce spectacle télévisuel ridicule, sous le regard hilare de mes camarades de tribune.

Deuxième point. Et il est encore question d’écran. Qui dit spectacle 2.0, dit téléphone portable et connectivité en temps réel. Quid de toutes ces personnes qui passent leur match à filmer les joueurs, à se filmer eux mêmes, plutôt que regarder le jeu, l’essence même de la raison de notre présence dans cette enceinte. On a signé Messi, le fraichement champion du monde argentin. Certes. Mais lorsqu’il tire un coup franc, au lieu de le filmer, essayer de nous épargner vos écrans qui masquent le champ de vision de tout le monde. J’en vois même qui se plaignent car les personnes devant eux leur flingue leur cadrage de petit réalisateur en herbe de bas étage. De qui se moque t’on à la fin ? Que ce soit en concert ou au stade, de toute façon, cette obsession du souvenir numérique et des réseaux sociaux est globalement un peu triste. Quand on aime le foot et qu’on se déplace au stade, c’est génial de regarder ce que la télé ne montre pas : les placements, les relations entre joueurs, les réactions, le bruit (et l’odeur)…  Mais quand de plus en plus de « touristes » viennent au Parc comme à Notre Dame, il ne faut hélas pas s’étonner de cette prolifération de petites lucarnes lumineuses. Et je ne vous parle même pas des « Messi, Messi, Messi… » lancés à tout va, un chant Barcelonais je vous le rappelle… Manque de culture.

Dernier point, puisqu’on parle de se mettre debout. Lors de ce match contre le Bayern, le service de sécurité a fait du zèle comme jamais. Interdit de se lever. Sauf lors des actions chaudes, encore heureux. Dans notre tribune, on a l’habitude de rester 90 min. debout, déjà parce qu’on ne gène personne à l’endroit où nous nous trouvons. Et car tout le monde est habitué. Personne ne s’en plaint. Et puis vu la place disponible entre les fauteuils, pour les personnes de grande taille (comme moi) c’est parfaitement inconfortable. Mais là visiblement, on était sur un match prémium, où le moindre consommateur veut en avoir pour son argent. Donc en gros, le message c’était : tu restes assis, tu manges tes pop-corns et tu regardes. Evidemment la sécurité n’a pas pu empêcher certaines parties de tribune de se lever et de résister.  Du coup ça gueule, ça se plaint, ça en vient au main etc… Belle ambiance. Si on voulait finir de tuer l’ambiance au Parc on s’y prendrait pas autrement. C’est tout simplement considérer que le stade devient un espace commercial et non plus un lieu de vie. Encore un manquement à la culture populaire et footballistique. Et de respect envers les supporters abonnés de longue date.

Alors qu’on ne s’étonne pas que de plus en plus de supporters revendent leur place à des prix qui tutoient l’indécence. Qu’on ne s’étonne pas que le stade se vide progressivement de ses plus fidèles serviteurs. Vous me direz que nul n’est irremplaçable, moi le premier. Et que d’autres prendront notre place, plus habitués, plus dociles, en somme plus modernes… Triste constat.

Si l’équipe première rame cette année, c’est sans doute du à de mauvais choix et à des problématique de gestion collective, ça fait partie du football et de la vie d’un club. Mais à trop vouloir mettre en avant la marque, le marketing et l’influence, au détriment du sportif, on va progressivement tuer la passion, le soutien et l’amour d’un public fidèle au PSG. Un public qui pourrait galvaniser un peu plus le 11 titulaire dans les moments difficiles. Les Ultras sont là mais ils sont un peu l’arbre qui cache la forêt. A se demander parfois si ils ne font pas partie eux mêmes du spectacle ou considérés comme tels.


Xavier Chevalier

PSG-BAYERN : Les notes du Virage

Donnarumma : il fait deux arrêts énormes. Manque de bol, il ressuscite Arconada quelques minutes avant et brise les maigres chances parisiennes d’y croire encore. Quota Cotorep, le géant loucheur donne envie chaque jour un peu plus de supporter Nottingham Forest. On aimerait l’adorer l’Italien. Mais il faut aussi s’avouer les choses : ses trois meilleurs matches se sont tous soldés par des défaites. Symbole de l’anti gestion sportive cataclysmique du PSG de ces dernières années, Donna va peut-être rester dans les esprits comme le gardien à avoir flingué deux qualifications continentales deux années de suite. Pas glop. 0/20

Marquinhos : c’est peut-être sa double coupe du Monde explosive avec le Maroc et le Brésil qui l’a rincé, allez savoir. Il a l’air désabusé notre capitaine. Ses dernières déclarations manquaient de clairvoyance et ses positionnements sur la pelouse sont parfois kehreriens. Ce soir, en toute honnêteté, il ne m’a ni enchanté ni effrayé. Je ne l’ai pas vu. Je ne l’ai pas maudit ni applaudi. Transparent. 0/20

Ramos : après le scandale des Ehpad, je craignais le pire pour l’Espagnol centenaire quant à sa fin de carrière. Ses dernières sorties n’avaient rassuré personne. Lent, poussif, adepte de choix souvent coupables, Ramos piochait et c’était plutôt embarrassant à voir. Ce soir, je l’ai trouvé costaud, en place et il n’a même pas perturbé Marqui. Et on perd. Pas de bol. 0/20

Nuno Mendes : si Coman lui a souvent fait l’amour au Parc sur son aile, ça ne veut pas forcément dire qu’il y a pris du plaisir. Moins impactant qu’à l’accoutumée, le Portugais a quand même réussi cette percée avant de servir Mbappé pour l’égalisation parisienne. Jusqu’à ce que la Var annule le but pour un hors-jeu quantique. Dommage. 0/20

Hakimi : peu inspiré, il a même failli offrir une balle de but aux Fridolins en première. Après quelques matches plus que satisfaisants et un but splendide, il semble avoir à nouveau convoquer ses anciens démons, qui le poussent à mal défendre et à foirer tous ses centres et ses tentatives offensives. Remplacé à la mi-temps. Blessure ? Choix tactique? Rien à battre à l’heure qu’il est, je ne vous le cache pas. 0/20

Soler : que dire ? À force de rendre service et de ne jamais jouer au même poste, le couteau hispano-suisse s’est transformé en vibro sans pile. Il a été invisible, perdu, inutile. J’en profite pour recycler ma vanne moisie de la soirée : ça passe crème, Soler. Encore un joueur que l’on a éteint. Un joueur capable d’exister seulement dans une équipe travailleuse, sans star. On est encore une fois au delà de l’erreur de casting. Soler pensait qu’il allait pouvoir s’imposer dans cette auberge espagnole. Campos aussi. Les deux avaient tort. 0/20

Marco : l’intermittent du spectacle le plus célèbre du 75 a traversé ce match comme un fantôme. Il a même failli prendre son sempiternel jaune, qui l’aurait privé de match retour. Il sera bien là à Munich, sauf s’il se re-blesse d’ici là… le petit hibou n’a visiblement pas terminé sa période d’hibernation. Il sera très probablement plus efficace en mars, quand nous aurons définitivement tout gâché. Vivement ! 0/20

Danilo : peut-être l’un des rares Parisiens à ne rien trahir ni salir ces dernières semaines. Dur au mal, souvent bien placé, en tout cas rarement pris à défaut, il incarne ce que devrait être notre équipe sur le terrain. Pour l’encourager, Galtier le remplace vite fait en seconde. À Paname, seul le crime paye. 20/20

Emery : le gamin prometteur a su oublier que le PSG avait viré son coach de père. Pas rancunier, il incarne peut-être notre avenir. Mais vu qu’il a l’air plutôt intelligent, il y a de grandes chances qu’il décide d’aller écrire sa légende loin du panier de crabes qatari.  Ce soir, Galtier lui a fait deux énormes cadeaux : Warren a souvent évolué ailier droit avant de glisser latéral du même côté. Résultat : un match compliqué. Étonnant, non ? Entre nos stars délavées et notre jeunesse sacrifiée, pas de doute, Paris est sur la bonne voie. De garage. Non noté (mineur oblige)

Messi : Mais non. Ce soir, il n’a rien fait. Ou presque. Il cherchait certainement l’attaquant à qui faire la passe décisive. C’est couillon, il n’y en avait pas, d’attaquant, ce soir.  Il faut peut-être penser à recruter cet été au milieu Xavi et Iniesta pour rassurer le midget argentin. Piste à creuser. 0/20

Neymar : mon cœur saigne. Ney est redevenu le Ney solitaire, sans solution. Grognon et vengeur. Impuissant. Je ne vais pas lire la presse ou checker les réseaux sociaux mais j’imagine que tout le monde lui tombe déjà dessus alors que l’arbitre a à peine sifflé la fin des hostilités. Bouc émissaire qui cache la forêt. Non noté (génie et mauvaise foi obligent)

Mbappé : il ne s’est pas pété, c’est déjà ça. Son but aurait dû être accordé (Var = Satan). Il confirme qu’il est notre seul Viagra. Il rate encore sa première occasion. Il a des circonstances évidemment atténuantes mais il doit marquer encore plus dans ce genre de parties s’il veut définitivement s’emparer du trône. Mais c’est évidemment effrayant. Aucune autre équipe au monde n’est à ce point dépendante d’un seul joueur. Aucune ! Aurait-il dû débuter ? Va-t-il être aligné contre Lille ? Ekitike va-t-il enfin signer en NBA ? On est mal chers amis. MAL. Non noté (c’est trop cher)


Galtier : le premier entraîneur à enchaîner trois défaites de suite toute compétition confondue depuis l’arrivée de Nasser. Dont une en Coupe de France contre l’OM et celle d’aujourd’hui contre des Frisés franchement prenables au Parc. Respect ! Cette année, si tout se passe mal comme prévu, il aura quand même remporté deux trophées : celui des champions et de champion d’automne. C’est déjà probablement énorme pour un Marseillais, privé de récompenses et de médailles depuis plus d’une décennie. Virer Galtier ne servira à rien, c’est une évidence. Nos joueurs n’ont besoin de personne pour décevoir. Mais va-t-on attendre de perdre contre Lille, Marseille et à Munich, de dévisser en Ligue 1 et de dire au revoir à l’Europe pour s’avouer qu’il n’y a personne à la barre ? Le PSG est devenu ce Titanic qui n’a même plus besoin d’iceberg pour sombrer. Et Nasser est aux abonnés absents. C’est moi ou ça pue le pire ? Qu’on ne s’y trompe pas : la rencontre cruciale de la semaine, c’est celle contre Lille. À domicile. J’ai bien peur que nos joueurs ne voient pas les choses de la même façon. En même temps, quand j’apprends que des centaines d’abonnés préfèrent revendre leur place plutôt que d’aller au stade, je me dis que nous méritons peut-être ce qui nous arrive. On ne gagne pas la guerre avec des mécréants. -200/20  PSG4LIFE


Jérôme Reijasse

Le spectre de la saison blanche

Ne croyez pas que ce texte rédigé dans la foulée de notre défaite face à l’OM
soit un coup de colère écrit sous le coup de la déception. Non. La colère est froide. Parce qu’elle fait suite à des craintes que nous avons depuis le début de l’année civile. Pour l’instant tout se déroule comme prévu. On savait que l’après Coupe du monde serait difficile. Il l’est. À tel point que je me demande si nous n’avons pas
fini notre saison
en novembre.

Ce PSG est devenu prévisible à tous les niveaux. Sur le terrain ? Les mêmes faiblesses rabâchées depuis des années. L’absence de Motta et Matuidi est plus que jamais présente dans un milieu léger comme une plume, transpercé à chaque match. Il suffit de nous faire un gros pressing, de mettre de l’intensité pour que l’on soit dépassé, pour que notre défense reçoive des vagues régulières qui finissent inévitablement par nous couler. Lens, Rennes, Marseille. Le scénario est le même. Toujours, et sans surprise. Comme un épisode de Columbo ou de Scoubidou. Nous n’avons pas la capacité à répondre à un pressing musclé. La défense, elle, orpheline de Tiago Silva, est perdue, sa confiance a disparu depuis longtemps et sa fragilité est pathologique. Je ne vous parlerai pas de Navas, élu l’homme de son premier match avec Nottingham Forest. Un fantôme de plus pour notre équipe. Marquinhos est devenu lui aussi un fantôme même si il est toujours là. La momie de Ramos est encore capable de belle choses, mais il ne faut pas que ça aille trop vite…

Plus de défense, toujours pas de milieu, il nous reste l’attaque. Problème, nous jouons sans attaquant. Mbappé, notre grand gourou est blessé, son remplaçant désigné (et unique solution) est Ekitiké, acheté quand même 40 millions d’Euros.  Oui mais voilà, son niveau est tellement loin  du niveau requis, qu’hier il était sur le banc. Son entrée, certes volontaire n’aura servi à rien, si ce n’est confirmer le flop prévu et le « mais pourquoi sommes-nous aller le chercher en Champagne ? ». Le président de Reims en rigole encore. Kalimuendo a été vendu 20 millions à Rennes. Si quelqu’un peut m’expliquer la cohérence ? Je ne vous parlerai pas d’Icardi qui enchaîne les buts à Galatasaray, et encore moins de Cavani, même moribond le guerrier uruguayen de Valence nous serait fort utile. Au moins il aurait pu montrer ce que c’est que d’avoir envie de gagner et avoir la défaite en horreur. Que le PSG de Zlatan semble loin.Je ne parlerai pas non plus de Choupo, il va bientôt nous passer le bonjour de Bavière.

Comme prévu, l’OM a joué son jeu, l’intensité et l’envie de gagner comme premières banderilles. Comme prévu, comme contre Rennes et Lens, nous n’avons pas su répondre, comme prévu nous avons accepté la défaite. La recette pour nous battre est donc connue de tous. Que fait Galtier pour changer cela ? À priori, rien. Il kiffe d’être entraineur du PSG. Certes c’est sympa, mais un peu léger. Tactiquement, mentalement nous sommes au niveau zéro. Encéphalogramme plat. Il va bientôt falloir invoquer les esprits pour que nous puissions gagner un match. Des percées de Mendes ou d’Hakimi, un exploit de Messi, une passe enchanteresse de Neymar, c’est tout ce qui nous reste… Pas suffisant pour gagner quoi que ce soit. Monaco, puis Lille arrivent et vont nous rentrer dedans. Je ne parle même pas de l’OM et du Bayern. Chronique d’une mort annoncée. Car Galtier ne va rien changer. Nous allons perdre, nous le savons. Sans surprise, sans ego, sans combattre…

On le sait, le mal est profond au club. Les problèmes viennent du sommet. Nasser n’a jamais su s’entourer. Il gère une entreprise d’Entertainment, pas un club de foot. Le club depuis trop longtemps privilégie le merchandising au sportif. Pourtant ce sont bien les résultats sportifs qui font un club et son merchandising, et non l’inverse. On nous a promis la révolution cet été. Résultat c’est encore pire. Nous régressons saison après saison. Campos, le génie du recrutement n’a fait que des erreurs à l’exception de Vitinha performant pendant… 3 mois. Il y avait le mercato cet hiver pour rectifier les choses. Un joueur (confirmé) par poste semblait indispensable. Résultat ? Rien. L’inter préfère prendre zéro € que de nous lâcher Skriniar, et Chelsea se fout de notre gueule. D’autres piste ? Doucement ! Campos ne peut pas tout faire, n’oublions pas qu’il est aussi conseiller sportif du recrutement au Celta Vigo ! Mais comment le PSG peut-il accepter ça ? On en revient inévitablement à ce problème de gouvernance du club.

Autre exemple tout aussi parlant. Comment peut-on couper complètement les joueurs de leurs supporters comme le fait le PSG ? Quelle tristesse de voir que pendant leur tournée au Qatar, les entrainements étaient ouverts au public, alors que ce n’est jamais le cas au Camp des loges. Quelle tristesse d’écouter Romain Mabille (président du CUP) sur France Bleu au micro de Pia Clemens, nous expliquer que même les ultras n’ont aucun contact ni avec les joueurs, ni avec le président. Jamais. Ce CUP qui fait ce qu’il peut et à qui j’avais certains reproches à faire, je m’aperçois qu’en fait leur président pense comme moi, il fait le même constat sur la situation actuelle du Parc. Tristesse. C’est compliqué au niveau du supporter, du terrain, du stade, de la gouvernance. Mais haut les cœurs ! Nous avons une boutique à New-York ! Nous vendons plein de maillots rose et violet à l’autre bout du monde. Tout va bien.

Oui jusqu’ici tout va bien, nous sommes toujours en Ligue des champions. Dans un mois, on va s’étonner de s’être fait sortir par le Bayern qui lui, va en vouloir plus que nos sénateurs qui jouent à la baballe. Quand tu souffres face à Reims et Angers, que tu te fait bouffer par Lens et Rennes, ne vient pas faire l’étonné mi-mars quand il ne te restera plus que le championnat pour ne pas finir la saison sans rien. Ne sois pas surpris de voir roder le spectre de la saison blanche sur le Parc des Princes. Futur stade abandonné, qui ne sera bientôt plus qu’un vaisseau fantôme lui aussi. Merci à la mairie de Paris. Comme quoi l’incompétence à Paris ne se situe pas qu’au PSG.

Huit point d’avance sur l’OM et Lens, dix sur Monaco. Comme il est à peu près certain que nous allons perdre à Monaco et au Vélodrome, le risque de perdre le titre (au profit de l’OM, scénario cauchemardesque) est réel. La place de second est loin d’être assurée également. Je n’ose imaginer encore pire… 2023 saison vierge ? On y va tout droit oui, car si la Coupe de France est déjà perdue (ce qui ne semble pas perturber grand monde), l’Europe va bientôt suivre, il ne restera plus que le spleen et donc notre bonne vieille Ligue 1 pour ne pas connaitre encore plus le ridicule. Pour ne pas connaître pour la première fois depuis 2012 une saison blanche et sèche, sèche comme ma gorge quand je regarde les matchs de ce bateau ivre qui n’arrête plus de tanguer… jusqu’à sombrer ?

Fluctuat nec mergitur ? Pas sûr…


J.J. Buteau

Oh! Touche pas à mon Parc

« Ensemble nous sommes invincibles, unis par la même passion,
de notre virage terrible, s’élèvent en chœur nos chansons.
En Rouge et Bleu allez, en Rouge et Bleu allez,
en Rouge et Bleu allez, en Rouge et Bleu allez.

Nous n’irons jamais à Saint-Denis, c’est au Parc que l’histoire s’écrit,
Nous sommes Rouge et Bleu pour la vie, notre amour s’appelle Paris »

Un chant qui date de la fin du siècle dernier, quand la construction du Stade de France donna quelques velléités de déménagement aux dirigeants du Paris Saint-Germain d’alors, désireux déjà à l’époque de s’installer dans un stade flambant neuf et beaucoup plus grand. Le sujet, tel un boomerang, ressurgit dans l’actualité. Uppercut dans la face, on gît au sol avec un affreux cocard, sans savoir si cette fois on va réussir à se relever juste avant le gong, celui qui sonnera l’arrêt définitif de la partie. Pourvu que les amoureux du Parc des Princes et du Paris Saint-Germain ne finissent pas KO.

Car c’est bien d’une partie de boxe dont il s’agit, celle opposant les propriétaires du PSG à la Mairie de Paris, avec les supporters parisiens bloqués au milieu du ring. Certains annonçaient depuis une décennie qu’une fois leur Coupe du Monde passée, les Qataris quitteraient le navire parisien. Cela ne semble pas être la voie qu’ils ont choisie. Sans surprise, ils souhaitent continuer leur ascension, celle qui doit les mener vers les sommets, sportifs ou géopolitiques on ne sait pas vraiment, mais les sommets. Et cela passe par la pérennisation à la pointe de l’entertainment mondial de la marque « Paris Saint-Germain », la marque qatarie la plus glamour sur la planète. Notre Parc des Princes et ses 47 929 places sont à cet effet un frein à cette ambition suprême. Et si l’on écoute les observateurs avisés, il n’existe que deux choix possibles : quitter le Parc, ou l’agrandir considérablement. La solution de ne rien changer ou presque n’effleure même pas les esprits.

La problématique est épineuse. Comment allier histoire, patrimoine et identité avec l’éternel désir de voir toujours plus grand, sans se donner de limites. J’emploie volontairement le mot « désir », en opposition à « besoin ». Le discours de notre direction est de dire que le PSG a « besoin » d’augmenter ses recettes, donc de posséder un très grand stade avec beaucoup de tribunes prestiges et encore plus de sources de revenus diverses, afin de subvenir à son train de vie et donc, comme on le disait, de voir encore plus grand. Ce train de vie n’est pourtant pas un besoin, mais un désir. On pourrait aborder la solution du problème dans l’autre sens : il suffirait de baisser ses dépenses, ou tout au moins de les maintenir, pour ne pas avoir besoin d’autant de revenus. La démesure est un choix de vie, pas une fatalité.

Photo personnelle @supporterduparissaintgermain

Le Parc des Princes fait partie du patrimoine de la ville de Paris. Le Parc des Princes fait partie du patrimoine du Paris Saint-Germain. Si ce n’est dans les actes de propriété, du moins dans les cœurs et dans l’histoire. Le Parc des Princes est la maison Rouge et Bleu. La seconde maison de tous ceux qui, depuis un certain PSG – Red Star du 10 novembre 1973, en sont tombés un jour ou l’autre amoureux. En général, on appelle cela le coup de foudre. Rouge et Bleu pour la vie et au premier regard. Que celui qui est tombé amoureux du Paris Saint-Germain et du Parc des Princes en même temps lève le doigt. Non, le Parc des Princes n’est pas un quelconque stade, avec quatre tribunes qui se font face, comme des milliers d’autres à travers la planète. Il est un joyau unique. Il est une merveille architecturale sans pareil. Il est un écrin qui sublime le Paris Saint-Germain. Il est le témoin de cinquante ans d’histoire. Il est l’âme Rouge et Bleu, celle qui a aujourd’hui du mal à se renouveler dans ses travées, mais qui restera ancrée à jamais dans le moindre millimètre-carré de ses couches de béton.

Pour ma part, mon premier souvenir du Paris Saint-Germain et du Parc des Princes remonte tout simplement à mon premier match, le tristement célèbre PSG – OM du 18 décembre 1992. Certes, ce match porte le surnom de « la boucherie ». Certes, le PSG y a perdu contre son rival, sur sa propre pelouse. Mais ce soir-là, j’ai découvert un Parc qui a chanté, un Parc qui a poussé son équipe, un Parc qui a grondé, et même insulté, mais un Parc qui a aimé le Paris Saint-Germain. Un Parc qui a clamé sa fierté d’être parisien. Un Parc qui a acclamé son PSG, même défait. Un Parc qui n’a fait qu’un avec ses joueurs. Ce soir-là, du haut de mes dix ans, le Parc des Princes et le Paris Saint-Germain sont entrés dans mon cœur, et à jamais dans ma vie. Chacun a, gravé quelque part dans sa mémoire, ce match qui a fait basculer son existence.

PSG – Marseille 0-1, 18 décembre 1992 alias « La Boucherie » © Icon Sport

On nous dit que les supporters seraient divisés. D’un côté, nous avons les « si le PSG quitte le Parc des Princes, ce sera sans moi ». De l’autre, certains ne se cachent pas pour pencher dans le sens d’un départ. Ses partisans font même état de sondages qui indiqueraient qu’une grande partie, voire une majorité des supporters actuels, ne seraient pas contre quitter le Parc des Princes pour s’implanter dans une nouvelle enceinte ultramoderne qui comblerait les désirs commerciaux et marketing des dirigeants du club. Si ce sondage existe vraiment, je n’y vois aucune surprise : une part considérable du public du Parc des Princes aujourd’hui y est arrivée depuis 2010. Le  maillot Hechter et le Parc ne sont pas leurs références. Leur « Paris sg », bientôt sans le « sg », est celui que leur vendent les Qataris. Les dirigeants du PSG leur explique qu’un grand club, c’est d’abord et avant tout une grande marque, que le reste n’est que secondaire, la seule logique à suivre est celle qui fait gagner encore et toujours plus d’argent dans les caisses.

Mais pour la grande majorité des supporters d’avant 2010, le Parc des Princes représente tout pour eux. N’ayant toujours pas digéré le plan Leproux, certains de ceux-là n’y ont pas remis les pieds depuis 2010, ou que très rarement. D’autres, dont je fais partie, ont un attachement viscéral au Parc et ne peuvent se résoudre d’en rester éloignés. Ces derniers, restés toujours fidèles à leur stade, sont de plus en plus minoritaires dans les tribunes, remplacés petit à petit par les néo-supporters, ou bouffés par les touristes d’un soir. Ces deux dernières catégories n’ont pas le même attachement à cette enceinte mythique. Leur conception du Paris Saint-Germain n’est pas ancrée sur les mêmes bases que les supporters plus « historiques ». Il ne fait guère de doute qu’ils ne feront que peu d’état d’un départ du Parc, et qu’ils iront là où on leur dira, tant que les stars planétaires du ballon sont sur le pré vert. Tant pis pour les supporters « historiques » qui ne peuvent concevoir le Paris Saint-Germain sans le Parc, ils ne seront bientôt que du passé, et il n’y a que l’avenir qui compte : grandir et gagner toujours plus d’argent. Et si un jour tout s’arrête, peu importe. Les Qataris en auront bien profité, et ceux qui n’aiment le PSG que pour la marque qu’il représente se tourneront vers une autre sans sourciller.

Il est notre ADN, notre raison d’être

Pouvons-nous seulement leur en vouloir ? Non. Le discours de notre propriétaire et de notre direction les a formatés. Depuis plus de dix ans que ça dure, il a eu le temps d’imprégner les cerveaux, et d’être désormais la pensée dominante. Jouer au Parc des Princes, avec un maillot Hechter ? Peu importe, pour les jeunes générations de supporters, ce n’est pas le plus important. D’ailleurs, ceux qui ont moins de trente ans savent-ils tout simplement à quoi ressemble le maillot Hechter ? Idem pour le Parc des Princes. Non, ce n’est pas qu’un simple stade. C’est un membre de la famille. C’est là où le Paris Saint-Germain a vécu ses plus fortes émotions. Des matchs d’anthologie à la pelle. Des scénarios de fous, des ambiances de folie, des soirées folles, des chairs de poules collectives. Mais combien de fois a-t-on vécu ce genre de soirée depuis le 28 février 2010 ? Il n’y a donc rien d’étonnant que les moins de trente ans, qui n’en avait que dix-sept à l’époque, n’aient pas le même affect avec le Parc des Princes, et que cela ne leur fasse ni chaud ni froid de le quitter.

Grandir, cela ne s’évalue pas uniquement au nombre de loges et de sièges dans les gradins. On ne cesse de le répéter dans les lignes de Virage, on ne cesse de le rabâcher à longueur d’articles, mais notre lassitude n’a d’égal que le manque de respect régulier des dirigeants du Paris Saint-Germain pour sa propre identité. Nos couleurs sont sans cesse bafouées. Voilà que c’est notre stade, notre Parc des Princes, pierre angulaire et qui se doit d’être immuable, qu’on promet de quitter si on ne peut pas le racheter, pour in fine peut-être le détruire, ou au minimum le défigurer. Oui, je parle de lassitude, car il y en a marre. Marre de ces envies de grandeur infinie, de ces ambitions démesurées, qui piétinent l’histoire et mettent chaos les fondements même du Paris Saint-Germain. J’ai mal à mon Parc, j’ai mal à mon PSG.

Coup de bluff de Nasser al-Khelaïfi ? Oui, probablement. Il utilise sa carte Joker, celle de « l’impensable qui pourrait tout de même devenir réel si on nous poussait à bout », celle du « c’est de la faute de la Mairie de Paris, nous n’y sommes pour rien » … Cessez ces turpitudes Monsieur le président, et pensez au Paris Saint-Germain 1970, à ce qu’il signifie pour ses milliers de supporters. Je ne parle pas des touristes qui viennent garnir ses travées match après match et remplir les caisses du #TicketPlace, je parle de ces supporters qui ont le blason du Paris Saint-Germain gravé dans le cœur ou tatoué sur la peau, reposant fièrement au-dessus du Parc des Princes, comme pour montrer que les deux ne font qu’un, qu’ils sont indissociables, même pour tout l’or du monde. Au propre comme au figuré, ce tatouage est bien plus qu’un symbole : il est notre ADN, notre raison d’être.

« Allez Paris SG, Vous êtes notre fierté,
Vous allez enflammer, Ce Parc de légende,
Et du virage Auteuil, S’élèvera en chœur,
D’une voix phénoménale, Cette chanson capitale,
La la la la, la la, la la la la, la la, … »

Photo personnelle @supporterduparissaintgermain

Si nos dirigeants qataris décident de quitter le Parc des Princes, ils emmèneront avec eux leurs adeptes, ceux qui sont devenus fans des rouge et bleu et jaune et orange et grenat et noir et blanc depuis une dizaine d’années. Mais ils laisseront aussi derrière eux des milliers de supporters parisiens authentiques qui, bien au-delà des stars présentes sur la pelouse, se sont accrochés toutes ces saisons pour deux raisons principales : l’amour des couleurs Rouge et Bleu, et l’amour du Parc des Princes. Deux éléments qui sont les piliers de leur amour du Paris Saint-Germain.

Non, s’il décide de quitter le Parc des Princes, le Paris Saint-Germain ne sera plus le Paris Saint-Germain. Il n’en sera plus qu’un ersatz, au nom galvaudé.

Une vie sans le PSG au Parc des Princes ? Une vie sans le Parc, donc une vie sans le PSG ? Rien que de l’imaginer, je me sens affreusement vide. Impossible perspective. Saint-Denis, Poissy, Saint-Cloud, Joinville-le-Pont, … On s’en fout ! Le Paris Saint-Germain, c’est le Parc des Princes. Le Parc des Princes, c’est le Paris Saint-Germain. Pour le Paris Saint-Germain, c’est au Parc des Princes que l’histoire s’écrit.

C’EST AU PARC DES PRINCES QUE L’HISTOIRE S’ÉCRIT !

Le Parc est à nous, la démesure on s’en fout.

Nul Parc Ailleurs.

#TouchepasàmonParcdesPrinces

Photo personnelle @supporterduparissaintgermain

Benjamin Navet

Un recrutement en question

Après plusieurs mois d’exercice et une moitié de saison en Ligue 1, un constat s’impose nettement : le PSG a raté son recrutement estival dans les grandes largeurs et il serait opportun que Luis Campos se remette sérieusement en question.

Les deux défaites récentes à l’extérieur face à Lens et Rennes ont démontré que Paris ne disposait pas d’un banc digne de ce nom et que tous les postes n’étaient pas doublés, ce qui devrait être logiquement le cas quand on se veut être un « grand club » européen et l’égal des City, Bayern et autres Real. En dehors de son onze titulaire, Galtier s’appuie sur un effectif relativement médiocre pour un club adossé à une puissance financière aussi énorme, et dès que les hommes de base manquent à l’appel, le niveau moyen baisse considérablement. Pour gagner le championnat et faire un bon parcours en Champions League, il faut pouvoir pratiquer un turnover régulier sans que la compétitivité de l’équipe s’en trouve amoindrie, ce qui n’est pas le cas au PSG. Nous ne dirons pas que Galtier fait avec les moyens du bord, ce qui serait une insulte aux autres équipes de Ligue 1, mais disons qu’il ne dispose pas de ressources illimitées pour mener toutes les compétitions de front, au contraire d’un Guardiola par exemple.

Première question à dix mille balles : pourquoi avoir laissé partir Kalimuendo pour mettre 30 millions sur Ekitike ? Le Rennais restait sur une belle saison à douze buts avec le RC Lens et aurait pu apporter beaucoup à l’attaque parisienne. Il voulait du temps de jeu et dans cette optique son départ est compréhensible, mais recruter un type de vingt ans qui n’a connu que le Stade de Reims pour suppléer Mbappé et consorts relève du risque inconsidéré, surtout quand on voit qu’un attaquant comme Marcus Thuram, très convaincant avec les Bleus lors de la Coupe du Monde, était sur le marché. Certes, Ekitike constitue une promesse sur l’avenir mais malgré ses quelques buts, ses premières prestations n’ont pas convaincu grand-monde et il y a fort à parier qu’il ne sera jamais un joueur de calibre international. Or, l’effectif d’un club comme le PSG ne devrait compter que des internationaux ou des joueurs frappant à la porte de leur sélection.

Les espoirs ont été vite douchés

La grande déception de cette première partie de saison provient des Espagnols. On attendait beaucoup de Carlos Soler et Fabian Ruiz, tous deux régulièrement appelés avec la Roja, et le moins que l’on puisse dire est que les espoirs ont été vite douchés. Soler est tout simplement invisible, fantomatique, neutre et incapable de prendre la relève de Messi à la baguette. Contre Châteauroux en Coupe, lors d’un match au cours duquel Paris a beaucoup souffert, il n’a pas été capable de créer la moindre différence balle au pied et a traversé la rencontre comme une ombre, en dépit de son but anecdotique. Où est passé le joueur qui était un leader à Valence et claquait régulièrement sa dizaine de buts en Liga ? Fabian Ruiz représente lui aussi une énigme tant ses dernières sorties ont été décevantes. On nous avait vendu un joueur « box to box », capable de récupérer, d’orienter le jeu, de casser les lignes, voire de marquer grâce à une jolie frappe de balle, et on se retrouve avec un type emprunté qui se contente d’aligner les passes latérales et d’expédier les affaires courantes sans jamais prendre le moindre risque.

Même si certains comme Riolo lui préfèrent un Valentin Rongier et le trouvent surcôté, Verratti est plus que jamais indispensable à l’entre-jeu parisien et son absence laisse un vide abyssal, car personne d’autre que lui n’est en mesure de prendre les commandes du jeu. Juan Bernat n’est plus que l’ombre de l’excellent latéral qu’il a été et s’est montré incapable d’assurer l’intérim pendant la blessure d’un Nuno Mendes explosif et décisif. Quant à Sarabia, il a fait ses valises pour l’Angleterre, ce qui constitue plutôt une bonne nouvelle au vu de ses performances, mais son échec comme celui de ses deux compatriotes soulève une épineuse question : pourquoi des joueurs aussi performants ailleurs (Sarabia sortait d’une saison à vingt pions avec le Sporting Portugal) se noient-ils lorsqu’ils débarquent au PSG ?

On snobe l’hexagone

Vitinha et Mukiele constituent deux satisfactions relatives. L’international portugais a démarré en trombe, à l’image de l’équipe, mais est quelque peu rentré dans le rang et semble chercher un second souffle. Sa complicité avec Verratti saute aux yeux mais Paris aurait besoin d’un véritable récupérateur plus physique et costaud dans les duels, un rôle qu’a du mal à assumer Danilo Pereira, souvent appelé à faire parler sa taille et sa puissance en défense. Vitinha semble plus à l’aise lorsqu’il évolue un cran plus haut, au soutien des attaquants, et est en mesure de faire parler sa qualité de passe dans les trente derniers mètres. Mukiele a démontré de belles choses, une vraie aptitude au un contre un, une rigueur sans failles dans son couloir, une capacité à déborder et centrer qui lui a valu de délivrer quelques passes décisives, au point de venir véritablement concurrencer Hakimi aux yeux des supporters parisiens. Il ne ferait pas tache en équipe de France, où Pavard et Koundé sont loin d’apporter toutes les garanties sur le flanc droit de la défense. Le milieu de terrain et le défenseur français sont les deux seules recrues à ne pas décevoir franchement et il s’agit d’un bien maigre bilan lorsqu’on dispose d’une enveloppe aussi conséquente, malgré les contraintes du fair-play financier et les pertes enregistrées par le club ces dernières années.

On a cassé beaucoup de sucre récemment sur le dos de Leonardo, coupable comme Pocchetino de tous les maux parisiens, mais fut un temps où l’ancien directeur sportif faisait les beaux jours du club grâce à ses contacts en Italie. On lui doit les signatures de Pastore, Lavezzi, Cavani, Ibrahimovic, Thiago Motta, Thiago Silva, Verratti, Maxwell, des joueurs qui ont gagné des titres et fortement marqué l’histoire du club. Aujourd’hui Campos préfère faire son marché en Espagne et sa stratégie s’avère aussi inadaptée qu’inefficace. Pourquoi tout simplement ne pas recruter de bons joueurs de Ligue 1, rompus aux joutes du championnat et capable de tenir leur rang en Champions League, comme le faisait Lyon à sa grande époque ? On pense tout naturellement à Seko Fofana, Randal Kolo Muani, Jean-Clair Todibo, Kephren Thuram, Jonathan Clauss, Kevin Danso, Benjamin Bourigeaud, Martin Terrier, autant d’éléments qui ont fait leurs preuves et auraient fait un bien fou au PSG. Mais non c’est « rêvons plus grand », alors on snobe l’hexagone et on recrute de l’espingouin à gogo.

D’autres clubs de Ligue 1 ont réussi leur mercato, comme l’OM, qui a fait signer Alexis Sanchez, Clauss et l’excellent Mbemba, Monaco, qui a vu débarquer Camara et Embolo, ou Lens, qui a réussi à pallier les départs de Clauss, Kalimuendo et Doucouré en misant sur Frankowski, Abdul Samed et Openda. Muni de quelques petits points d’avance en tête du championnat, Paris pourrait payer au prix fort son recrutement raté en laissant filer son titre national, sans parler de la Champions League qui, au vu du niveau actuel de l’équipe et de ses carences flagrantes, relève de la chimère. Si les joueurs du Bayern ont vu les derniers matches des Parisiens, ils doivent se frotter les pognes.


Denis Ritter

On veut Navas !

Et voilà. Comme prévu le PSG s’est incliné à Lens. Comme prévu oui, et depuis longtemps même. Rien qu’avant le Mondial on savait que ce match casé un premier janvier, sur un terrain gelé, sans nos stars mondialistes serait un combat, face à une équipe de Lens sans surprise, accrocheuse, physique, avec un Fofana en maestro, une défense et un bloc difficile à bouger, des contres puissants et ravageurs.

Il y a encore une semaine, notre match sans rythme et sans envie contre Strasbourg nous alerta sur ce qu’il ne fallait surtout pas faire contre Lens. C’est-à-dire un non match pépère. Bien sûr, c’est ce qu’on a fait. Tellement prévisible. Qui a vu notre match contre Strasbourg et celui de Lens contre Nice, a compris que face à l’envie nordiste il fallait sortir un match « Ligue des champions » pour gagner à Bollaert. Les joueurs et le staff du PSG n’ont pas dû voir ces deux matchs.

Finalement le terrain ne sera (n’était ?) pas gelé et Mbappé était là. Tout le reste malheureusement s’est déroulé comme prévu. Un PSG fragile défensivement (nous y reviendrons) un milieu qui s’est fait exploser façon puzzle, une attaque où le seul espoir s’appelle Kylian. Il a beau être Mbappé il ne pourra pas nous gagner 38 matchs de championnat. Soit les joueurs n’étaient pas prêts, soit Galtier a pris une leçon tactique. Soit les deux. Voir les Lensois dérouler leur partition, les voir faire ce qu’ils avaient exactement décidé de faire, sans être aucunement contrariés par de dociles parisiens, voilà qui est très inquiétant.

Bien sûr jusqu’ici tout va bien. Toujours leader (avec seulement 4 petits points d’avance), qualifié encore en Europe et en Coupe de France… J’ironise certes, mais j’ai bien peur que dans quelques semaines on ne puisse plus écrire cela…
Quels sont les constats que nous pouvons faire depuis le début de saison ? Et depuis plus longtemps même pour certains… S’ il y a des absents majeurs, le PSG redevient une équipe friable, presque lambda. Le jeu se désagrège totalement, l’état de grâce de Galtier tire à sa fin. D’autres y sont passés avant lui.. Ce qui ne rassure vraiment pas. La défense n’a pas confiance, le milieu sombre dès que l’adversaire le presse, l’attaque est vite orpheline quand il manque un des trois fantastiques. Alors quand il en manque deux…

Regardons un peu plus en détail chaque secteur de jeu. Et commençons par ce qui marche (quand il n’y a pas d’absents). Ça ne marche même pas, ça vole ! Neymar, Messi, Mbappé. Quand ces trois-là sont au top, Paris ne craint pas grand-chose. Certains nous prédisaient des retours de Coupe du monde difficiles pour ce trio. Il n’en sera rien a priori. Et tant mieux. Oui c’est tant mieux car le jeune Ekitiké, malgré son fort joli but d’avant-centre à Lens, est beaucoup trop léger pour le très haut niveau. Léger dans tous les sens du terme.
Le milieu catastrophique à Lens est toujours orphelin de Motta et Matuidi. Terrible constat.

Ngolo Kanté a résisté longtemps à nos avances, Seko Fofana est resté à Lens cet été. Deux joueurs nés à Paris. Pourquoi et comment a-t-on pu laisser Fofana resigner à Lens ? Les Gueye et autres Paredes ont été des choix par défaut. Soler et Ruiz des achats de fin de mercato. À quand une vraie recrue au milieu de terrain ? Danilo a fait ses meilleurs matchs en défense (Tuchel si tu nous lis). Fabian Ruiz avait fait de bons matchs avant le Mondial. Hier il a été catastrophique. J’espère que son excuse était d’être encore à fêter le nouvel an sur les Champs à 5 heure du mat’ imbibé d’alcool. Sinon comment expliquer son piteux match à Bollaert ? Trop mauvais pour être vrai. Soler c’est bien quand on n’a pas d’autres absents dans l’équipe, pour jouer contre Auxerre ou Châtellerault. Quant à Sarabia (que je considère comme un milieu offensif et non comme un attaquant), sa rentrée contre Strasbourg fut une honte, son match contre Lens mérite le même qualificatif.

Il n’a plus envie de jouer au PSG ? Merci, au revoir. Il nous a montré pourtant dans le passé qu’il pouvait être un supersub de qualité. Il semblerait que ce rôle ne l’intéresse plus. Avec la Roja dès qu’il rentre en jeu il court partout. La différence de motivation est saisissante. Alors oui heureusement LE bon coup de cet été s’appelle Vitinha (même s’il semble subir le contre-coup de sa grosse année 2022), il forme avec Verratti une paire d’artistes de poche à faire se lever un stade devant tant de technique, de talent et d’audace. Mais ce n’est pas suffisant avec un milieu physique comme celui de Lens en face. On le savait déjà également.Et Renato Sanchez me direz-vous ? Je ne tire pas sur l’ambulance. Même si elle le mériterait.

Avec Navas derrière cette charnière

Nous arrivons à la défense. Le point majeur d’une équipe. Je ne m’attarderai pas sur nos latéraux, à gauche si ce n’était les blessures, on ne pourrait pas reprocher grand-chose à Mendes ou Bernat. J’espère que le premier jouera longtemps pour nous, quand à l’autre je pense que c’est sa dernière saison. Cela me semblerait logique. À droite offensivement Hakimi est au top à son poste, défensivement il peut encore progresser. Mukiele a été un des rares à « faire son match» contre Lens. Il a aussi une marge de progression, mais le petit gars de Montreuil a tout je l’espère pour empêcher Hakimi de se reposer sur ses lauriers.

J’en arrive donc à nos défenseurs centraux. Sergio Ramos n’ a plus les jambes pour tenir 90 minutes à haut niveau. À Lens il a vraiment souffert sur la dernière demi-heure. Comme chantait Reggiani : à quoi bon jouer la comédie du vieil amant qui rajeunit ? Pourtant personne tu le sais bien, ne repasse par sa jeunesse. Pour l’ordinaire de la Ligue 1 cela passe sans problème. Pas pour les matchs à très grosse intensité.

Kimpembé semble quant à lui stagner, intraitable jusqu’à un certain niveau. Il n’arrive pas à gommer ses boulettes qui peuvent coûter très cher à l’équipe. Il retombe directement dans ses travers dès que cela ne se déroule plus comme prévu pour son équipe. Perte de sérénité, fautes stupides, cartons stupides, expulsions stupides.

Marquinhos, notre capitaine, lui n’a toujours pas tué le père. Silva s’en est allé. Au début pourtant la paire qu’il formait avec Kimpembé paraissait très solide. Avec Navas derrière cette charnière, nous avions l’impression de pouvoir résister à n’importe qui. Le problème c’est qu’un soir de mars de Ligue des champions au Bernabeu, l’usurpateur Pochettino décida contre toute logique et tout feeling de mettre Navas sur le banc. La suite ? Le pire match de Marquinhos au PSG. Un Donnarumma qui sombre et fait couler tout le monde avec lui. Depuis les deux semblent avoir toujours ce match au-dessus de leur tête.

Navas PSG
Coucou je suis là ! © Icon Sport

Avant de parler de nos gardiens, je tiens tout de suite à préciser que mon propos n’est pas de dire que Donnarumma est nul. On n’est pas champion d’Europe et élu meilleur joueur de la compétition par hasard surtout pour un gardien. Sur sa ligne je pense qu’il est le meilleur au monde. En revanche dans tous les autres secteurs de la panoplie du gardien, il a encore beaucoup à progresser. Ses sorties dans les pieds sont trop souvent mal senties et à contre-temps. Dans ses face-à-face il n’est pas assez souvent décisif. Et surtout expliquez-moi comment un gardien qui fait 1m96 ne peut-il pas être maître des airs dans sa surface ?

On dit souvent que le poste de gardien est capital est dans une équipe. C’est tellement vrai. Le gardien doit, en plus de son talent propre lié à son poste, inspirer la confiance à ses partenaires et d’abord sur ses défenseurs. Quand tu sais que derrière toi, même si tu te rates il y un bloc, tu joues libéré, et surtout en confiance. Alors que quand tu sais que ton gardien n’est lui-même pas en confiance… cela rejaillit sur toute sa défense. C’est exactement ce que nous vivons depuis ce maudit soir de mars. Certaines stats font plus que de longs discours. Lens a fait quatre tirs cadrés dimanche pour trois buts.

Christophe Galtier a tranché en début de saison, c’était une bonne chose de mettre fin à l’alternance sans logique de son prédécesseur. Malheureusement le choix du joueur n’est pas le bon. Mais qui a réellement décidé ? Nasser ? Campos ? Galtier ? Un moment donné il va falloir avoir l’honnêteté de reconnaitre qu’on s’est trompé.

Un début de vrai changement

Ce qui est déprimant et énervant c’est que l’on sait déjà aujourd’hui que contre le Bayern on ne passera pas. Exactement de la même façon que pour le match de Lens où l’on savait que notre milieu prendrait l’eau, que notre défense en manque de confiance ferait n’importe quoi (le placement des latéraux, la roulade de Ramos, et je ne parlerai pas du troisième but…) On sait que l’on va couler, mais on continue, et si ce ne sera pas le Bayern ce sera le Real ou City ou n’importe laquelle des équipes du top européen qui jouent sur un vrai rythme et en confiance. Tout ce qui nous manque.

Alors on pourra battre Châteauroux et Angers, peu importe on sait que notre saison se joue sur une dizaine de matchs au mieux. La prochaine grosse échéance (Lens étant passé) sera le Bayern. Et je pense que comme tous les supporters qui connaissaient déjà le déroulement du match de Lens avant de le voir, ils savent tout aussi bien comment se passera celui du Bayern avec le fiasco qui nous pend au nez. Si l’on veut éviter de pleurer au printemps c’est maintenant qu’il faut changer. Installer Navas dans les buts serait un début de vrai changement et surtout un retour à la confiance.

Qui au club aura la clairvoyance pour le bien du PSG d’imposer Navas dans les buts ? Galtier est-il le seul décisionnaire ? Si oui, Christophe (je peux t’appeler Christophe ?) ouvre les yeux. Tu (on peut se tutoyer ?) es intelligent, tu connais le foot. Le feeling, la psychologie, le mental. C’est ce qui manque depuis le début au PSG de QSI pour dominer l’Europe. Tu as fait confiance à tes joueurs pour le 31 décembre, tu n’as pas fait de mise au vert. Résultat : un match sans envie, d’une indolence crasse, et cerise sur la galette, les femmes de certains joueurs ont posté sur les réseaux sociaux des photos de leurs maris à 3 heures du matin… Le jour même d’un match aussi important.

Christophe il va vite falloir taper du poing sur la table et recadrer tout ça !! La première décision est de réhabiliter Navas et de lui donner le brassard. Car une certitude pour cette fin de saison. Sans Navas point de salut, on court droit au désastre. Je sonne l’alarme dès début janvier pour ne pas que sonne le glas pour le PSG en mars. Christophe, à travers Virage, écoute la voix du peuple parisien : on veut Navas !


J.J. Buteau