Humeur

La victoire ou la mort

Ça y est. On y est. Au pied du mur. Ce n’est jamais très bon en Allemagne.
Disons le franchement, l’optimisme n’est pas de mise. Outre les forfaits, les présents semblent également absents. Absents, comme notre équipe samedi dernier à 17h00.


Pourtant le soleil éclairait d’une lumière printanière cette pelouse bénie du Parc des Princes. Idéal pour mettre à distance et dompter les dogues. Ce sera plutôt un beau jour pour mourir… et enterrer nos espoirs de sacre. Le fantôme de Mbappé a bien eu une occasion mais l’ancien parisien Maignan sort l’arrêt qu’il faut. On peut ajouter trois ersatz d’occasions du revenant Neymar, avant que ses démons ne nous le fassent de nouveau disparaitre pour au minimum le prochain match. Dans la famille des fantômes Kean était bien présent. Si j’ose dire.

Un milieu qui sans son petit hibou a été comme d’habitude transparent. Autre habitude,     la faiblesse chronique de nos latéraux. Et voilà comment on perd sans combattre, un titre de champion. Et donc, c’est cette équipe qui s’en va défier ce soir,  la fleur au fusil, la meilleure équipe du monde ?  Restons alors dans le paranormal et usons et abusons du fameux « tout est possible dans le football ». Ressuscitons l’esprit de 1995, celui qui a vu Francis Llacer faire le match de sa vie et Mister George faire un slalom suivi du nettoyage de lucarne de Kahn, pour un but rentré depuis dans la légende.  Comme je l’écrivais ici même il n’y a pas longtemps, l’équipe du PSG cette année c’est Docteur Jeckyl et Mister Hyde. Alors… Pourquoi pas.

Pourquoi Kean ne retrouverait il pas sa combativité et son efficacité ? Pourquoi Neymar ne pourrait il pas être le héros qu’il rêve d’être ? Pourquoi Mbappé ne ferait il pas le même match qu’au Camp Nou ? Et pourquoi ne verrait-on pas le meilleur Di Maria ? Bien-sur, au milieu à moins que Pochettino nous montre enfin qu’il est un grand entraineur, je ne vois pas de manière rationnelle comment nous pourrions rivaliser… Derrière prions pour que nos latéraux soient touchés par la grâce, que Kimpembé ne nous sorte pas sa boulette habituelle lors des grand matchs, que Marquinhos soit Thiago Silvesque  et que Navas soit Navas.

Cela fait beaucoup. Ressortons alors la formule utilisée lors de grandes batailles et popularisée lors de la révolution française : « La liberté ou la mort » proclamait-on alors il y a 150 ans sur les barricades de la commune de Paris. Une cause qui semblait elle aussi perdue d’avance. Les Prussiens étaient alors aux portes de Paris. Ce soir c’est Paris qui sera en Allemagne. Il n’est plus question de liberté, mais de victoire, pour ne pas devoir mettre déjà une épitaphe sur la saison 2020/2021 du PSG. Ce soir, il faudra être prêt au combat. Ce soir, ce sera la victoire ou la mort.


J.J. Buteau
Munich ta mère virage psg

Munich ta mère

Le 6 mars 2018, je publiais un papier dans Virage qui s’intitulait ICI C’EST PARIS*.
Ce papier optimiste, je l’avais écrit au petit matin
sur une plage de Naples en Floride, juste avant de rentrer de vacances.
DJ SNAKE prenait le même avion que moi direction la Capitale.
Quelques heures plus tard, on avait rendez-vous tous les deux au même endroit, Porte d’Auteuil, à 21H00.

Le PSG disputait un 8ème de finale retour face au Real de Madrid de Cristiano Ronaldo. Le Club avait lancé une grande campagne « ENSEMBLE ON VA LE FAIRE ». On s’était monté le bourrichon comme des grands, les Ultras avaient déployé un immense tifo en forme de Coupe d’Europe. On y croyait. Arrogance parisienne.
Résultat des courses : Une défaite 2-1 sans appel.
Et la Une dédaigneuse de MARCA, quotidien sportif pro Madrid, qui titrait « Pour qu’ils apprennent ».
Alors où en sommes-nous 3 ans plus tard ? Avons nous appris ?

Du 11 titulaire en 2018, il ne reste que 4 joueurs aujourd’hui dans l’effectif. Mbappé, Di Maria, Marquinhos et Verratti, qui prit son traditionnel carton rouge face aux Merengue. Neymar était déjà blessé. 4 sur 11 en 3 ans. Et malgré les mouvements au fil des mercatos successifs, on n’a toujours pas de certitude en 2021. Stabilité quasi nulle. Sans parler de la valse des entraîneurs. Exit Emery et Tuchel, bienvenu Pochettino… et bonne chance.

Certes on a été en finale du Final 8 l’année dernière. Mise à part cette compétition sous cloche anti-covid, force est de constater que nous n’arrivons pas à construire un projet solide. Les résultats en championnat en témoignent : nous reculons plus que nous n’avançons. On est embourbé avec les contrats mirobolants de Neymar et Mbappé sans garantie qu’ils restent à Paris en fin de saison. Ambiance. Et je vous ferai grâce de certaines recrues onéreuses au rendement peu satisfaisant.

Parfois on a un peu l’impression que notre club sert de tête de gondole pour vendre de la fripe en Asie et des hameçons pour pêcher la truite en Ardèche. De ce côté-là ça fonctionne plutôt pas mal parait-il. Et loin de moi l’idée de penser que tout ceci est futile. Paris montre la voie d’un marketing efficace, qui colle à son époque et qui voit large. Mais sur le sportif, la stratégie parisienne ne s’est pas imposée comme un modèle à suivre. Certes Paris a toujours été un club de riches avec des stars, et ça depuis sa naissance. Mais lors des « belles années » ces stars étaient souvent entourées d’hommes de devoir ou très attachés au club. Des Pilorget, Lemoult, Fernandez, Kombouaré, Guerin, Fournier, Bravo, Rabésandratana, Llacer, Ducrocq, Mendy, Makélélé… J’aime quand Keylor Navas déclare dans la presse que Paris est un club familial et que ça lui plait. OK familial mais il faudrait voir à ce que ça ne devienne pas non plus un centre de loisirs Pierre et Vacances.

Autre chose, il y a 3 ans nos tribunes étaient pleines à craquer. Aujourd’hui elles sont immensément vides. Et personne ne sait quand le peuple parisien pourra regagner son jardin. Alors imaginez cette équipe en souffrance collective sans personne pour les pousser derrière. Sans ce fameux 12ème homme (terme un peu phallocrate n’est il pas ?). Sans ce supplément d’âme.

J’espère que l’inauguration du nouveau centre d’entrainement à Poissy en 2022 ouvrira de nouvelles perspectives et fera encore grandir notre club. Qu’il permettra également aux jeunes de l’île de France de se sentir impliqués dans ce projet, dans ce club, dans cette histoire folle qui dure depuis 50 ans. Que l’on construise enfin sur des bases durables et pas sur des coups. Car pour le moment, nous n’avons pas appris de nos erreurs. Nous restons ce club bling bling et agaçant. 10 ans que QSI est au pouvoir. Cette décennie a été marquée par le seau du progrès à tout prix. A une vitesse effrénée. Forcément ça ne va pas sans casser des oeufs et oublier certains principes de base. Comme nos dirigeants, nos joueurs sont pressés. Un peu trop. Comme des gosses. Personne ne semble être en mesure de leur taper sur les doigts. Ils sont capables du pire et du meilleur.

Peut être que ce soir ce sera pour le meilleur. Mais je n’attends plus rien de ce match contre le Bayern. Juste un peu de plaisir juvénile si on arrive à rivaliser avec l’ogre teuton quelques minutes. Je ne suis même pas habité d’un esprit revanchard par rapport à l’été dernier. On n’en est même plus là. Le # pour défendre Thilo Kherer lancé hier est un acte mignon tout au plus, ce n’est pas ça qui lui fera mettre un triplé comme Layvin Kurzawa, surtout contre Manuel Neuer. Non, je veux juste que nos joueurs respectent le football et leur club, supporters compris.  Comme toujours nous serons bien-sur derrière eux, car nous sommes aussi de grands enfants qui ont du mal à retenir les leçons du passé. Amnésie nécessaire quand on est supporter du PSG.

Alors c’est clair, Munich ta mère. Sur les côtés comme par derrière.


Xavier Chevalier
le dernier roi virage PSG

Le dernier Roi

L’équipe du soir le pense et le dit en direct : Le PSG est possiblement plus fort
sans Neymar. Neymar super sub en somme. Notre Solskjær. Un boulet presque.
Les lecteurs de Libé parleraient de problème de riches.
Avant de dénoncer les milliers d’ouvriers morts sur les chantiers des stades qataris…

Moi, je sais que Paris a joué certains de ses plus beaux matchs sans lui. Que le Brésilien est trop souvent blessé et donc absent. Qu’il coûte finalement très cher pour ce qu’il donne concrètement. Rapport qualité/prix très déficitaire. Neymar est une fraude, un échec, une erreur d’aiguillage, une catastrophe industrielle. Une déception. C’est un traître Neymar. Il a voulu nous quitter. Il n’a jamais aimé Paris. Méchant mercenaire ! Casse-toi! Certains supporters parisiens n’en sont encore que là… Des supplétifs de l’Équipe du soir.

Le football, c’est Neymar, Neymar, c’est le football. Il n’y a pas de débat possible. Neymar est une dictature totale, qui préfère la liberté à la loi. Le plaisir au CV parfait. Les Parisiens qui haïssent Neymar sont des amoureuses déçues. Ou des petites épicières. Qu’elles sèchent leurs larmes et rangent leur caisse enregistreuse. Un jour, loin, loin, quand notre présent sera cette chose vaporeuse, mêlée, presque indicible, TOUS, nous repenserons à un geste de Neymar. Et nous sourirons. Et peut-être qu’alors, ton gamin te demandera:  « Papy, pourquoi tu souris comme ça ? ». Et tu lui raconteras ce jour où Neymar a tout illuminé. Sous le maillot du PSG. Au Parc.

Neymar n’est pas le PSG. Neymar est au PSG. Pinçons-nous, camarades. Il nous énervera, nous frustrera, nous manquera encore. Avant de nous reconquérir au premier dribble atomique. Neymar, je l’ai déjà écrit, n’est finalement pas cette icône d’aujourd’hui. Il est le dernier Roi d’un monde qui se meurt. Neymar a beau être un aimant à marketing, un ultra riche, bla-bla-bla, il est celui qui ne refuse jamais un quatre contre un, sur le terrain comme en soirée. Celui qui déchire l’angoisse, qui invente, qui prend son pied (vous l’avez ?). Celui que la cour d’école ne quittera jamais. Ici, ce n’est pas Neymar mais Neymar est ici. Alléluia ! MUNICH SA MÈRE.

PSG4LIFE


Jérôme Reijasse
Keylor Navas Virage PSG

Keylor en barre

Bon bah voilà. On est en quart. Et pourtant j’ai presque le goût de la défaite dans la bouche. Au moins celui de la déception oui, ça c’est sûr. Allez-y, traitez-moi de pisse-froid, de peine à jouir, d’éternel insatisfait. Mais franchement la prestation de notre équipe est à pleurer. Si Dieu n’avait pas créé Navas tout porte à croire
que le Barça aurait pu se qualifier. Aurait dû, devrais-je dire, même.


Personne ne croyait que 5 ans après, il était possible de revivre, de plus au Parc, le cauchemar de 2017. Et pourtant… Après 5 minutes de jeu on comprend que l’équipe est amorphe, comme terrorisée, tétanisée… comme un vilain flashback. On se dit que ce n’est pas possible, on s’auto persuade. Mais plus le temps passe, plus on comprend que si le Barça marque un deuxième but, on aura droit à un retour vers le futur de la honte. Florenzi pas prêt, Kurzawa fidèle à lui-même, donc très loin du niveau, Paredes absent, Gueye volontaire mais limité. Draxler non concerné. Mbappé pas dans un bon jour. Que reste-t-il ? Un Icardi trop dépendant de ses coéquipiers. Et particulièrement de nos milieux de terrain complètement dépassés. Celui qui peut changer le visage de l’équipe c’est notre petit hibou. On le sait. Quand Verratti va, le PSG va. Or mercredi dernier, il n’allait pas. 

On comprend vite que ce soir on ne reverra pas le magnifique PSG du Camp Nou d’il y a 3 semaines. Mais on sait que l’on va trembler avec ce PSG qui nous fait tellement penser à celui du Camp Nou d’il y a 4 ans… Exit docteur Jekill, welcome Mister Hyde. Dans ce naufrage, on peut ressortir la charnière Marquinhos-Kimpembé qui a au moins donné l’impression de jouer un match de Ligue des champions. Mais bien-sûr, l’homme du match, celui qui a rendu possible la qualification c’est, j’ai nommé Keylor Navas. Sans lui le PSG passait à le trappe, entouré de bouffons, Il mérite bien une auréole-là. C’est lui l’élu qui a mis en échec Messi.

Que dire de plus sur notre sauveur qui n’ait pas encore été dit. Depuis le début de la saison il est le seul joueur irréprochable à chaque match. Depuis quand un gardien de Paris a rassuré autant ses partenaires ? Le respect qu’il impose à ses co-équipiers comme à ses adversaires est quelque-chose que seuls les très grands ont. Je vous ferais grâce de son gargantuesque palmarès, long comme son bras qui repousse un ballon du bout des doigts pour un énième exploit. Il a tout gagné en club (et même plusieurs fois), les distinctions personnelles sont légions. 

Ce que l’on dit moins et que certains on peut être oublié, c’est que le costaricien a quand même emmené sa sélection jusqu’en ¼ de finale au mondial 2014. Battu uniquement aux tirs au buts. Le Costa Rica !!! Pays de moins de 5 millions d’habitants ! Pour rappel en Ile de France nous sommes selon l’Insee, 12.213.447 habitants au 1er janvier 2021… Assurément le meilleur recrutement qualité/prix du PSG depuis.. depuis ? Trop longtemps. Amusant de constater que comme le pire transfert qualité/prix, il vient aussi du Real Madrid. Oui 25 M€ pour Jésé ça vaut bien 15 M€ pour Navas, et sans rancune.

Pour en finir sur notre héros, une petite stat’ qui en dit long. Il n’a jamais perdu un match de LDC en aller/retour depuis 5 ans ! De quoi rassurer les superstitieux et amateurs de soi-disantes malédictions qui planeraient sur le club. Laissez tomber les rites Vaudou, les pincées de sel dans les buts, l’eau bénite, arrêtez de sacrifier des poulets. Notre talisman s’appelle Keylor Navas. Et nous en auront bien besoin tant que notre Mister Hyde rouge et bleu continuera à se substituer à notre si beau docteur Jekill. 

Dimanche soir, tournant du championnat de ligue 1. Nos 3 concurrents direct n’ont pris qu’un point. Une victoire face au navire nantais à la dérive, et qui est plus que jamais relégable, et nous reprendrons notre première place. Peu importe l’équipe alignée je n’imagine pas autre chose qu’une victoire. L’occasion est trop belle. Les joueurs doivent penser comme moi puisqu’ils démarrent le match en mode ralenti. J’avais rendez-vous avec le docteur mais c’est Mister Hyde qui s’invite au Parc des princes. Et cette fois notre gardien n’y pourra rien. Une première mi-temps laborieuse. Une deuxième catastrophique. Verratti de nouveau présent sur le terrain, mais plus que jamais absent dans son rôle de milieu organisateur. Aucun jeu collectif, pas de niaque, pas de révolte, pire, des visages en gros plans qui montrent clairement que les joueurs sont perdus et ont déjà compris et accepté la défaite. Nous avons grillé notre dernier joker. La fin de saison se jouera sur un fil.

Mercredi soir, enfin non plutôt mercredi début d’après-midi, finalement non, fin d’après-midi ou début du couvre-feu, comme vous voulez. Le leader se déplace chez son dauphin en Coupe de France. Troisième compétition différente en une semaine. Comme quoi on peut tout perdre, mais on peut encore tout gagner aussi. Que retenir de ce match ? La qualif. Et c’est tout car dans le jeu rien de nouveau. Mais comment ne pas encore se répéter et ne pas parler de cet arrêt de notre super gardien dans un face à face décisif à 0-0, juste après il y a eu cette frappe sur sa barre. La chance des grands. Des très grands. Et en dessert ce penalty concédé par Kurzawa et arrêté par Navas comme deux habitudes, presque la routine…

Ecce homo. Voilà l’homme, du match. Encore et encore. Ce n’est que le début ? D’accord. Comme Keylor qui a su mettre tout le monde d’accord, oui, même les plus rageux, les anti-Paris primaires ou autres commentateurs marseillais tel Roy et Boghossian ne peuvent que reconnaitre et s’incliner devant ses exploits. Sans lui, la semaine aurait pu être cataclysmique. Une remontée espagnole en Ligue des champions, une déroute contre un relégable et une élimination sans gloire de notre coupe de France. Dieu et Navas sont avec nous. En championnat nous avons encore notre sort entre les pieds, on peut entrevoir une nouvelle finale de coupe de France, en espérant éviter les gros restant (Lyon, Monaco, Canet en Roussillon). Et bien-sûr il reste la quête du Graal. 

Justement. Que peut-on espérer en Ligue des Champions avec cette équipe qui joue avec nos nerfs d’un match sur l’autre et qui s’amuse avec les boutons de l’ascenseur émotionnel comme un sale gosse. Soyons optimistes, et regardons les clubs encore en course. Porto, Dortmund, Liverpool, Real Madrid, Manchester city, Bayern et Chelsea. Evidement sur le papier les portugais semblent les plus prenables. Mais justement est-ce que cela ne serait pas un piège pour nos joueurs. Comme toujours si on joue à notre niveau personne ne nous résiste. Mais contre un adversaire prétendu plus faible, j’ai très peur de revoir le Docteur Jekill. 

Alors qui ? Les malades dans leur championnat que sont le Real, Dortmund et Liverpool ? L’histoire de la bête blessée etc… Je pense qu’il vaut mieux éviter aussi, et certains risqueraient encore l’excès de confiance.  Le Bayern ? A choisir je préfèrerais les jouer en finale pour vaincre justement enfin toutes les malédictions (oui même celles qui ne nous concernent pas comme les poteaux carrés). Et surtout je pense que sur un match, comme dit la formule, tous est possible. Car objectivement, les bavarois sont à mon avis les seuls à être vraiment haut dessus de nous. Reste les cousins de City. Un vrai duel, un vrai choc entre nouveaux riches. Et une revanche à prendre pour nous. Je signe. Même si en demi ce serait mieux. Oui car en quart le Chelsea de Tuchel semble un bon compromis. Sportivement je pense que nous sommes au-dessus si on joue à notre meilleur niveau, et en plus briser la malédiction des ex serait un plus pour notre fataliste petit cœur de supporter. 

Barcelone, Chelsea, City et Bayern en finale, voilà un beau parcours pour rêver plus grand et rallier la France du foot derrière notre club. Pour cela rien de tel qu’une belle épopée. Soutenu par la France entière ? Ce serait la rançon du succès, voilà qui serait également nouveau et disons-le, pas particulièrement espéré du supporter que je suis. Être détesté, jalousé, moqué, envié, critiqué, insulté, fait partie de notre histoire. Mais cette équipe peut-elle réécrire l’histoire ? Début de réponse demain midi à Nyon.


J.J. Buteau

Un de perdu, 10 de retrouvé

Aujourd’hui nous sommes nombreux à penser que la conquête du titre national a pris fin. Et pourtant, rien n’est vraiment terminé, l’espoir existe, et cet espoir réside dans un parcours sans faille jusqu’à la fin de saison. Et le retour de notre numéro 10 qui, plus que jamais, peut écrire une page homérique de notre histoire.

Porté le numéro 10 est un lourd fardeau mais Neymar Jr. y est habitué depuis le plus jeune âge. Il a certes beaucoup de défauts mais jamais on ne pourra le taxer de manque de courage sur un terrain. Alors son retour imminent est peut être la seule bonne nouvelle du jour, et un motif sérieux de croire en une remontée parisienne dans le sprint final.  

Après tout, si on gagne nos 9 derniers matches, on sera sacré champions. Un scénario hollywoodien taillé sur mesure pour un Ney qui trépigne en tribune depuis des semaines. Comme d’autres grands joueurs avant lui, la perspective d’un acte héroïque, individuel et quasi christique semble se dessiner pour celui qui endosse le maillot du leader, du « Trequartista* » à l’ancienne de notre équipe d’âmes en perdition. Capitaine d’un navire à la dérive.

* Qu'est ce qu'un Trequartista

Certes le football moderne ne laisse plus beaucoup de place pour les meneurs de jeu tels qu’on les a connus dans notre enfance. Mais après tout, l’histoire est faite de redites dans tous les arts majeurs. Regardez en musique, le retour du vinyle est un miracle auquel plus personne ne croyait. Et si Neymar creusait son aventure rouge et bleu du même sillon. Pas impossible. Hasard ou Coïncidence, le numéro 10 redevient hype ces dernier-temps. La disparition de Diego Maradona, les documentaires (magnifiques) consacrés au Roi Pelé et à Michel Platini prouvent que l’histoire du football s’écrit invariablement avec un 10 dans le dos. 

Pelé a mené le Brésil aux sommets alors qu’en 1958 personne ne les attendait à ce niveau. Sans parler de la coupe du monde 1970 qui fut un récital malgré un roi vieillissant relancé par un Mário Zagallo visionnaire. Diego Maradona à lui seul a remporté la Coupe du Monde 1986 et Michel Platini a fait passer le football français dans une autre dimension. Si on se concentre sur Paris, Safet Sušić fut aussi un leader naturel qui emmena un jeune PSG vers l’inaccessible, sans parler de Raí dont l’aura et le charisme apporta un supplément d’âme qui fit basculer moult rencontres cruciales.

Oui, le 10 dans le football, et à Paris en particulier, peut sauver des causes perdues. Grégory Protche, un des auteurs de Virage, a su trouver les mots justes qui entérine cette théorie : « Qu’est-ce que le numéro 10 ? Une position sur le terrain ? Un simple numéro de maillot ? Une ambition ? Un destin ? Une mythologie ? Un peu tout cela et bien davantage encore dès qu’il s’agit de PSG. Le numéro 10 est le roi du Parc des Princes. Il cristallise toutes les passions, polémiques et revirements. Dans un club lambda, on adore les buteurs, célèbre les gardiens mémorables et les défenseurs valeureux. À Paris, l’objet du culte, c’est le numéro 10. » Pas un hasard si ce dernier sort le 1er avril un livre consacré au Magic Number de la ville lumière. Paris c’est la ville des artistes, pas des épiciers. 

Neymar a cette étoffe. Neymar est un artiste. Neymar divise mais rassemble. Neymar est un héritage. Neymar est la clé. Neymar est parisien. 

Pochettino déclarait hier soir au micro du Canal Football Club que les joueurs de football sont des animaux sauvages dotés d’un instinct très affuté. Et qu’il était très difficile de leur mentir. Alors ne lui mentons pas. Disons lui la vérité. Neymar est un félin, à l’instinct de chasseur. Il comprendra. A lui de mener la révolte parisienne. Ça commence contre Lyon dimanche prochain. Il doit nous prouver, et se prouver à lui même, qu’il est un immense joueur de football. Avec la plus belle tunique de France sur les épaules.

« Au milieu de tout ce chaos, c’est au numéro 10 de remettre  de l’ordre. » (Diego Maradona)


Xavier Chevalier

En Vrac Virage PSG

En Vrac !

Je devais noter les joueurs. Je suis bien embêté. Mission impossible.
Ce soir, nous avons joué à 1 contre 11 et il n’y a donc qu’un seul joueur
qui mérite véritablement d’être évalué : Notre portier.


« Le Messie, c’est Navas » titre le versatile et peu patriote L’Équipe.  Ce qui démontre que même les crétins peuvent faire preuve de lucidité.  9 arrêts. Un péno de Messi admirablement repoussé ! Seul contre tous. Oui, le PSG a joué à 1 contre 11 une grande partie du match et ça s’est un peu vu… sans Navas, la grande catastrophe était possible encore une fois. Il faudra s’en souvenir au moment des honneurs : Navas est ce héros qui a rompu la malédiction. Note: 100/10.

Les autres, tous les autres ? Comment dire… presque pas concernés j’ai l’impression. J’ai moins senti la peur de l’équipe ce soir que sa nonchalance. Peut-être un peu de suffisance. En mode « c’est dans la poche, non ? ». Mais nous n’avons pas joué. Ou si peu. C’était lent, rarement collectif, sans explosion ni volume, sans idée ni véritable envie. Étrange PSG ! À jamais étrange PSG ! Le match de ta vie ou presque et tu joues derrière, en matant le rétro, en ne proposant rien. Presque jamais. Kyky aurait pu marquer dans le jeu mais il a préféré viser le gardien ou s’empêtrer, facilitant la tâche de la défense adverse. Oui, son péno plein de sang-froid compte, indéniablement.

Gueye, lui, aurait pu jouer au football mais en fait, non, pas du tout. Fantôme, toujours à la bourre, anticipation zéro. Danger quasi permanent. Paredes, -et ça me fait mal de l’écrire-, n’a pas existé et gagne juste le droit de ne pas jouer le match aller prochain grâce au carton jaune glané probablement par frustration. Kurzawa nous a offert un pénalty mais pour Barcelone… cette phrase est louche. Comme lui. Diallo l’a littéralement effacé en le remplaçant. Diallo doit être le titulaire en attendant de voir si Bernat respire encore. Physique, vif, malin, pas complexé au moment de relancer la grenade dans les tranchées ennemies, il mérite plus de temps de jeu.

Marco a été très médiocre les premières minutes. Quelques beaux gestes. Rien d’étincelant… rien de décisif. Et dans ce genre de soirées poussives et sans désir, si Marco plonge un peu, l’espoir va pointer à pôle emploi. Draxler a joué aux espions allemands infiltrés en 1942 à Londres : silencieux, discret, invisible. Icardi, sans mouvement ni centre digne de ce nom ni passe éclairée, l’Argentin n’a servi à rien. Sauf que… grâce à sa chaussure, l’arbitre, d’abord réticent (UEFA oblige…) accorde au PSG un pénalty qui nous soulage tout de même un tantinet.  L’entrée de Di Maria a bien eu lieu. Elle n’a rien provoqué. Néant. Mauricio a coaché un poquito timide. A fait rentrer Rafinha quand ça ne servait plus à rien. Et Danilo. Qui contre un tir. Je ne me souviens de rien d’autre.

Marqui et Presko ont beaucoup subi sans faillir. Ont parfois flirté avec le sacrifice physique. Solides, quand même. Voilà. Il n’y a pas grand chose à dire de plus. Ah si ! QUART DE FINALE. Paris. Nulle part ailleurs en France. Les milliers de ploucs qui ont prié toute la soirée pour une remontada 2 sont baisés. Muets. Très frustrés. Les prophètes de malheur ont coulé ce soir. Tous. Au fond de l’océan de la jalousie. C’est une cerise sur notre gâteau européen. Ils vont maintenant croiser les doigts pour que l’on tire un Bayern ou un City en quart. Ils regarderont le match. Nous aussi. Nous aurons peur, nous espèrerons, nous vibrerons. Nous vivrons et ils en seront encore réduits à jouer les voyeurs. Ça me va tout à fait. QUART DE FINALE.

J’aimerais terminer en saluant ce supporter parisien qui a loué une chambre dans l’hôtel des catalans simplement pour déclencher l’alarme incendie pour réveiller les copines de Messi à 5h du mat. J’ai des frissons. C’est une jolie anecdote. La preuve que notre foi est folle, drôle, sans limite. PSG4LIFE


Jérôme Reijasse

Barcelone doit payer

Rien n’est oublié du 8 mars 2017.
Cette date a marqué l’histoire du club parisien du sceau de l’humiliation.
Alors mercredi, pour un huitième de finale retour que certains présentent volontiers comme un possible remake, le Paris Saint-Germain doit saisir l’occasion.
Il faut présenter la note. ET BARCELONE DEVRA PAYER.

Avant ce nouveau PSG – Barca, la Remontada est sur toutes les lèvres, bien sûr. Comment en vouloir aux médias : l’histoire est tellement dingue ! D’ailleurs, quand on y repense, elle n’aurait jamais dû se produire. C’est la fameuse stat de L’Équipe : en Ligue des Champions, quand vous aviez battu un adversaire 4 à 0 chez vous à l’aller, il était IM-POS-SIBLE de se faire éliminer ensuite. Mais impossible n’est pas Français, et encore moins Parisien, alors il a fallu faire place à l’inéluctable tragédie. Vous connaissez le film par cœur : flash-back sur les titres d’une presse qui joue à se faire peur, et qui instille le poison du doute. Gros plans sur l’arbitrage délirant, et spoil : il coûtera à Aytekin sa carrière internationale. Au ralenti, avec musique badante, le but de Cavani, le twist qui au lieu de plier le game crée les conditions de l’exploit catalan. Double retournement de situation. Et enfin, le long plan séquence, le tunnel des arrêts de jeu. Pas une passe réussie par les Rouge et Bleu en dehors des engagements après chaque but encaissé, alors travelling vers le banc de touche et l’impuissance du coach, puis on prend de la hauteur, sans cligner des yeux et là, de loin, c’est le bloc qui recule, se recroqueville, ne bouge plus… la panique des joueurs. La sidération des supporters. Le couperet. Et… Coupez.

Sauf que c’était pas du cinéma.

Le Paris Saint-Germain ne pouvait pas se faire éliminer comme ça. Il n’en avait pas le droit, il n’en avait même pas la possibilité : comment encaisser trois buts après la 88ème dans la vraie vie ? Pourtant…

Alors quand les planètes ont commencé à s’aligner de nouveau cette année, ça a bruissé en salles de rédaction. PSG – Barcelone au tirage. Tiens, tiens… Gros match aller du PSG, qui l’emporte en marquant à quatre reprises. Bis repetita. Des petites questions anodines ou presque : mais au fait, Paris joue-t-il si bien que cela ? D’ailleurs, dispose-t-il de tant de ressources que cela ? Des joueurs blessés. Un coach qui n’a pas le temps de poser son style. Un groupe bancal, aux recrutements pas toujours à la hauteur des espérances. Et là-bas, Barcelone qui se met à gagner, à renverser des situations, comme par hasard. Allez, avouez, tout y est ! La tentation est trop forte, le fruit trop appétissant : il faut saisir l’occasion, et nous le vendre ce remake : L’impossible remontada, épisode 2 (Mès que oune revanche). Certains s’en agacent : les médias français pourraient a minima éviter de savonner la planche. D’autres en tremblent : et si les consultants avaient raison ? Diallo, lui, hausse les épaules : on le fait ch… avec cette remontada. Alors, qui a raison ? Qui a tord ?

Mais qu’importe ! La seule vérité à affronter c’est que la Remontada existe. Ça fait quatre ans qu’elle pèse sur notre club, qu’elle nous pourrit la vie. « Remontada » c’est le dernier argument des meutes de supporters des clubs que l’on humilie à longueur de saison. Le point Godwin des fans du FC Procuration. On peut les battre neuf fois sur dix, Remontada. On empile les trophées comme d’autres les candidats saoudiens au rachat de leur club ? Remontada. À tous les coups l’on perd. Alors maintenant, il faut achever cette histoire.

La Remontada, c’est la victoire ignominieuse d’un club que le Paris SG a dominé sur le terrain, mais qu’un faisceau d’aides extérieures a maintenu sous respiration artificielle contre toute logique sportive, toute justice, toute morale. Ce club, c’est le Barca. Cette Remontada elle nous a coûté davantage que n’importe quel autre match de l’histoire parisienne. Quatre années à ronger notre frein, 1463 jours à encaisser en fermant nos gueules. Les joueurs ont passé. Les coaches aussi. Mais les supporters eux, sont toujours là. Alors désolé Diallo mais non, la Remontada on ne va pas te laisser la balayer d’un revers de main. Ça te fait chier qu’on t’en parle depuis décembre ? Très bien. Ça nous fait chier qu’on nous en parle depuis le 8 mars 2017. Ça nous humilie. Ça nous tue.

Alors il va falloir prendre sur soi, et assumer. Se servir de tout ça et garder la tête bien froide. Ce huitième de finale, c’est l’heure des comptes. Le Paris Saint Germain va présenter la note, et se faire rembourser.

Le match aller, le 4-1 du Camp Nou n’était rien. Les battre chez eux ne compte pas. Ou plutôt cela ne comptera que si on engrange le reste de l’addition au match retour. Autant vous dire que la facture étant salée, on aurait bien du mal à comprendre que Diallo se contente de bougonner sur le pré. Chaque contact entre deux joueurs, sera un acompte à verser en positif : il faut que les Catalans payent. Pas question de se laisser marcher dessus une fois. Il va falloir les marquer, physiquement. Chaque ballon récupéré, c’est un encaissement. Que les joueurs parisiens s’arrachent, et les arrachent s’il le faut. Chaque passe réussie, chaque minute nous rapprochant de la victoire, chaque but qu’on leur inscrira, c’est une dette qui se comble. Et vu le niveau abyssal du déficit, il va falloir que tous nos joueurs passent dans les rangs barcelonais, pour animer la collecte.

Ce PSG-là ne devra pas jouer pour prendre du plaisir. Il s’agit de régler les comptes, une bonne fois pour toutes. Le beau jeu, ce sera pour une autre fois. La construction de l’occupation du plan de terrain et toutes ces conneries, on va les laisser aux consultants et autres vendeurs de paris en ligne. Il va falloir gagner. Battre Barcelone. Les contrôler. Les étouffer. Ne pas leur laisser le moindre espoir, pas une seconde. Jusqu’à les voir quitter la pelouse tête basse, impuissants, surclassés. Que le monde du foot soit bien convaincu : nous sommes meilleurs que les Catalans. Nous méritons de les battre. Comme nous le méritions.

Cela ne nous rendra pas la victoire de 2017. Cela n’effacera pas les regrets et les larmes. Rien ne comblera la souffrance de l’injustice. Mais au moins, cela restaurera notre dignité. Une seule solution mercredi, un seul chemin : la victoire. Totale. Et que Barcelone paye.


Arno P-E

De héros à zéros

Pas d’envie. Tactiquement  sans imagination. Aucun esprit de révolte.
Il a suffit à Monaco de sortir le bus pour ramener tout le monde à la réalité.
Le spectre d’une saison blanche plane de plus en plus sur le club.


Autant la défaite de l’aller pouvait s’expliquer par un arbitrage honteux. Autant cette fois-ci rien à dire. Quand on ne fait aucun effort en pensant qu’il suffit d’aller sur la pelouse pour gagner, on ne mérite rien de mieux qu’une fessée cul nu. Comme mardi la figure de proue de la soirée est Mbappé. Aussi minable ce soir que merveilleux cinq jours plus tôt. Pas de replis défensifs, dribbles stéréotypés, mauvais choix en pagaille. Tout ce qu’on déteste chez lui on l’a eu hier soir. On joue la soixante septième minute de ce pénible match mais je sais déjà que nous allons vers notre sixième défaite de la saison en championnat. Le pire c’est que les joueurs semblent le savoir aussi. Cette défaite est clairement la pire de la saison. Outre le fait que l’on vient quasiment de dire adieu à notre titre de champion, on s’incline encore face à un « gros ». Monaco. Lyon. Marseille. Que des chocs et que des défaites. On peut ajouter Lorient (non pas comme choc, mais comme défaite), ces merlus qui nous battent et se font étriller face au Losc..

Lille qui file vers ce titre, qui semble t’il ne sera plus nôtre en fin de saison, et cela pour la troisième fois de l’ère Qatari. Autant la première année cela pouvait se comprendre, autant il y a 4 ans nous sommes tombés sur un énorme Monaco et son génie français, autant cette année nous n’aurons aucune excuse. La seule qui pouvait s’entendre était la non préparation physique du début de saison. Mais qu’on le reconnaisse ou non, Tuchel avait su limiter la casse. Son successeur pour l’instant fait pire que le teuton honni. Ce soir le manque d’intelligence tactique, et le manque de motivation ne nous permettent pas d’être optimistes pour la suite de la saison. J’ai honte d’avouer que j’ai même pensé qu’un bon Barça pouvait venir en mettre 5 ou 6 à ce PSG là le 10 mars…

Et ne me parlez pas d’effet Pochettino svp. Mentalement il n’a pas préparé les joueurs à ce match. Tactiquement il a été totalement incapable de répondre à la mise en place de Kovac. Pourquoi Verratti a t’il débuté sur le banc ? Tiens et si je mettais mon meilleur joueur sur le banc pour un match capital de ligue 1 ? Le seul capable de jouer entre les intervalles et de donner la dernière passe face à deux lignes de défenses. Mettons les autres créateurs Rafinha et Draxler avec lui au chaud et je vais faire un milieu Parades-Gueye-Herrera. Trois défensifs. Pour être bien sur de ne pas trouver les attaquants. Aussi irréel que de mettre un Danilo en défense et Marquinhos  au milieu…

Pour continuer ce voyage au bout du pessimisme, au lieu de penser à rattraper les dogues nordistes, il faut peut être commencer à regarder derrière… Notre méritoire bourreau du soir n’est qu’à deux points. Une défaite à Dijon la semaine prochaine et on peut être quatrième à onze journées de la fin… perdre chez le dernier ? Oui on en est capable. Ce PSG est capable de tout. Le PSG est fait pour la Ligue des champions et pas pour la ligue 1 avait dit Leonardo 1.0, il semble que rien n’ait changé. Notre directeur sportif qui devra bien aussi rendre des comptes un jour. Peut-être plus vite que prévu si c’est l’Europa League qui nous attend la saison prochaine… Trop de joueurs pas au niveau pour dominer l’Europe, ce n’est pas nouveau, mais pour ne pas régner sur l’hexagone c’est une vraie grosse régression. Nasser étant aux abonnés absents, Leonardo va t’il taper du poing sur la table ? Ou va-t-on médiatiquement laisser l’entraineur se démerder tout seul comme depuis des années ? Comme en 1996, la seule chose qui pourrait sauver la saison serait la victoire finale en Europe. Mais peut on raisonnablement y croire ?


J.J. Buteau
Besoin de personne Virage PSG

Besoin de personne

Jouir mardi et haïr dimanche. Paris sera toujours Paris :
illisible, imprévisible, décevant, rarement au rendez-vous.
Capable du pire que le pire.


Nous avons probablement terrassé un Barca moribond. Oui. Je m’en branle. Dans dix ans, dans mille ans, je reverrai encore ces quatre buts, la rage et l’impuissance de Piqué, la crise de nerf d’Alba, la passe inventée de Marco, le contre idéal sur le dernier pion (draxler, Icardi, Danilo, Draxler, kyky, PUTAINNNNN !!!) et le coup franc de Leandro. Cette semaine, comme d’habitude, j’ai alterné les visions. J’ai tangué entre « sur notre lancée, on va dérouiller Monaco, foutre la chiasse à Lille et Lyon et croire plus que jamais au titre de champion de France (vous savez, ce trophée qui n’intéresse pas les néo supporters…) ». Et « on va retomber dans nos travers, trottiner et perdre au Parc et replonger dans notre brouillard. »

Bingo ! L’indigence affichée hier soir est juste phénoménale. Il y avait tout. C’est à dire rien. Pas capables d’aligner trois passes, deux tirs cadrés (un record depuis l’arrivée des mécènes et leurs gazoducs !), même Navas n’y était pas. Et nous n’avons bien sûr aucune excuse. La fatigue, la décompression, les absents de marque, l’éternelle subjectivité de Buquet et sa tronche de gendarme dépressif, non, décidément, nous ne pouvons nous cacher derrière aucun arbre, aucune larme. Monaco a fait exactement ce qu’il fallait faire pour nous plier. La guerre des entraîneurs n’a pas eu lieu. Pendant que Mauricio préférait préserver Marco qui avait apparemment ressenti une gêne, et donc, assumer que ce soir, le milieu ne serait pas la clé et que cette rencontre était en somme une formalité, presque un décrassage, Kovac, lui, modifiait son système habituel, demandait aux siens de courir, presser haut. Certes, il garait un bus. Il a eu raison. Sa victoire est nette et sans bavure. Indiscutable.

Le coach teuton savait qu’en gagnant, il s’offrait une vraie chance d’aller au bout. Nous, en prenant trois points, nous enchaînions, accélérions la pression et faisions de Monaco (presque) une mouche dans le rétroviseur. Mais non !!! Bien sûr que non !!! Trop beau comme scénario. Pas assez montagne russe. Pas assez parisien ! Hier soir, c’était parfait dans la désillusion et la frustration : collectif coupé en deux et défaillances individuelles à chaque poste, aucun rythme, aucune solution, déchet technique total, aucune occasion, arbitrage sens unique, erreurs grossières et sanctions immédiates, coaching frileux. Parfait ! Les nombreux gros plans sur Neymar et Di Maria rendant la chose encore plus insoutenable. Si j’étais Mohamed Henni, ce sont vingt télés que j’explose. Au minimum. Nous n’avions pas le droit d’encore trébucher quand les choses deviennent sérieuses. Pas le droit de gâcher mardi. Ces deux matchs n’ont évidemment rien à voir, il serait stupide même de les lier mais force est de constater que nous ne parvenons que rarement à enfiler deux prestations impeccables.

La remontada n’effacera jamais le 4-0 de l’aller. Seuls nos ennemis ou les supporters parisiens trop gâtés pour être honnêtes peuvent prétendre le contraire. Mais reconnaissons tout de même qu’avec ce 0-2 lamentable, la trique est devenue une demie molle. Le PSG n’a aucune considération pour les paliers de décompression. Nouveau choc thermique. C’est usant. Il y a comme une fatalité. Je l’écris encore : Paris, c’est Sisyphe. On expie un truc. Quoi exactement ? Je ne suis qu’un fidèle. Je n’ai pas la réponse. Je ne peux que prier. Et prier encore. Que faire d’autre ? Écrire une millième fois ce qui déconne chez nous ? Tenter de trouver des solutions ? Paco m’envoie un texto. Le texto que je redoutais un peu. Le voici : « Et voila que tu te dis « mais avec cette presta le retour contre les catalans c est pas gagné ». La remontada 2. Nous y avons tous pensé au coup de sifflet final, non ? Nous ne pouvons pas insulter le football à ce point sans convoquer nos putains de fantômes, impossible. Voilà le résultat de notre performance pitoyable. Le doute, le gros rat dans nos cervelles de moineaux ! Once again !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Ça s’arrête quand ?

J’aimerais bien être dans la peau d’un supporter du Bayern juste une saison. Ressentir cette assurance qui tombe rarement dans l’arrogance. Cette capacité à coulisser à onze et à ne quasiment jamais chuter les soirs d’importance. Juste pour me reposer un peu. Souffler. Mon fils monte d’habitude se coucher après une défaite déçu, voire triste. Là, il était en colère. Simplement et purement en colère. C’était la première fois. Je lui ai rappelé nos années de sécheresse, sans trophée ni Clasico victorieux ni génie sur la pelouse. Je m’en suis encore voulu de l’avoir mis là dedans. Je m’en veux toujours dans ces moments là. Je dois pourtant avouer que tout au fond de moi, Je suis irrécupérable. Je suis un croyant. Il est trop tard je crois.

J’ai transmis le virus à mon fils. Ma femme m’en veut. Elle se trompe pourtant. Cette appartenance là, si elle se confirme, fera de Jules un passionné. Ça n’a pas de prix. Je ne lui ai jamais dit d’aimer le PSG, comme tous ces glands qui poussent leurs mômes à réussir là où ils ont échoué. Jamais. Jules a vu son père vivre intensément sa passion. Et il a voulu essayer. Je ne lui ai jamais menti. Toujours répondu franchement à toutes ses questions. Il se peut qu’il décroche un jour. Ou qu’il me tape un coming out. « Papa, j’aime plus le foot. Papa, je suis pd. » tant qu’il ne devient pas un South Winner ou un Yankee, j’accepterai et je l’aimerai. Je n’ai aucun remord.

Le PSG est une épopée hors norme. Un trip garanti. Si tu en acceptes les descentes et les gueules de bois, tu vas vivre des moments éternels mon fils. Tu vas rencontrer des gens formidables que tu n’aurais jamais connus sinon. Voir Neymar effacer la réalité, Antoine crucifier Madrid et Pedro Barthez. Tu pleureras avec Raí et explosera de joie avec Simone et Rodriguez. Tu t’approcheras du Parc, tu entendras les kops déjà en action et ton cœur adoptera un autre rythme. Celui de la conviction. Les autres pourront bien te juger, te mépriser, ne pas comprendre, cela n’aura pas la moindre importance : tu en seras. Et ce sera à toi, rien qu’à toi. Y’a bien des parents qui mettent leurs gamins dans le pognon, la propriété, la compétition ou le travail. Moi, c’est le PSG. Ça te permettra peut-être mon fils de ne pas devenir trop tôt un… adulte.

Si j’écris ces lignes, c’est évidemment par pur égoïsme. Je ne peux ni remonter le temps et refaire le match, ni arrêter d’aimer ce putain de Club incontrôlable. Et il faut que j’évacue. Pas le choix. J’aurais bien arrosé au M16 quelques pigeons mais je n’ai pas de M16… Demain, tout sera de nouveau flou, incertain, fragile. Un peu douloureux. Au cœur d’une France qui compte déjà les jours nous séparant du match retour. Tic toc, tic toc. The final coutdown. Europe. Comme Macron, le PSG aurait tout intérêt à prendre plus soin de la France. À ne pas se focaliser uniquement sur les grandes oreilles. Je vais encore bégayer mais c’est en respectant la Ligue 1 que l’Europe nous respectera. Encore faudrait-il que notre Président en soit un, de Président. Nasser est une nounou. Un impresario. Leo est toujours aux abonnés absents. Tribunes vides, silence radio, le PSG navigue loin des bassesses de ce monde. Titanic avec un gros nez rouge. Comme si de rien n’était. Ou presque. Dans ma télé, Obraniak compare le PSG à Cendrillon. Il y a de ça. Imaginez : le Barca passe et nous terminons quatrième. Derrière Monaco. Ce soir, il ne manquait que Stéphane Guy pour que le cauchemar soit complet. Dors mon fils. Rêve. Il y aura d’autres aventures. Dormez tranquilles Parisiens.

PSG4LIFE


Jérôme Reijasse
Ennemis intimes Virage PSG

Ennemis intimes

Alors que, 72 heures après notre si belle victoire, je plane encore à dix mille pieds (la phrase qui provoque direct une branlette de Tron en cabane), mon cœur chrétien ne peut s’empêcher d’avoir de la compassion pour… L’Olympique de Marseille.

Si Paris est magique, l’OM est sans aucun doute pathétique avec son propriétaire yankee, son plan Marshall de pacotille, son président Harry Potter condescendant, ses matchs atroces, son palmarès de néant, son classement risible, son effectif en carton, ses transferts hallucinogènes, son éternel employé du mois KFC et son chignon de sumo. Et ses tribunes désespérément vides. N’en jetez plus. Je devrais simplement m’en réjouir. Nos ennemis de (pas vraiment) toujours sombrent chaque jour un peu plus et cela devrait suffire à mon bonheur. Non. Je déteste cordialement les supporters sudistes. C’est entendu. La plupart de ceux qui liront ce texte également j’imagine.

L’autre jour, suite aux rumeurs récurrentes de changement de taulier phocéen, j’imaginais un OM racheté par un Saoudien, des arrivées de joueurs haut de gamme. Un OM qui pourrait enfin nous regarder droit dans les yeux. Et je n’ai pas aimé cette idée. Je ne rêve pas d’un affrontement à la loyal avec l’OM. Si on peut continuer à les démonter dix années encore, je signe des deux mains et des deux pieds (George, calme toi !). Je m’en fous de l’équité, de l’esprit sportif, de la saine concurrence. Rien à battre. Je ne suis pas là pour ça. Je hais l’OM et ça me convient. Je ne suis pas un plouc. Ma haine est romantique, enfantine, théâtrale, méchante. Je ne suis pas un hooligan. Ma haine n’exige aucun sang versé, aucune humiliation physique (à l’exception de Neymar sur Alvaro).

J’ai des amis marseillais aussi cons et exaltés que moi. J’en profite d’ailleurs pour embrasser Tania S, fervente marseillaise et qui pourtant, il y a dix ans, accepta de faire gratuitement la promotion de mon livre Parc (toujours en vente, toujours chef d’œuvre ! 13€ frais de port inclus), non pas par simple amitié. Mais parce qu’elle s’était aussi reconnue dans quelques pages, quand la passion était racontée sans mytho ni artifice. Je salue aussi IAM. Akhenaton m’a prédit notre défaite 1-3 la veille de notre déroute contre MU, avec un grand sourire. Il m’a fait porter par coursier un coffret IAM de leur nouvel album, avec une petite vanne en guise de dédicace tracée sur la pochette de la chose, au feutre, le surlendemain de la désormais effacée remontada. Et pourtant, certaines des discussions les plus drôles et les plus vibrantes que j’ai eues sur le football, c’était avec IAM.

Et ce soir, je pense à l’Olympique de Marseille. À la révolte des supporters. La descente à la Commanderie… Cette descente… on dirait les bastons terminales Boulogne/Auteuil… manque plus qu’un cadavre. C’est en tout cas un excellent moyen d’accélérer une possible revente. On excite quelques déçus sincères et puis… des images de fumis, des grillages arrachés, des flammes. C’est grave ! C’est presque la guerre civile à l’OM ! Toujours la même fumisterie. Les mêmes grosses ficelles. On nous rejoue la carte de la violence urbaine. La France a peur. Toutes ces salopes que j’ai croisées dans ma vie qui me disaient, convaincues : « Thatcher, tu peux ne pas l’aimer mais les stades sans violence, c’est grâce à elle. » Marseille le sait : si elle veut survivre à l’ultra libéralisme, si elle veut avoir une petite chance d’intégrer la future et immonde ligue fermée européenne, elle doit devenir ce centre commercial géant où des zombies déambulent entre deux hot-dogs et trois buts d’une méga star, elle doit pacifier, elle doit transformer ses supporters en clients. Elle doit tout raser.

Les petits épiciers du foot, tous ces crétins qui passent leur vie à pleurer sur les réseaux ou au comptoir sur les millions perdus sur tel ou tel transfert, me rétorqueront qu’en rasant tout, l’OM pourra enfin mettre fin au véritable trafic lié aux abonnements de ses ultras. Et assainir à tous les niveaux. Des experts-comptable les mecs… Le résultat sera évidemment le même qu’à Paris. Demain, après-demain, l’OM va connaître son plan Leproux. La morale l’emportera politiquement, médiatiquement. Et le chantier du parc d’attraction pourra débuter. Les supporters sudistes le savent peut-être déjà. Moi, quand je me souviens de ma dernière journée au Parc en tant qu’abonné, je n’oublie pas que je n’y croyais pas. Pas encore. Non. Il n’y aura pas d’aléatoire, pas d’interdiction de fumer, pas de virages sans ultras, sans fumis, sans… Passion.

Et puis, un matin, c’est là. Tu n’y peux rien. La frustration l’emporte. Et arrive alors la tristesse. Profonde. Permanente au début. La femme de ta vie qui te claque la porte au nez sans prévenir. Il ne te reste que les photos. Et tes souvenirs. La chair est morte. Désormais, ce sera ton canapé. Ta nouvelle solitude. Et il n’y a pas de machine arrière. Juste un rétroviseur un jour de pluie. C’est douloureux de ne plus aller au Parc. Aujourd’hui encore. C’est comme ça. Et je plains sincèrement les passionnés marseillais. Je me sens aujourd’hui bien-sûr proche d’eux. S’ils veulent (re)jouer dans la cour des grands, ils doivent céder une partie de leur cœur et de leur âme. Le prix est lourd. Pour les romantiques comme moi, il est presque écrasant. Mais ils n’ont pas le choix. C’est déjà presque fini. Je serais eux, je me demanderais, non sans angoisse, si un jour, je pourrais même revenir au Vélodrome en tant qu’ultra. Ils pensent que ce n’est que partie remise, que dès que le covid se sera fait la malle, hop, comme avant, en tribunes…

Certains ricaneront en me lisant. Qu’ils ricanent. Ceux qui ricanaient quand le Qatar a signé le premier chèque sont aujourd’hui H24 sur betclic et ont probablement acheté le nouveau maillot psychédélique et ignoble. Les autres, ils existent, verront de quoi je parle. On va encore me traiter de rabat-joie. De peine-à-jouir. Me dire que l’ambiance au Parc est quand même pas si naze, qu’on voit du beau foot sur la pelouse, qu’on peut enfin aller au Parc en famille et sans risque. Je l’écris sans cesse et je crois que je n’ai rien d’autre à écrire : J’ai perdu la bataille. Je le sais. Je suis, au mieux, redevenu un civil. Au pire : prisonnier de guerre à vie. il ne faut pas galvauder sa passion. Ou c’est alors la mort qui frappe à la porte. C’est abdiquer, renier une ultime fois sa part d’innocence. C’est une violence. Un serment brisé. Ce sont les choses insaisissables qui font une vie. On va exiger des ultras marseillais qu’ils deviennent des adultes responsables. Des consommateurs bien élevés. Des obéissants ou des morts. Et même si je continuerai à vous insulter à chaque Clasico, chers ennemis, je tenais à vous le dire. Je vous plains.

PSG4LIFE


Jérôme Reijasse