Humeur

De l’indigestion de saumon en environnement footballistique

Ces derniers temps, nous sommes peu enclin à l’introspection : les pétro-dollars qataris nous font tourner la tête. Pour la génération de supporters qui n’a connu que Zlatan et Neymar ou pour celle, antérieure, qui a volontairement oublié ce qu’il s’est passé, il semble utile de rappeler un épisode que je considère pertinent et structurant pour comprendre le parcours du PSG, aujourd’hui encore.

Et pour ça, il faut descendre dans le métro. C’est une sorte de cave dans laquelle habite un grand serpent mécanique (cet article a aussi été écrit pour un public d’enfants de 3 ans dans l’objectif de massifier la cible de Virage Paris). J’y ai retrouvé le souvenir d’une soirée magnifique qui explique, très partiellement certes, l’errance du PSG – errance dont il n’est pas sorti depuis, du moins pas encore, malgré les centaines de millions d’euros investis – et apporte un éclairage rétrospectif, quoique lointain, sur ces défaites lamentables contre Barcelone, Madrid et Manchester United, qui finalement explique aussi l’échec des dirigeants actuels, plutôt tennismen que footballeurs.

Ligne 13, compressé entre plusieurs viandes humaines. Heures de pointe. Élue « pire ligne du monde ». Suis nez à nez avec un contribuable lambda, membre manifeste des classes macron-compatibles, qui procédait, ce fasciste (la suite explique ce qualificatif désagréable), à une prise d’air buccale, non par le nez donc, mais par la bouche, pour assurer un des besoins fondamentaux de l’homme : respirer. Mais pourquoi donc ai-je insulté ce chaland médian ? La réponse revêt la nudité de l’évidence : parce qu’il puait de la gueule. Attention, pas comme un picolo ou une bouche mal lavée, plutôt comme quelqu’un qui a des restes de chair humaine en décomposition coincés entre les dents depuis plusieurs semaines. Réexpérimenter, même en souvenir, le miasme exhalé par son four inamical heurte mon odorat en pensée. Et là, va savoir, j’ai lié dans mon esprit cette haleine fétide, la même que celle de Jabbah le Forestier, à un repas très arrosé : une grosse tablée de bouffe qu’il aurait ingurgité, avec ses doigts, baigné de jaja râpeux, une espèce de banquet du Moyen-Age, avec des faisans rôtis, des sangliers à la broche, du saucisson d’âne et beaucoup de saumon fumé LIDL.

Suivant le fil de mes souvenirs dans des instants d’apnée obligatoires, la réduction drastique d’air m’a provoqué une hallucination : tout à coup, est apparu Emile Zola qui me tendait L’Assomoir, ouvert en deux sur les pages de description du repas gargantuesque que Nana organise chez elle, au milieu du livre. Tu ne te souviens pas, Lecteur, c’est un souvenir très enfoui, mais tu as été au collège… ou pas, il est vrai que tu es supporter de football. Ce souvenir planté, Emile a disparu et le monsieur est descendu. Seul face à ce bouquin épais, flottant dans l’espace au-dessus des passagers du métro, là, j’ai compris…

Avant d’aller plus loin, je voudrais dire que j’ai bien conscience, à ce stade, de vous avoir complètement perdu, et que plus personne ne lit ce papier… C’est pourquoi, je pourrais glisser ici, à l’aise, un lien vers un site Tor zoophile ou des insultes à la mémoire de l’Abbé Pierre, sans qu’absolument personne ne s’en aperçoive.

Nico face aux Vikings © Icon Sport

Ce dont je voudrais parler, j’y viens, c’est du PSG-Rosenborg, le 7-2. Et te dire à toi, unique lecteur survivant, insomniaque et dépressif, pourquoi ce long détour. Ma thèse est la suivante : ce soir-là, les ennuis du PSG ont commencé, des ennuis sportifs mais aussi éthiques, en suite de ce premier carton en Ligue des Champions. Et ces ennuis, si j’essaie de leur donner un début, j’espérais du même coup au fil des années leur donner une fin : la défaite magistrale contre le FC Barcelone, 6-1… le coup de grâce fatal au PSG que l’on a vu naître la nuit du 7-2. La secousse parfaite qui vient conclure le parcours ! Puis, il y a eu le 7-1 face aux Celtics ! Une victoire ! Le même nombre de buts que face à Rosenborg. Un jalon complémentaire au renouveau ou une nouvelle chute ? Les Celtics sont-ils le nouveau Rosenborg ? A-t-on troqué des Suédois pour des Écossais ? De l’aquavit pour du whisky ? Bref, est-ce à nouveau le début de la fin ? Peut-être, car il y a eu cette défaite contre Madrid… cette pathétique défaite l’année suivante, qui ne nous a pas préparé à celle contre Manchester United, où le ridicule a côtoyé le nul.

Je me rappelle Courbis, notre grand ami, dire un jour, en substance : un match c’est comme un film, si les spectateurs trouvent que les acteurs ont été bons, ils se diront que le réalisateur n’est pas trop con. Que penser des deux années Unai Emery alors que le PSG n’a jamais eu jusqu’à elles les moyens qu’il a eu ? Pour trouver une quelconque qualité à Emery, il faut être un croque-mort alsacien, ascète protestant chiant comme un dimanche pluvieux à Colmar, qui vit depuis trente ans sur une réputation éculée et rabotée comme les dents d’une octogénaire, il faut être Arsène Wenger et proposer la Coupe du monde tous les deux ans. Quant à Tuchel, tout le monde semble en être satisfait, mais je ne sais pas pourquoi. Qu’est-ce qu’il a fait Tuchel ? Rien de plus que ses prédécesseurs, voire moins avec plus. Ah si, une finale de Ligue des Champions l’année précisément où elle ne valait pas un clou car jouée sur un tour, sans public, dans le contexte d’incertitude puissant qui pèse sur la première pandemie planétaire post-mondialisation. Quant à la Pochette, il fera un petit tour puis il circulera, comme les autres avant lui. En dehors de Laurent Blanc, quel entraîneur nous a marqué, réellement, avec lequel nous avons vu une différence dans le jeu ? Qui nous a surpris ? Avec qui on s’est dit qu’il y avait quelque chose qui se passait ? Si j’avais su un jour que je défendrais Laurent Blanc…

Ce 7-2 contre Rosenborg est un des piliers sur lesquels le PSG que nous avons tous connu s’est construit. Je parle du PSG tel qu’il vit aujourd’hui, à travers ses supporters historiques, dans leur diversité, et ce peu importe ses propriétaires. Ces derniers vont et viennent, ils achètent, vendent. Le PSG est une marque, une entreprise, c’est comme ça, c’est le monde dans lequel nous vivons et que nous acceptons plus ou moins en fonction du portefeuille réel de l’actionnaire. Ces derniers temps, nous ne nous en plaignons pas. Les Qataris sont blindés et ils n’hésitent pas à sortir le « cheikhier » à feuilles d’or pour écrire plein de zéros. Oui, ce 7-2 est un des piliers sur lesquels repose aujourd’hui notre perception du PSG : un club qui n’avance pas parce que tout le monde s’y sent très à l’aise…

Laurent de Gala © Icon Sport

Ce soir-là, rappelle-toi, on a vu un Laurent Robert de gala, un Frédéric Déhu à son meilleur, un Anelka-champagne, bref, une constellation de talents organisée pour flinguer du Suédois, ces géants blonds qui nous narguent parce qu’ils ont 4% de chômage et une dette réduite. On les a pulvérisés les Vikings et ils sont rentrés chez eux la corne entre les jambes, sur leurs drakkars bouffer du saumon et faire du ski de fond. Dieu, ce que je me sens étranger au nord du monde ! Et ce soir-là rappelle toi aussi cette latence morbide, cette satisfaction d’être les meilleurs, cette absence d’humilité de joueurs qui se sont vus trop beaux. Le 7-2 nous a laissé de magnifiques souvenirs et beaucoup d’espoir. Nous étions heureux au sortir de ce match, confiants dans les capacités de notre équipe à bâtir sur les fondations de cette soirée. 7 buts ! Incroyable, non ?

Ce 7-2 était un sommet de gloire. Mais pas le genre de sommet qui entre dans la légende du PSG. Peu de gens se rappellent de ce match somme toute anecdotique, le genre de sommet qu’on pourrait plutôt assimiler à un pic sur un encéphalogramme plat. C’était un festin de but et comme lorsque l’on a trop mangé on s’endort. Le PSG s’est senti ce soir-là un potentiel pour faire mieux que d’éclater Rosenborg, il s’est imaginé un destin européen, peut-être pérenne. On connait la suite et la suite n’a pas encore pris fin. Depuis, ils dorment, repus, ils ont fait bombance. Et le recrutement de Neymar a été le jalon complémentaire et spectaculaire à cette dépense qui dure et qui dure depuis quinze ans, sans parler de l’arrivée de Messi, le radin assis sur des centaines de millions incapables de retourner à 33 ans la faveur que le Barca lui a faite de lui signer 5 ans avant le plus gros contrat de l’histoire du sport. Il terminera comme Beckham, dans le ventre des convives de Nana.


Mehdi C.

Kylian, je t’aime

Pardonne-moi d’avoir recours à ce stratagème : une lettre, laissée sur un coin de table, cela manque sans doute d’élégance, ou de courage.
Mais j’avais besoin de te parler en restant calme, d’organiser mes idées.
Besoin de conserver un semblant de dignité, aussi, pour te demander :
Kylian, mon amour, reste.


Je te revois, le jour où nous avions officialisé notre relation. Ton costume, ta jeunesse, ton sourire. Ton sourire surtout, à la réflexion. Tu sais comme il me faisait craquer… Évidemment c’est facile, mais je veux croire que tu étais heureux d’être à mes côtés, ce jour-là, pendant la conférence de presse au Parc. Non, je dois regarder la vérité en face, je le sais : tu étais heureux, et rayonnant alors qu’aujourd’hui, tu ne l’es plus. Ou plus de la même façon. Et moi je n’ai pas su voir à quel moment cette lumière s’était éteinte.

Bien sûr, on change plus vite à 20 ans qu’à mon âge, et je ne peux m’empêcher de me dire que j’aurais dû me douter, et t’écouter mieux. Me dire que cela aurait changé quelque chose. Que si j’avais été plus attentive tu ne l’aurais pas vue, ou pas de cette façon-là.

Madrid est séduisante, évidemment. Et même si bien sûr nous n’en avions jamais parlé ouvertement, je sentais qu’elle te plaisait, avant même que l’on vive ensemble. Si tu savais comme ça me fait mal d’écrire ça… Mais tu vois, je me suis promis d’être honnête, et aussi de ne te faire aucun reproche. Alors oui, Madrid est une capitale magnifique, et elle te faisait rêver, comme j’ai moi-même pu cesser de le faire, au fil des jours. Pourtant, je refuse de croire que tout est fini entre toi et moi.

Bien sûr qu’après quatre années de vie commune, on ne se voit plus de la même façon. Et bien sûr que je ne t’ai pas donné tout ce que tu voulais, lorsque nous avons débuté notre relation. Cette Ligue des Champions que l’on voulait tant. Notre ligue des Champions. On en a tellement parlé. Pourquoi est-ce qu’on n’en parle plus aujourd’hui, tous les deux ? Je ne saurais même pas dire comment le tabou s’est installé. Comme si tu avais cessé d’y croire, ou comme si ça n’était plus une raison assez forte pour te donner l’envie de rester.

Alors qu’elle, je sais, des coupes, elle en a déjà offert à ses amants, tu n’as pas besoin de me jeter ça au visage. Est-ce rassurant pour toi ? Ou excitant, au contraire ? Mais moi, au-delà de l’humiliation, j’y crois encore, à cette histoire qu’on s’était promise, pour nous deux, et tellement fort. Je crois juste que nous n’étions pas encore prêts, je crois qu’en un sens c’était trop tôt, je crois que l’an passé, et l’année d’avant, pendant le confinement, nous sommes passés si proche, toi et moi, d’accomplir ce rêve, que ça ne peut que marcher demain.

Mais surtout, j’ai tellement envie de partager ça avec toi. J’ai tellement envie que ce soit toi qui m’offres ça.

Là-bas, tu serais un après d’autres. Alors, oui, elle te traitera en star, elle te sourira, comme elle sait le faire, je ne m’inquiète pas pour toi. Mais si un jour elle t’offrait ce qui te manque tant, tu crois vraiment que ça aurait la même force qu’avec moi ? Le combientième serais-tu à partager ça avec elle ? La rejoindre, ce serait n’être qu’un de plus, et ça elle ne te le dit pas. Je refuse de croire que tu accepteras d’être le nouveau Zidane : ça c’est un destin à la Marvin Martin. Je ne peux pas imaginer que récupérer le flambeau d’un Benzema te fasse triper. Lui, tout le monde l’aura oublié dans dix ans. Ici, tu pourrais les dépasser tous. Moi je te propose d’être le premier. L’unique.

Moi je brûle encore. Moi j’ai encore envie de toi, et je sais qu’on peut toujours construire ce qui n’a jamais été construit nulle part, tous les deux. Quelque chose de plus grand, de plus beau. Quelque chose qui donne envie à des gamins de devenir le nouveau Kylian, et pas une autre meringue sur le plateau de la vieille confiserie de Castille.

On va écrire cette histoire, toi et moi, il suffit que tu le veuilles encore. Moi, je ne te demande rien d’autre. Parce que cette future joie d’accueillir dans notre foyer une première coupe, c’est avec toi que j’ai envie de la partager, plus que jamais. Nous en sommes si proches !

Je comprends que j’ai pu te donner l’impression de vouloir te contrôler, et au final de t’étouffer. Je comprends que tu n’es plus le même que lorsque nous nous sommes connus. Je comprends que tu as besoin d’être ce nouveau toi-même, un Kylian plus adulte. Je n’ai aucun problème avec ça, au contraire : je sais que je t’aimerai tout autant et même sans doute davantage une fois débarrassé de cette image de gendre idéal. Alors vas-y ! Chante, crie, hurle, sois toi-même Kylian ! Et laisse-moi chanter, crier, hurler à tes côtés. Grandis, cours, vole. Mais laisse-moi voler avec toi.

Jamais je ne t’empêcherai d’être celui que tu as envie de devenir : un champion, un leader. J’ai tellement envie de ça pour toi, pour nous. Kylian, je t’aime. Je ne te supplierai pas. Reste.

Carrément méchant, jamais content

« Ah vous les supporters du PSG vous n’êtes jamais contents » me lança un jour dans un sourire Denis Chaumier alors directeur de la rédaction de France Football.
Un peu plus de 10 ans plus tard cette phrase est plus vraie que jamais.

Pourtant en 10 ans, que n’avons nous vécu comme grands moments ! Et complètement inimaginables à ce moment là !
A l’époque nos gardiens s’appelaient Coupet et Edel, nos stars Giuly, Makélélé et Nenê. Quelques mois plus tôt, l’OM venait d’être champion et s’était imposé logiquement au Parc, un dramatique soir de 28 février. La mort venait de frapper devant la tribune Auteuil. Rien ne serait plus jamais pareil. Les abonnements supprimés, le Parc karcherisé, certes les résultats sportifs n’étaient pas trop mal (4ème du championnat), mais difficile pourtant d’être « content »…

Dix ans plus tard le PSG est pour certains LE favori de la ligue de champions. Le meilleur joueur du siècle est chez nous et il vient de signer un doublé contre Leipzig en phase de poule de LDC, bien aidé en cela par, à mon sens, le meilleur joueur du monde actuellement et cela pour au moins 10 ans. Nos gardiens s’appellent Navas et Donnarumma. Premier de notre groupe à mi-parcours. Premier en championnat avec 9 victoires en 10 matchs. Et pourtant…

Pourtant qu’est ce que j’entends ? « on n’a pas de fond de jeu », certes je suis assez d’accord, « il faut virer l’entraîneur », là je ne suis plus d’accord. Ce sont les mêmes que ceux qui voulaient virer Tuchel il y a un an, comme il fallait virer Emery, Blanc, Ancelotti…Et qui voulaient garder Kombouaré… Je ne fais pas partie de la Team Poche comme l’ami Arno-P-E (mais pourquoi P-E ? Le saurons-nous un jour ?) mais le virer n’aurait aucun sens. Même si je ne comprends pas tous ses choix, laissons le finir la saison. A minima. Bien sûr on peut me parler de Chelsea qui a changé d’entraîneur en cours de route les 2 fois où il gagne la LDC… Il y a des exceptions à toutes les règles. Mais la stabilité pour gagner en foot reste quand même la norme. Oui il faut du temps pour construire un collectif, espérons que nos dirigeants finissent par le comprendre et arrêtent de tout chambouler au gré du vent mauvais, de leurs humeurs pas vraiment monotones. Ah les réseaux asociaux, nouveau fléau à qui l’on donne bien trop d’importance.

Il y en aura toujours pour critiquer

Voilà qui nous amène à l’affaire du poison nommé Wanda. Étalage sentimental sur la voie publique, résultat, le PSG se retrouve sans avant-centre avant un match capital de LDC. Faut il en rire ou en pleurer ? Si l’on en croit les nombreuses langues de vipères cela n’est pas grave puisque le gominé serait complètement nul. Encore une fois ce sont les mêmes je pense qui crachaient sur Cavani… Icardi est un 9, un vrai. Celui qui dans la surface peut se rater une fois, voire deux. Mais jamais trois. Icardi cette saison c’est 5 titularisation pour 3 buts. Bien sur ce n est pas lui qui va revenir défendre comme Cavani. Tiens, c’est drôle on reprochait à Cavani de revenir défendre, aujourd’hui on reproche à Icardi de ne pas le faire… Vous avez dit jamais contents ?

Depuis mardi Mbappé et Messi ont fait taire tous les commentaires imbéciles les concernant, au moins jusqu’à aujourd’hui. Par contre le troisième larron lui n’échappe pas à la crucifixion de ces « supporters ». On parle ici du numéro 10 du Brésil, born to be a star. Il faut reconnaître que son début de saison est dans la lignée de la fin de la précédente. C’est à dire décevante et insuffisante. Oui c’est vrai il a perdu son instinct de tueur, il a plus de mal à effacer ses adversaires et à faire la différence, oui c’est vrai. Mais Neymar reste le Ney. Un joueur parfois agaçant mais qui peut vous faire gagner un match à tout moment. Comme Ronaldinho en son temps. Espérons que cette semaine entre deux bouteilles au Pachacha club Ronnie ait pu lui glisser deux mots sur comment humilier les marseillais au vélodrome.

Concernant la LDC certains s’amusent par rage, dépit, désespoir, et jalousie à dire que le PSG ne l’a pas gagnée en 10 ans, que le projet du Qatar serait donc un échec. Il est intéressant de voir que sur les 10 dernières années, seuls 5 clubs ont gagné la LDC… Selon leur logique tous les autres clubs sont donc des nuls. Bref, il y a eu, il y a et il y en aura toujours pour critiquer, que ce soit par bêtise, envie, ou juste par habitude, arrêtons de leur donner trop d’importance, ils ne le méritent vraiment pas. L’indifférence sera toujours plus forte que la bêtise et la haine.

L’indifférence voilà un autre symptôme dont certains supporters parisiens sont atteints. Là c’est plus grave. Certains éprouvent une lassitude devant nos matches. N’arrivent plus à s’enflammer comme avant. « La fauve passion va sonnant l’oliphant » écrit Paulo. Non pas Le Guen, Verlaine. Cela peut s’expliquer à priori par le fait que gavés de titres (mais jamais rassasiés pour ma part) ces supporters ne s’intéressent plus qu’à la LDC. A partir des quarts. Bien sur il est vrai que les poules n’ont pas grand intérêt, bien sûr le championnat peut paraître fade par moment. Mais ce qui rend les grands moments si mémorables c’est leur rareté. Voir le temps de l’attente. A ceux là je dis, si dimanche soir vers 20H55, le cœur ne bat pas plus vite, si la bave aux lèvres ne vient pas, si l’envie de vomir votre haine de l’OM n’est plus là, alors il sera temps effectivement de vous inquiéter. Et comme écrivait Paulo (non pas César, mais encore Verlaine) à peu de choses près : « Comme les bons époux d’il n’y a pas longtemps, 
Quand l’un et l’autre d’être heureux étaient contents, 
Qui vivaient, sans le trop chanter, allez le PSG ! »


J.J. Buteau
mauro et wanda virage PSG

En haute fidelité

Les frasques du duo Icardi ont défrayé la chronique ces derniers jours.
De commentaires amusés en brèves mode faux-cul, les médias putaclic auront rarement tenu à si bien mériter leur nom. Il fallait donc réagir, et rétablir la vérité :
le PSG sort grandi de cette histoire.

Pour ceux qui ont raté la dernière semaine de la télénovela « Amour, Gloire et PSG », voici un petit résumé des épisodes précédents : Depuis des années, Wanda aime Mauro d’un amour plus brûlant que le soleil de la Patagonie, qui est déjà hyper brûlant. En retour, Mauro aime Wanda lui-t-aussi mais… Mais la chair est faible, hélas. Et comme le poète, Mauro a lu tous les livres. Alors que s’est-il passé au juste entre le buteur au corps tatoué, lui pour qui après tout « la mettre au fond » est plus qu’un métier mais une passion, et la trop sulfureuse pour être pas sulfureuse China Suarez ? L’histoire et les médias people ne le disent pas. Bref, après tout peu-t-importe, Wanda et Mauro connaissent une crise conjugale dont ils publient eux-mêmes en live les multiples rebondissements sur Insta, c’est passionnant, le buteur a déjà raté deux matches et c’est peut-être un détail pour vous mais il parait que dimanche il y a un petit OM-PSG qui se profile, et ça pour les supp du PSG ça veut quand-même dire beaucoup.

Alors que penser de tout ça ? Tout d’abord soyons clairs : ce n’est pas le rôle d’un média de sport comme Virage de s’abaisser à relayer les problèmes familiaux d’un joueur. Et pourtant vous lisez ce texte. Pourquoi ? Pas tellement parce que les affres de nos tourtereaux amateurs de bonne chère et de chair bonne ont des conséquences sportives, mais bien davantage parce qu’il y va aussi et surtout de l’honneur du PSG.

Commençons par le sportif, et donc par le cas Wanda. Pour bien comprendre l’importance de l’épouse dans ce raisonnement, il faut rappeler que Madame Nara a presque davantage de casquettes professionnelles que de couvre-chef dans son dressing : influenceuse, femme de médias, chroniqueuse télé, elle est aussi et surtout l’agent de son joueur de mari, eh oui. Une séparation de corps équivaudrait donc inéluctablement à une renégociation du contrat de l’ex Napolitain.

De plus, les aller-retours de Mauro pour tenter de repêcher son beau poisson lui ayant coûté une certaine énergie, ce dernier a déjà raté deux rencontres : face à Angers et Leipzig. D’où les remarques acerbes lues ici ou là concernant un club une nouvelle fois incapable de se faire respecter, un joueur qui cracherait sur son contrat ou même qui nuirait sportivement à son équipe. Bref c’est la honte, le Paris SG n’est pas une Institution ma bonne dame (institution avec un granti), et c’est pas à Madrid, Munich, ou Manchester qu’on verrait ça, rayer la mention inutile en fonction de vos propres lacunes mémorielles.

La vérité c’est que Wanda agent, cinq jours de Mauro absent, on s’en fout. La vérité c’est que ces propos sont indignes et que la seule institution qui sort grandie de cette affaire, c’est bien le PSG. Et la vérité, enfin, c’est que les Rouge et Bleu vont peut-être même y gagner, sportivement.

Oui nos amants maudits ont exposé leur vie privée aux yeux de tous. Il y avait d’ailleurs quelque chose d’assez gênant à en suivre chaque misérable étape. Mais ce n’est pas parce qu’ils sont plus riches, plus connus, plus exposés, ce n’est même pas parce qu’ils ont choisi tout cela qu’il faut occulter la réalité : derrière ce battage, il y a des êtres humains. Que Wanda Icardi mette en avant sa plastique, qu’elle aborde volontiers ses relations intimes dans les médias, c’est son choix. En quoi cela autorise-t-il quiconque de nier le fait qu’elle puisse souffrir comme on souffre tous dans une crise conjugale ? Et Mauro ? Qu’il ait sexé, sextoté, ou juste fait le beau auprès d’une donzelle mais peu importe ! Il a une femme, dont il a vu la douleur, et ça l’a dévasté. Il a des enfants dont on peine à imaginer ce qu’ils ont pu comprendre et ressentir de cette épreuve, depuis des jours, il a une famille qui explose sous ses yeux, il vit la pire expérience possible et on lui reproche de ne pas avoir la tête au football ?

Mais oui c’est son travail. Oui c’est ce pourquoi il est payé, et très très très très bien payé même. Et alors ? Ceux qui ont vécu la possibilité de se voir retirer leurs enfants ne peuvent pas être amnésiques au point de nier que dans ce cas-là, effectivement on prend le premier avion pour Milan. Et on poste des photos débiles. Et on est misérable, et on se déteste. Et on s’en fout. Star ou pas.

Alors lui reprocher de ne pas avoir trouvé la conscience professionnelle d’aller se coller sur le banc face à Angers ou je ne sais quel club teuton, c’est lamentable. Heureusement que le PSG a su s’élever au-dessus de ça. Heureusement que les dirigeants parisiens ont su accompagner leur joueur, parce eux n’ont pas oublié que Mauro Icardi est un être humain. Un membre de la famille Rouge et Bleu. Et qu’il méritait le respect.

Ils ont fait ce qu’il fallait pour l’aider et il faut en être fier.

Peut-être que dimanche, face à Marseille, Icardi ne pourra pas encore revenir sur le terrain. Derrière les publications Insta de câlins mielleux, les mains avec ou sans alliance, les hashtags « je t’aime d’amour », les suppressions de comptes et toute cette partie émergée d’un iceberg glauquissime, il faut imaginer les tensions, la violence d’une rupture, le manque de sommeil. Les engueulades et la peur et les pleurs. Les enfants, la famille, et la douleur, partout. Et que ce soit de sa « faute » ou pas ne change rien à l’affaire. Il ne faut souhaiter à personne, responsable ou pas, de vivre de tels moments. Et de les faire vivre à ses gosses.

En revanche, si dimanche, le buteur argentin pouvait revenir, alors on peut parier qu’il aura à cœur de rendre au PSG ce qu’il lui a donné. Même s’il s’agit d’une poignée de minutes, pour Icardi retrouver la pelouse sous les couleurs d’un club qui lui aurait permis de sauver sa famille aura une très forte signification. Pouvoir de nouveau jouer, juste jouer, se vider la tête, et laisser à d’autres le soin de s’intéresser au fait qu’il se vide ou non une partie plus irriguée de son anatomie…

Dans cette affaire dont les rebondissements auront agacé tous les acteurs du monde parisien, et dont on se serait vraiment bien passés, le club de la Capitale s’est peut-être bien trouvé un buteur qui lui sera redevable à jamais. Et ça, au-delà de la classe du comportement de l’institution parisienne, ça peut changer beaucoup de choses dans un club.


Arno P-E
La Team Pochettino Virage PSG

La Team Poche

Depuis janvier, Mauricio Pochettino a pris les rênes du club Parisien.
Certains supporters dénoncent une trop faible empreinte laissée par le coach argentin. Arno P-E, au contraire pense que son influence gagne le PSG.
Et vous, êtes-vous Team Poche ?

Que celui qui, après une défaite, n’a jamais invoqué le fameux « je vous l’avais bien dit… », nous jette son premier Adidas Tango à la tête. Quoi de plus normal que d’anticiper le pire, afin de ne pas risquer d’être déçu, en cas d’échec ? C’est humain après tout, ce mécanisme de protection. Je vous l’avais bien dit, que le fond de jeu du PSG n’était pas si bon. Je vous l’avais bien dit, qu’il fallait faire jouer un autre joueur, une autre tactique, un autre match. Je vous avais tout bien dit, depuis le début… Et qu’importe si le PSG accumule les bons résultats, un jour le PSG perdra un match, et ce jour-là je finirai par avoir raison d’avoir hurlé à la défaite, jour après jour… Alors oui, en ce jour noir nous serons tous malheureux, nous supporters du PSG, mais moi au moins j’aurai pour abri l’égoïste satisfaction du « je vous l’avais bien dit ».

Quel dommage ! Combien de soirées passées à se focaliser uniquement sur ce qui n’allait pas, après chacune des huit victoires en L1, après City, juste pour préparer ce triste « je vous l’avais bien dit ». Tout cela est si peu « Team Poche » ! 

Mais alors d’où vient ce nom : « Team Poche » ? Et que recouvre-t-il au juste ? Contrairement à ce que l’on pourrait laisser penser, la Team Poche (à prononcer Potché, évidemment), n’est pas un groupe organisé. Il s’agit plutôt d’un courant de pensée. Un mode de vie, adopté en référence à Mauricio Pochettino (à prononcer Potchét-tiiino, du coup), dont le flegme légendaire a marqué les terrains au début des années 2000, et les bancs de touche ensuite. Pour vous aider à mieux comprendre cette philosophie, on peut évoquer les trois piliers sur lesquels elle repose.

1.NE PAS S’INTERDIRE LE BONHEUR

Le football n’est pas patinage artistique. Il n’y a ni note technique pour une passe, ni éléments imposés en contre pressing. Alors pourquoi bouder son plaisir après une petite victoire, même un peu bancale ? On vous parlera de statut à faire respecter, on vous expliquera que le PSG se doit de produire du « beau jeu »™, que c’est notre identité… Meilleur moyen de se rendre malheureux, ça ! 

La quête du beau jeu n’est qu’une chimère. Vivre le PSG en mode « Team Poche », au contraire, c’est savourer chaque succès comme une friandise. Prendre la joie là où elle est : toutes les victoires sont bonnes, même, voire surtout celles obtenues par ce petit but bien sale qui vient crucifier votre adversaire dans les arrêts de jeu, après un match compliqué (spéciale dédicace à tonton Jean-Michel). Pourquoi s’interdire de jubiler après de tels combats ?

Cet état d’esprit de guerriers, ces coïncidences qui font que la pièce bascule du bon côté, Mauricio Pochettino n’y est sans doute pas pour rien. Les matches gagnés dans les ultimes secondes – imparfaits mais forts en cœur, en émotions – ils sont clairement « Team Poche ». Il s’agit de les apprécier à leur juste valeur. Quel que soit l’adversaire, toujours savourer. Parce que l’important n’est jamais l’équipe qui affronte le PSG… Battre Marseille, Metz, Munich, peu importe. De toutes façons sur le papier Paris est au-dessus, alors toute victoire sera belle.

2.GAGNER LE PROCHAIN MATCH

Mauricio Pochettino le répète à l’envie dans ses conférences de presse, l’important est de gagner le prochain match. Normal que la Team Poche en fasse, elle aussi, son crédo. 

Parce que le PSG a pour objectif avoué de remporter la Ligue des Champions, il est tentant de juger ses prestations en se projetant déjà sur ce qu’il faudra apporter en huitièmes ou quarts de LDC. En mode « si on joue comme ça en mars, ou face à Chelsea, on sera mal barrés ». Quelle inutile perte d’énergie ! On n’est pas en mars, donc relaxez-vous : inutile de chercher si loin des sources de stress, les quotidiennes des médias de sport s’en chargent déjà pour vous. Et puis surtout, quel manque d’ambition…

Intégrer le fait que l’important est toujours de gagner le prochain match, c’est un vrai changement de mentalité : les rencontres face aux équipes de fin fond de Ligue 1 deviennent aussi importantes que celles face à Marseille (d’ailleurs il arrive que l’un n’empêche pas l’autre). Chaque partie devient cruciale, quel que soit l’adversaire, quels que soient nos joueurs titularisés. Chaque partie devient l’occasion unique de tout gagner. TOUT ! Pour qui veut gagner le prochain match, il n’y a plus alors de composition bis, ni de titulaires à faire tourner. Le PSG en mode Poche joue à fond, tout le temps, pour gagner. Comme ses supporters qui sont présents partout, au top, pour toujours s’imposer. 

Cette grinta, elle commande de se focaliser uniquement sur le prochain match. Encore et encore. Être Team Poche c’est se forcer à jouir du luxe de ne pas s’éparpiller au-delà de la rencontre d’après, pour être dessus à 100%. Au coach seul de voir plus loin, d’anticiper. 

3.POCHE SAIT

Chacun à sa place. L’entraîneur entraîne, les joueurs jouent, les supporters supportent, et Pochettino sait.

Quand Tuchel était fragilisé il y a tout juste un an, beaucoup de supporters en appelaient au recrutement de Mauricio Pochettino. Un ancien du club, défenseur calme mais déterminé, élégant mais rugueux, meneur d’hommes mais sans compromis.

Aujourd’hui, penser « Team Poche » c’est admettre que ces qualités, Pochettino les possède plus que jamais. L’homme est au PSG, et il est cet ancien capitaine irréprochable, devenu coach au service de l’institution Paris Saint-Germain. Il est toujours ce leader pondéré, presque taiseux lorsque les questions ne concernent pas le jeu, et capable de se livrer entièrement quand on a gagné sa confiance. Il est surtout cet entraîneur, seul au monde, à avoir réussi à sortir Messi, Neymar et Mbappé sans écorner son autorité. 

Le peuple Rouge et Bleu a si longtemps appelé de ses vœux un homme capable de montrer qu’aucun joueur n’est supérieur au club, que lorsqu’il en a un sous les yeux, il refuse d’y croire. Et pourtant, au milieu du bouillonnement médiatique, au milieu des cris effarouchés de fans inquiets de voir une star risquer de bouder, Pochettino reste debout devant son banc comme il restait dressé au milieu de sa défense. Et désormais Paris peut compter sur deux gardiens top niveau, prêts au combat.

Être « Team Poche » c’est accepter que chacun soit dans son rôle. Si le coach dit au sextuple Ballon d’or de sortir, il sort, et il peut même faire la moue, pas de soucis. Pas d’inquiétude. Le PSG est au-dessus. Si un jeune champion du monde doit partir ronchonner sur le banc, il part… et les ronchonnements seront traités en privé, calmement, mais très précisément. Ayez confiance. Pochettino sait comment on protège le club. Et face à City, le PSG a pu compter sur un Messi préservé, capable de marquer à la 75e, sur une passe d’un Mbappé au service du collectif. Poche savait.

Penser « Team Poche », pour un supporter, c’est accepter de ne pas tout maîtriser. De ne même pas tout savoir. Si le coach veut se taire en interview d’avant-match, où est le problème : c’est aux joueurs qu’il doit des explications. C’est même accepter de ne pas tout comprendre. Chacun à sa place.

Désormais, la saison est lancée. Le PSG se met doucement en ordre de marche. Rien n’est facile et la route sera longue. Alors plus question de revenir en arrière, de vouloir encore changer ci ou ça, comme on l’a déjà fait dix fois. Non, il faut être plus radical, tenter autre chose. Expérimenter la fidélité dans la joie. Fidélité à un club, à ses couleurs, et fidélité à son coach. Jusqu’au bout et en toute conscience. Voilà qui sera « Team Poche ».


Arno P-E

2011-2021 : Paris Saint-Germain FC, problème d’identité

Comme d’habitude dans la nature humaine, il faut attendre que la goutte fasse déborder le vase pour agir. Cette semaine a vu surgir une nouvelle polémique
chez les supporters du PSG : le club a pris la décision de ne plus passer Phil Collins
au Parc des Princes. Les dirigeants avaient pourtant rassurés les supporters quelques semaines plus tôt qu’une erreur humaine était la cause de cette polémique.
Ce passage musical, alors en place depuis 1992, divise les supporters
et relance ainsi le débat sur l’identité du club.

Fabien Allègre, directeur de la diversification du club (drôle de fonction selon So Foot) parle d’une évolution normale, à l’image du maillot : « On est tout autant capable de mettre en lumière des grandes marques internationales, de jeunes talents dans l’art ou la mode, que de participer à l’expression des talents musicaux du Grand Paris. »
Mais pourquoi vouloir mettre fin à près de 30 ans d’habitude, pour mettre en avant certains artistes parisiens ?

Je reçu alors, comme beaucoup d’autres, cette pétition en ligne pour annuler la volonté du club et préserver le fameux « who said I would ». Belle initiative, d’autant plus que cette dernière a l’air de faire effet *. Mais n’est-il pas un peu tard pour se soucier de l’identité de notre club ? Limite hypocrite quand on regarde les 10 dernières années de QSI à la tête du club. Toucher à une habitude vieille de 30 ans (pour un club de 50 ans d’âge) revient à toucher à l’identité, dont tous les supporters y sont naturellement attachés. Il en devrait donc être de même pour les sujets du type logo, le maillot et ses couleurs, le camp des loges, les joueurs, les tribunes etc …

En 2011, le supporter parisien n’a alors plus le choix que d’accepter cette révolution Qatari. Certains l’accepteront moins rapidement que d’autres, certains ne l’accepteront même pas du tout. La division apparaît dès ce moment. D’abord chez les supporters les plus fidèles ayant acceptés de continuer à venir supporter leur club de cœur tout en s’opposant à la charte TousPSG, le placement aléatoire en tribune et la dissolutions des groupes de supporters en tribunes populaires. Cependant sur le plan structurel du club, le supporter va graduellement subir et accepter les changements.

PSG est entré dans une nouvelle dimension. Il veut rivaliser avec les grandes institutions du football. Pour cela il doit suivre un modèle économique de qualité, créer une vraie marque de luxe et être au premier plan du monde du football. Si on veut voir PSG triompher, offrir une vraie gamme de « football spectacle » au peuple parisien, alors il doit rattraper son retard et imposer un mode financier, marketing & communication comme une réelle entreprise. Le supporter voulant voir son club affronter les gros cadors européens est donc prêt à tout accepter :
– La modification du logo : ce n’est pas si grave, il a déjà été changé plusieurs fois.
– La restructure des tribunes du Parc des Princes : c’était trop chaotique en coursives, une carte tous PSG et des sièges colorés pour représenter la Tour Eiffel n’a jamais tué personne.
– Les maillots marketing : ce n’est pas si grave, ces couleurs ayant déjà été souillés plusieurs fois dans les années 2000….
– Le Camp des Loge(s) renommée Centre Ooredoo : il s’agit juste d’un Naming pour le centre d’entraînement auquel je ne vais jamais. Il rapportera de l’argent et ce n’est pas comme s’il touchait le Parc. Son déménagement de St-Germain-en-Laye à Poissy offrira un lieu digne d’une équipe jouant la LDC chaque année.
– Les joueurs : on ne gagne pas une course avec une Renault française mais avec des Ferraris italiennes.

Chacune de ces petites nouveautés ne constitue pas de révolution en terme de changement, d’autant plus qu’elles rejoignent la normalité du monde marketing footballistique des grands clubs, mais elles peuvent pousser au débat dans leur ensemble (ci-présent).

Ce supporter amoureux de son club va doucement renoncer à ses convictions et son passé, convaincu que l’évolution du football moderne a fermé la porte à tout espoir de revoir un jour Gueugnon en finale de coupe. Il faut vivre avec son temps et accepter de payer 500€ pour un abonnement en virage. Les logos, maillots, Namings font partis de l’ère moderne. PSG recrute à nouveau des joueurs clés, même si ces stars ne sont plus achetées à Brest, Monaco, Benfica, Gremio ou Bordeaux. Nous remportons enfin le titre de champions de France, mais ce dernier ne fait plus effet car il n’a aucun mérite au vu de l’attente extrêmement importante autour du club avec son statut de méga favoris. Les petits frissons restants à se mettre sous la peau sont maintenant en Ligue des Champions.

Mais quand on y pense ….

Ni l’AS Monaco, ni Leicester City FC n’ont eu besoin de ces changements pour gagner leur titre de champion respectif et faire un super parcours européen. En dix ans, combien de frissons réels avons nous vécus en coupe d’Europe ? Pas beaucoup comparé aux réelles déceptions. D’ailleurs on parlait déjà d’identité et d’institution bafouée lorsque Serge Aurier était titulaire dans le 5-3-2 de Blanc après l’avoir insulté de « fiotte ». On en parlait aussi quand Ibrahimovic prônait que ce club n’avait pas d’histoire avant lui. Neymar avait aussi avoué « ne pas être heureux à Paris » sans parler des ses fêtes à gogo, ses carnavals, ses jeux, sa volonté constante de vouloir rejoindre Barcelone.

Alors que faire, quoi penser, qui a raison, qui a tord ? Voici mon avis :

Il ne faut pas oublier que PSG est une vitrine du Qatar, et lui a permis de mieux s’imposer sur la scène française et parisienne : immobilier, hôtellerie, luxe et maintenant sport. Ils ont fait du PSG leur marque à eux, à leur sauce, pour être au devant de la scène médiatique pendant la grande compétition européenne avant de recevoir le mondial 2022. Ce dernier est d’ailleurs bien insolite et scandaleux au vu du lieu géographique désertique sans stades, des conditions météorologiques, de la culture footballistique inexistante, des différentes enquêtes judiciaires ou même des différents rendez-vous à discours litigieux en 2010 entre l’Emir, M. Platini et M. Sarkozy.

Que reste-t-il de l’identité du club ? Ce qu’il reste est Le Parc des Princes.
QSI est en train de forger une nouvelle identité du club, laissant derrière elle celle que l’on se doit de défendre. Comment réagiraient les supporters si PSG décidait de construire son propre stade à l’image de certains autres clubs européens ? Comment réagiraient-ils si l’antre légendaire devait être renommée PARC ALL ACCOR ARENA ? Combien d’entre eux auraient suivi la hype si le club parisien avait rejoint le projet de la Superleague ?
Plus beaucoup selon moi.

Je pense que la vraie question à se poser est : quel est le but d’un club de football ? Quelle est sa raison d’exister ? Aucun(e). Justement le but unique d’un club de football est d’exister pour représenter sa ville. Il existe via le sport, le football, son histoire, son institution, ses valeurs, son stade, son maillot et son emblème. C’est seulement après que les championnats et tournois vont naturellement le mettre en compétition avec les autres clubs. Le plus fort remportera la coupe, mais il ne devrait pas exister uniquement par rapport à son palmarès ni aux trophées à gagner (contrairement aux objectifs du joueur).
QSI avait déjà amputé une partie de l’identité du club en affirmant être venu à Paris pour gagner le plus grand trophée européen. Cependant on ne reprend pas un club de football pour gagner la Ligue des Champions mais pour subsister, même si elle fait rêver tous les clubs. Il faut certes avoir des ambitions et des objectifs pour pouvoir apporter le prestige. L’argent fait partie du football, mais en investissant énormément chaque année pour gagner cette coupe, QSI se ridiculise à chaque élimination. PSG subi un revers à chaque fois qu’il ne remporte pas une compétition, et chaque défaite de championnat sonne comme une alerte maximale puisqu’elle semble impossible à la base. Il ne faut pas oublier que la défaite fait parti du jeu, et que l’on peu perdre avec dignité quand on rencontre plus fort que soit, ou quand la stratégie adverse était simplement meilleure.

J’ai arrêté de suivre PSG lorsque le premier titre de l’ère Qatari de 2013 ne m’a fait ni chaud ni froid et que celui perdu en 2012 me paraissait amplement mérité au MHFC. Ça s’est fait naturellement, et il m’a fallu plusieurs années pour comprendre pourquoi. Chaque supporter est libre de supporter le PSG qu’il voudra, mais l’identité d’un club est primordiale et le sujet Phil Collins en est l’exemple parfait. Je ne me reconnaissais simplement plus dans ce club ni dans ce football moderne dont le PSG est toujours la parfaite représentation.

Bien que la vente du club était urgente, je pense qu’il est important d’essayer de préserver les signes d’identités cités plus haut. Un riche Football Club peut très bien exister au sens traditionnel et proposer un beau football.
Milan AC, Liverpool FC, Chelsea FC, Manchester United, Juventus, Real de Madrid, Barcelone FC ou Bayern Munich ne sont pas des grands clubs parce qu’ils ont gagnés des coupes européennes, mais parce qu’ils ont montrés au monde entier un football de qualité sur la durée avec des joueurs légendaires qui avaient le sens de la combativité, de l’engagement et de la Grinta. Elles sont devenues des institutions et imposent le respect car elles ont su représenter leur peuple et leur ville dans la durée en répondant toujours présents en première division ou en coupe d’Europe tout comme Malmö, Saint-Etienne, Glasgow Celtic & Rangers, Dortmund, Ajax Amsterdam, Anderlecht, Everton, Fiorentina etc …

Paris n’est pas une ville de football mais PSG a justement donné une identité footballistique aux amoureux du ballon de la capitale. La date de fondation de 1970 nous rappelle que ce club n’a pas eu besoin d’exister avant, mais cette création récente impose un fort attachement car elle est contemporaine. Certains d’entre vous ont vécu sa création, son premier maillot rouge avec son premier logo, les premiers entraînements à Saint-Germain-en-Laye. Puis l’identité s’est forgé avec la montée en première division, le Parc des Princes, les premiers grands joueurs, les premiers trophées remportés contre les grands de France. On parle encore de PSG version Qatari mais ne parlait pas de « version Canal Plus » avec le maillot Hechter, les épopées européennes, les coupes, le titre et les magiciens sur le terrain. Les années 2000 sont décevantes sportivement mais ont continué à renforcer cette identité du club : Les fans de Ronaldinho, l’arrivée de Pauleta, ces huit victoires plus la coupe de France contre l’OM, ces deux saisons à jouer la relégation, la qualification contre Twente …

Paris Saint-Germain FC a raison de suivre l’évolution du football pour subsister, rivaliser avec les grandes écuries et rêver plus grand. Mais a-t-il raison de toujours vouloir aller plus loin dans sa démarche business ? Avec autant d’argent investit, ne pourrait-on pas jouer avec notre maillot Hechter domicile & extérieur chaque année, et laisser les maillots Third et Fourth au marketing ?
Est-il indispensable de vouloir changer la bande son de Phil Collins pour faire de la pub à d’autres artistes ?
Vaut-il vraiment la peine d’agrandir le Parc des Princes à 60 000 places ?

En bref, l’association des valeurs traditionnelles et de la stratégie marketing moderne est-elle vraiment incompatible ?

Avis de supporter : Ce PSG ne sera pas pris au sérieux tant que l’identité et le sens de l’institution ne seront pas respectés par les joueurs, staff & dirigeants. Il est du devoir de tout club de football professionnel de l’imposer et de le rappeler quand il est nécessaire.

* Boutade :
Depuis l’écrit de ce texte, le PSG est revenu sur sa décision via le tweet suivant :
« Devant l’émotion suscitée par le changement de musique d’entrée des joueurs, Phil Collins revient au Parc dimanche. En Parallèle, les échanges se poursuivent avec de nombreux artistes pour renforcer notre identité avec une sonorité ambitieuse, contemporaine et parisienne. »

Devons nous craindre par cette volonté de renforcer la nouvelle identité Qatari, l’ouverture du conservatoire Paris Saint-Germain Symphonic Orchestra, avec des cours de solfège pour la modique somme de 3,500€ à l’année (billet offerts pour le Parc en tribune kids à hauteur des huitièmes de finale de Coupe des Yvelines catégorie poussins). Ça fait rêver !


Etienne Basso

C’est peut être un détail pour vous…

Rappel des faits. 14 aout 2021. PSG – Strasbourg. Depuis le 29 février 2020 et un amusant PSG-Dijon, nous attendions tous ce moment. Un 29 février… déjà c’était louche… Mais qui aurait pu prévoir que nous allions devoir attendre 532 jours avant que le Parc ne retrouve enfin son public, ou l’inverse.  Qui aurait pu prévoir que le PSG ne débute pas cette saison dans la peau du champion ?

Qui aurait pu prévoir que le plus grand joueur de tous les temps soit présenté au public ce jour-là ? Qui aurait pu penser que quelqu’un puisse un jour avoir l’idée de mettre dans un carton à la cave, la musique d’entrée qui accompagne les joueurs depuis des décennies ? 

Perdre le titre à la suite d’une préparation tronquée ? Allez ! Je veux bien y croire. Messi au PSG ? pfff j’ai tu mal à y croire, mais bon pourquoi pas. Envoyer Phil Collins et son « Who said I would » dans la naphtaline ? Non ça je n’y crois pas, c’est impossible. Il faudrait vraiment que le club se renie. Et qui pourrait avoir une idée aussi stupide ? Impossible.

Revenons à ce match de reprise dans tous les sens du terme, le Parc est plein, tout le monde est euphorique, les joueurs rentrent sur la pelouse. Pourtant la musique traditionnelle qui résonne depuis presque 30 ans n’est pas crachée par les hauts parleurs du Parc. L’info se propage aussi vite qu’un sprint d’Mbappé sur les réseaux sociaux. Indignation et colère chez les fans. Comment ont-ils pu oser un tel sacrilège ?  Mais rapidement une autre info circule, il s’agit d’une erreur. Encore un coup du stagiaire d’été. Une boulette. Ouf. Il est pardonné n’en parlons plus. En même temps cela ne pouvait être qu’une erreur.

Le stagiaire nous a balancé un titre de DJ Snake à la place. Bon entendons-nous bien, je m’y connais autant en électro et en rap que Roxana Maracineanu s’y connais en foot. C’est-à-dire le néant, ou pas loin. J’ai beau avoir vu arriver Public Enemy en France et être de la génération NTM, cette époque sera pour moi musicalement surtout marquée par Nirvana. Bref, le Nirvana on y était presque sans la boulette du stagiaire. Tous cela pour vous dire que je ne porte aucun jugement de valeur sur le morceau de ce DJ Snake. Ce dernier est parait-il un supporter parisien et il aurait été tout autant surpris que l’ensemble du stade. Le problème n’est pas dans le choix du titre de remplacement, mais dans le remplacement lui-même… Nous y reviendrons.

Samedi 11 septembre… Décidément on n’a pas trop le bol avec les dates…  Bref, ce samedi matin-là, Xavier notre rédac-chef aimé et vénéré, longue vie à lui et à sa nombreuse descendance, décide de jouer les Cassandre (rien à voir avec Casagrande l’ancien buteur de Flamengo, ni Casagrande notre ex-gardien, le mari de l’ex miss météo de Canal, amateur pourtant lui aussi de boulettes). Toujours à la pointe de l’info, Xavier nous informe d’une article paru le matin même dans un journal de la région. J’y apprends que le PSG a maintenant « une nouvelle stratégie musicale ». Je n’invente rien c’est écrit noir sur blanc. Une nouvelle stratégie musicale… la vache ça claque.

LE PIRE EST À VENIR

J’y apprends également qu’un certain Fabien Allègre est directeur de la diversification du club. Directeur de la diversification du club… ça… Ça doit être important comme poste. Cette personne nous informe qu’il a eu, je cite, « beaucoup de retours positifs des gens qui ont appréciés ce morceau. » Ah… ? Sa famille surement ? En tout cas il ne doit pas être sur les mêmes réseaux sociaux que moi, ni sur le même web, ni du même monde…. Il a quand même entendu certains reproches et du coup il a mené « une vraie concertation sur le sujet avec plusieurs supporters et des représentants du CUP ». Ah bon ! Quand même ! Et donc ? Et ben… « n’empêchons pas le club d’avancer » Ah ? Donc on discute mais au final c’est lui qui décide quoi… Merci d’être venu.

Le pire est à venir pourtant et sa dernière phrase fait froid dans le dos : « si on avait eu ce même raisonnement pour tout ce qu’on a fait depuis 10 ans, à commencer par un des signes les plus importants qui est le maillot, on n’en serait pas là ou on en est aujourd’hui »

Alors là pour paraphraser notre Vahid. J’ai vomi. Mais on en est où exactement aujourd’hui ? Non vraiment ce monsieur et moi nous ne sommes pas du même monde. Lui est là pour faire de l’argent avec notre club, peu importe les moyens. Il travaille au PSG aujourd’hui, demain ce sera pour une autre société, ou un autre club de foot. Pas de place pour les sentiments ou la passion. Laissons cela aux imbéciles qui achètent nos produits diversifiés…

Le logo a déjà été modifié pour mettre Paris en gros et supprimer le berceau, sur le prochain on va supprimer Saint-Germain et la fleur de lys, trop long et personne ne sait ce que c’est en Asie. On connait Paris, pas Saint Germain. On joue en rose, en jaune, en maillot de basket, peu importe. Ce n’est pas grave tant qu’ils achètent. Prochaine étape le Parc des princes… Pas assez rentable. Que de chemin parcouru en 10 ans ose-t-il ! vivement 2031, Je suis impatient d’aller au Stade de France voir le F.C. Paris jouer dans son maillot historique rose et violet. Enfin non, ce sera sans moi.

ON NE TOUCHE PAS À PHIL

Cela me fait mal d’écrire cela, mais moi j’aimerais beaucoup que ce monsieur aille « participer à l’expression des talents musicaux » à l’om. Qu’il fasse sauter Van Halen et son « Jump » du Vélodrome et après on en reparle. Je ne demande pas le retour de Francis Cabrel que l’on avait avant les matchs au début des années 80, ni le retour du challenge Tourtel du début des années 90. Je demande juste un peu de respect pour des milliers de fans, sans qui ce club ne serait pas non plus ce qu’il est.

Il me semble que des sujets comme – comment faire revenir des ultras à Boulogne ou comment prendre en compte l’ancienneté de ses abonnés – mériteraient d’être traités en priorité. Evidement ces sujets ne rapportent pas d’argent. Ils n’intéressent que les amoureux du Parc. La passion ne s’achète pas, mais que peut-elle face à des apôtres du marketing ?

Revenons donc à DJ Snake (rien à voir avec Youri), son communiqué lundi fut le bienvenu pour dire aux personnes qui sont au club et qui veulent effacer 29 ans d’histoire, que c’est bien gentil d’avoir pensé à lui, mais qu’on ne touche pas à Phil. Samedi on a vu un beau match de foot, le PSG gagne 4 à 0, il est leader avec 5 victoires en 5 matchs mais pourtant la seule chose dont on parle partout c’est de ce détail…

Oui Monsieur le Directeur de la diversification du club, c’est peut-être un détail pour vous… mais pour moi cela veut dire beaucoup. Pour moi et aussi des milliers de supporters qui aiment ce club. Eux.


J.J. Buteau

Mon Phil, ma bataille

L’Histoire retiendra que la première bombe avait été lâchée
un jour de PSG – Strasbourg. Dans une interview donnée au journal le Parisien,
Fabien Allègre, directeur de la diversification du PSG, a reconnu avoir ouvert les hostilités ce soir-là. Oui, les dirigeants du club Rouge et Bleu avaient fait exprès
de modifier la musique diffusée au Parc des Princes pour l’entrée des joueurs, remplaçant le solo de Phil Collins par du DJ Snake.
Supportrices, supporters, l’heure est grave. Désormais, nous sommes en guerre.

Le dimanche 14 août, une date qui restera marquée par l’infamie, le public du Parc a soudainement été l’objet d’une attaque délibérée par les dirigeants du Paris Saint-Germain. David Opoczynski, envoyé spécial du journal le Parisien au Camp des Loges a rapporté ce matin le terrible aveux : le directeur de la diversification du PSG, Fabien Allègre, confesse que l’absence remarquée du morceau de Phil Collins à l’entrée des joueurs lors du premier match de la saison marquait bien une volonté du club francilien de rejeter notre morceau de musique emblématique.

Dans ses déclarations, monsieur Allègre tente de justifier l’odieuse décision en opposant les dirigeants, partisans de la modernité, à des supporters qu’il présente comme passéistes, voire arriérés : « n’empêchons pas le club de poursuivre sa route, sans renier son passé. Si on avait eu ce même raisonnement pour tout ce que l’on a fait depuis dix ans, à commencer par un des signes les plus importants qui est le maillot, on n’en serait pas là où on en est aujourd’hui. »

Fabien Allègre ne trompe personne en essayant de brouiller les pistes. Il ment, allègrement. Qui conteste que le PSG a pris une autre dimension grâce aux Qataris ? Que le palmarès qu’ils ont construit dépasse les rêves les plus fous des supporters qui étaient en tribune, en 2008 ? Personne. Tous nous savons que pour arriver à cela il faut accepter de changer, voire même d’avaler quelques couleuvres. Après tout, si le dollar est vert, en revanche il n’a pas d’odeur et s’il s’agît d’en passer par la vente aux gogos de maillots « third » n’ayant rien à voir avec l’identité du PSG, ma foi… Contrairement à l’emploi de leur recrue, le salaire des gars qui ont jugé bon de faire signer Rafinha n’ayant rien de fictif, autant les payer en prenant l’argent de ceux qui ne savent visiblement pas trop quoi en faire.

Mais où fixer la limite ? Fabien Allègre est chargé de diversifier, c’est son métier. Très bien, que son équipe et lui diversifient. Les maillots en série limité, trois par an, plus ceux de pré-échauffement, et même les soquettes de post étirement, si ça les amuse, parfait. Qu’ils diversifient même en passant les contrats avec des créateurs de mode, avec les vendeurs de gourdes de « Premium Water », ou les réparateurs de bicyclette (oui, il y en a les soirs de match…), ça les occupera. Mais qu’ils laissent ce qui incarne l’identité même du PSG tranquille.

Alors pas touche au maillot principal. Quoi qu’en dise monsieur Allègre, le PSG doit jouer en Rouge et Bleu, avec la bande Hechter. Que ça n’ait pas été le tout premier maillot de notre histoire importe peu, les choses évoluent doucement. Mais une fois l’identité établie, on la garde. Pas touche au fait que le PSG joue au Parc, dans Paris. Notre âme est là. Et pas touche à la musique d’entrée des joueurs.

Quand le salarié du Paris SG assène au journaliste du Parisien : « J’ai eu beaucoup de retours positifs de gens qui ont apprécié le morceau (de DJ Snake) », il montre qu’il n’a rien compris au débat.

Pour rester sur l’exemple du maillot actuel, pris par Allègre, il faut bien avouer qu’en dehors de toute considération esthétique, il ressemble objectivement davantage à un pyjama NBA qu’à un maillot du Paris SG. C’est un fait, et ce n’est pas être opposé au changement que dire cela. Ni même être opposé à la NBA ou aux pyjamas, d’ailleurs : après tout chacun son kiff. Juste ce n’est pas un maillot du PSG. De la même manière il ne s’agit pas de dire si on apprécie ou pas DJ Snake. Chacun sera très heureux d’apprendre que dans les salons VIP du Parc, Fabien Allègre a réussi à se trouver trois amis qui apprécient la musique du DJ francilien, et qui ont cru bon de le lui signaler, entre deux coupettes… Oui mais voilà, DJ Snake n’incarne pas le PSG.

Le morceau de Phil Collins, ce n’est pas une histoire du club, un récit que l’on évoque, une légende que l’on porte. Non, c’est ce que les amoureux du PSG ont vécu, vivent, et transmettront. C’est dans leur chair. C’est leur ADN. Que le directeur de la diversification n’ait pas compris qu’avec la musique d’entrée des joueurs il s’attaquait à un symbole, cela montre qu’il serait bien inspiré de vite diversifier ses achats de boules Quiès. Parce qu’il y a de fortes chances qu’il ait divers échos, venus des tribunes un peu plus historiques que celle qu’il fréquente, et qui lui expliqueront ce qu’il en est, dans les matches à venir…

Si le sujet était moins grave, Fabien Allègre pourrait d’ailleurs faire sourire, quand il annonce fièrement que dans sa cellule si gentiment diversifiante, « on est très fier, et tout le monde devrait se réjouir qu’une personnalité comme DJ Snake s’intéresse à ce projet. (…) On est tout autant capables de mettre en lumière de grandes marques internationales ou de jeunes talents dans l’art ou la mode que de participer également à l’expression des talents musicaux du Grand Paris. »

Non mais il parle de DJ Snake là quand-même ! Nous sortir qu’à travers son exemple, le Paris Saint-Germain, grand défenseur de la Culture comme chacun sait, veut détrôner Phil Collins pour défendre les jeunes talents de banlieue, c’est à peu près aussi cohérent que si un brave communicant de Liverpool était venu trouver les fans de la Mersey en leur proposant de remplacer le « You’ll never walk alone » par une chanson des Beatles. Juste histoire de défendre les petits groupes de musique du coin, tu vois ?

Le problème est ailleurs : personne ne veut critiquer DJ Snake, ni même le comparer à Phil Collins. Nombre de supporters du Paris Saint-Germain ont des goûts musicaux qui font qu’à moins de les attacher très solidement sur un fauteuil, il est sans doute impossible de les amener à écouter le moindre morceau du batteur de Genesis. Pire, je vous mets au défi de trouver au Parc des gars capables de donner le titre de cette fameuse chanson. Seulement voilà, ce morceau, le « mais si tu sais : tu-duuuu-tutuuuu », pour nous tous, c’est le PSG. C’est tout ! Cette orchestration, c’est celle que nous avons entendue lors de notre premier match, et c’est celle que certains ont eu la chance de faire entendre à leurs enfants, pour leur premier match au Parc. C’est celle que demain, vous, vous aurez peut-être envie de faire entendre aux vôtres.

Ca, Fabien Allègre ne s’en rend peut-être pas compte, mais c’est une chose pour laquelle beaucoup vont se battre. Parce que c’est un truc qui nous dépasse tous. Cette minute de Phil Collins, ce n’est plus de la musique, c’est le PSG, ce PSG qui est plus grand que chacun d’entre nous. Ce fameux PSG qui est plus grand que ses joueurs. Le PSG qui nous a construits et qu’on essaye de transmettre. Ce PSG-là, les Parisiens ne le lâcheront pas. C’est impossible.

Cette musique, elle résonnait déjà quand une poignée de cinglés acclamaient Amara Simba. Cette musique, à l’entrée des joueurs, elle a vu passer Canal, Colony, elle leur a survécu. Elle a vu des supporters encourager des mecs franchement pas doués, et pourtant le Parc était plein. Cette musique elle a pris à la gorge des Marseillais, des Madrilènes, des Mancuniens, qui tous se sont demandés ce qu’ils étaient venus foutre ici, alors que le peuple des virages hurlait son amour enragé du PSG. C’est cette musique qui fait que des hommes et des femmes, aujourd’hui encore, ont le droit de se mettre debout, à Auteuil et Boulogne, pour crier « Nous supporters, on sera toujours là ! ». C’est un héritage. Un symbole.

Les vieux sont partis. Leurs petits frères aussi. Les générations ont passé. Et pourtant, nous supporters, on sera toujours là. Parce que le Parc est toujours là, parce que Rouge et Bleu reviendra, et parce que Phil Collins doit rester. Il faut se battre pour ce morceau, parce que c’est le PSG. Désormais, c’est « mon Phil, ma bataille ». Jusqu’au bout.


Arno P-E

Des retrouvailles princières

Je n’imaginais pas, en réservant la date de ce PSG-Strasbourg comme remboursement de places annulées suite au COVID, que ce match donnerait lieu à la présentation
au public de Lionel Messi. Et que ce qui ne devait être que l’occasion de retrouvailles avec le Parc des Princes après une trop longue pause
tournerait au voyage en pays inconnu.

À chacun son Parc des Princes. Le mien est celui des années 2000, question de génération. Si notre rencontre date de l’époque Raí – Weah – Ginola, je me suis abonné bien plus tard et n’ai appris à bien connaître notre stade qu’au temps des Anelka – Okocha – Ducrocq, pour le perdre de vue après le plan Leproux. Inutile de vous dire qu’en une douzaine d’années de fréquentation continue, on en construit des anecdotes. Alors depuis, chacune de mes visites dans l’antre du PSG prend des accents de réunions d’anciens amis. On met quelques minutes à faire tomber la gêne, on se remémore nos émotions passées, on rigole en vérifiant du coin de l’œil si l’autre ne serait pas un peu devenu chauve depuis la dernière fois, et on finit ivres morts, en se jurant que cette fois, promis, on mettra moins de deux ans avant de se revoir, obligé.

Bon, eh bien pour ce PSG – Strasbourg, les choses ne se sont pas tout à fait passées de la même manière. Tout avait pourtant bien commencé, porte de Saint-Cloud, au pied de l’église, meilleur site de people watching du monde. Plaisir absolu de voir défiler les flots de Parisiens vomis par la bouche de métro : des maillots Messi, des Hechter vintage, du Neymar version jaune fluo (mais qui s’est dit un jour que c’était une bonne idée de mettre 150 balles là-dedans ?), des jeunes, des filles aux jambes bronzées, des anciens, à 18 heures à peine la marée rouge et bleu envahissait déjà tout le quartier, sous le soleil.

Une ambiance de début de saison en mode déjà vu. Les supporters gagnés par l’excitation de la présentation des recrues n’avaient que Messi à la bouche, et parce que l’on a les références que l’on a, je m’imaginais déjà l’Argentin faire le tour des tribunes bras nus et jambe du survêtement relevée, un gilet en peau de chèvre négligemment jeté sur les épaules…

Sauf que pour assister à cet édifiant spectacle, encore fallait-il parvenir à les rejoindre, ces tribunes. Quand vous êtes un ancien, vous maitrisez les trucs. Quel barrage de police est engorgé de supporters égarés, quelle rue il faut éviter, vous connaissez jusqu’au guichet qui fonctionne mal et le rang qui avance le mieux à la fouille. Privilège de l’expérience. C’est donc le front haut et le visage un peu méprisant pour la foule de néophytes que je me présentais aux abords du Kop de Boulogne (ou plutôt devrais-je dire de « Boubou »…), m’imaginant fendre une foule à demi médusée par ma prestance et la classe de mon maillot Pauleta.

Est-ce que ça s’est passé comme ça ? Alors là pas du tout. Pas du tout parce que déjà, croyez-le ou non, j’ai entendu un gamin demander à son père si mon maillot était un fake sorti de chez Ouish™, cette éducation que les gens donnent à leurs gosses de nos jours, faut pas s’étonner que le niveau s’effondre. Mais en plus, pas moyen d’avancer. Un tas bien compact de supporters, des CRS la main sur la gazeuse, des blocs de ciment qui bouchent le passage, des stewarts dont je n’ose imaginer le régime alimentaire, des hôtesses charmantes qui vous indiquent le chemin dans un petit guichet, et… Attendez ?

Des hôtesses ? Des hôtesses dans un guichet, dans la rue devant Boulogne, pour indiquer le chemin ? M’enfin mais de quoi t’est-ce donc ? Depuis quand on a besoin qu’on nous indique le chemin ? Que celui qui n’a jamais erré sans fin autour du Go Sport et des dealers de merguez crues de la station-service me jette la première pierre : ON N’A JAMAIS VU ÇA ! C’est clairement un rite initiatique pour tout Parisien qui se respecte : il faut s’être paumé aux abords du Parc au moins une fois dans sa vie ! Ne serait-ce que pour pouvoir ensuite se moquer de ces péquenots qui n’arrivent pas à trouver la tribune A, la honte… Alors que la tribune A, chacun sait que… M’enfin mais de quoi t’est-ce donc ENCORE ? Ils ont changé de place la tribune A !?! Ils ne respectent donc rien…

Et le blocage au pied du stade de perdurer. Encore. Encore. Encore. Vieilles blagues au sein de la foule, on s’interpelle gentiment, attendant l’inévitable petite vague, portée par le chant adéquat. Sourires à gauche, petit mouvement à droite, les vieux sentent monter le truc et se campent sur leurs jambes, quand le chant retentit enfin : « ça va pousséheuuuuu, ça va pousséheuuuu… ». On frissonne un coup, remontant quelques années en arrières, avant que… rien. Pas de poussée. Pas de gros bourrins qui s’excitent. Pas de vague. Et dans le silence, une clameur qui monte pourtant, loin derrière.

Des bruits indistincts, étouffés. On jurait entendre une foule, des cris. Et parce que la rumeur augmentait, se rapprochant, le groupe de supporters englués se retourna comme un seul homme. Le supporter parisien, curieux, cherchait à savoir de qui viendrait le prompt renfort.

Le soir tombait ; la lutte était ardente et noire.
Il avait l’offensive et presque la victoire ;
Il tenait le CRS acculé sur un bois,
Sa lunette à la main, il observait parfois
Le centre du combat, point obscur où tressaille
La mêlée, effroyable et vivante broussaille,
Et parfois l’horizon, sombre comme la mer.
Soudain, joyeux, il dit : « Léomessi ! » – C’était des camions publicitaires.

Deux camionnettes, recouvertes d’écrans éructaient au travers d’enceintes géantes les enregistrements d’une foule. Vous aveuglant de vidéos de la dernière recrue, elles venaient de déboucher de la rue parallèle au Parc. L’espoir changea de camp, le combat changea d’âme, et chacun attendit placidement qu’on lui permit de passer pour rejoindre sa tribune, comme un âne.

Un peu déboussolé mais heureux, ayant fini par franchir mille fouilles plus ou moins sanitaires, j’assistais enfin depuis mon petit strapontin au show que vous avez tous pu suivre en mondovision. Sagement assis, comme les autres, j’applaudissais à tout rompre la énième meilleure recrue de toute l’histoire de mes années de supporter, tout en agitant le drapeau offert par monsieur Nasser, filmant la scène avec mon smartphone, ce qui suppose d’avoir encore plus de mains qu’un pervers de la ligne 13, si vous comptez bien. À côté de moi, un père de famille portait à ses lèvres une briquette d’eau UHT estampillée « Premium Water » pendant que ses filles savouraient leur part d’une pizza dont le prix aurait sans doute permis de rembourser la moitié de la dette de la mairie de Paris.

Le speaker déroula le nom des joueurs strasbourgeois sans qu’un seul supporter imagine seulement leur prêter des mœurs que reprouve encore l’Église. Puis, devant un public attentif et bon élève, Michel Montana nous prévint : à la fin du match, il faudrait rester assis, mains sur les genoux. Les braves stewards feraient alors œuvre de pédagogie pour nous expliquer qui pourrait se lever et quitter le stade, en bon ordre. Une évacuation tranche par tranche… Et les gens applaudirent.

On leur annonçait que quoi qu’il advienne, il ne serait pas question de sortie joyeuse ou colérique, chantante ou abattue. On leur annonçait qu’ils étaient privés de ce qui a pu nous laisser parmi les meilleurs souvenirs d’une vie de supporters (remember le but de Pastore et la sortie après Chelsea…). Et ils applaudirent.

Il fallait se rendre à l’évidence, depuis qu’on s’était quittés, le Parc des Princes a changé. Il roule désormais avec un coffre de toit, il a un chien, trois gosses qui vont à l’école internationale et s’habillent en Cyrillus. Désormais ce vieux frère, ce compagnon de soirées qui hésitaient entre bonheur absolu et indicible tristesse se couche tôt parce que demain il faut aller au marché et après 9 heures, tu vois des légumes bio il n’y en a plus. Cet ami trop peu fidèle, cette relation qui m’avait mille fois entraîné sur des pentes que réprouvent à la fois la morale, la médecine moderne et ta maman, s’était rangé. Alors il gagne bien, il attend la golden hour pour faire de jolies photos de couple sur Insta, il a un boulot avec des responsabilités. Et franchement, plus j’y pense, plus je me dis que sa nouvelle vie a quand même l’air sacrément chiante.


Arno P-E

Messi, mais oui !

L’homme est un éternel insatisfait. Donnez lui la lune, il y en aura toujours pour vous dire que c’est trop gris, trop loin, trop calme, trop cher, pas assez de soleil, pas assez chaleureux les sélénites, pas de restos ouverts après 22h, le wifi est mauvais etc…

En effet, alors que nous étions en pleine soirée « choucroute Virage partie », alors que la bière coulait à flot et entre deux jarrets, Xavier, notre guide vénéré, balança une bombe à rendre fou de jalousie le plus intégriste des terroristes indépendantistes.  « Mes fidèles, écoutez moi. En vérité je vous le dis, Lionel Messi ne prolongera pas au Barça »« Ô grand Maître as-tu eu une vision ? »« Non j’ai reçu une notification de l’Equipe ».

Bon cela démystifie un peu l’annonce, mais en rien l’information qu’elle contient. Aussitôt nous comprenons ce que cela implique, La Pulga devient la Puce, elle ne peut venir qu’au Paris-Saint-Germain. Explosion de joie et hystérie collective ! Vols de saucisses non identifiées, pluie de bière, et les larmes de joie qui coulent dans notre assiette finissent par y faire flotter les restes de Mortaux . Quelle information extraordinaire pour tous les amoureux du PSG que nous sommes. Tous ? Et non j’entends déjà des objections, des critiques, des chuintements…

« On n’est pas un EPHAD, il vient à contre-coeur, il est trop payé, je préfère CR7, j’aime pas la choucroute je préfère le couscous, la bière n’est pas assez fraîche, ça sent la carotte et la mauvaise tisane ».

Non Arno, pas toi ? Pas maintenant ! Mais enfin tu réalises un peu ? C’est le transfert du siècle ! On parle du plus grand joueur de l’ère moderne, le seul qui peut taper dans le dos de Pelé en lui disant « ça va mon pote ? ». Même bedonnant à 46 ans avec une jambe en bois et un œil de verre, je le prends chez nous ! Il fait partie de ces joueurs qui m’ont fait admirer le club des biens nommés « culé ».  Il y a bien eu le Barça du Cruyff entraîneur avec le magnifique Laudrup, et les têtes de lard (rien à voir avec la choucroute) Romario et Stoitchkov. Mais l’époque Guardiola avec les Xavi et Iniesta… Quel régal.

L’âge n’est donc pas un problème. Le fait qu’il voulait rester à Barcelone ? Mais tant mieux, c’est ce que tout le monde souhaitait. L’histoire aurait été belle. Est-ce que cela va l’empêcher de tout donner pour Paris ? Évidement non. Ses larmes d’adieu sont déjà sèches et la perspective de jouer avec ses amis Neymar et Di Maria, le talent français et son ancien adversaire Ramos entre autre, vont vite lui faire oublier le soleil de Catalogne. Troquer les Ramblas pour les Champs-Élysées. Rêver plus grand. Toujours.

Je me souviens de ce match amical au Parc au début de l’ère Qatari, Certains avaient sifflé Messi, d’autres comme moi l’avaient applaudis. On ne siffle pas un joueur de ce talent même quand il joue contre vous, d’autant plus pour un match amical (bon en Ligue des Champions cela peut être différent…), d’autant plus quand tu n’es plus invité aux grandes soirées européennes depuis plusieurs années et que quelques années plus tôt tu jouais ton maintien à Sochaux… Tiens je reprendrai bien une Montbéliard avec ma choucroute.

D’autres arguments contre sa venue ? Mais qui va défendre ? Voilà vraiment un faux problème ! Ou un problème de riches comme on veut. Pochettino à un effectif « top top top Kolossal » comme aurait dit son prédécesseur. Les choix tactiques semblent infinis, et peu importe, au final on devrait toujours être la meilleure équipe sur le terrain. Bien-sur ça met une certaine pression….Mais quelle bonne pression. Tiens je reprendrais bien une bière avec ma choucroute.

Ah les jeux de mot Carambar sur son nom, rien que pour ça Messi d’être venu. Outre le nouveau challenge pour lui et l’apport sportif du joueur, je ne peux passer sous silence l’impact médiatique et financier d’une telle recrue. A Barcelone on estimait les revenus que procurait Messi au Barça à 100 millions d’Euros par an ! Imaginez-vous tous ses fans à travers le monde ranger leurs maillots du Barça pour vite acheter son maillot du PSG. Médiatiquement Paris devient un monstre. Il y a dix ans on toquait à la porte des grands, aujourd’hui ils nous apportent les plats.

Pour paraphraser un ex-président de l’OM à propos d’un autre génie argentin « c’est cadeau ». Oui c’est cadeau, et rien que de voir les vagues de dépressions à Marseille, on ne peut que se réjouir de la venue du Messi à Paris. Sans parler des entraineurs de L1 en fans transis devant notre Paris. Les voir « bander » pour nous pour reprendre les propos de Der Zakarian l’entraîneur de Brest, pourtant pas le dernier  à nous detester depuis des années. Que dire de Sampaoli l’entraîneur argentin de Marseille qui se prosterne devant nous.

Samedi on reçoit Strasbourg sur notre pelouse bénie du Parc des Princes enfin retrouvé. La choucroute sera digérée, mais l’espoir d’une folle saison ne fera que commencer ! Fini le spleen de Paris, et avec ou sans paradis artificiels, comme disait Baudelaire, enivrez-vous ! Mais de quoi ? De vin, de poésie, de foot ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous ! En cette période si incertaine à tous points de vue, et comme le concluait un célèbre pamphlet distribué en 1966 à Strasbourg : « vivre sans temps mort, jouir sans entraves », alors jouissez mes amis. Jouissez !

Notre histoire deviendra légende et elle va s’écrire avec des légendes, avec La Légende. Messi c’est le meilleur joueur du siècle, c’est le foot fait homme, il est le football.

Ecce homo. Et il est à Paris. Amen.


J.J. Buteau